Je suis Cyrus, roi du monde, grand roi, puissant roi, roi de Babylone, roi de Sumer et d’Akkad, roi des quatre quarts » de ce monde. Telles sont les inscriptions gravĂ©es sur une tablette cylindrique retrouvĂ©e au 19 e siĂšcle. Ces mots commĂ©morent la conquĂȘte de Babylone par la Perse et la prise de sa capitale homonyme en 539 av. J.-C. (À lire : Babylone, joyau de
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BĂątisseursde l'ancien monde Saison 2. Informations . Genre : Documentaire - Historique; AnnĂ©e : 2020; RĂ©sumĂ© de BĂątisseurs de l'ancien monde. Le temple dĂ©truit de Puma Punku en Bolivie, les grandes pyramides de Gizeh en Égypte : ces sites ancestraux ont tous la particularitĂ© de susciter beaucoup d'interrogations sur leurs secrets de construction. Dans ce documentaire, le docteur
Les archĂ©ologues ont mis au jour des Ă©difices antiques monumentaux prĂ©sentant d'Ă©tonnantes similitudes en Inde, en Égypte, au PĂ©rou, en Turquie, en GrĂšce, au Cambodge ou encore sur l'Ăźle de PĂąques. Leur prĂ©cision et leur beautĂ© dĂ©fient la raison moderne. Ces sites archĂ©ologiques dĂ©montrent que des civilisations, aujourd'hui disparues, dĂ©tenaient des connaissances techniques et scientifiques trĂšs Ă©voluĂ©es. Les tĂ©moignages de scientifiques, d'ingĂ©nieurs et d'experts ainsi que l'utilisation de techniques de pointe rugosimĂštre, Scan 3D, Lidar tenteront d'Ă©clairer les mystĂšres de ces constructions tout en Ă©vitant les dĂ©ductions hĂątives Indexdu forum » XXe siĂšcle » Le monde de 1945 Ă  l'an 2000. Le fuseau horaire est UTC . Winston Churchill dans les annĂ©es 1950. Page 1 sur 1 [ 6 message(s) ] Sujet prĂ©cĂ©dent | Sujet suivant : Auteur Message ; Pouzet Sujet du message : Winston Churchill dans les annĂ©es 1950. PubliĂ© : 07 Juil 2017 17:01 . Philippe de Commines: Inscription : 05 Oct 2005 19:39 Message(s)
INÉBRANLABLE À JAMAIS Parler du roc de nos vies, du roc oĂč s’échafaudent nos vies, c’est parler de l’homme intĂ©rieur et de la primautĂ© de la vie intĂ©rieure. Saint Joseph, Saint Martin Belle-Roche © CSJ La force de notre ĂȘtre d’intĂ©rioritĂ©, c’est la permanence, la soliditĂ© de ce qui est inĂ©branlable en nous, de ce qui ne peut ni ĂȘtre dĂ©truit, ni mourir. La pluie est tombĂ©e, les torrents ont dĂ©valĂ©, les vents ont soufflĂ© et se sont abattus sur cette maison ; la maison ne s’est pas Ă©croulĂ©e, car elle Ă©tait fondĂ©e sur le roc » Notre ĂȘtre intĂ©rieur se construit dans un climat de silence, sans bavardages, dans l’écoute profonde et l’acquiescement du rĂ©el, du prĂ©sent et de nos histoires humaines et fragiles. Il ne sert Ă  rien, nous prĂ©vient JĂ©sus, de crier “Seigneur, Seigneur !” puisqu’il est et nous entend au-dedans de nous. L’homme qui Ă©coute son Seigneur au dedans de lui, l’homme qui est Ă  l’affut des ordres et rĂ©conforts divins, est celui qui agit, qui construit sa maison. Il est le bĂątisseur, l’homme de l’effort et du travail, qui ne mĂ©nage pas sa peine pour se mettre, promptement, au service de l’Évangile et du Royaume des Cieux. Cet homme vit de communion et de proximitĂ© avec la Parole. Tout le reste n’est que sable et Ă©croulement. Il est l’homme des fondations et des racines, l’homme fondĂ© et enracinĂ© dans l’Amour de son Seigneur
 comme l’arbre plantĂ© prĂšs d’un ruisseau, qui donne du fruit en son temps, et jamais son feuillage ne meurt ; tout ce qu’il entreprend rĂ©ussira » Ps 1,3.
Giscard l'ancien prĂ©sident devenu bĂątisseur auvergnat. Élu dans le Puy-de-DĂŽme sous la IVe RĂ©publique, le prĂ©sident dĂ©funt n'a jamais rĂ©ellement quittĂ© son fief. Y compris aprĂšs avoir perdu l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 1981. ValĂ©ry Giscard d'Estaingest l'exception qui confirme la rĂšgle. Moins d'un an aprĂšs avoir perdu l N'hĂ©sitez pas Ă  vous exprimez concernant votre prĂ©sence lors de la diffusion de ce documentaire. Pourquoi ce documentaire n'Ă©voque jamais les sites de PĂ©tra??? Le 12 fĂ©vrier 2021 Ă  205658 Erudito9599 a Ă©crit Pourquoi ce documentaire n'Ă©voque jamais les sites de PĂ©tra???Je ne sais pas peut-ĂȘtre dans l'Ă©pisode d'aprĂšs ça vous dit pas de regardez ça entre clĂ©s ça va commencez Encore un topic qui bide Je commence Ă  y etre habituĂ© ça commence Venez Lis des livres scientifiques plutĂŽt que regarder ces trucs Ă©clatax Y avait un khey qui avait fait un post de 500 pages sur les technologies des anciens Le 12 fĂ©vrier 2021 Ă  205034 MagnesiumB6 a Ă©crit Le 12 fĂ©vrier 2021 Ă  204311 SPlisken7 a Ă©crit C'est du matraquage putain. Soyez au moins conscient de ça, c'est matraquage ?MĂȘme le documentaire s'appelle BAM Le 12 fĂ©vrier 2021 Ă  211109 TintinChatNoir a Ă©crit Lis des livres scientifiques plutĂŽt que regarder ces trucs Ă©clatax Le 12 fĂ©vrier 2021 Ă  211110 Erudito9599 a Ă©crit Y avait un khey qui avait fait un post de 500 pages sur les technologies des anciens Le 12 fĂ©vrier 2021 Ă  211214 SPlisken7 a Ă©crit Le 12 fĂ©vrier 2021 Ă  205034 MagnesiumB6 a Ă©crit Le 12 fĂ©vrier 2021 Ă  204311 SPlisken7 a Ă©crit C'est du matraquage putain. Soyez au moins conscient de ça, c'est matraquage ?MĂȘme le documentaire s'appelle BAM C’est juste du gravier qui a Ă©tĂ© fondu pour faire des gros blocs, rien de fou Le 12 fĂ©vrier 2021 Ă  211340 4271-47744035 a Ă©crit C’est juste du gravier qui a Ă©tĂ© fondu pour faire des gros blocs, rien de fou Le 12 fĂ©vrier 2021 Ă  211304 MagnesiumB6 a Ă©crit Le 12 fĂ©vrier 2021 Ă  211214 SPlisken7 a Ă©crit Le 12 fĂ©vrier 2021 Ă  205034 MagnesiumB6 a Ă©crit Le 12 fĂ©vrier 2021 Ă  204311 SPlisken7 a Ă©crit C'est du matraquage putain. Soyez au moins conscient de ça, c'est matraquage ?MĂȘme le documentaire s'appelle BAM Toute l’archĂ©ologie officielle est un business de faussaires. Tous ces documentaires soit-disant mystĂ©rieux sont une opposition contrĂŽlĂ©e pour cacher cette rĂ©alitĂ©. Ils prĂ©fĂšrent que vous croyez qu'ils vous cachent des choses Ă©tranges plutĂŽt que vous vous rendiez compte de leur escroquerie. Le 12 fĂ©vrier 2021 Ă  211630 SPlisken7 a Ă©crit Le 12 fĂ©vrier 2021 Ă  211304 MagnesiumB6 a Ă©crit Le 12 fĂ©vrier 2021 Ă  211214 SPlisken7 a Ă©crit Le 12 fĂ©vrier 2021 Ă  205034 MagnesiumB6 a Ă©crit Le 12 fĂ©vrier 2021 Ă  204311 SPlisken7 a Ă©crit C'est du matraquage putain. Soyez au moins conscient de ça, c'est matraquage ?MĂȘme le documentaire s'appelle BAM Toute l’archĂ©ologie officielle est un business de faussaires. Tous ces documentaires soit-disant mystĂ©rieux sont une opposition contrĂŽlĂ©e pour cacher cette rĂ©alitĂ©. Ils prĂ©fĂšrent que vous croyez qu'ils vous cachent des choses Ă©tranges plutĂŽt que vous vous rendiez compte de leur escroquerie. Les blocs de pierre et de granite avec des grains bien homogĂšnes partout sans irrĂ©gularitĂ©, c'est clairement du moulĂ©. Undes meilleurs doc qu'il m'est Ă©tĂ© donnĂ© de voir. Allez y les yeux fermĂ©s. - Topic BĂątisseurs de l'ancien monde du 14-12-2019 12:51:50 sur les forums de En poursuivant votre navigation, vous acceptez nos CGV et l'utilisation de cookies pour vous proposer des contenus, services, vidĂ©os et publicitĂ©s personnalisĂ©s et vous permettre l'utilisation de boutons de partages savoir plus DĂ©couvertprĂšs de l’üle d’AnticythĂšre, oĂč rĂ©sident les restes d’un bateau naufragĂ©, ce mĂ©canisme Ă  engrenages est l’une des plus grandes Ă©nigmes de l’archĂ©ologie moderne. Pour l’équipe du film « BAM – BĂątisseurs de l’Ancien Monde », ce serait une preuve venant Ă©tayer l’hypothĂšse selon laquelle nous ne serions pas la premiĂšre civilisation avancĂ©e de ce monde. SynopsisBande-annonceCastingAnnĂ©e de production 2019Genre Documentaire - Historique DurĂ©e 50 min. -10 Synopsis Les archĂ©ologues ont mis au jour des Ă©difices antiques monumentaux prĂ©sentant d'Ă©tonnantes similitudes en Inde, en Égypte, au PĂ©rou, en Turquie, en GrĂšce, au Cambodge ou encore sur l'Ăźle de PĂąques. Leur prĂ©cision et leur beautĂ© dĂ©fient la raison moderne. Ces sites archĂ©ologiques dĂ©montrent que des civilisations, aujourd'hui disparues, dĂ©tenaient des connaissances techniques et scientifiques trĂšs Ă©voluĂ©es. Les tĂ©moignages de scientifiques, d'ingĂ©nieurs et d'experts ainsi que l'utilisation de techniques de pointe rugosimĂštre, Scan 3D, Lidar tenteront d'Ă©clairer les mystĂšres de ces constructions tout en Ă©vitant les dĂ©ductions hĂątives Bande-annonce Vous regardez BĂątisseurs de l'ancien monde. Votre bande-annonce dĂ©marrera dans quelques secondes. Casting de BĂątisseurs de l'ancien monde RĂ©alisateur
JeanMarc DĂ©jean, bienfaiteur de la rĂ©alisation de l'Ă©cole de Ccarhua - Apurimac, en 2005 dans le district de Curahuasi au PĂ©rou, nous expose : L'Ă©cole a Ă©tĂ© construite en hommage Ă  Claude DÉJEAN, son frĂšre aĂźnĂ©, dans la communautĂ© rurale de Ccarhua situĂ©e Ă  2.735 m d'altitude. Cette communautĂ© appartient au distrito (commune

pour dĂ©couvrir la page dĂ©diĂ©e Ă  Sri Aurobindo, MĂšre et Satprem avant lecture Table des MatiĂšres PrĂ©face Ă  la deuxiĂšme Ă©dition PrĂ©face Ă  la troisiĂšme Ă©dition Introduction 1. Un Occidental accompli 2. La Loi Ă©ternelle 3. Fin de l’intellect 4. Le silence mental Les constructions mentales MĂ©ditation active Transition Descente de la Force Emergence d’un nouveau mode de connaissance Le mental universel Les centres de conscience La personnalitĂ© frontale L’individualisation de la conscience Conscience-Force, Conscience-Joie 6. La pacification du vital Limites de la morale L’habitude de rĂ©pondre Les forces adverses Le vital vrai 7. Le centre psychique La naissance psychique La croissance psychique Ă  partir de lĂ  prĂ©sentation sur 2iĂšme page _________________________________________________________________________ SRI AUROBINDO Ou l’aventure de la conscience PrĂ©face Ă  la 2Ă© Ă©dition 27 janvier 1970 1. Le rĂšgne de l’aventure est terminĂ©. Sur terre, nous savons bien que le temps des Cortez et des Pizarre est fini. La mĂȘme mĂ©canique nous enserre, la souriciĂšre se referme. Nous sommes donc mis au pied du mur, devant le dernier terrain qu’il nous reste Ă  explorer, l’ultime aventure nous-mĂȘmes. Il faut dĂ©boucher ailleurs. Mais il y a toutes sortes d'”ailleurs”. Ceux de la drogue sont semĂ©s de danger et surtout ils dĂ©pendent d’un moyen extĂ©rieur. Ceux de la psychanalyse manquent du levier de conscience qui permet d’aller oĂč l’on veut, en maĂźtre et non en tĂ©moin impuissant ou en victime maladive. Ceux de la religion sont plus illuminĂ©s mais ils dĂ©pendent aussi d’un dieu ou d’un dogme, et surtout ils nous enferment dans un type d’expĂ©rience car on peut aussi bien et davantage, ĂȘtre prisonnier des mondes ailleurs que du monde ici. 2. Finalement la valeur d’une expĂ©rience se mesure Ă  son pouvoir de transformation de la vie, sinon nous sommes devant un vain rĂȘve ou une hallucination. Or, Sri Aurobindo nous fait faire une double dĂ©couverte dont nous avons un besoin urgent si nous voulons transformer notre monde. En suivant pas Ă  pas sa prodigieuse exploration – sa technique des espaces intĂ©rieurs – nous sommes amenĂ©s Ă  la plus grande dĂ©couverte de tous les temps, Ă  savoir que la conscience est un pouvoir. Nous pouvons mieux que nos machines et que cette Ă©norme MĂ©canique qui nous Ă©touffe si nous voulons descendre dans notre propre coeur comme des explorateurs mĂ©thodiques, rigoureux et lucides. Satprem — PrĂ©face Ă  la 3iĂšme Ă©dition 31 janvier 2003 La Loi de la Terre loi de la Terre une loi de BeautĂ© et de VĂ©ritĂ©. Peut-ĂȘtre y a-t-il une autre Sagesse et une autre Source et une Terre nouvelle du quaternaire sous nos dĂ©combres d’anthropoĂŻdes attardĂ©s qui n’ont pas fini de pousser. Une maniĂšre d’ĂȘtre nouvelle. “Un autre ĂȘtre sur la terre”, disait Sri Aurobindo. La derniĂšre Aventure. Satprem INTRODUCTION _____________ Depuis un demi siĂšcle dĂ©jĂ , la psychologie n’a cessĂ© de rĂ©intĂ©grer les dĂ©mons dans l’homme; il se pourrait comme l’avait pensĂ© Malraux, que la tĂąche du prochain demi-siĂšcle soit d’y rĂ©intĂ©grer les dieux ou plutĂŽt comme le voulait Sri Aurobindo, de rĂ©intĂ©grer l’Esprit dans l’homme et la matiĂšre et de crĂ©er la vie divine sur terre. Il y a bien des façons de se mettre Ă  l’Oeuvre ; en fait nous avons chacun notre ouverture particuliĂšre pour l’un, ce sera une piĂšce bien ouvrĂ©e, pour l’autre une belle idĂ©e, pour d’autres une page de musique, une riviĂšre
. toutes sont des maniĂšres de respirer dans l’Infini. Il y a un Sri Aurobindo philosophe, un Sri Aurobindo poĂšte qu’il fut essentiellement, un visionnaire de l’évolution. Il y a aussi un Sri Aurobindo explorateur qui Ă©tait yogi aussi. N’a-t-il pas dit que le yoga est l’art de la dĂ©couverte consciente de soi ? C’est cette exploration que nous voudrions entreprendre avec lui. Il n’y a pas de raison qu’un jour la fenĂȘtre ne s’ouvre pas qui nous ensoleillera pour toujours. A vrai dire, ce n’est pas une mais plusieurs fenĂȘtres qui s’ouvrent tour Ă  tour chaque fois sur un espace plus vaste. C’est un changement de conscience aussi radical que le passage du sommeil Ă  la veille. Aurobindo n’est pas seulement l’explorateur de la conscience, c’est un bĂątisseur d’un monde nouveau. Il a dĂ©couvert un autre monde qu’il a appelĂ© le Supramental et qu’il a voulu tirer sur terre. Le Supramental, nous dit Sri Aurobindo, est le changement de conscience qui aura le pouvoir de transformer notre monde matĂ©riel aussi profondĂ©ment et durablement que le Mental ne l’a fait lorsqu’il apparut dans la MatiĂšre. Nous verrons donc comment le yoga intĂ©gral dĂ©bouche sur un yoga supramental ou yoga de transformation terrestre que nous tenterons d’esquisser car l’histoire est en train de se faire et nous ne savons pas encore trĂšs bien oĂč elle nous mĂšnera ni mĂȘme si elle rĂ©ussira. Au fond, cela dĂ©pend un peu de nous tous. 1 Un Occidental accompli ________________________ p18-p24 Aurobindo est proche de nous, l’Occident, lĂ  oĂč il a passĂ© ses annĂ©es de formation de sept Ă  vingt ans. Il est nĂ© le 15 juin 1872 Ă  Calcutta, l’annĂ©e des illuminations de Rimbaud ; le docteur Krishnadhan Ghose a fait ses Ă©tudes de mĂ©decine en Angleterre et il ne souhaitait pas que ses trois fils soient contaminĂ©s par le mysticisme “fumeux et rĂ©trograde” oĂč son pays semblait se dĂ©labrer. Il ne voulait pas qu’ils connussent rien des traditions ni des langues de l’Inde. Sri Aurobindo fut donc d’abord Ă©levĂ© par une gouvernante anglaise puis expĂ©diĂ© Ă  l’ñge de cinq ans dans une Ă©cole de nonnes irlandaises Ă  Darjeeling. Deux ans plus tard, les trois fils Ghose partaient pour l’Angleterre. Sri Aurobindo a sept ans. Il ne reverra pas son pĂšre qui mourut juste avant son retour en Inde. Sri Aurobindo et ses deux frĂšres furent confiĂ©s Ă  un pasteur anglais de Manchester Ă  la condition qu’ils ne fissent la connaissance d’aucun indien et ne subissent aucune influence indienne. Au cours de ses premiĂšres annĂ©es Ă  Manchester Sri Aurobindo apprit le français, l’anglais Ă©tant dĂ©jĂ  sa langue maternelle. Le poĂšte s’était Ă©veillĂ© en lui. La mĂšre du pasteur essaya de sauver cette Ăąme hĂ©rĂ©tique mais Sri Aurobindo ne devait jamais ĂȘtre un homme religieux pas plus en Inde qu’en Occident la vraie thĂ©ocratie, Ă©crira-t-il plus tard, est le royaume de Dieu dans l’homme, non le royaume d’un pape, d’une Eglise ou d’une classe sacerdotale. A douze ans il sait dĂ©jĂ  Ă  fond le latin et le français. Le directeur de St. Paul School va lui donner lui-mĂȘme des leçons de grec. Il dĂ©vore les poĂštes français et bientĂŽt toute la pensĂ©e europĂ©enne. Il sut vite suffisamment d’italien et d’allemand pour lire Dante et Goethe dans le texte. Sri Aurobindo humoriste est peut-ĂȘtre plus important que Sri Aurobindo philosophe car il considĂ©rait que l’humour participait Ă  l’essence mĂȘme de son ĂȘtre alors que la philosophie comme la poĂ©sie relevaient d’autres langages. DĂšs sa premiĂšre annĂ©e au King’s College il ramasse tous les prix de poĂ©sie grecque et latine. L’indĂ©pendance de l’Inde le hante et en tant que secrĂ©taire de l’association des Ă©tudiants de Cambridge il prononce des discours rĂ©volutionnaires qui ne l’empĂȘche pas de passer une licence de lettres classiques. A vingt ans il s’embarque pour l’Inde. 2 La Loi Ă©ternelle ________________ p25-p36 prolĂ©tariat est enfoncĂ© dans l’ignorance et Ă©crasĂ© de dĂ©tresse ! s’écrie Sri Aurobindo Ă  peine dĂ©barquĂ© en Inde. C’est un problĂšme d’action qui se pose Ă  lui. Nous sommes au monde pour agir, sera le point de vue qui restera en lui jusqu’à ses plus hautes rĂ©alisations yogiques. Qu’allait apporter l’Inde Ă  Sri Aurobindo ? Elle est un monde indĂ©finissable oĂč “l’hindouisme” n’existe pas car l’Inde est le pays d’une immense libertĂ© spirituelle. L’“hindouisme” est une invention occidentale. L’indien dit seulement “la loi Ă©ternelle”, sanĂątana dharma. Ce qui semble le plus important dans une religion pour un occidental c’est sa structure qui la distingue d’une autre. Pour l’indien c’est la moins importante car il cherche instinctivement le point central oĂč tout communique. C’est autre chose qu’une tolĂ©rance, c’est la comprĂ©hension positive que chaque homme a un besoin intĂ©rieur qu’on appelle Dieu ou d’autres façons et que chaque homme a besoin d’aimer ce qu’il comprend de Dieu. “Tels les hommes viennent Ă  Moi, tels je les accepte. C’est mon chemin que les hommes suivent de tous cĂŽtĂ©s” dit la GĂźtĂą Sri Aurobindo Ă©crira bientĂŽt ” La perfection du yoga intĂ©gral viendra quand chaque homme sera capable de suivre son propre chemin de yoga et de travailler au dĂ©veloppement de sa propre nature dans sa poussĂ©e vers ce qui transcende toute nature. Car la libertĂ© est la loi finale et l’ultime accomplissement.” L’indien ne dit jamais “Croyez-vous en un Dieu ?”. Il dit simplement “Faites l’expĂ©rience;”. Si vous faites ceci, vous arriverez lĂ  et si vous faites telle autre chose, vous arriverez Ă  tel autre rĂ©sultat. Toute l’ingĂ©niositĂ© que nous avons dĂ©ployĂ©e depuis un siĂšcle ou deux Ă  l’étude des phĂ©nomĂšnes physiques, l’indien l’a mise avec une rigueur Ă©gale, depuis quatre ou cinq millĂ©naires, Ă  l’examen des phĂ©nomĂšnes intĂ©rieurs. Si l’on veut progresser dans l’étude des phĂ©nomĂšnes intĂ©rieurs il ne suffit pas de lire des livres mais il faut payer de sa personne. L’Inde nous renvoie sagement Ă  l’expĂ©rience directe et aux mĂ©thodes d’expĂ©rience. L’Indien plonge ses racines en d’autres mondes, il n’est pas tout Ă  fait d’ici, qui est pour lui une façon de vivre parmi beaucoup d’autres façons en marge d’immenses continents par derriĂšre. Il est conscient de grands rythmes psychiques qui excĂšdent la brĂšve pulsation d’une vie humaine unique. Il n’y a rien Ă  rejeter nulle part, pas plus dans ledit hindouisme que dans le christianisme ou dans n’importe quelle autre aspiration de l’homme mais il y a tout Ă  Ă©largir, Ă  Ă©largir sans fin. Ce que nous prenons pour une vĂ©ritĂ© ultime n’est le plus souvent qu’une expĂ©rience incomplĂšte de la VĂ©ritĂ©. Et sans doute, la totalitĂ© de l’ExpĂ©rience n’existe nulle part dans le temps et l’espace en aucun ĂȘtre si lumineux soit-il, car la VĂ©ritĂ© est infinie, elle va toujours de l’avant. La Loi Ă©ternelle, oui, mais Ă©ternellement jeune et Ă©ternellement progressive. L’Inde est devant une contradiction bien surprenante oĂč il est dit “Tout est Brahman“, rien n’est en dehors de Lui. Et puis il y a ce Brahman transcendant, immobile, Ă  jamais hors de la vie, de la terre, qui fait dire Ă  Shankara ” Brahman est vrai, le monde est illusion” ou dans la Niralamba Upanishad ” Brahman est vrai, le monde est un mensonge”. Si nous laissons de cĂŽtĂ© les Ecritures, la contradiction devient plus flagrante encore. La psychologie indienne se fonde sur une observation que tout dans l’univers est composĂ© de trois qualitĂ©s ou guna. Tamas, l’inertie, l’obscuritĂ©, l’inconscience, rajas, le mouvement, la lutte, l’effort, la passion et sattva, la lumiĂšre, l’harmonie, la joie. Nulle part ces trois Ă©lĂ©ments n’existent Ă  l’état pur. Dans le plus noir tamas, la lumiĂšre brille aussi. Les diverses disciplines indiennes cherchent donc Ă  rĂ©tablir l’équilibre sortir du jeu des trois guna qui nous ballottent sans fin et prendre position au-dessus, c’est Ă  dire retrouver la conscience divine yoga. A cette fin, elles visent toutes Ă  nous sortir de l’état de dispersion et de gaspillage dans lequel nous vivons et Ă  produire en nous une concentration suffisante pour basculer dans un autre Ă©tat. Ce travail de concentration peut s’effectuer Ă  n’importe quel niveau physique, vital, mental. Suivant le niveau, nous pratiquons donc tel ou tel yoga hatha yoga, raja yoga, mantra yoga et beaucoup d’autres. Le critĂšre de la rĂ©ussite est un Ă©tat de transe ou d’extase yogique, samĂądhi. Entre la fin de l’ñge des mystĂšres et l’apparition des grandes religions, une faille s’est creusĂ©e. Une connaissance s’est voilĂ©e qui ne faisait pas cette formidable distinction entre Dieu et le monde. Le conflit entre la MatiĂšre et l’Esprit est une crĂ©ation moderne. Entre les premiĂšres Upanishads d’il y a quelques trois ou quatre mille ans, elle mĂȘme hĂ©ritiĂšres des VĂ©das qui voyaient Dieu partout dans ce merveilleux univers et les derniĂšres Upanishads, un Secret s’est perdu. Il s’est perdu non seulement en Inde mais aussi en MĂ©sopotamie, en Egypte, en GrĂšce, en AmĂ©rique centrale. C’est ce secret que Sri Aurobindo allait redĂ©couvrir. La vĂ©ritĂ© une, Ă©ternelle et immuable, est l’Esprit et sans l’Esprit, la vĂ©ritĂ© pragmatique de l’univers n’aurait pas d’origine ni de fondement ; le monde serait dĂ©pourvu de sens, vide de direction intĂ©rieure. Les vĂ©ritĂ©s de l’Esprit se jettent dans le Devenir ici bas dissonances, variations, explorations des possibles, rĂ©versions, perversions et conversions ascendantes en un motif harmonique toujours plus haut. C’est Lui-mĂȘme le crĂ©ateur et l’énergie de crĂ©ation, la cause et la mĂ©thode et le rĂ©sultat des opĂ©rations, la musique et le musicien, le poĂšte et le poĂšme. Lui-mĂȘme le Supramental, le mental, la vie et la matiĂšre, l’ñme et la nature. Mais il ne suffisait pas Ă  Sri Aurobindo de rĂ©concilier sur le papier l’Esprit et la MatiĂšre. La VĂ©ritĂ© et la Connaissance sont un vain rayon si la Connaissance n’apporte le pouvoir de changer le monde. Le Secret perdu c’est le pouvoir de l’Esprit sur la MatiĂšre. C’est ce secret pragmatique que Sri Aurobindo allait peu Ă  peu retrouver expĂ©rimentalement en ayant le courage , Ă  la fois, de sauter par-dessus sa culture occidentale et par-dessus la tradition religieuse hindoue, tant il est vrai que l’essentiel Ă©merge quand on a tout oubliĂ©. 3 Fin de l’intellect ________________ p37-p42 avait fallu 13 ans Ă  Sri Aurobindo pour parcourir le chemin occidental ; il lui en faudra presque autant pour parcourir le chemin de l’Inde et parvenir au “sommet” des rĂ©alisations yogiques traditionnelles, c’est Ă  dire au commencement de son propre travail. Le premier secret de Sri Aurobindo est sans doute d’avoir toujours refusĂ© de couper la vie en deux actions, intĂ©rieur, extĂ©rieur. Du jour oĂč il a pensĂ© au yoga il a mis tout dedans haut et bas, dedans et dehors, tout lui Ă©tait bon. Lorsqu’il dĂ©barque sur l’Apollo Bunder Ă  Bombay, une expĂ©rience spirituelle spontanĂ©e le saisit, un calme immense s’empare de lui. Sri Aurobindo a vingt ans, il se trouve une place auprĂšs du Maharaja de Baroda comme professeur de français, puis d’anglais au collĂšge de l’état. Il fait de nombreux voyages Ă  Calcutta. Il Ă©crit des articles dans lesquels il invite ses compatriotes Ă  secouer le joug. Son but est d’organiser toutes les Ă©nergies de la nation en vue d’une action rĂ©volutionnaire. Nous sommes en 1893 et l’hĂ©gĂ©monie britannique s’étend sur les trois quarts du globe. Il se met Ă  l’action secrĂšte et pendant treize ans Sri Aurobindo va jouer avec le feu. Il est encore sur sa lancĂ©e occidentale et c’est par caisses qu’il dĂ©vore les romans anglais, russes, allemands, français mais aussi les textes sacrĂ©s de l’Inde, Upanishads, RĂąmĂąyana, GĂźtĂą sans qu’il mĂźt jamais les pieds dans un temple, sauf en curieux. ll se mit aussi Ă  l’étude du sanskrit qu’il apprit seul et il dĂ©couvrit quelques annĂ©es plus tard le sens perdu des VĂ©das. L’époque vĂ©dique, antĂ©rieure Ă  celle des Upanishads se situe au delĂ  du quatriĂšme millĂ©naire avant Sri Aurobindo arrive Ă  un tournant les temples ne l’intĂ©ressent pas et les livres sont vides. Un ami lui conseille le yoga. Sri Aurobindo refuse car “un yoga qui exige que j’abandonne le monde n’est pas fait pour moi,” dit-il. Mais un jour, Sri Aurobindo est le tĂ©moin d’une scĂšne curieuse au cours de laquelle son jeune frĂšre Barin, attaquĂ© par une mauvaise fiĂšvre, est sauvĂ© par une intervention d’un moine errant Ă  demi-nu, un naga-sannyasin. Il avise que le yoga peut servir Ă  autre chose qu’à s’évader. C’est ainsi que Sri Aurobindo se mit en route. 4 Le Silence mental _________________ p43-p62 Les constructions mentales p43-p44 premiĂšre Ă©tape est le silence mental. Il s’apercevra qu’il vit dans un vacarme sournois, un tourbillon Ă©puisant oĂč il n’y a place que pour ses pensĂ©es, ses sentiments, ses impulsions, ses rĂ©actions. En un sens, nous ne sommes rien d’autre qu’une masse complexe d’habitudes mentales, nerveuses et physiques, liĂ©es ensemble par quelques idĂ©es directrices, dĂ©sirs, associations. Le premier travail du yoga, c’est de respirer au large et naturellement de briser cet Ă©cran mental qui ne laisse filtrer qu’un seul type de vibration, pour connaĂźtre l’infinitude multicolore des vibrations, c’est Ă  dire le monde enfin et les ĂȘtres tels qu’ils sont. MĂ©ditation active p45-p47 on s’assoit les yeux clos pour faire le silence on est tout d’abord submergĂ© par un torrent de pensĂ©es qui surgissent de partout. Il ne faut surtout pas commettre l’erreur de lutter contre le mental. Il faut dĂ©placer le centre, par exemple en suivant sa respiration ou en se concentrant sur une image. Chacun sa mĂ©thode. Le yoga Ă©veille automatiquement par le seul fait que l’on s’est mis en route toute une gamme de facultĂ©s latentes et de forces invisibles qui dĂ©bordent les possibilitĂ©s de notre ĂȘtre extĂ©rieur et qui peuvent faire pour nous ce que nous sommes incapables de faire. Mais les exercices de mĂ©ditation ne sont pas la vraie solution du problĂšme bien qu’ils soient nĂ©cessaires au dĂ©but pour donner l’impulsion. Nous avons besoin d’une vie complĂšte, nous avons besoin de vivre la vĂ©ritĂ© de notre ĂȘtre, tous les jours, Ă  chaque instant et pour cela les mĂ©ditations bĂ©ates ne sont pas la solution. La seule solution est donc de pratiquer le silence mental lĂ  oĂč il est apparemment le plus difficile, c’est Ă  dire dans la rue, au travail, partout. On travaille sur soi Ă  chaque instant et la vie commence Ă  prendre un intĂ©rĂȘt tout Ă  fait inusitĂ©. Les moindres petites circonstances deviennent l’occasion d’une victoire. Nous sommes orientĂ©s. Le yoga n’est pas une maniĂšre de faire mais une maniĂšre d’ĂȘtre. Transition p47-p49 sommes en quĂȘte d’une autre pays mais entre celui que nous quittons et celui qui n’est pas encore lĂ  il y a un no man’s land assez pĂ©nible. C’est une pĂ©riode d’épreuve. L’épreuve principale est le vide intĂ©rieur. Le monde apparaĂźt Ă©normĂ©ment absurde. C’est le signe d’un commencement d’intĂ©riorisation. Il ne faut pas s’enfermer dans une fausse profondeur. Il faut aller plus loin. Quand on a commencĂ© le yoga il faut aller jusqu’au bout. Le chercheur doit comprendre qu’il commence Ă  naĂźtre Ă  autre chose. C’est le passage Ă  une nouvelle conscience. Notre seule ressource est alors de nous accrocher Ă  notre aspiration et de la faire grandir, grandir justement par ce terrible manque de tout. Simplement, nous avons la foi inĂ©branlable que derriĂšre ce passage il y a une porte qui s’ouvre. La foi, dit Sri Aurobindo, est une intuition qui non seulement attend l’expĂ©rience pour ĂȘtre justifiĂ©e mais qui conduit Ă  l’expĂ©rience. Descente de la force p49-p53 peu Ă  peu le vide s’emplit. On fait alors une sĂ©rie d’observations et d’expĂ©riences d’une importance considĂ©rable. On s’aperçoit que tout est possible et surtout qu’il n’y a pas deux cas semblables, d’oĂč l’erreur de tous les dogmatismes spirituels. On sent autour de la tĂȘte, sur la nuque, une pression. Celle-ci devient continue et donne la sensation trĂšs agrĂ©able d’une Ă©nergie fraĂźche. Vraiment, on a plongĂ© dans la Source et cette force descendante est la force mĂȘme de l’Esprit – Shakti. Quand ils parlent de leur expĂ©rience les disciples de PondichĂ©ry disent ” la Force de Sri Aurobindo et de la MĂšre“. Cette manifestation constitue la diffĂ©rence fondamentale entre le yoga intĂ©gral de Sri Aurobindo et les autres yogas. Dans d’autres mĂ©thodes, on a l’expĂ©rience d’une force ascendante appelĂ©e Kundalini qui s’éveille assez brutalement dans notre ĂȘtre jusqu’à atteindre le sommet du crĂąne oĂč elle semble Ă©clore dans une sorte de pulsation lumineuse qui s’accompagne d’une sensation d’immensitĂ©. les procĂ©dĂ©s yogiques que nous pourrions appeler thermogĂ©nĂ©rateurs asana du hatha yoga, concentrations du raja yoga exercices respiratoires ou prĂąnĂąyĂąma etc
 visent Ă  l’éveil de cette force ascendante. Les yogas traditionnels visent Ă  une libĂ©ration de la conscience, Ă  Ă©merger vers le haut dans la paix ou l’extase. Notre expĂ©rience du courant descendant est l’expĂ©rience de la Force transformatrice. C’est elle qui fera le yoga pour nous, automatiquement et pourvu qu’on laisse faire. Elle commencera par oĂč finissent les autres yogas puis descendra de niveau en niveau et c’est Elle qui universalisera notre ĂȘtre tout entier. C’est l’expĂ©rience de base du yoga intĂ©gral. Emergence d’un nouveau mode de connaissance p53-p57 le silence mental, un autre phĂ©nomĂšne se produit, fort important, qui s’étend parfois sur de nombreuses annĂ©es, c’est ce que nous pouvons appeler l’émergence d’un nouveau mode de connaissance et donc d’un nouveau mode d’action. L’expĂ©rience nous apprend qu’il n’est pas nĂ©cessaire de rĂ©flĂ©chir, de nous souvenir, de chercher, de faire toute sorte de mĂ©canismes mentaux. Au fond le yoga n’est pas tant une façon d’apprendre que de dĂ©sapprendre une foule d’habitudes que nous avons hĂ©ritĂ©es de notre Ă©volution animale. Le chercheur finira par sentir quelque chose qui vit au fond de lui, Ă  l’arriĂšre plan de son ĂȘtre, comme une petite vibration sourde. Il lui suffira de prendre un peu de recul dans sa conscience pour qu’à n’importe quel moment la vibration de silence soit retrouvĂ©e. BientĂŽt cette vibration deviendra de plus en plus perceptible et le chercheur sentira une sĂ©paration qui s’opĂšre dans son ĂȘtre une profondeur silencieuse qui vibre. Il aura dĂ©couvert le TĂ©moin en lui et se laissera de moins en moins accaparer par le jeu extĂ©rieur qui sans cesse tente de nous avaler. Ce travail de dĂ©crochage sera puissamment assistĂ© par l’expĂ©rience de la Force descendante qui exercera une pression silencieuse. Peu Ă  peu nous nous apercevons qu’il n’est pas nĂ©cessaire de rĂ©flĂ©chir et que quelque chose par derriĂšre fait toute la besogne avec une prĂ©cision de plus en plus grande. Nous verrons que plus nous obĂ©irons Ă  ces suggestions-Ă©clair, plus elles tendront Ă  devenir frĂ©quentes, claires et impĂ©rieuses. Nous avons tous fait l’expĂ©rience de ces problĂšmes mystĂ©rieusement rĂ©solus dans le sommeil, prĂ©cisĂ©ment quand la machine Ă  penser s’est tue. Puis, un jour, Ă  force d’erreurs, nous aurons compris que le mental n’est pas un instrument de connaissance mais seulement un organisateur de la connaissance et que la connaissance vient d’ailleurs. C’est vraiment une autre façon de vivre, trĂšs allĂ©gĂ©e. Il n’est rien que le mental fait qui ne puisse se faire et se faire mieux, dans l’immobilitĂ© mentale et une tranquillitĂ© sans pensĂ©e. Le mental universel p57-p62 prĂ©sent nous avons analysĂ© les progrĂšs du chercheur en termes intĂ©rieurs mais ce progrĂšs se traduit Ă©galement sur le plan extĂ©rieur. D’ailleurs la cloison intĂ©rieur-extĂ©rieur s’amenuise de plus en plus et apparaĂźt comme une convention artificielle. Il y aura tout d’abord des symptĂŽmes dĂ©sagrĂ©ables car il recevra les pensĂ©es des gens, leurs volontĂ©s, leurs dĂ©sirs, sous leur vĂ©ritable aspect et toute leur nuditĂ©, comme ils sont vraiment- des attentats. Notons que les “mauvaises pensĂ©es” ne sont pas seules Ă  partager cette virulence. Rien n’est plus agressif que les bonnes volontĂ©s, les bons sentiments, les altruismes. D’un cĂŽtĂ© ou de l’autre, c’est l’ego qui se nourrit par la force ou la douceur. Nous ne sommes civilisĂ©s qu’à la surface, dessous, le cannibale continue. ArmĂ© de sa force et de son silence mental le chercheur verra qu’il est permĂ©able au dehors et qu’il reçoit de partout. Il semble donc qu’avec le silence mental un Ă©largissement de la conscience se soit produit et qu’elle puisse se diriger Ă  volontĂ© en n’importe quel point de l’universelle rĂ©alitĂ© pour y connaĂźtre ce qu’elle a besoin de connaĂźtre. Dans cette transparence silencieuse nous ferons une autre dĂ©couverte capitale par ses implications. Nous nous apercevrons que les pensĂ©es des gens nous viennent de l’extĂ©rieur mais que nos propres pensĂ©es nous viennent aussi du dehors. Lorsque nous serons suffisamment transparents nous pourrons sentir, dans le silence immobile du mental comme des petits remous, de lĂ©gĂšres vibrations et si nous acceptons l’entrĂ©e en nous de celles -ci nous sommes soudain en train de penser Ă  quelque chose. Un bon lecteur de pensĂ©e peut saisir ce qui se passe dans une personne dont il ne connaĂźt mĂȘme pas la langue car ce sont des vibrations auxquelles il donne la forme mentale correspondante. L’homme s’est habituĂ© Ă  sĂ©lectionner dans le Mental universel un certain type de vibration, assez rĂ©duit, avec lequel il est en affinitĂ© et jusqu’à la fin de sa vie il accrochera la mĂȘme longueur d’onde. Il tourne et tourne dans la cage. Certes, nous changeons d’idĂ©e mais changer d’idĂ©e n’est point progresser, ce n’est pas s’élever Ă  un mode vibratoire plus haut. C’est pourquoi Sri Aurobindo parlait de changement de conscience. Le chercheur dĂ©couvre ainsi qu’il n’y a pas de dedans et de dehors et que ce dernier est partout dedans ! Nous sommes partout ! Nous sommes partout chez nous. De mĂȘme pour l’antinomie action-mĂ©ditation la Force passe en nous et nous ne sommes jamais branchĂ© ailleurs. 5 La Conscience ______________ p63-p80 un occidental, la conscience est toujours un phĂ©nomĂšne mental je pense donc je suis. C’est un point de vue, le nĂŽtre. Nous nous plaçons au centre du monde. Pourtant si nous voulons dĂ©couvrir ce qu’est la conscience il faut passer outre Ă  cet Ă©troit point de vue. Sri Aurobindo avait pu faire les observations suivantes La conscience mentale n’est qu’une gamme humaine et elle n’épuise pas toutes les gammes de conscience possibles de mĂȘme que la vue humaine n’épuise pas toutes les gradations de couleur ou l’ouĂŻe toutes les gradations du son car il y a quantitĂ© de choses qui sont invisibles et inaudibles Ă  l’homme. De mĂȘme il y a des gammes de conscience au dessus – gammes supramentales – et au dessous – gammes submentales – avec lesquelles l’ĂȘtre humain normal n’a pas de contact et qui, de ce fait, lui semblent “inconscientes”. A mesure que nous progressons et que nous nous Ă©veillons Ă  l’ñme en nous et dans les choses, nous rĂ©alisons qu’il y a aussi une conscience dans la plante, dans le mĂ©tal, dans l’atome, dans tout ce qui appartient Ă  la Nature physique. Sri Aurobindo nous encourage vivement Ă  voir par nous-mĂȘmes. Il faut donc dĂ©mĂȘler cette chose en nous qui relie nos diverses maniĂšres d’ĂȘtre et nous permet d’entrer en contact avec les autres formes de conscience. Les centres de conscience p65-p70 nous poursuivons notre mĂ©thode expĂ©rimentale nous observons que nous mentalisons tout. Le mental nous permet de porter Ă  notre surface consciente tous les mouvements de notre ĂȘtre mais du mĂȘme coup, il nous voile leur voix et leur fonctionnement vĂ©ritables. Le chercheur qui a fait taire son mental commencera Ă  distinguer tous ces Ă©tats dans leur rĂ©alitĂ© nue. Il sentira Ă  divers points de concentration comme des noeuds de force dotĂ©s chacun d’une qualitĂ© vibratoire particuliĂšre. Ces vibrations semblent s’irradier Ă  diffĂ©rentes hauteurs de notre ĂȘtre. L’expĂ©rience d’une grande vibration rĂ©vĂ©latrice par exemple qui nous fait ressentir le monde comme plus lĂ©ger, plus clair. Nous avons aussi l’expĂ©rience de vibrations plus Ă©paisses, des vibrations de colĂšre, de peurs, de dĂ©sirs, de sympathie. Il y a en nous toute une gamme de nodules vibratoires ou centres de conscience, chacun spĂ©cialisĂ© dans un type de vibration. Le mental est seulement un des centres, un type de vibration, seulement une des formes de conscience qui veut s’arroger la premiĂšre place. Disons que ces centres appelĂ©s chakras en Inde ne se situent pas dans notre corps physique mais dans une autre dimension bien que leur concentration, Ă  certains moments, puisse devenir si intense qu’on ait la sensation aigĂŒe d’une localisation physique. Certains correspondent d’assez prĂšs aux diffĂ©rents plexus nerveux que nous connaissons mais pas tous. Grosso modo on peut distinguer sept centres rĂ©partis en quatre zones 1 Le Supraconscient avec un centre un peu au sommet de la tĂȘte qui dirige notre mental pensant et nous met en communication avec des rĂ©gions mentales plus Ă©levĂ©es illuminĂ©es, intuitives, surmentales, etc
 2 Le Mental avec deux centres l’un, entre les sourcils, qui gouverne la volontĂ© et le dynamisme de toutes nos activitĂ©s mentales quand on veut agir par la pensĂ©e. C’est aussi le centre de la vision subtile ou “troisiĂšme oeil”, l’autre, Ă  hauteur de la gorge qui gouverne toutes les formes d’expression mentale. 3 Le Vital avec trois centres l’un Ă  hauteur du coeur qui gouverne notre Ă©tat Ă©motif, amour, haine etc
 le deuxiĂšme Ă  hauteur du nombril qui gouverne nos mouvements de domination, de possession, de conquĂȘte, nos ambitions etc
 et un troisiĂšme, le vital infĂ©rieur entre le nombril et le sexe Ă  hauteur du plexus mĂ©sentĂ©rique qui commande les vibrations les plus basses jalousie, envie, dĂ©sir, convoitise, colĂšre. 4 Le physique et le Subconscient avec un centre Ă  la base de la colonne qui rĂ©git notre ĂȘtre physique et le sexe. Ce centre nous ouvre plus bas aux rĂ©gions subconscientes. GĂ©nĂ©ralement dans l’homme “normal” ces centres sont endormis ou fermĂ©s ou ne laissent filtrer que le tout petit courant nĂ©cessaire Ă  sa mince existence. Avec le yoga ces centres s’ouvrent. Ils peuvent s’ouvrir de deux maniĂšres de bas en haut ou de haut en bas suivant que l’on pratique un yoga traditionnel ou celui d’Aurobindo. A force de concentrations, d’exercices, on peut un jour sentir une Force ascendante qui s’éveille Ă  la base de la colonne vertĂ©brale et monte au sommet du crĂąne. Avec le yoga de Sri Aurobindo, la Force descendante ouvre trĂšs lentement, doucement, ces mĂȘmes centres de haut en bas. En agissant de bas en haut nous ouvrons en premier les chakras des vibrations les plus Ă©paisses et sommes branchĂ©s sur la confusion et la boue du monde. C’est pourquoi les yogas traditionnels exigent la prĂ©sence d’un MaĂźtre protecteur. Notre premiĂšre dĂ©couverte est de voir que les vibrations mentales viennent du dehors avant d’entrer dans nos centres vibrations de joie, de volontĂ© etc
 et que notre ĂȘtre est comme un poste rĂ©cepteur, du haut en bas. La personnalitĂ© frontale p70-p72 13. Nous serons tentĂ©s de protester car enfin ce sont nos sentiments, nos peines, nos dĂ©sirs, notre sensibilitĂ©. Il est vrai qu’en un sens c’est nous car nous avons pris l’habitude de rĂ©pondre Ă  certaines vibrations plutĂŽt qu’à d’autres. Mais en y regardant de plus prĂšs, on ne peut mĂȘme pas dire que c’est “nous” qui avons pris toutes ces habitudes ; c’est notre milieu, notre Ă©ducation, nos traditions qui ont choisi pour nous. La Nature universelle dit Sri Aurobindo dĂ©pose en nous certaines habitudes de mouvement, de personnalitĂ©, de caractĂšre, certaines facultĂ©s, certaines dispositions, tendances
 et c’est cela que nous appelons nous-mĂȘme. En fait, nous accrochons toujours les mĂȘmes longueurs d’onde. Tout est en Ă©tat de flux constant et tout nous vient d’un mental plus vaste que le nĂŽtre, universel ou de rĂ©gions plus basses subconscientes ; ou plus hautes, supraconscientes. Ainsi, cette petite personnalitĂ© frontale est entourĂ©e, soutenue, traversĂ©e et mue par toute une hiĂ©rarchie de “mondes” ou comme dit Sri Aurobindo de plans de consciences qui s’échelonnent sans interruption de l’Esprit pur Ă  la MatiĂšre et qui sont en relation avec chacun de nos centres. Mais nous ne sommes conscients que de quelques bulles Ă  la surface. L’individualisation de la conscience p72-p75 commençons Ă  entrevoir ce qu’est la conscience et Ă  sentir qu’elle est partout dans l’univers mais nous n’avons pas encore trouvĂ© “notre” conscience. Nous avons tous senti, Ă  certains moments privilĂ©giĂ©s de notre existence comme une chaleur dans notre ĂȘtre, une sorte de poussĂ©e intĂ©rieure ou de force vivante qui surgit de rien, sans cause, comme une flamme. Mais bien vite, nous sortons de cette adolescence et le mental s’empare de cette force, comme il s’empare de tout et la recouvre de grands mots idĂ©alisants. Il la fait entrer dans une oeuvre, un mĂ©tier, une Eglise ou le vital s’en saisit et la badigeonne de sentiments plus ou moins nobles ou la fait entrer dans quelque aventure ou qu’il s’en serve pour dominer, vaincre, possĂ©der. Mais le chercheur qui a fait taire son mental et ne risque plus d’ĂȘtre pris au piĂšge des idĂ©es, qui a tranquillisĂ© son vital et n’est plus emportĂ© dans la grande dispersion des sentiments et des dĂ©sirs redĂ©couvre dans cet Ă©claircissement de son ĂȘtre, comme un nouvel Ă©lan de jeunesse une nouvelle poussĂ©e Ă  l’état libre. A mesure que sa concentration grandira par ses “mĂ©ditations actives”, par son aspiration, son besoin, il sentira que cette poussĂ©e se met Ă  vivre “Elle s’élargit et fait sortir ce qui vit, dit le Rig-VĂ©da, Ă©veillant quelqu’un qui Ă©tait mort”. Elle prend de plus en plus de puissance et d’indĂ©pendance comme si c’était Ă  la fois une force et un ĂȘtre dans son ĂȘtre. Il remarquera dans ses mĂ©ditations passives tout d’abord que cette force en lui a des mouvements, une masse, des intensitĂ©s variables et qu’elle monte et descend au-dedans de lui. Dans les mĂ©ditations actives, la vie ordinaire, cette force sera plus diluĂ©e et donnera l’impression d’une petite vibration sourde Ă  l’arriĂšre plan. Avec cette petite chose dedans qui vibre, on est invulnĂ©rable et plus jamais seul. C’est chaud, c’est proche, c’est fort. Alors nous avons touchĂ© la rĂ©alitĂ© fondamentale de notre ĂȘtre, le centre vrai, chaleur et ĂȘtre, conscience et force. Le chercheur s’apercevra que cette poussĂ©e ne se meut pas au hasard, comme il lui avait semblĂ© tout d’abord, mais qu’elle se rassemble en divers points de son ĂȘtre suivant les activitĂ©s du moment. Tous les centres, y compris le mental, ne sont que ses ouvertures sur les diffĂ©rents Ă©tages de la rĂ©alitĂ© universelle ou ses instruments de transcription et d’expression. C’est elle le voyageur des mondes,Savitri 2893, l’explorateur des plans de conscience, elle qui relie nos diverse maniĂšres d’ĂȘtre. En d’autres termes nous aurons dĂ©couvert la conscience. Nous pouvons dĂ©placer notre conscience vers des rĂ©gions plus profondes ou plus hautes, inaccessibles au mental et Ă  nos organes des sens car la conscience n’est pas une façon de penser ou de sentir mais un pouvoir d’entrer en contact avec la multitude des degrĂ©s de l’existence, visibles ou invisibles. Nous verrons que cette conscience est indĂ©pendante de ce que l’on pense, de ce que l’on sent, qu’elle est indĂ©pendante du mental et du vital et mĂȘme du corps car dans certains Ă©tats particuliers dont nous reparlerons elle sort du corps et va se promener ailleurs pour faire des expĂ©riences. Conscience-force, Conscience-joie p75-p80 dĂ©couvrant la conscience nous avons dĂ©couvert que c’était une force. Conscience-force dit Sri Aurobindo car en vĂ©ritĂ© les deux termes sont insĂ©parables et convertibles l’un en l’autre. La sagesse ancienne de l’Inde connaissait bien ce fait et ne parlait jamais de conscience, Chit, sans y adjoindre le terme Agni, chaleur, flamme, Ă©nergie, Chit-Agni ou parfois elle emploie le mot Tapas qui est synonyme dAgni. Nous parlons de plusieurs forces descendante, ascendante, mentale, vitale, matĂ©rielle mais il n’y a qu’une seule Force au monde, un seul courant unique et qui selon le niveau oĂč il opĂšre se revĂȘt d’une substance ou d’une autre. C’est elle qui relie tout, anime tout, elle la substance fondamentale de l’univers Conscience-Force, Chit-Agni. S’il est vrai que la conscience est une force, inversement la force est une conscience et toutes les forces sont conscientes. C’est partout le mĂȘme courant de conscience avec des modalitĂ©s vibratoires diffĂ©rentes que ce soit dans la plante, dans les rĂ©flexions du mental humain, dans le supraconscient lumineux et dans l’instinct de la bĂȘte, dans le mĂ©tal et dans nos mĂ©ditations profondes. Einstein nous a appris que MatiĂšre et Energie sont convertibles l’une l’autre E= mcÂČ. Il nous reste Ă  dĂ©couvrir pratiquement que cette Energie est une Conscience et que la matiĂšre, elle aussi, est une forme de conscience. Quand nous aurons trouvĂ© ce Secret nous aurons la vraie maĂźtrise des Ă©nergies matĂ©rielles. Mais nous ne faisons que redĂ©couvrir de trĂšs anciennes vĂ©ritĂ©s. Il y a quatre mille ans les Upanishads savaient que la MatiĂšre est de l’Energie condensĂ©e ” Par l’énergie de sa conscience Brahman s’est massĂ© ; de cela la MatiĂšre est nĂ©e, et de la MatiĂšre, la Vie, le Mental et les mondes Mundaka Upanishad , Tout est Conscience ici bas, parce que tout est l’Etre ou l’Esprit. Tout est Chit-conscience- parce que tout est Sat -existence-, Sat Chit. Ă  divers niveaux de sa propre manifestation. L’histoire de notre Ă©volution terrestre, finalement, est l’histoire d’une lente conversion de la Force en Conscience ou plus exactement un lent rappel de cette Conscience engloutie dans sa Force. Tout le progrĂšs Ă©volutif, en fin de compte, se mesure Ă  la capacitĂ© de dĂ©gagement ou de dĂ©crochage de l’élĂ©ment conscience hors de son Ă©lĂ©ment force. C’est ce que nous appelons l’individualisation de la conscience. Au stade spirituel ou yogique de notre Ă©volution la conscience est totalement dĂ©gagĂ©e de ses tourbillonnements mentaux, vitaux, physiques. Elle est capable de parcourir toute la gamme des vibrations de l’atome Ă  l’Esprit. Si nous commençons Ă  percevoir la conscience intĂ©rieure dit Sri Aurobindo on peut en faire toutes sortes de choses l’envoyer Ă  l’extĂ©rieur sous forme de courant de force, tracer un cercle de conscience autour de soi, diriger une idĂ©e pour qu’elle entre dans la tĂȘte de quelqu’un en AmĂ©rique. Si nous n’avions pas fait des milliers d’expĂ©riences 
 nous n’en parlerions pas comme nous en parlons. A un stade ultĂ©rieur, nous verrons que la Conscience peut agir sur la MatiĂšre et la transformer. Cette ultime conversion de la MatiĂšre en Conscience et peut -ĂȘtre un jour de la Conscience en MatiĂšre est l’objet du yoga supramental dont nous reparlerons plus tard. Mais il y a bien des degrĂ©s de dĂ©veloppement de la conscience-force depuis le chercheur qui s’éveille jusqu’au yogi. C’est ici que la vraie hiĂ©rarchie commence. Il est une ultime Ă©quivalence. Non seulement la conscience est force, non seulement la conscience est ĂȘtre mais la conscience est joie, Ânanda Chit-Ânanda. Etre conscient c’est la joie, une joie solide, vaste, paisible. Elle est irrĂ©futablement comme un roc Ă  travers tous les temps, tous les lieux, comme un sourire derriĂšre et partout. Tout l’énigme de l’univers est lĂ . Il n’y en pas d’autre. Un sourire imperceptible, un rien qui est tout. Sat-Chit-Ânanda – Existence, Conscience, Joie – triade Ă©ternelle qui est l’univers et que nous sommes “De la joie tous ces ĂȘtres sont nĂ©s ; par la joie ils existent et grandissent ; Ă  la joie ils retournent”. TaĂŻttiriya Upanishad 6 La pacification du vital _________________________ p81-p100 Limites de la morale p81-p83 est une zone de notre ĂȘtre, Ă  la fois source d’une grosse difficultĂ© et d’un grand pouvoir, une source de difficultĂ©s, parce qu’elle brouille toutes les communications du dehors ou d’en haut en s’opposant frĂ©nĂ©tiquement Ă  nos efforts de silence mental et une source de pouvoir parce que c’est l’affleurement de la grande force de vie en nous. Nous avons nommĂ© la rĂ©gion qui s’étend entre le coeur et le sexe et que Sri Aurobindo appelle le vital. C’est le lieu de tous les mĂ©langes le plaisir y est inextricablement liĂ© Ă  la souffrance, la peine Ă  la joie et la comĂ©die Ă  la vĂ©ritĂ©. Les diverses spiritualitĂ©s du monde y ont trouvĂ© tant d’ennuis qu’elles ont tracĂ© une croix sur ce domaine dangereux. Mais cette chirurgie morale dit Aurobindo prĂ©sente un double inconvĂ©nient elle ne purifie pas vraiment car les Ă©motions du haut sont aussi sentimentales et donc partiales. D’autre part, elle ne rejette pas vraiment mais refoule. En outre la morale ne fonctionne que dans les limites du fonctionnement mental. Elle n’a pas accĂšs aux rĂ©gions du subconcient ou supraconscient, ni dans la mort, ni dans le sommeil. Au reste, le chercheur ne pense pas en terme de bien et de mal mais en terme d’exactitude et d’inexactitude. Le chercheur fera donc une distinction entre les choses qui brouillent sa vision et celles qui la rendent claire ; ce sera l’essentiel de sa “morale”. L’habitude de rĂ©pondre p83-p88 premiĂšre chose qu’il distinguera dans son exploration vitale, c’est une fraction du mental qui semble avoir pour seule fonction de donner une forme et une justification Ă  nos impulsions, nos sentiments, nos dĂ©sirs; c’est ce que Sri Aurobindo appelle le mental vital. DĂ©jĂ  nous avons vu la nĂ©cessitĂ© du silence mental et nous Ă©tendrons notre discipline Ă  cette couche infĂ©rieure du mental. Nous prendrons alors connaissance, spontanĂ©ment, d’une quantitĂ© de vibrations que les gens Ă©manent constamment, sans mĂȘme le savoir, et nous saurons de quoi il retourne ou devant qui nous nous trouvons. le polissage extĂ©rieur n’ayant rien Ă  voir, le plus souvent, avec cette petite rĂ©alitĂ© qui vibre. Nous saurons le pourquoi de nos sympathies ou antipathies, de nos craintes, de nos malaises. Nous nous apercevrons d’un phĂ©nomĂšne trĂšs intĂ©ressant notre silence intĂ©rieur a un pouvoir. Par exemple, la colĂšre, au lieu de nous mettre Ă  vibrer intĂ©rieurement Ă  l’unisson de celui qui parle, si nous savons rester immobile, nous verrons la colĂšre de l’autre se dissoudre peu Ă  peu comme une fumĂ©e. Seulement, il ne s’agit pas d’avoir un masque impassible et de bouillonner en dedans on ne triche pas avec les vibrations. Il s’agit de la vraie maĂźtrise intĂ©rieure. Ce silence peut annuler n’importe quelle vibration car elles sont contagieuses par exemple, le MaĂźtre peut ainsi transmettre des expĂ©riences spirituelles ou un pouvoir Ă  un disciple. La clef de la maĂźtrise est toujours le silence, Ă  tous les niveaux, parce que dans le silence nous percevons les vibrations et les distinguons c’est le pouvoir de saisir. La vie extĂ©rieure ordinaire devient un immense champ d’expĂ©riences. C’est pourquoi Sri Aurobindo a toujours voulu y mĂȘler son yoga. Il est trĂšs facile, seul, de vivre dans la parfaite illusion de la maĂźtrise de soi. Mais ce pouvoir d’immobilitĂ© intĂ©rieure a des applications beaucoup plus importantes ; nous voulons parler de notre propre vie psychologique. La grosse difficultĂ© du vital est qu’il s’identifie faussement Ă  tout ce qui semble sortir de lui. Il dit “ma peine”, ma “dĂ©pression”, mon “dĂ©sir” et se prend pour toutes sortes de petits “je” qui ne sont pas lui. Par exemple, nous sommes seul ou en compagnie de telle ou telle personne et nous sentons quelque chose qui nous tire ou qui cherche Ă  entrer en nous. Si nous attrapons la vibration nous nous retrouvons cinq minutes plus tard en train de lutter contre une dĂ©pression, d’avoir tel dĂ©sir, telle fĂ©brilitĂ©. Le chercheur qui a cultivĂ© le silence ne se laisse pas prendre Ă  cette fausse identification. Il a fini par dĂ©couvrir ce que Sri Aurobindo appelle le circumconscient. C’est une sorte d’atmosphĂšre individuelle ou d’enveloppe protectrice. C’est lĂ  que nous pourrons sentir et attraper les vibrations psychologiques avant qu’elles n’entrent. Notre culture du silence a créé une transparence suffisante pour que nous puissions les voir venir, puis les arrĂȘter au passage et les rejeter. Elles resteront Ă  tourner en rond dans le circumconscient et nous pourrons sentir trĂšs distinctement la colĂšre, le dĂ©sir, la dĂ©pression rĂŽder autour de nous. Nous serons surpris de voir qu’un jour certaines vibrations ne nous touchent plus. Ou encore, nous nous apercevrons que certains Ă©tats psychologiques dĂ©ferlent Ă  heure fixe ou se rĂ©pĂštent suivant certains mouvements cycliques que Sri Aurobindo ou la MĂšre appellent des formations, c’est Ă  dire un amalgame de vibrations qui a fini par acquĂ©rir une sorte de personnalitĂ© indĂ©pendante. Il y a mille expĂ©riences possibles, c’est un monde d’observations. La dĂ©couverte essentielle que nous aurons faite est qu’il y a peu de nous dans tout cela sauf une habitude Ă  rĂ©pondre. Tant que nous nous identifions faussement aux vibrations vitales, par ignorance, il est impossible de changer quoi que ce soit Ă  notre nature. Contrairement Ă  tous les dictons, la nature humaine peut-ĂȘtre changĂ©e car il n’est rien dans notre nature ou notre conscience qui ne soit inĂ©luctablement fixĂ©. Tout n’est qu’un jeu de forces et vibrations. C’est pourquoi le yoga de Sri Aurobindo envisage la possibilitĂ© d’un renversement total des rĂšgles qui gouvernent ordinairement les rĂ©actions de la conscience. La vraie mĂ©thode de la maĂźtrise vitale n’est pas chirurgicale mais pacificatrice on ne lutte pas vitalement contre elle mais on la neutralise par une paix silencieuse si vous Ă©tablissez la paix, Ă©crit Sri Aurobindo, il devient aisĂ© de nettoyer le vital. La paix est quelque chose de propre en soi, et si vous l’établissez, c’est une façon positive d’arriver au but. Chercher la boue seulement et nettoyer est un chemin nĂ©gatif. Les forces adverses p88-p92 18. Il est une autre difficultĂ©, car les vibrations qui viennent des gens ou du vital universel ne sont pas seules Ă  dĂ©ranger le chercheur. Il est un type de vibration d’une qualitĂ© particuliĂšre qui se distingue par sa soudainetĂ© et sa violence. En quelques instants il sera “un autre homme” ayant tout oubliĂ©, ses efforts, son but comme si tout Ă©tait dĂ©pourvu de sens, dĂ©composĂ©. C’est ce que Sri Aurobindo et la MĂšre appellent les forces adverses. Ce sont des forces trĂšs conscientes, dont le seul but apparemment, est de dĂ©courager le chercheur ou de le dĂ©tourner du chemin qu’il s’est choisi. Le premier symptĂŽme de leur prĂ©sence est que la joie se voile, la conscience se voile et tout est enveloppĂ© dans une atmosphĂšre de drame. DĂšs qu’il y a souffrance on peut ĂȘtre sĂ»r que l’ennemi est lĂ . Leur premier soin, gĂ©nĂ©ralement, est de nous pousser Ă  des dĂ©cisions subites, extrĂȘmes irrĂ©vocables. C’est une vibration aiguĂ« qui veut s’exĂ©cuter immĂ©diatement. On dĂ©couvre que l’on est capable de descendre aussi bas que l’on est montĂ© haut. Bien des Ă©cailles nous tombent des yeux et, comme dit Sri Aurobindo, notre vertu est d’une prĂ©tentieuse impuretĂ©. Toutes sortes de noms dĂ©moniaques et “noirs” ont donc Ă©tĂ© rĂ©servĂ©s Ă  ces forces adverses dans l’histoire spirituelle du monde. L’expĂ©rience nous montre que ces forces perturbatrices ont leur place dans l’économie universelle et qu’elles ne sont perturbatrices qu’au niveau de notre petite conscience momentanĂ©e. Pour l’individu comme pour le monde, ces forces peu gracieuses sont des instruments de progrĂšs. ” Ce par quoi tu tombes est cela mĂȘme par quoi tu t’élĂšves” dit le Kularnava Tantra dans sa sagesse. Pour l’ñme en voie de croissance, pour l’Esprit au-dedans de nous, les difficultĂ©s, les obstacles, les attaques ne seraient-ils pas un moyen de grandir, d’intensifier sa force, d’élargir son expĂ©rience, de s’entraĂźner Ă  la victoire spirituelle ? La VĂ©ritĂ© bouge, elle a des jambes et les princes des tĂ©nĂšbres sont lĂ  pour veiller Ă  ce qu’elle ne s’endorme pas. Les nĂ©gations de Dieu nous sont aussi utiles que ses affirmations dit Sri Aurobindo. L’Adversaire ne disparaĂźtra pas dit la MĂšre que lorsqu’il ne sera plus nĂ©cessaire dans le monde. Et nous savons trĂšs bien qu’il est nĂ©cessaire, comme la pierre de touche pour l’or, pour voir si l’on est vrai. La mĂ©thode vis Ă  vis des forces adverses est la mĂȘme que pour les autres vibrations silence, immobilitĂ© intĂ©rieure qui laisse passer la vague. Nous pourrons ĂȘtre secouĂ©s et, portant, tout au fond, nous sentirons ce “tĂ©moin” en nous, qui n’est pas touchĂ©. Pratiquement, le chercheur du yoga intĂ©gral sera beaucoup plus exposĂ© que les autres. Sri Aurobindo disait souvent que son yoga est une bataille parce qu’il veut tout englober dans sa conscience. Il n’y a pas rien qu’un passage Ă  forcer vers la bĂ©atitude du haut mais beaucoup de passages; Ă  droite, Ă  gauche et en bas et Ă  tous les niveaux de notre ĂȘtre et plus d’un trĂ©sor Ă  dĂ©couvrir. Le vital vrai p92-p100 y a donc un passage Ă  franchir si nous voulons trouver la vraie force de vie derriĂšre la vie troublĂ©e de l’homme frontal. Suivant les spiritualitĂ©s traditionnelles, ce passage s’accompagne de toutes sortes de mortifications et de renoncements. Nous avons autre chose en vue. Nous ne cherchons pas Ă  quitter la vie mais Ă  l’élargir. Le yoga est un plus grand art de vivre » disait Sri Aurobindo. L’attitude de l’ascĂšte qui dit “Je ne veux rien” et l’attitude de l’homme du monde qui dit “je veux cette chose” sont les mĂȘmes, observe la MĂšre. L’un peut ĂȘtre aussi attachĂ© Ă  son renoncement que l’autre Ă  sa possession. En fait, tant que l’on a besoin de renoncer Ă  quoi que ce soit on n’est pas prĂȘt. On est encore jusqu’au cou dans les dualitĂ©s. Si nous avons dĂ©masquĂ© ce simple point, nous aurons saisi tout le fonctionnement du vital du haut en bas la souffrance, la privation autant que l’abondance l’intĂ©ressent autant que la joie, la haine autant que l’amour, la torture autant que l’extase, dans tous les cas il s’engraisse. Nous avons saisi un autre travers du vital de surface c’est un incorrigible charlatan. Nous savons tous cela et pourtant nous sommes toujours d’incorrigibles sentimentaux. Il prend la force de ses sentiments pour la force de la vĂ©ritĂ©. Une autre observation qui dĂ©coule de la premiĂšre s’impose assez vite Ă  nous c’est la complĂšte impuissance du vital Ă  aider autrui ou tout simplement Ă  communiquer avec les autres sauf quand il y a conjonction d’égoĂŻsmes. En rĂ©alitĂ© le vital ne cherche pas Ă  aider, il cherche Ă  prendre, toujours, de toutes les façons. Nos peines et nos souffrances sont toujours le signe d’un mĂ©lange et donc toujours mensongers. Seule la joie est vraie. Nous protesterons au nom de nos sentiments et dirons ” Mais le Coeur ?”. Justement, le coeur est-il lieu plus mĂ©langĂ© ? En outre il s’essouffle vite et ce sera notre troisiĂšme observation. Pour une conscience cosmique dans son Ă©tat de connaissance complĂšte et d’expĂ©rience complĂšte, tous les contacts sont perçus comme une joie, Ânanda. Seule l’étroitesse de conscience, l’insuffisance de conscience est la cause de tous nos maux, moraux et mĂȘme physiques, et de cette sempiternelle tragi-comĂ©die de l’existence. Le chercheur ne sera plus dupe du jeu Ă©quivoque qui se dĂ©roule dans son vital de surface mais il gardera longtemps encore l’habitude de rĂ©pondre aux mille petites vibrations biologico-sentimentales qui font la ronde autour. C’est un passage assez long comme de passer du mental rabĂącheur au silence mental. Mais lĂ  aussi, il sera aidĂ© par la Force descendante qui contribuera puissamment Ă  Ă©tablir un rythme nouveau en lui. Il remarquera que s’il fait seulement un tout petit pas en avant l’Aide d’en haut en fera dix vers lui comme s’il Ă©tait attendu. En rĂ©alitĂ© le chercheur n’obĂ©it pas Ă  un impĂ©ratif austĂšre et nĂ©gatif il suit une poussĂ©e positive de son ĂȘtre il grandit rĂ©ellement et les normes d’hier ou les plaisirs d’avant-hier lui semblent aussi minces qu’une diĂšte de nourrisson- Il n’est pas Ă  l’aise lĂ  dedans, il a mieux Ă  faire, mieux Ă  vivre. DerriĂšre ce vital infantile, inquiet, vite Ă©puisĂ© nous dĂ©couvrons un vital calme et puissant- ce que Sri Aurobindo appelle le vital vrai. Nous entrons dans un Ă©tat de concentration tranquille, spontanĂ©e, comme peut l’ĂȘtre la mer sous le jeu des vagues. Cette immobilitĂ© est une puissance concentrĂ©e qui peut mettre en mouvement tous les actes, supporter tous les chocs sans perdre son repos. C’est une intarissable source d’énergie. Les capacitĂ©s de travail et mĂȘme d’effort physique sont dĂ©cuplĂ©es. La nourriture et le sommeil cessent d’ĂȘtre les sources uniques de renouvellement des Ă©nergies. D’autres pouvoirs qui passent pour “miraculeux” peuvent se manifester. Il n’y a pas lieu d’en parler ici, mieux vaut faire soi-mĂȘme l’expĂ©rience. Dans cette immobilitĂ© un autre signe s’établira d’une façon permanente l’absence de souffrance et une sorte de joie inaltĂ©rable. Le chercheur qui aura Ă©tabli quelque immobilitĂ© verra que celle-ci dissout les chocs parce qu’il est large, qu’il n’est plus un petit individu serrĂ© sur lui-mĂȘme. Avec l’expĂ©rience du yoga, la conscience s’élargit dans toutes les directions-autour, au-dessous, au-dessus- et dans chaque direction, Ă  l’infini. Sa base est un vide infini ou un silence infini mais dans ce vide ou ce silence tout peut se manifester la Paix, la LibertĂ©, le Pouvoir, la LumiĂšre, la Connaissance, la Joie. DĂšs qu’il y a souffrance de quelque ordre que ce soit, c’est le signe immĂ©diat d’un rĂ©trĂ©cissement de l’ĂȘtre et d’une perte de conscience. Quand le chercheur s’élĂšvera dans le Supraconscient il comprendra que les intensitĂ©s de l’Esprit peuvent aussi ĂȘtre foudroyantes. en rĂ©alitĂ© c’est toujours la mĂȘme Force, divine, la mĂȘme Conscience-Force , en haut, en bas , dans la MatiĂšre ou dans la Vie ou dans le Mental ou plus haut, mais plus Elle descend plus Elle est obscurcie, dĂ©formĂ©e , fragmentĂ©e. 7 Le centre psychique ______________________ p101-p120 20. Le mental n’est pas nous, puisque toutes nos pensĂ©es viennent d’un Mental plus vaste que le nĂŽtre, universel. Le vital n’est pas nous, ni nos sentiments ni nos actes, puisque toutes les impulsions viennent d’un Vital plus large que le nĂŽtre, universel. Ce corps non plus, n’est pas nous, car ses composants viennent d’une MatiĂšre et obĂ©issent Ă  des lois plus grandes que les NĂŽtres, universelles. Quelle est donc cette chose en nous qui fait que nous sommes “je” , mĂȘme si tout le reste s’écroulait ? Et surtout qui est “je” quand tout le reste s’écroule, parce que c’est l’heure de notre vĂ©ritĂ©. Au cours de notre reconnaissance, nous avons observĂ© divers centres ou niveaux de conscience et nous avons vu que, derriĂšre ces centres, il y avait une conscience-force qui se mouvait et qui reliait nos divers Ă©tats d’ĂȘtre et nous avons senti que ce courant de force, ou de conscience, Ă©tait la rĂ©alitĂ© fondamentale de notre ĂȘtre derriĂšre tous nos Ă©tats. Qui donc est conscient en nous ? La vĂ©ritĂ© est double. En aucun cas nous ne sommes des marionnettes. Nous avons ce que Sri Aurobindo appelle l’ĂȘtre psychique et un centre cosmique ou ĂȘtre central. Etape par Ă©tape nous devons retrouver l’un et l’autre et devenir le MaĂźtre de tous nos Ă©tats. Pour l’instant nous irons seulement Ă  la dĂ©couverte de notre centre individuel, le psychique, que d’autres appellent Ăąme. C’est Ă  la fois la chose la plus simple du monde et la plus difficile. La plus simple parce qu’un enfant comprend cela, il vit cela spontanĂ©ment. Il vit dans son ĂȘtre psychique. La plus difficile, parce que cette spontanĂ©itĂ© est bientĂŽt recouverte par toutes sortes d’idĂ©es, de sentiments. Alors on commence Ă  parler “d’ñme”, c’est Ă  dire qu’on y comprend plus rien. Toutes les souffrances de l’adolescence sont justement l’histoire d’un lent emprisonnement psychique. Toutes les difficultĂ©s du chercheur sont l’histoire inverse d’une lente extirpation de tous les mĂ©langes mentaux et vitaux. Mais ce n’est pas seulement un voyage Ă  l’envers car on ne revient jamais en arriĂšre et au bout du voyage on ne retrouve pas l’enfant psychique mais une royautĂ© consciente. Car le psychique est un ĂȘtre, il grandit, il est le miracle d’une enfance Ă©ternelle dans un royaume de plus en plus vaste. Il est “dedans comme un enfant qui doit naĂźtre“. dit le Rig-Veda La naissance psychique p103-p109 21. Les premiĂšres manifestations du psychique sont la joie et l’amour. Une joie tranquille, profonde, comme la mer. La joie profonde n’a besoin de rien pour ĂȘtre, elle est. Un amour qui n’a besoins de rien pour ĂȘtre, il est. Il est invulnĂ©rable, rien ne le touche. Rien n’est bas pour lui, ni haut, ni pur, ni impur. Il est lĂ©ger, rien ne lui pĂšse. Il est invulnĂ©rable, rien ne le touche. Il est tranquille, tranquille comme un petit souffle au fond de l’ĂȘtre. Il est Dieu en nous. Pour l’oeil qui voit, voilĂ  comment le psychisme apparaĂźt Quand on regarde quelqu’un qui est conscient de son Ăąme et qui vit dans son Ăąme, dit la MĂšre, on a l’impression de descendre, d’entrer profondĂ©ment, profondĂ©ment dans la personne, loin, trĂšs loin, dedans tandis que, gĂ©nĂ©ralement, quand on regarde les yeux des gens, il y a des yeux oĂč l’on n’entre pas, c’est fermĂ© comme une porte. Il y a des yeux qui sont ouverts, on entre, puis on rencontre derriĂšre, assez prĂšs, quelque chose qui vibre, qui brille, qui scintille. C’est son vital. Pour trouver l’ñme, il faut se reculer de la surface, se retirer profondĂ©ment, descendre dans un trou trĂšs profond, silencieux, immobile, ça c’est l’ñme. Mais ce sont lĂ  des signes seulement. Comment ouvrir les portes du psychisme ? Car il est bien cachĂ©. Tout d’abord il est cachĂ© par nos idĂ©es, nos sentiments qui le pillent et le singent sans merci. Il est aussi happĂ© par le vital qui en fait ses brillantes exaltations, ses Ă©motions “divines” et palpitantes, ses amours accaparantes. Il est mis en cage par le mental qui en fait ses idĂ©aux exclusifs, ses philanthropies infaillibles, ses morales cadenassĂ©es; et des Eglises, d’innombrables Eglises qui le mettent en articles et en dogmes. OĂč est le psychisme la dedans ? Le gros Ă©cueil, c’est quand il sort de sa cachette une seconde. Il jette une telle gloire sur tout ce qu’il touche que nous confondons sa lumineuse vĂ©ritĂ© avec la circonstance de la rĂ©vĂ©lation. Tel qui eut la rĂ©vĂ©lation de son psychisme, un jour en Ă©coutant Beethoven, dira la musique, rien que la musique est divine ici bas. Tel autre, qui aura senti son Ăąme dans l’immensitĂ© de la mer se fera une religion du grand large et tel autre dira mon prophĂšte, ma chapelle, mon Ă©vangile. Chacun bĂątit ainsi sa construction autour du noyau d’expĂ©rience. Mais le psychisme est libre merveilleusement libre de tout. Le monde va ainsi, accablĂ© de demi-vĂ©ritĂ©s qui sont plus lourdes que des mensonges. Si l’on veut avoir l’expĂ©rience du psychique dans sa puretĂ© cristalline, il faut faire une transparence en soi car, dĂšs que l’on est clair, la VĂ©ritĂ© Ă©merge spontanĂ©ment, la vision, la joie, tout. La VĂ©ritĂ© est la chose la plus naturelle qui soit au monde. C’est le reste qui brouille tout, le mental et le vital. Toutes les disciplines spirituelles dignes de ce nom ne doivent tendre, finalement, qu’à ce point naturel oĂč nous n’avons plus besoin d’efforts. Le chercheur n’essaiera pas d’entrer dans le brouillage du mental moral, ni de faire l’impossible tri du bien et du mal pour dĂ©gager le psychisme. C’est ce que Sri Aurobindo appelle un changement de conscience. Dans cette transparence, les vieux plis de l’ĂȘtre se dĂ©feront tranquillement et nous sentirons une autre position de la conscience, pas une position intellectuelle, un centre de gravitĂ©. A hauteur du coeur, mais plus profond que le centre vital du coeur nous sentirons une zone de concentration plus intense que les autres, qui est comme leur point de convergence- c’est le centre psychique. Quelque chose s’allume au centre, comme un feu – Agni. C’est le vrai” je” en nous. On dit “prĂ©sence ” mais c’est plutĂŽt comme une absence poignante, comme un trou vivant que l’on porte dedans et qui chauffe, qui brĂ»le, qui pousse de plus en plus et qui finit par devenir rĂ©el et seulement rĂ©el dans un monde oĂč l’on se demande si les hommes vivent ou font semblant. Il faut le dĂ©gager avec patience de son propre corps dit l’Upanishad. C’est lui “l’enfant enfermĂ© dans la caverne secrĂšte” dont parle le Rig Veda .1, “le fils du ciel par le corps de la terre” ” lui qui est Ă©veillĂ© dans ceux qui dorment ” .” Il est comme la vie et comme le souffle de notre existence, il est comme notre enfant Ă©ternel” Il est comme “le Roi brillant qui nous Ă©tait cachĂ© C’est le Centre, le MaĂźtre, le lieu oĂč tout communique Un espace ensoleillĂ© oĂč tout est jamais connu. Si nous avons senti ce Soleil dedans, cette flamme, cette vie vivante – il y a tant de vies mortes – fĂ»t-ce une seconde dans une existence, tout est changĂ© ; c’est un souvenir devant lequel tous les autres sont pĂąles. C’est le Souvenir. Si nous sommes fidĂšles Ă  cet Agni qui brĂ»le, il grandira de plus en plus, comme un ĂȘtre vivant dans notre chaire. Une sensation terrible de quelque chose qui empĂȘche de voir et de passer; on essaie de passer au travers et puis on est en prĂ©sence d’un mur dit la MĂšre. Puis, Ă  force de besoin, Ă  force de vouloir, la tension psychique, un jour, atteindra son point de renversement et nous aurons l’expĂ©rience. Quelque chose bascule dans la conscience. Au lieu d’ĂȘtre dehors et de chercher Ă  voir dedans, on est dedans et, de la minute oĂč on est dedans, absolument tout change, complĂštement. Tout ce qui vous paraissait vrai, naturel, normal, rĂ©el, tangible, tout cela immĂ©diatement vous paraĂźt trĂšs grotesque, trĂšs drĂŽle, trĂšs irrĂ©el, trĂšs absurde. Mais on a touchĂ© quelque chose qui est suprĂȘmement vrai et Ă©ternellement beau ; et cela on ne le perd plus. “Ô Feu, ĂŽ Agni, quand tu es bien portĂ© par nous, tu deviens la suprĂȘme croissance, la suprĂȘme expansion de notre ĂȘtre ; toute gloire et toute beautĂ© sont dans ta couleur dĂ©sirable, dans ta vision parfaite. Ô Ă©tendue, tu es la plĂ©nitude qui nous porte au bout du chemin, tu es une multitude de richesses rĂ©pandues de tous cĂŽtĂ©s” Rig-VĂ©da La MĂšre expliquait ainsi l’expĂ©rience 
 Alors toute la concentration, toute l’aspiration se rassemble en un faisceau et va poussant, poussant contre cette porte, poussant de plus en plus, avec une Ă©nergie croissante, jusqu’à ce que tout d’un coup, la porte cĂšde. Et on entre, comme prĂ©cipitĂ© dans la lumiĂšre. Alors on est vraiment nĂ©. La croissance psychique p109-p120 toutes les expĂ©riences, lorsque s’ouvre la porte du psychique, la plus immĂ©diate et la plus irrĂ©sistible est d’avoir toujours Ă©tĂ© et d’ĂȘtre pour toujours. On Ă©merge dans une autre dimension, oĂč l’on voit qu’on est vieux comme le monde et Ă©ternellement jeune et que cette vie est une expĂ©rience, un chaĂźnon, dans une succession ininterrompue d’expĂ©riences qui s’étendent derriĂšre nous et se perdent dans le futur. ” Vieux et usĂ© il devient jeune encore et encore ” dit le Rig-Veda Ce que l’on appelle communĂ©ment la rĂ©incarnation n’est pas propre Ă  l’enseignement de Sri Aurobindo ; toutes les sagesses anciennes en ont parlĂ©, de l’ExtrĂȘme-Orient Ă  l’Egypte et aux nĂ©oplatoniciens mais Sri Aurobindo lui donne un sens nouveau. DĂšs l’instant oĂč l’on sort de la petite vision momentanĂ©e d’une vie unique coupĂ©e par la mort, deux attitudes sont possibles ; ou bien on peut penser, avec les spiritualistes exclusifs, que toutes ces vies sont douloureuses et futiles dont il importe de se libĂ©rer au plus tĂŽt pour se reposer en Dieu, en Brahman ou en quelque Nirvana ; ou bien on peut croire avec Sri Aurobindo – une croyance qui repose sur une expĂ©rience – que l’ensemble de ces vies reprĂ©sente une croissance de conscience qui culmine dans un accomplissement terrestre ; autrement dit qu’il y a une Ă©volution de la conscience derriĂšre l’évolution des espĂšces et que cette Ă©volution spirituelle doit aboutir Ă  une rĂ©alisation individuelle et collective sur la terre. C’est hors du monde que les spiritualistes ont cherchĂ© la libĂ©ration et le salut. EnvisagĂ©e du point de vue d’une Ă©volution de la conscience, la rĂ©incarnation cesse d’ĂȘtre la ronde futile que d’aucuns y ont vu ou l’extravagance imaginative que d’autres en ont fait. Avec une clartĂ© toute occidentale Sri Aurobindo nous dĂ©barrasse du “roman feuilleton spirituel”, comme dit la MĂšre oĂč tant de connaissances sĂ©rieuses ont dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© depuis la fin de l’ñge des mystĂšres et il nous invite Ă  une expĂ©rimentation lucide tout simplement. Il ne s’agit pas de croire en la rĂ©incarnation mais d’en avoir l’expĂ©rience et d’abord de savoir dans quelles conditions l’expĂ©rience est possible. Pendant des vies et des vies le psychique grandit silencieusement derriĂšre la personnalitĂ© frontale. Quand celle-ci se dissout, il emmĂšne seulement l’essence de toutes ses expĂ©riences. Chaque vie reprĂ©sente donc un type d’expĂ©rience nous croyons faire beaucoup d’expĂ©riences mais c’est toujours la mĂȘme. Plus il grandira, plus la conscience-force s’individualisera en nous jusqu’au jour oĂč il jaillira au grand jour. Alors, il pourra prendre conscience directement du monde autour. Il sera le maĂźtre de la nature au lieu d’ĂȘtre son prisonnier endormi. Le yoga est le point de dĂ©veloppement oĂč nous passons des mĂ©andres de l’évolution naturelle Ă  une Ă©volution consciente et dirigĂ©e c’est un processus d’évolution concentrĂ©e. Sans rĂ©incarnation on s’explique mal, l’immense diffĂ©rence de degrĂ©s entre les Ăąmes, celle d’un souteneur, par exemple, et celle d’un Dante ou d’un François d’Assise. Mais mĂȘme parmi les ĂȘtres Ă©veillĂ©s il y a aussi d’énormes diffĂ©rences de degrĂ©s ; il est des Ăąmes, des consciences-forces tout juste nĂ©es et d’autres qui ont une individualitĂ© dĂ©jĂ  trĂšs formĂ©e ; des Ăąmes qui sont dans le premier Ă©clatement radieux de leur dĂ©couverte mais qui ne savent pas grand choses en dehors de leur joie rayonnante, qui n’ont pas de souvenir prĂ©cis de leur passĂ©, mĂȘme pas conscience des mondes qu’elles portent en elles. On peut ĂȘtre un yogi lumineux ou un saint qui vit dans son Ăąme et avoir un mental fruste, un vital refoulĂ©, un physique que l’on mĂ©prise. Le “salut” est peut-ĂȘtre rĂ©alisĂ© mais non la plĂ©nitude d’une vie intĂ©grale. A la dĂ©couverte psychique doit succĂ©der l’intĂ©gration psychique. Patiemment, lentement, aprĂšs avoir dĂ©couvert le royaume intĂ©rieur, il faudra coloniser et y adjoindre le royaume extĂ©rieur qui viendra s’intĂ©grer autour de ce nouveau centre si nous voulons une rĂ©alisation terrestre. Il faut que le psychique soit prĂ©sent Ă  nos activitĂ©s extĂ©rieures et c’est alors seulement que nous pourrons commencer Ă  parler de rĂ©incarnation et de souvenirs des vies passĂ©es, des souvenirs de moments d’ñme. Nous pourrons nous souvenir d’un cadre, d’un lieu, d’un costume, d’un dĂ©tail banal ce sont les seuls instants oĂč nous avons vĂ©cu, ou un vrai “je” a Ă©mergĂ© en nous. En des circonstances tragiques, de mĂȘme, le psychique peut Ă©merger. On sent comme une prĂ©sence derriĂšre, qui nous fait faire des choses dont nous serions tout Ă  fait incapables normalement. L’évolution ne consiste pas Ă  devenir de plus en plus saint ou de plus en plus intelligent mais de plus en plus conscient. Malheureusement, le plus souvent, nous nous contentons “d’une vie intĂ©rieure” dit-on et dehors nous vivons n’importe comment, par habitude. C’est le contraire d’un yoga intĂ©gral. Mais, si dĂšs le dĂ©but, au lieu de rejeter toutes les activitĂ©s mondaines pour nous plonger dans la seule quĂȘte de l’ñme nous avons tout embrassĂ© dans notre recherche, tous les niveaux de notre ĂȘtre, toute la vie, nous arriverons Ă  une vie intĂ©grale et intĂ©grĂ©e, tandis que si l’on a tout exclu pour arriver Ă  des fins dites “spirituelles” il est trĂšs difficile de revenir sur ses pas pour dĂ©brider le mental et l’universaliser. La rĂ©alisation psychique ou dĂ©couverte de l’ñme n’est donc pas une fin pour le chercheur c’est le tout petit commencement seulement d’un autre voyage qui s’accomplit dans la conscience de plus en plus vaste. Comme l’annonce Sri Aurobindo, nous aurons assez grandi pour infuser assez de conscience dans ce corps afin qu’il participe, lui aussi, Ă  l’immortalitĂ© psychique. Tout et toujours, est une question de conscience, pour notre vie mentale, vitale, et physique, comme pour notre sommeil et notre mort et notre immortalitĂ©. La conscience est le moyen, la conscience est la clĂ©, la conscience est la fin. ->Sri Aurobindo ou l’aventure de la conscience – 2iĂšme partie .

Unpeu plus loin un autre bĂątiment industriel a Ă©tĂ© transformĂ© est l’ancien silo de grains de Nedre Foss, sur GrĂŒner parken, datant de 1953. C’est depuis 1999, une rĂ©sidente Ă©tudiante. La suite de la ballade est bucolique le long de l’Akerselva avec des torrents aux dĂ©bits impressionnants faisant d’Oslo, une capitale unique dans le monde. Si on continue la Ce recueil, publiĂ© en 1558, au retour de du Bellay en France, aprĂšs un sĂ©jour de quatre ans Ă  Rome, comprend 32 sonnets en dĂ©casyllabes et en alexandrins, dont voici la liste N° sonnet Incipit sujet Au roi DĂ©dicace Ă  Henri II 1 Divins esprits, dont la poudreuse cendre... Invocation aux esprits des poĂštes antiques 2 Le Babylonien ses hauts murs vantera... Sujet glorification de Rome 3 Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome Rome, en ruine, vaincue par le temps 4 Celle qui de son chef les Ă©toiles passait Le corps de Rome Ă©crasĂ© sous les sept collines 5 Qui voudra voir tout ce qu'ont pu nature... Le corps de Rome est mort, restent ses Ă©crits 6 Telle que dans son char la BĂ©rĂ©cynthienne grandeur passĂ©e de Rome 7 SacrĂ©s coteaux, et vous saintes ruines Les monuments de Rome vaincus par le temps 8 Par armes et vaisseaux Rome dompta le monde grandeur passĂ©e de Rome 9 Astres cruels, et vous dieux inhumains Rome est mortelle, le monde aussi 10 Plus qu'aux bords AetĂ«ans le brave fils d'Éson Rome victime des guerres civiles 11 Mars, vergogneux d'avoir donnĂ© tant d'heur victoire provisoire des barbares 12 Tels que l'on vit jadis les enfants de la Terre La chute de Rome comparĂ©e Ă  la dĂ©faite des Titans 13 Ni la fureur de la flamme enragĂ©e Rome en ruine continue d'Ă©merveiller le monde 14 Comme on passe en Ă©tĂ© le torrent sans danger Les Barbares jadis soumis insultent Rome aujourd'hui 15 PĂąles esprits, et vous ombres poudreuses Invocation des mĂąnes des anciens Romains qui assistent Ă  la ruine de Rome. 16 Comme l'on voit de loin sur la mer courroucĂ©e Les tempĂȘtes les plus violentes s'Ă©puisent, comme la puissance romaine. 17 Tant que l'oiseau de Jupiter vola L'oiseau de Jupiter a laissĂ© place Ă  la "corneille germaine" 18 Ces grands monceaux pierreux, ces vieux murs que tu vois... Cycle de l'histoire des bergers Ă  l'empire, puis au "pasteur" chrĂ©tien retour au commencement. 19 Tout le parfait dont le ciel nous honore Rome contenait le bien et le mal ; en mourant, elle nous a laissĂ© le mal mythe de Pandore 20 Non autrement qu'on voit la pluvieuse nue Cycle de l'eau Rome de mĂȘme montre par son histoire que tout retourne au nĂ©ant. cf. 18 21 Celle que Pyrrhe et le Mars de Libye Rome a vaincu le monde, mais s'est vaincue elle-mĂȘme 22 Quand ce brave sĂ©jour, honneur du nom latin Rome vaincue par elle-mĂȘme est une image du monde, qui reviendra au Chaos originel. 23 O que celui Ă©tait cautement sage Rome victime des guerres civiles 24 Si l'aveugle fureur, qui cause les batailles Rome victime des guerres civiles 25 Que n'ai-je encor la harpe thracienne Le poĂšte peut faire revivre Rome 26 Qui voudrait figurer la romaine grandeur La grandeur de Rome couvre le monde entier 27 Toi qui de Rome Ă©merveillĂ© contemples La Rome moderne cherche Ă  ressusciter la Rome antique 28 Qui a vu quelquefois un grand chĂȘne assĂ©chĂ© La Rome antique plus honorĂ©e que des citĂ©s plus rĂ©centes 29 Tout ce qu'Égypte en pointe façonna Rome a rassemblĂ© l'art du monde entier et elle est son tombeau 30 Comme le champ semĂ© en verdure foisonne Cycle de l'histoire grandeur et dĂ©cadence. 31 De ce qu'on ne voit plus qu'une vague campagne Rome victime de la guerre civile 32 EspĂ©rez-vous que la postĂ©ritĂ© Le poĂšte ne peut espĂ©rer une gloire immortelle, mais il est le premier Français Ă  avoir chantĂ© Rome. Composition et thĂšmes du recueil La liste ci-dessus montre Ă  l'Ă©vidence qu'il serait bien difficile de dĂ©finir une composition prĂ©cise du recueil les thĂšmes alternent, s'entremĂȘlent, dans une composition contrapunctique. Toutefois, l'on peut repĂ©rer des thĂšmes, et des effets d'Ă©cho Glorification de Rome Rome, citĂ© exceptionnelle, a dominĂ© le monde sonnet 2, par les arts et par les armes sonnets 6 et 7 ; bien qu'en ruine, elle Ă©merveille le monde entier sonnet 13 ; sa grandeur couvre le monde entier sonnet 26 ; elle est plus honorĂ©e aujourd'hui que des citĂ©s plus rĂ©centes et plus florissantes sonnet 28, elle a rassemblĂ© l'art du monde entier, et elle constitue son tombeau sonnet 29. L'on remarquera que la seule Rome qui soit glorifiĂ©e, c'est la Rome antique, et non la capitale de la chrĂ©tientĂ© ; ce qui nous amĂšnera Ă  nous demander ce qu'Ă©tait Rome dans la seconde moitiĂ© du XVIĂšme siĂšcle, et naturellement Ă  faire le lien avec la Rome contemporaine que dĂ©crivent les Regrets. La Rome prĂ©sente, humiliĂ©e Rome n'est plus qu'un corps mort, Ă©crasĂ© sous les sept collines sonnet 4, mais dont il reste le tĂ©moignage des Ă©crivains sonnet 5 les Barbares ont remportĂ© une victoire provisoire sonnet 11, ils insultent Rome sonnet 14, et l'oiseau de Jupiter a cĂ©dĂ© la place Ă  la "corneille germaine" sonnet 17 Rome a Ă©tĂ© victime d'elle-mĂȘme, de ses propres guerres civiles Ce thĂšme est rĂ©current, et essentiel dans le recueil ; en 1558, les premiers affrontement de la guerre civile en France ont Ă©clatĂ©. On le retrouve dans le sonnet 10, le sonnet 12 la chute de Rome est comparĂ©e Ă  la dĂ©faite des Titans contre Jupiter, les sonnet 21, 23, 24 et 31. Une mĂ©ditation sur l'Histoire La conception de l'Histoire qui ressort de ce recueil est double tout d'abord, la chute de Rome apparaĂźt comme la punition d'une faute hybris excessive qui a dĂ©plu aux Dieux sonnet 12, ou triste rĂ©sultat des guerres civiles. Mais elle apparaĂźt aussi comme une fatalitĂ©, liĂ©e au temps sonnets 3 et 7 ; les mĂąnes des anciens Romains ne peuvent que constater sa ruine inĂ©vitable sonnet 15. Tout ce qui est grand finit par s'Ă©puiser sonnet 16 ; et le sens de l'Histoire descend vers la chute Rome, qui contenait le bien et le mal, en mourant ne nous a laissĂ© que le mal sonnet 19 L'Histoire semble finalement se prĂ©senter sous la forme d'un cycle sonnet 18 le "pasteur" d'aujourd'hui, le pape, est un retour aux humbles bergers du commencement, sonnets 20 et 30. Rome est Ă  l'image du monde tout entier, qui, comme elle, retournera au nĂ©ant, au Chaos originel sonnets 9 et 22 Le rĂŽle du poĂšte Du Bellay est assez peu prĂ©sent dans ce recueil, sinon sous la forme gĂ©nĂ©rique du poĂšte. Il n'en est pas moins une figure essentielle, puisqu'il l'ouvre et le clĂŽt, introduisant ainsi une structure cyclique. Dans la dĂ©dicace "Au roi", le sonnet 25 et enfin le sonnet final, il affirme qu'il fait revivre la Rome antique, et qu'il est le premier Français Ă  le faire, et dans le premier sonnet, il invoque ses pairs, les poĂštes antiques – sans les nommer. Et dĂšs le 2Ăšme sonnet, il entre dans le vif du sujet, en glorifiant Rome. Mais cette gloire et cette rĂ©surrection ne sont que provisoires le poĂšte ne peut espĂ©rer contrairement Ă  ce qu'affirmait Ronsard une gloire immortelle... Sonnet 14 "Comme on passe en Ă©tĂ©..." Le quatorziĂšme sonnet du recueil appartient Ă  la sĂ©rie de ceux qui dĂ©peignent Rome humiliĂ©e, insultĂ©e par les "Barbares" qui l'ont conquise ; c'est presque la seule image de la Rome contemporaine que nous ayons. La composition est claire une triple comparaison introduite par "comme", et comprenant respectivement 4, 4 et 2 vers, suivie d'une "apodose" plus brĂšve "ainsi..." oĂč apparaĂźt enfin le sujet de la comparaison Rome. Cette composition recouvre exactement la structure du sonnet deux quatrains Ă  rime embrassĂ©e, un distique Ă  rime plate, et un dernier quatrain Ă  rimes croisĂ©es. 1er quatrain comparaison naturelle, issue de l'observation de la nature mĂ©diterranĂ©enne le contraste entre la vigueur, et la violence des torrents l'hiver, et le fait que l'Ă©tĂ© les trouve Ă  sec. Trois vers pour la violence, un seul pour la faiblesse ; l'Ă©volution semble plutĂŽt favorable, et l'on s'identifie au piĂ©ton qui traverse Ă  guĂ© la riviĂšre. Mais dĂ©jĂ , le torrent est humanisĂ© par les termes "roi" et "hautaine". Le second quatrain est une allusion Ă  la fable de PhĂšdre I, 21, "Le lion devenu vieux, le sanglier, le taureau et l'Ăąne", qui sera reprise par La Fontaine III, 14. La condamnation se fait plus vive ; le lecteur est invitĂ© Ă  plaindre le lion et Ă  condamner les "couards animaux" ; l'horreur "ensanglanter leurs dents" le dispute Ă  l'indignation "couards ~ courageux", "audace vaine".... L'arĂšne = le sable sur lequel gĂźt le Lion Ă©voque dĂ©jĂ  les jeux du cirque, donc Rome... Le distique central fait allusion Ă  la mort d'Hector, et aux injures que son corps subit, dans l'Iliade. La mention des "moins vaillants des Grecs" est peut-ĂȘtre aussi une rĂ©fĂ©rence au traditionnel mĂ©pris des Romains pour les Grecs... des Romains qui se croyaient descendants des Troyens. La colĂšre est Ă  son comble. Enfin, le quatrain final reprend le terme "soulaient" du premier la boucle est bouclĂ©e. "Ceux qui..." sont les Barbares vaincus, souvent rĂ©duits en esclavage cf. la Guerre des Gaules et qui ont dĂ©ferlĂ© sur Rome Ă  partir du IIIĂšme siĂšcle aprĂšs J-C. Cf. l'Histoire de Rome. La situation s'est inversĂ©e, comme au premier quatrain ; allusion sans doute au pillage auquel se livrent les courtisans et le Pape pour construire leurs propres palais, transformant la Rome antique en carriĂšre... "Quod non fecerant barbari, fecit Barberini" disait-on ironiquement Ă  Rome, Ă  propos d'Urbain VIII Barberini, grand bĂątisseur... et dĂ©molisseur 1623-1644 ! Le dernier vers est un chiasme, qui oppose "osent ~ dĂ©daigner" et surtout "vaincus ~ vainqueurs" quoi qu'ils fassent, les vaincus d'hier restent des vaincus, aux yeux de Du Bellay. La veine satirique des Regrets est ici perceptible. BÂTISSEURSDE L'ANCIEN MONDE was live. BÂTISSEURS DE L'ANCIEN MONDE was live. Jump to. Sections of this page. Accessibility Help. Press alt + / to open this menu. Facebook.

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