Combiende temps peut-on garder un fĂ»t PerfectDraft entamĂ© ? Mis Ă jour 5 months ago par Amandine. Une fois que le fĂ»t est entamĂ©, la biĂšre se conserve 30 jours Ă condition que le fĂ»t PerfectDraft reste au frais Ă lâintĂ©rieur de la machine branchĂ©e ou au rĂ©frigĂ©rateur (avec son robinet). NâhĂ©sitez pas Ă consulter lâindicateur « durĂ©e de conservation
Le Deal du moment Cartes PokĂ©mon oĂč commander le coffret ... Voir le deal ⏠NEW YORK CITY LIFE Archives CorbeillePartagez Aller Ă la page 1, 2, 3, 4, 5 AuteurMessageInvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Mar 4 Mai - 147 Lise sursauta tandis quâil sâindignait quâelle ait pu couchĂ© avec une FILLE sans quâil soit prĂ©sent. Elle en aurait presque Ă©tĂ© offusquĂ©e si seulement elle avait pu sâarrĂÂȘter de rire. A croire quâil ne sâentendait jamais parler, des foisâŠCâĂ©tait incroyable Ă quel point sa jalousie pouvait avoir diffĂ©rents visages ! Mais pour lâinstant, il Ă©tait dĂ©jĂ reparti sur sa belle voiture, aprĂšs sâĂÂȘtre Ă©tonnĂ© quâelle nâait pas continuĂ© sa carriĂšre de mannequin. Effectivement si tel Ă©tait le cas, il nâaurait jamais tenu et leurs jalousies communes auraient fini par les dĂ©truire. Et puis, les mannequins voyagent toujours Ă travers le monde, et il ne lâaurait pas vue souvent. Ca non plus, ni lâun ni lâautre ne lâaurait supportĂ© de toute Ă©vidence. Mais ça, elle comptait lui en parler, mais pas ici. Elle se leva de son fauteuil pour aller prĂ©venir la rĂ©ceptionniste, qui ignorait complĂštement Aaron, quâils allaient sâabsenter un moment, et quâelle nâavait quâĂ lâappeler sur son cellulaire lorsque les tenues seraient prĂÂȘtes. AprĂšs coup, Lise rĂ©alisa quâelle avait peut-ĂÂȘtre fait une erreurâŠCette fille avait son numĂ©ro, son numĂ©ro actuel et non plus lâancien ! Pour sĂ»r, elle allait tenter de la poursuivre de ses assiduitĂ©s, espĂ©rant quelque chose quâelle nâaurait de toute façon jamais Si Lise sâĂ©tait laissĂ©e avoir une fois, elle Ă©tait rĂ©solument hĂ©tĂ©ro et jamais elle ne recommencerait. Elle respectait trĂšs bien la sexualitĂ© de tout le monde, tant que lâon ne lâobligeait pas Ă adhĂ©rer. Elle retourna donc avec un lĂ©ger air inquiet vers Aaron, lui prenant la main pour le faire sortir de la boutique. Il devrait pourtant savoir quâelle nâallait pas lâobliger Ă rester sâil nâen ressentait pas lâenvieâŠĂ VoilĂ , allons faire une virĂ©e, puisque tu en meurs dâenvie ! Je me demande vraiment si jâai bien fait de tâacheter ce cabriolet, tu ne penses quâĂ lui ma parole ! Et au fait, tu ne mâas toujours pas dit ce que câĂ©tait ta rĂšgle numĂ©ro deux ! Jâai donnĂ© mon numĂ©ro Ă la fille, elle mâappellera dĂšs que les tenues seront prĂÂȘtes. Ca nous laisse tout le loisir du monde pour faire un tour de cabriolet ! Ă»Lise tenait toujours sa main, jusquâau moment oĂÂč elle monta dans la voiture et sâinstalla confortablement. CâĂ©tait vrai quâelle Ă©tait paradisiaque, cette voitureâŠConfortable, fabuleuse, au design de la mort qui tue ! Lise ne regrettait pas du tout de lui avoir offert, au contraire, mais sâil continuait Ă en parler, elle risquait de la lui confisquer ! Surtout quâelle ne doutait pas un seul instant quâune fois rentrĂ©s, il allait sâempresser de joindre Paul pour la lui montrer, et il allait sâempresser Ă©galement de pavaner Ă lâuniversitĂ© au volant de ce superbe coupĂ© cabriolet. Ca, Lise en Ă©tait absolument certaine. Dâailleurs, ça lui avait donnĂ© envie de conduire, tout çaâŠIl Ă©tait fort possible quâelle se remette aux circuits, et quâelle dĂ©laisse un peu son vieux vĂ©lo adorĂ© pour faire un tour en solitaire avec sa new beetle, comme elle avait lâhabitude de le faire par le passĂ©. AprĂšs tout, si lui avait le droit de se pavaner en voiture, elle ne voyait pas pourquoi elle nâaurait pas le droit dâen faire autant ! Et dĂ©sormais quâelle Ă©tait opĂ©rĂ©e, elle nâavait rien Ă craindre Ă faire des trucs donnant des sensations fortes non ? A cette pensĂ©e, Lise eut un petit rire. Aaron serait Ă des annĂ©es lumiĂšre de se douter de tout ce quâelle avait envie de faireâŠSaut Ă lâĂ©lastique, saut en parachuteâŠTout ce quâelle nâavait jamais osĂ© faire mais qui la tenaillait depuis quelques temps. Mais pour lâinstant, elle Ă©tait lĂ , avec lui. Cette journĂ©e, cette soirĂ©e comme cette nuit allaient ĂÂȘtre Ă eux, et elle ne comptait rien gĂÂącherâŠEt puis, il est vrai quâelle avait un ronronnement absolument fabuleux, cette voiture !Ă Oui, jâai couchĂ© avec cette fille ! Jâte rappelle que jâavais un sĂ©rieux coup dans le nez. Jâme suis juste rĂ©veillĂ©e dans le lit avec elle, Ă poil, et jâcrois que yâavait un autre gars. Jâsuis plus sĂ»re, jâavais tellement mal Ă la tronche, câĂ©tait horrible ! Mais ce qui mâagace le plus, câest le fait que ce qui te choque, câest pas que je lâai fais, câest que tu nây ai pas participĂ© ! Jamais de la vie on fait un plan Ă plus de deux, tu mâas comprise ? Jamais de la vie une autre fille te touche ! Ă»VoilĂ que Lise jouait le mĂÂȘme jeu que lui, Ă jalouser et Ă imaginer des choses qui ne se passeraient pas. Disons quâelle espĂ©rait quâil nâirait pas jusquâĂ lui proposer la chose, mais avec lui, rien nâĂ©tait jamais assurĂ© par avance. Elle prĂ©fĂ©rait donc prĂ©venir plutĂÂŽt que guĂ©rirâŠManquerait plus quâil cherche une autre nana ou elle un autre mec pour faire une partie de jambes en lâair ! Non, jamais de la vie elle nâaccepterait une chose pareille. Aaron Ă©tait avec ELLE, et sâils faisaient une partie de jambes en lâair, câĂ©tait Ă deux, pas Ă trois Ă quatre ou Ă on ne sait combien !Ă Tu sais, si jâavais continuĂ© le mannequinat, tu mâaurais jamais vue. Jâaurais Ă©tĂ© aux quatre coins du monde pour des dĂ©filĂ©s, signer des autographes ou discuter avec les crĂ©ateurs. Ca aurait Ă©tĂ© shoot sur shoot, dĂ©filĂ© sur dĂ©filĂ©âŠSans compter sur le fait que tâaurais pas tenu une minute en me sachant entourĂ©e surtout de gars. Et moi, jâaurais pas tenu une seconde en sachant que tu Ă©tais tout seul, entourĂ© de toutes ces prĂ©datrices qui en veulent encore et toujours Ă ton corps ! Puis bon, si on voulait fonder une famille, tout çaâŠPas possible non plus. Bref, pas pour moi ce genre de carriĂšre oĂÂč jâaurais Ă©tĂ© loin de toi. Ca mâaurait dĂ©truite. Mais tu as honte que je sois future archĂ©ologue ou quoi ? Au moins, les fossiles et les fouilles te reluquent pas le cul Ă longueur de temps comme les mannequins masculins le faisaient quand j'Ă©tais dans le mĂ©tier! Monsieur le beau mĂ©decin en blouse blanche ! Ă»Lise aimait bien le taquiner sur le fait que sa blouse blanche lui allait bienâŠMais en fait, Ă bien y rĂ©flĂ©chir, tout lui allait Ă ravir. Et tandis quâils Ă©taient Ă un feu rouge, elle en profita pour capturer fougueusement ses lĂšvres. Elle se fichait quâon soit en train de les regarder ou pasâŠĂ Ca me donne envie de conduire tout ça, je pense que je vais reprendre le circuit un peu, me faire plaisir avec la vitesse. Puis refaire de la plongĂ©e, monter sur une grande roue, rouler des heures au volant de ma superbe new beetleâŠAprĂšs tout, puisque ton cabriolet occupe tes pensĂ©es, je vais prendre soin de ma titine aussi, na ! Bon, allez, puisque tu as voulu faire une virĂ©e en cabriolet, surprends moi mon ange ! Ă» InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Mar 4 Mai - 227 Grimpant Ă bord de la voiture, il ne tarda pas Ă retrouver son sourire de gosse en entendant le bruit du moteur. Il en Ă©tait vraiment raide dingue de cette voiture ! ForcĂ©ment ce qui lâindignait le plus nâĂ©tait pas quâelle ai pu coucher avec cette fille, mais simplement le fait de ne pas avoir Ă©tĂ© lĂ ni pour voir, ni pour participer. CâĂ©tait carrĂ©ment de la torture de penser à ça et ça le fut encore plus au moment oĂÂč elle lui avoua quâun autre gars Ă©tait prĂ©sent. Aaron dĂ» lutter de toutes ses forces pour ne rien laisser paraĂtre de ses Ă©motions, imaginer Lise dans ce genre de situation â et surtout sans lui- relevait vraiment de la torture. Non pas quâil soit particuliĂšrement intĂ©ressĂ© par ce genre de plan, Lizzie suffisait amplement Ă faire son bonheur mais disons que si Ă cette Ă©poque il avait Ă©tĂ© le gars en question, ça nâaurait pas Ă©tĂ© plus mal. Ă ForcĂ©ment, comment voulais-tu que je rĂ©agisse ?!! Puis franchement, tu penses vraiment quâil en faut si peu pour me choquer ?! Je suis loin dâĂÂȘtre un ange je te rappelle puis jâavoue que câest pas dĂ©plaisant de penser que tu as pu te trouver dans ce genre de situation. Tâen fais pas, je te proposerai jamais un truc pareil, dĂ©jĂ , parce que ça me viendrait jamais Ă lâidĂ©e et deuxiĂšmement parce que je ne veux que toi dans mon lit. Non disons juste quâĂ lâĂ©poque, si jâavais pu ĂÂȘtre le gars en question, ça nâaurait pas Ă©tĂ© plus mal⊠tâaurais pas prĂ©fĂ©rĂ© que je sois lĂ plutĂÂŽt que ce soit ce type dont tu ne te souviens mĂÂȘme plus sâil a ou non vĂ©ritablement existĂ© ?! Ă» Tout en roulant Ă vive allure, Aaron songea Ă ses propos, rĂ©alisant quâeffectivement, leur vie aurait Ă©tĂ© un vĂ©ritable enfer si Lise avait voulu continuer dans cette voie. Bien entendu, il lâaurait soutenu mais de toute Ă©vidence, ça nâaurait pas marchĂ© sur le long terme. DĂ©jĂ dâune part Ă cause de la distance il ne supportait pas dâĂÂȘtre Ă©loignĂ© dâelle plus dâune heure alors imaginez durant des jours et Ă des milliers de kilomĂštres lâun de lâautre, non, câĂ©tait juste impensable. Puis dâautre part, il y avait cette jalousie et le fait de la savoir entourĂ©e de beaux mannequins tous plus sĂ©duisants les uns que les autres. Aaron se serait montrĂ© vĂ©ritablement insupportable. Quand il lâentendit parler de lâarchĂ©ologie, il tĂÂącha de rapidement lâinterrompre Ă Honte ?! Tâes folle ou quoi ?! Je trouve ça carrĂ©ment gĂ©nial tu veux dire !! Ne me fait pas dire ce que je nâai ni dit, ni pensĂ© mon cĂ
âur. Puis dâabord je nâaurais jamais honte de rien te concernant. Je me disais juste que tu avais Ă©tĂ© un mannequin extraordinaire, rien de plus. Beaucoup de filles auraient tout donnĂ© pour avoir ta chance, jâen suis conscient. En revanche, je veux bien concevoir lâidĂ©e que ce soit un milieu pourri et propice Ă la dĂ©cadence la plus totale mais bon⊠tu as quand mĂÂȘme passĂ© de bons moments je prĂ©sume. Puis tu sais, concernant la blouse blanche⊠je suppose quâen blouse blanche et en plus, au volant du cabriolet, ça doit vraiment valoir le coup dâĂ
âil⊠Ă»Aaron se remit Ă rire et se pencha vers elle, prolongeant ce baiser tandis que le feu repassait dĂ©jĂ au vert. Il entendit les coups de klaxons derriĂšre lui mais nâen fit rien, pas tant que leur baiser nâĂ©tait pas achevĂ© et autant dire que le reste du monde pouvait bien attendre. Regardant dans le rĂ©troviseur, Aaron soupira doucement et appuya dâun seul coup sur lâaccĂ©lĂ©rateur, pris dâun petit coup de folie et dâune soudaine envie de vitesse. Cela faisait des annĂ©es maintenant que Sarah refusait catĂ©goriquement de monter dans une voiture Ă partir du moment oĂÂč il sây trouvait lui aussi et Ă dire vrai, Paul avait confirmĂ© comprendre pourquoi. Ă Putain, elle en a vraiment dans le ventre cette voiture !! On continue ?! Ă»Le jeune homme nâavait toujours pas relĂÂąchĂ© lâaccĂ©lĂ©rateur, au contraire, il continuait de fixer lâaiguille du compteur qui parcourait le cadran tandis quâil passait ses vitesses en se dĂ©lectant du bruit du moteur. Un vrai gamin en pleine partie de jeu vidĂ©o. Il roula ainsi sur plusieurs dizaines de kilomĂštres avant de sâarrĂÂȘter en bord de mer et de descendre de la voiture en sautant par-dessus la porte comme dans les films. Il fit le tour de la voiture, les clĂ©s en main tandis que Lise se trouvait encore assise Ă sa place. Nâallez pas croire quâil faisait ça Ă contre cĂ
âur car au contraire, il pensait quâelle avait le droit de sâamuser un peu elle aussi. Par consĂ©quent, il afficha un large sourire et tendit le bras pour laisser pendre les clĂ©s au bout de ses doigts afin quâelle les prenne. Ă Je ne vois pas pourquoi je devrais ĂÂȘtre le seul Ă mâamuser autant. Tu as envie de conduire, jâadore la vitesse, on a entre nos mains lâengin le plus rapide des Etats-Unis et une route presque dĂ©serte⊠fais toi plaisir. RĂšgle numĂ©ro 2 si je suis assez fou pour accepter de te laisser conduire la voiture, accepte vite avant que je change dâavis. Ă» InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Mar 4 Mai - 256 Il est vrai que la voiture en avait dans le ventre, câĂ©tait un vrai dĂ©lice de le sentir, et ça devait ĂÂȘtre dâautant plus agrĂ©able Ă conduire ! Mais Lise ne se leurrait pas, si Paul avait Ă peine le droit de la regarder, jamais Aaron ne la laisserait la conduire. Elle sâĂ©tait faite Ă lâidĂ©e, mĂÂȘme si elle lâavait conduite une fois pour lâamener jusquâau parking de lâhĂÂŽpital, ce serait probablement la seule et unique fois quâelle aurait pu toucher le volant. Elle quitta donc ce genre de pensĂ©es pour se concentrer sur ce quâil disait. Il nâavait pas honte quâelle soit future archĂ©ologue, câĂ©tait dĂ©jà ça ! Lise nâavait pas vraiment choisi ce mĂ©tier parce quâil lui permettait une vie de famille, qui plus estâŠMais bien parce quâelle Ă©tait une vraie passionnĂ©e dâhistoire et parce que cela lui semblait naturel dâen faire son mĂ©tier. Il ne lâavait jamais vue dans une bibliothĂšque, elle pouvait ĂÂȘtre tout autant excitĂ©e quâen face dâune nouvelle robe magnifique ou de nouvelles chaussuresâŠParfois, Lise nâavait pas lâimpression dâĂÂȘtre une femme, par certains cĂÂŽtĂ©s. CâĂ©tait ce que William sâamusait Ă lui dire dâailleurs ! Elle lâavait souvent Ă©tonnĂ© en prĂ©fĂ©rant aller au musĂ©e plutĂÂŽt quâaller faire du shoppingâŠLes rĂÂŽles Ă©taient parfois inversĂ©s au sein de leur amitiĂ©, puisque William avait plus souvent envie quâelle dâaller faire du shopping. Lise Ă©tait richissime, câest vrai, mais elle nâĂ©tait pas superbement dĂ©pensiĂšre pour autant. Elle joignait lâutile Ă lâagrĂ©able quand il le fallait, et lâachat du cabriolet pour Aaron Ă©tait sa seule vraie folie depuis longtemps. VoilĂ pourquoi elle venait de lui faire part de son envie de faire des choses Ă un peu plus folles Ă». Il pourrait venir sâil en ressentait lâenvieâŠIl ne savait pas Ă quel point Lise Ă©tait une passionnĂ©e de vitesse ! Elle avait une conduite sĂ»re, qui nâĂ©tait pas sĂšche comme chez beaucoup de gens aimant la vitesse, et elle connaissait ses limites. SâĂÂȘtre fait de belles frayeurs sur un circuit les lui avait apprises, et elle ne faisait jamais de choses inconsidĂ©rĂ©es sur une route oĂÂč il pouvait y avoir dâautres gens. Aaron avait lâair dâĂÂȘtre autant amateur de vitesse quâelle, voilĂ pourquoi elle avait tenu Ă lui offrir ce petit bijou. Par amour, on peut faire Ă©normĂ©ment de concessionsâŠEt mĂÂȘme sâil semblait Ă©perdument amoureux de son cabriolet, Lise savait quâil nâavait, avant toute chose, dâyeux que pour Tu sais, des fois, William dit que je suis pas une femme. Je peux passer des jours entiers le nez dans des bouquins dâhistoire, et je passe largement plus de temps Ă la plus grande bibliothĂšque de la ville que je nâen passe dans les magasins. Jâaime le shopping câest vrai, mais William dĂ©pense trois fois plus que moi quand on va faire du lĂšche vitrine ! Dis toi que tâoffrir ce cabriolet est ma premiĂšre folie depuis super longtempsâŠA la place, je me donne des sensations fortes. Je nâai pas besoin de dĂ©penser des milles et des cents pour ĂÂȘtre bien dans mes basketsâŠJe nâagis pas fonciĂšrement comme une gamine pourrie gĂÂątĂ©e, lĂ -dessus. Jâai beaucoup de dĂ©fauts, mais pas ça ! En somme, tout ça pour dire que contrairement Ă ce que certains pensent, je nâai pas choisi de faire archĂ©ologie parce que ça me garantissait une vie de couple et de famille plus Ă calme Ă» mais bien parce que je suis une dingue dâhistoire. Je pourrais tâen parler de maniĂšre inspirĂ©e pendant des heuresâŠMon passage prĂ©fĂ©rĂ© ? Les mythologies. Jâai un examen lĂ -dessus le mois prochain, et je pense que je devrais le rĂ©ussir les doigts dans le nezâŠJâai tellement bossĂ© dessus ! Mais je mâaperçois que finalement, on parle pas Ă©normĂ©ment de ce qui nous plait, on lâa jamais fait en fait. Dommage non ? Pourquoi tu as choisi mĂ©decine, dâailleurs ? Ă»CâĂ©tait humain de vouloir connaĂtre les goĂ»ts et les couleurs de son cher et tendre. En tout cas, pour Lise, câĂ©tait vital. Attention, elle nâavait aucune intention de sâadonner Ă un vrai interrogatoire, mais le laisser en parler Ă©tait dĂ©jĂ un dĂ©but. Et puis, ils avaient toute la vie pour sâapprendre, sâapprivoiser. Lise Ă©tait un mystĂšre Ă elle seule, voilĂ pourquoi elle avait toujours autant aimĂ© les Ă©nigmes et les lĂ©gendes des autres siĂšcles. Mais visiblement, Aaron nâĂ©tait pas aussi passionnĂ© quâelle lĂ -dessus, puisquâil sâarrĂÂȘta sans quâelle ne puisse crier gare, sautant hors de la voiture comme dans les films amĂ©ricains, et fit le tour de la voiture pour mieux lui tendre ses clefs. Il voulait quâelle conduise ?! Rien que cette proposition Ă©tait allĂ©chante ! Lise descendit donc de voiture, lui sautant au cou pour le remercier dâun baiser passionnĂ©. Elle le fit durer quelques instants dâailleurs, partant du principe quâils avaient tout le temps du monde devant eux, et que le fait de conduire ce petit bijou pouvait bien attendre quelques minutes. Lorsquâelle sĂ©para son visage du sien, elle prit dĂ©licatement les clefs comme si elles allaient se briser, et se mit Ă sautiller tout en se dirigeant vers la place du conducteur, bondissant Ă lâintĂ©rieur comme il lâavait fait pour sortir, avec souplesse et attention. Le sourire aux lĂšvres, Lise avait vraiment lâair excitĂ©e rien quâĂ lâidĂ©e de tester le moteur !Ă Je vais lui faire du bien Ă ton bijou, tâinquiĂštes pas ! En plus, tâas jamais Ă©tĂ© le co pilote quand câest moi qui conduitâŠTu vas voir si je suis une femmelette ! Ă»Lise mit illico le contact, avant de passer en marche arriĂšre pour revenir sur la route. Il lui suffit ensuite dâappuyer sur le champignon pour se faire des sensations fortes. Lise conduisait lĂ©gĂšrement plus quâAaron Ă certains momentsâŠElle se testait, et elle testait le cabriolet pour lâinstant. La conduite parfaitement Ă lâaise, elle semblait ne faire quâun avec le volant, quâelle semblait caresser en le tournant. Une as du volant, on vous a dit !Ă Ăâ°NORME !!! Ă»Lise avait exactement la mĂÂȘme rĂ©action quâAaron au moment oĂÂč il lâavait testĂ©e, ce midi. Le sourire jusquâaux oreilles, elle aimait ce test de vitesse sur une ligne droite, lĂ oĂÂč elle ne risquait rien. Ce ne fut que lorsquâelle sentit son cellulaire vibrer quâelle du se garer sur le bas cĂÂŽtĂ© pour dĂ©crocher. CâĂ©tait la rĂ©ceptionniste, qui annonçait que les tenues commandĂ©es seraient Ă leur disposition dâici une demi heure. Ca ne leur laissait pas Ă©normĂ©ment de temps, mais ce nâĂ©tait pas bien graveâŠIl suffisait quâils sachent mettre Ă profit le temps qui leur restait ! Et puis sâils Ă©taient en retard, ce nâĂ©tait pas non plus la Ce sera prĂšs dâici trente minutes. Tu veux occuper le temps comment ? Je continue Ă te procurer des sensations fortes ou bien on sâarrĂÂȘte ici et on reste dans la voiture ? On peut toujours arriver en retard, si tu veux parlerâŠDis moi ce que tu veux mon ange? A moins que tu nâaies en tĂÂȘte que ton bijou ! Auquel cas, je reste aux commandes ! Jâai dĂ©cidĂ© dâĂÂȘtre dominatrice aujourdâhui ! Ă»Lise Ă©clata de rire face Ă sa derniĂšre phrase qui pouvait prĂÂȘter Ă confusion alors que ce nâĂ©tait absolument pas fait exprĂšs. Elle se pencha pour capturer ses lĂšvres, afin qu'il ne puisse pas rĂ©torquer quoi que ce soit. Rien de tel que de le rĂ©duire au silence d'un baiser...Ă Tu sais quoi? J'ai envie de fraises...C'est un truc de fou, mon obsession du jour! J'y pense depuis que je suis levĂ©e! Ă» InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Mer 5 Mai - 133 Aaron semblait particuliĂšrement amusĂ© de voir les rĂ©actions de Lise pendant quâelle conduisait sa petite merveille. Oh il avait confiance en elle et la vitesse ne lui faisait vraiment pas peur donc autant dire quâil se sentait particuliĂšrement Ă son aise. Puis câĂ©tait amusant de voir Lizzie prendre autant de plaisir que lui en conduisant. Ce cĂÂŽtĂ© garçon manquĂ© sur les bords lui avait toujours beaucoup plu et câest aussi ce qui faisait quâil Ă©tait complĂštement fou dâelle. Qui ne rĂÂȘverait pas dâavoir une petite amie diablement sĂ©duisante et en plus fan de vitesse et de sensations fortes ?! Se mettant Ă rire, il Ă©couta ses commentaires et profita de cette petite escapade improvisĂ©e pour se dĂ©tendre, se dĂ©lectant tout aussi bien de la vue qui sâoffrait Ă eux que du spectacle extraordinaire quâil avait sous les yeux. Il avait beau connaĂtre Lizzie par cĂ
âur, il sâextasierait toujours de la mĂÂȘme maniĂšre Ă chaque fois quâil poserait son regard sur elle. Quand elle arrĂÂȘta la voiture, il comprit bien vite quâil sâagissait de la fameuse jeune femme de la boutique, celle avec qui Lise avait osĂ© avoir une expĂ©rience sans lui⊠oh il nâĂ©tait pas prĂÂȘt dâoublier ce dĂ©tail et dâailleurs, il nâallait pas se gĂÂȘner pour remettre ça sur le tapis dĂšs que lâoccasion se prĂ©senterait. Suite Ă ses questions, il pencha la tĂÂȘte sur le cĂÂŽtĂ©, affichant un sourire volontairement provocant quand elle parla de domination et qui trahissait ses pensĂ©es mais il se reprit bien vite au moment oĂÂč elle se penchait vers lui pour sâemparer de nouveau de ses lĂšvres. Aaron passa bien vite une main contre sa nuque afin de lâapprocher davantage de lui, caressant sa langue de la sienne et glissant sa main dans ses cheveux dĂ©licatement. Il aurait tellement adorĂ© que ce sĂ©jour ne sâachĂšve jamais. Retrouver la dure rĂ©alitĂ© des cours, de New York, de leurs familles et du reste allait sâavĂ©rer extrĂÂȘmement difficile, cela ne faisait pas lâombre dâun doute. Quand il se recula, il souffla doucement, comme pour se remettre de ses Ă©motions et enchaĂna Ă Je serais tentĂ© de te rĂ©pondre quâon pourrait facilement faire un mixte des deux⊠du genre combiner un arrĂÂȘt en voiture ET les sensations fortes en tout genre mais une demie heure, ça passe horriblement vite, surtout quand on est ensemble. Puis tu avais lâair de tellement apprĂ©cier dâavoir le volant entre les mains que je ne voudrais pas gĂÂącher ton plaisir. Ă»Câest alors que Lise lui parla de son envie de fraises ce qui ne manqua pas de le faire rire. Pourquoi nây avait-il pas pensĂ©, hum ?! Lizzie Ă©tait une vĂ©ritable mordue de ce dĂ©licieux petit fruit rouge dĂ©clinĂ© sous nâimporte quelle forme. Ă Ca tâĂ©tonne ?! Tu passes ton temps Ă manger des fraises. De ma vie entiĂšre je nâai jamais vu personne consommer une telle quantitĂ© de fraises, je tâassure mon amour, câest impressionnant. Si tu en as tellement envie, on pourrait peut-ĂÂȘtre sâen faire monter dans la chambre ce soir⊠avec de la chantilly et⊠une coupe de champagne, tu en dis quoi ? Ă»Et attention, quand Aaron disait Ă une coupe de champagne Ă», ce nâĂ©tait pas quâune façon de parler, il nâavait pas envie que Lise reprenne goĂ»t Ă lâalcool et encore moins quâelle fasse des folies avec son foie dĂ©sormais en bonne santĂ©. Afin de mieux la convaincre, le jeune homme se pencha vers elle, ponctuant chaque phrase par un petit baiser dĂ©posĂ© Ă la commissure de ses lĂšvres. Une petite brise venait de se lever mais malgrĂ© tout, la chaleur se faisait encore bel et bien ressentir, Ă moins que ce ne soit tout simplement la prĂ©sence de la jeune femme Ă ses cĂÂŽtĂ©s, allez savoirâŠĂ Je te laisse nous reconduire Ă la boutique ?! Je prendrai le relais pour rentrer Ă lâhĂÂŽtel, rien que pour faire rĂÂąler mon copain le voiturier. Ă» Il se remit Ă sourire et attendit quâelle dĂ©marre pour reprendre la conversation quâelle avait lancĂ©e quelques minutes plus tĂÂŽt. Pourquoi avait-il voulu devenir mĂ©decin ? La rĂ©ponse lui semblait Ă©vidente, Aaron nâavait jamais souhaitĂ© faire autre chose, Ă dire vrai, il nây avait mĂÂȘme jamais pensĂ©. Le fait que son pĂšre soit Ă©galement mĂ©decin nâĂ©tait probablement pas un hasard, cependant, ça relevait de son inconscient et pour Aaron, il Ă©tait hors de question dâadmettre un quelconque lien avec le choix de son Tu sais pour rĂ©pondre Ă ta question de tout Ă lâheure concernant la mĂ©decine et bienâŠjâai toujours Ă©tĂ© passionnĂ© par le fonctionnement du corps humain. Et lĂ je parle pas que de lâanatomie fĂ©minine si tu vois ce que je veux dire⊠plus sĂ©rieusement, jâai toujours voulu faire mĂ©decine et ça depuis que je suis gosse. Je crois que la premiĂšre fois que jây ai pensĂ©, câest quand je me suis retrouvĂ© Ă lâhĂÂŽpital pour un mois⊠puis cette idĂ©e ne mâa jamais quittĂ©. Je trouvais ça gĂ©nial de pouvoir guĂ©rir les autres. Quand jâavais six ou sept ans, Sarah mâa posĂ© la mĂÂȘme question et je lui ai rĂ©pondu Ă Tu sais maman, si je veux devenir mĂ©decin, câest uniquement pour pouvoir tâempailler le jour oĂÂč tu seras morte et te garder avec moi le restant de mes jours. Ă» Cette rĂ©plique atroce fait fureur depuis dix-huit ans chaque fois quâon fait un repas de famille !! Puis je crois surtout que jâavais une certaine motivation non nĂ©gligeable Ă la base puis tu sais que jâai toujours eu des facilitĂ©s en cours⊠Mais honnĂÂȘtement je ne pense pas que ça aurait suffit pour mâaider Ă surmonter les deux premiĂšres annĂ©es de mĂ©decine qui sont gĂ©nĂ©ralement horribles Ă vivre pour tout le monde. On te met une pression incroyable. Ce qui mâa poussĂ© Ă rĂ©ussir du premier coup et Ă arriver dans les premiers au classement, câest de ne pas avoir levĂ© le nez de mes bouquins pendant ces deux annĂ©es lĂ . Jâavais de bonnes raisons de ne pas le faire car câĂ©tait soit Ă©tudier, soit penser Ă toi. Le choix me paraissait Ă©vident Ă ce moment lĂ puis de toute maniĂšre, Ă chaque fois que je refermais mes bouquins tu occupais de nouveau mon esprit. Ah oui et jâoubliais !! Si jâai voulu faire mĂ©decine, câest avant tout pour pouvoir me payer toute une collection de cabriolets comme celui-ci. Tâen dis quoi, hum ?! Un de chaque couleur⊠Ă»Il dĂ©tourna la tĂÂȘte en direction de Lise tout en affichant un large sourire. Il avait bien remarquĂ© quâelle Ă©tait presque devenue jalouse de cette voiture â ce qui ne lâempĂÂȘchait visiblement pas de prendre beaucoup de plaisir Ă la conduire- du coup, il nâosait mĂÂȘme pas imaginĂ© sâil en avait toute une collection. Ă Câest vrai, je trouve ça dommage quâon ai jamais pris le temps de parler de nous et de nos rĂÂȘves. Finalement, jâai lâimpression quâon se connaĂt Ă la fois trĂšs bien et trĂšs superficiellement. Non pas que ce soit une mauvaise chose, au contraire, je trouve ça fascinant dâapprendre Ă te dĂ©couvrir. La preuve, je dĂ©couvre des choses intĂ©ressantes comme cette histoire dâexpĂ©rience avec ⊠comment sâappelle-t-elle ?! Tu crois quâelle a prĂ©vu quelque chose pour ce soir ?! Ă» Aaron afficha un nouveau sourire taquin, avant de se pencher vers Lise pour dĂ©poser un baiser sur son Ă©paule pendant quâelle conduisait. Dâailleurs, ils nâallaient plus tarder Ă arriver devant la boutique afin de rĂ©cupĂ©rer leurs tenues, ce qui laissait dĂ©jĂ Aaron relativement perplexe. Ă Tu crois vraiment quâil aura eu le temps de finir ?! Je sais pas si je vais vraiment me sentir Ă lâaise dans cette tenue. Tu sais quâon mâa dĂ©jĂ proposĂ© de poser pour quelques photos ?! Jâai jamais voulu⊠câest dire Ă quel point je me sens Ă lâaise avec le milieu de la mode ! Ă» InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Mer 5 Mai - 203 Entendre Aaron parler de ses rĂÂȘves Ă©tait assez Ă©trange. IntĂ©ressant, fascinant mĂÂȘme, et Ă©trange Ă la fois, parce que Lise avait lâimpression dâignorer tout une partie de lui. Oh, il y avait sĂ»rement des choses quâil ignorait sur elle Ă©galement, mais pour lâinstant, les projecteurs Ă©taient rivĂ©s sur Aaron, et non sur elle. Pour tout dire, ça ne lâĂ©tonnait mĂÂȘme pas quâil ait dit Ă Sarah quâil comptait bien lâempailler Ă sa mortâŠLa connaissant, elle avait du ĂÂȘtre horrifiĂ©e par la chose au premier abord, puis elle devait en rire maintenant. Lise en riait elle-mĂÂȘme, tout en conduisant le magnifique cabriolet quâelle lui avait offert pour les reconduire Ă la boutique. Les sensations Ă©taient lĂ , câĂ©tait certainâŠLise Ă©tait dans son Ă©lĂ©ment, Aaron ne savait pas Ă quel point. VoilĂ bien quelque chose quâil devait ignorer dâelle, puisquâelle nâavait jamais fait de circuit ni de plongĂ©e Ă San Francisco. Elle avait gardĂ© ces activitĂ©s lĂ pour quand elle Ă©tait Ă New York, en vĂ©ritĂ©âŠMais il devait aimer cette idĂ©e, puisquâil ne lui avait fait aucune rĂ©flexion. Son cĂÂŽtĂ© garçon manquĂ© parlait trĂšs fort parfoisâŠElle Ă©tonnait Ă©normĂ©ment de ses connaissances masculines rien quâen matiĂšre de conduite, de vitesse ou mĂÂȘme de boisson. Lise Ă©tait considĂ©rĂ©e comme une warrior dans tous les sens du terme, parce quâelle Ă©tait capable de supporter bien des choses par rapport Ă ses potes. CâĂ©tait sa petite fiertĂ©âŠMais il nây avait rien de tout cela lorsquâelle Ă©tait en prĂ©sence dâAaron Elle se trouvait ĂÂȘtre parfaitement fĂ©minine, fĂ©line mĂÂȘme, portĂ©e avant tout sur le charme, la sĂ©duction et lâamour. Il nây avait pas de cĂÂŽtĂ© garçon manquĂ© qui tienne, sauf peut-ĂÂȘtre lorsquâelle se trouvait au volant de ce magnifique cabriolet, quâelle jalousait presque Ă cause des remarques incessantes dâAaronâŠDâailleurs, il reprit de plus belle en donnant pour derniĂšre raison Ă vouloir devenir mĂ©decin le fait de se payer toute une collection de cabriolet. Rien que pour ça, elle lui donna un coup de poing amical contre son Ă©paule, pour le Ă punir Ă» en quelque sorte. Oh, elle nâavait pas quittĂ© la route des yeux, mais il ne perdait rien pour attendreâŠSâil continuait son manĂšge, elle allait ĂÂȘtre bien plus sĂ©vĂšre !Ă Ah oui, tu veux te faire une collection, hein ? Bah tant pis, ce soir je ferais des bĂ©bĂ©s Ă mes fraises si jamais tu continues Ă mâemmerder avec ta folie des caisses ! Puis dâabord, jâsuis sĂ»re que sur un circuit je te bats. Question dâentraĂnement mon ange ! Et si tâes pas sage, je ferais des folies avec mes fraises et tu seras privĂ© de bisous ! Ă»Lise lui tira la langue, son cĂÂŽtĂ© enfantin ressortant divinement, mĂÂȘme si elle Ă©tait en pleine conduite. CâĂ©tait une question de principe, aprĂšs tout, il dĂ©passait les bornes ! Elle accelĂ©ra dâailleurs un poil pour se donner plus de sensations et oublier cette derniĂšre rĂ©pliqueâŠMais elle ralentit lĂ©gĂšrement tandis quâil la taquina sur son expĂ©rience homosexuelle. Ah, elle ne risquait pas dâoublier cette erreur, diable ! Sâil lui rĂ©pĂ©tait Ă longueur de temps, Lise ne risquait pas dâoublier cette expĂ©rience quâelle aurait prĂ©fĂ©rĂ© ne jamais avoir vĂ©cue. Ă Oh, mais si tu veux je lui donne ton numĂ©ro, et je vais aller voir mes amants hein ! Puis tu sais, jâai eu Ă©normĂ©ment dâexpĂ©riences masculinesâŠDes musclĂ©s, des tatouĂ©s, des romantiques, des plans culsâŠTout ça tout ça ! Jâai une vie sexuelle active moi, mâsieur ! Mais les plans Ă plusieursâŠPfeuh câest juste inintĂ©ressant. Surtout avec cette fille dâailleurs. Puis tu sais, tu es loin de tout savoir sur moiâŠTu nâauras quâĂ me faire subir un dĂ©licieux interrogatoire au restaurant si tu veux, je suis prĂÂȘte ! Ă»Lise eut un petit rire tandis quâelle garait la voiture, prenant sa main pour y dĂ©poser un baiser charmeur comme si câĂ©tait elle lâhomme et lui la femme dans lâhistoire. Pour pousser le bouchon encore plus loin, elle bondit hors de la voiture comme il lâavait fait plus tĂÂŽt dans lâaprĂšs midi, et fit le tour de celle-ci afin de lui ouvrir la porte. Elle aimait bien se moquer de lui parfoisâŠMais elle se fit pardonner avec un baiser lĂ©ger comme une brise dĂ©posĂ© sur ses lĂšvres, en lui murmurant quâil nâavait pas Ă sâinquiĂ©ter. Juste un essayage et ils seraient de retour Ă lâhĂÂŽtel. Dâailleurs, Ă peine Lise avait-elle posĂ© un pied Ă lâintĂ©rieur de la boutique que le couturier bondissait sur elle pour lui dire Ă quel point il Ă©tait ravi quâelle lui ait passĂ© commandeâŠLes vĂÂȘtements Ă©taient prĂÂȘts, bien sĂ»r ! Seulement, ils nâauraient pas le temps de les essayer pour dâĂ©ventuelles retouches, car ils devaient fermer boutique. Lise sâempressa de dire que ce nâĂ©tait pas grave, et quâils repasseraient le cas Ă©chĂ©ant, mĂÂȘme si elle doutait que ce soit nĂ©cessaireâŠEt que dans tous les cas, le couturier aurait un coup de fil dâelle le lendemain pour quâil ait son ressentit sur les vĂÂȘtements. Lise prit donc les paquets, tandis que la rĂ©ceptionniste approchait pour lui dĂ©poser un bisou sur la joue, en rajoutant quâelle avait glissĂ© un magnifique corset rouge et noir en cadeau. GĂÂȘnĂ©e, elle la remercia dâun sourire et poussa presque Aaron Ă lâextĂ©rieur, pour quâils les reconduisent Ă lâhĂÂŽ Mon dieu quâelle est gĂÂȘnante ! Mâenfin, je suppose que tes souhaits ont Ă©tĂ© exaucĂ©s, ce soir jâessayerais ton corset et tu devras me dire sâil me va. Je suppose que ça ne devrait pas ĂÂȘtre une trop dure Ă©preuve pour toi⊠Ă»Lise le taquinait, bien entenduâŠQuel homme nâavait jamais apprĂ©ciĂ© voir une femme en corset ? Mais pour lâinstant, elle avait hĂÂąte de retourner Ă lâhĂÂŽtel, pour voir ce quâil lui avait concoctĂ© pour le reste de la soirĂ©e. AprĂšs tout, Lise avait toujours adorĂ© les surprisesâŠEt tandis quâils rentraient Ă lâintĂ©rieur de la grille de lâhĂÂŽtel, elle ne pu sâempĂÂȘcher la remarque suivante Ă Tiens, ce nâest pas le mĂÂȘme voiturier ! Mais est-ce que tu vas pouvoir supporter de laisser ton fabuleux bijou entre les mains de cet inconnu ? Ca ne va pas te paraĂtre trop insupportable ? Je te laisse lui faire par avance une tĂÂȘte au carrĂ©, je tâattends devant la porte de la chambre. Ă»Lise lui fit un clin dâĂ
âil, suivit dâun bisou sur la joue, avant de descendre et dâeffectivement prendre lâascenseur pour retrouver leur chambre. Elle attendait patiemment devant la porteâŠEn se tenant de maniĂšre sexy AdossĂ©e au mur, lâun de ses pieds contreâŠUn vrai pose digne de Tex Avery. InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Jeu 6 Mai - 1914 Tout en arrĂÂȘtant la voiture devant lâhĂÂŽtel, Aaron Ă©valua attentivement la confiance quâil pouvait accorder Ă ce nouveau voiturier. Humm ouais⊠il lui semblait encore plus suspect que le prĂ©cĂ©dent, Ă la longue, il allait finir par dormir dans la voiture, ce serait beaucoup plus simple pour tout le monde et plus spĂ©cialement pour Lise qui nâaurait plus Ă supporter ses incessantes remarques concernant ce fameux joujou. En sortant de la voiture, Aaron lança un regard sombre en direction du jeune homme qui devait avoir dix-huit ans tout au plus. La moindre Ă©gratignure sur la carrosserie et Aaron lui ferait une tĂÂȘte au carrĂ©, cela ne faisait pas lâombre dâun doute. Cela dit, cinq minutes plus tard⊠â Jâai toujours rĂÂȘvĂ© dâavoir la mĂÂȘme, mĂÂȘme modĂšle, mĂÂȘme couleur. Rien Ă voir avec ma vieille caisse. Je me la suis payĂ©e avec lâargent qui aurait du servir pour mes Ă©tudes. JâĂ©tais pas fait pour ça de toute maniĂšre puis jâaime beaucoup ce job. Je me dis quâen Ă©conomisant un peu, je devrais pouvoir rĂ©ussir un jour Ă me la payer. Ă»Aaron Ă©tait dĂ©sormais Ă la place du passager, main droite pendant de la voiture, grand sourire aux lĂšvres et le jeune voiturier Ă ses cĂÂŽtĂ©s. Et oui, croyez le ou non, il venait de sympathiser avec ce jeune garçon et ce, uniquement car ils Ă©taient aussi irrĂ©cupĂ©rables lâun que lâautre devant cette somptueuse voiture. Le jeune voiturier se nommait Kyle et lui avait fait une adorable remarque au moment oĂÂč il avait aperçu la voiture si bien que tout Ă coup il lui semblait absolument sympathique. Ă Et attends tâas rien vu encore ! AccĂ©lĂšre un peu et Ă©coute le bruit quâelle fait. Un vrai bijou. Vas pas trop vite non plus, tâas pas lâair de tellement maĂtriser⊠ĂȈ Jâai mon permis depuis trois mois seulement. ĂȈ Ok, ça suffit, arrĂÂȘte toi lĂ . Ă»Aaron attendit quâil se gare puis sortit de la voiture avant de jeter un nouveau regard suspect en direction du jeune voiturier. Etait-ce une bonne idĂ©e de le laisser seul avec elle ?! Et si jamais il lui faisait du mal et quâil profitait du fait quâil ai le dos tournĂ© ?! Aaron secoua doucement la tĂÂȘte en rĂ©alisant quâil parlait de sa voiture comme de sa petite amie, ça devenait vraiment grave Ă ce niveau lĂ . Il sâapprĂÂȘtait Ă dire quelque chose, mais Kyle ne tarda pas Ă reprendre Ă Ne vous inquiĂ©tez pas, je vais veiller sur elle. Je lâaime trop pour pas y faire attention, vous avez ma parole. Ă»Aaron ne pu sâempĂÂȘcher de sourire aprĂšs cette remarque. Il venait bel et bien de trouver pire cas que lui. AprĂšs lâavoir remerciĂ© dâun gĂ©nĂ©reux pourboire, Aaron regagna lâhĂÂŽtel et grimpa dans lâascenseur afin dâaller rejoindre Lizzie. Il traversa rapidement le couloir et lorsquâil fut devant la chambre souria niaisement en voyant la position dans laquelle elle lâattendait. Ă Tu as vraiment dĂ©cidĂ© de jouer avec mes nerfs ce soir, hum?! JâĂ©tais avec le voiturier⊠super sympa ce gamin dâailleurs. Bon, Ă partir de maintenant, si je fais encore une quelconque allusion Ă cette voiture, tu as le droit de mâen faire payer le prix. Ă»Il savait que ce ne serait pas facile de passer le reste du week end sans faire la moindre allusion Ă cette merveille, mais il fallait impĂ©rativement quâil passe Ă autre chose. Aaron ouvrit la porte de leur chambre et quand ils furent Ă lâintĂ©rieur, il rĂ©alisa que Kyle ne lui avait pas donnĂ© son ticket pour rĂ©cupĂ©rer la voiture. Ă Merde !! Je vais appeler la rĂ©ception pour demander de⊠pour⊠les..bah pour nos fraises et notre chantilly! Ă»La promesse de ne plus y faire allusion nâaura pas durĂ© bien longtemps et pourtant, il faisait un effort surhumain. Aaron tĂÂącha de dĂ©faire le premier bouton de sa chemise qui le serrait lĂ©gĂšrement, tout en dĂ©visageant Lise. Ă A propos, câĂ©tait quoi ces petites confidences en sortant de la boutique ?! Elle voulait te dire quoi Ă lâoreille ?! JâespĂšre que câĂ©tait pas une proposition indĂ©cente sinon tu vas regretter de ne pas avoir dit oui⊠Ă»Il se remit Ă sourire tout en attrapant le tĂ©lĂ©phone pour appeler la rĂ©ception au sujet de sa voiture. Cependant, Lise Ă©tait toujours Ă quelques pas de lĂ , aussi, il posa une main sur le combinĂ© afin que son interlocuteur ne puisse pas lâentendre et se pinça les lĂšvres avant de reprendre Ă Tâas pas envie dâaller Ă la salle de bain ou de te changer ?! Oh et il y a une vue magnifique du balcon, tu es allĂ©e voir ? Ă» InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Jeu 6 Mai - 1949 Aaron et cette voiture, câĂ©tait une grande histoire dâamourâŠLise Ă©tait presque tentĂ©e de regretter de lâavoir achetĂ©e, mais il fallait bien accepter quâAaron soit un homme fan de cette voiture. Il en Ă©tait dingue, presque gagaâŠEt Ă peine Ă©taient-ils rentrĂ©s dans la chambre, Ă peine avait-il dit quâelle pourrait lui faire payer le prix dâune quelconque allusion Ă sa voiture que Lise sentit quâil Ă©tait dĂ©jĂ tentĂ© dây refaire allusion. Le fait quâil lâoblige presque Ă aller se changer lui fit faire une moue proprement outrĂ©eâŠIl ne pouvait pas passer cinq minutes sans parler de cette voiture ma parole ! Mais Lise le laissa prendre le tĂ©lĂ©phone, tentant de ne pas hurler dâimpatience avant dâenvoyer Ă la volĂ©e Ă Oh mais si, elle mâa fait tout plein de confidences bien salaces, et si tu continues de parler de ta fichue voiture, je la prends pour aller faire des cochonneries avec cette fille ! Ă»CâĂ©tait ditâŠLise avait trĂšs mauvais caractĂšre, il ne fallait pas lui en vouloir. AprĂšs tout, ils Ă©taient censĂ©s passer un weekend en amoureux et rĂ©sultat, il parlait de sa voiture Ă longueur du tempsâŠCe fut donc avec un soupir non dissimulĂ© que Lise se rendit dans la salle de bain, tout en claquant joyeusement la porte. Elle nâĂ©tait pas vraiment en colĂšre, mais elle nâĂ©tait pas en excellente disposition non plus. Ca lui faisait bizarre de ressentir tout çaâŠSam nâavait jamais parlĂ© de voitures avec elle, câĂ©tait plutĂÂŽt elle qui le saoulait avec ses circuits, et ça lui faisait presque un coup sur le moral de ne plus ĂÂȘtre la seule Ă ĂÂȘtre chiante lĂ -dessusâŠMais passons. Lise avait des choses Ă faire pour ĂÂȘtre radieuse ce soir Remettre la magnifique robe Chanel, se dĂ©barbouiller, se maquiller et mettre les bijoux quâAaron lui avait offerts. Elle passa prĂšs dâune demi heure dans la salle de bain, au bas mot, et encore, elle trouvait quâelle avait Ă©tĂ© particuliĂšrement rapide. Lorsquâelle ressortit, elle Ă©tait coiffĂ©e, maquillĂ©e, habillĂ©e bien sĂ»r et parfumĂ©e. Pour lâoccasion, elle avait fait une sorte de chignon improvisĂ©s avec des petites pinces Ă cheveux, et elle se trouvait parfaite comme ça. Elle eut un soupir lĂ©gĂšrement gĂÂȘnĂ© en se prĂ©sentant Ă Aaron dâailleurs, comme si câĂ©tait la premiĂšre fois quâil la voyait. AprĂšs tout, ce nâĂ©tait pas comme si elle Ă©tait extrĂÂȘmement coutumiĂšre de la chose, surtout en sa prĂ©sence Elle Ă©tait toujours trĂšs bien habillĂ©e, mais elle nâavait jamais portĂ© de tenue pareille devant lui. Pour un peu, Lise se serait mise Ă rougirâŠMais elle se contint en se raclant lĂ©gĂšrement la gorge. Elle ne savait pas sâil allait lâattaquer encore avec sa voiture jusquâĂ la pousser Ă bout ou juste la complimenter, toutefois elle sâavança assez prĂšs pour sentir sa respiration contre son visage. Elle sâavança davantage et captura trĂšs dĂ©licatement ses lĂšvres, sans que son baiser soit profondâŠCâĂ©tait juste un avant goĂ»t. Il nâavait pas tort, elle comptait bien jouer avec ses nerfs autant quâelle le pourrait, peut-ĂÂȘtre pour lui faire payer le fait dâavoir fait allusion Ă sa voitureâŠOu juste pour le plaisir, et parce quâelle aimait le savoir en attente dâelle. CâĂ©tait sa petite fiertĂ© Un baiser pour te faire taire, et pour te faire attendre⊠Puis quâil nây a ni fraises ni chantilly jâen dĂ©duis que tu as appelĂ© pour ta voiture et donc, tu devras supporter mon absence jusquâĂ ce que tu sois prĂÂȘt. PremiĂšre Ă©preuve ! Je tâattends devant la salle de restaurantâŠTĂÂąche de ne pas traĂner, quâun jeune homme ne me kidnappe pas ! Ă»Lise lui donna un autre baiser suivit dâun clin dâĂ
âil, afin de lui prouver quâelle plaisantait. Elle quitta ensuite la chambre dâun pas lent, sachant pertinemment quâil la regarderait jusquâĂ ce quâelle quitte la piĂšce. Sauf que maintenant quâelle avait fermĂ© la porte, il fallait quâelle trouve Ă sâoccuper jusquâĂ ce quâil apparaisse, magnifique comme dâhabitude, dans la salle de restaurant. Comme convenu, elle descendit, presque gĂÂȘnĂ©e par les regards qui se posaient sur elle, regrettant presque de ne pas avoir attendu dans la chambre quâil soit prĂÂȘtâŠElle soupira doucement, tĂÂąchant de rester calme, jusquâĂ ce quâelle nâarrive Ă destination. Il y avait trois siĂšges second empire devant elle, dont deux Ă©taient dĂ©jĂ occupĂ©s par des personnes ĂÂągĂ©es se tenant la main. De toute Ă©vidence, câĂ©tait un coupleâŠMais Ă cĂ
âur vaillant rien dâimpossible, et Lise se risquait Ă sâasseoir Ă cĂÂŽtĂ© dâeux, sans les regarder de peur dâĂÂȘtre impolie. Mais ne pas les regarder ne suffit visiblement pas La dame lui demanda ce quâelle venait faire ici, lâendroit rĂÂȘvĂ© pour quâun homme demande une femme en mariage ! Les battements du cĂ
âur de Lise commencĂšrent Ă sâaccĂ©lĂ©rer doucement, tandis quâelle hochait la tĂÂȘte de maniĂšre polie, sans oser rĂ©pondre. Son couple avec Aaron Ă©tait un peu atypiqueâŠRien que la premiĂšre fois quâelle Ă©tait venue chez lui, elle nâavait pas Ă©tĂ© comme les autres Il avait fait des pĂÂątes, elle sâĂ©tait moquĂ©e de lui, il lâavait aspergĂ©e dâeau et il sâĂ©tait retrouvĂ© avec le contenu de la casserole, dĂ©sormais froid, sur sa belle chemise blanche. Peu commun, nâest-ce pas ? Rien quâĂ cette pensĂ©e, Lise se mit Ă sourire, et le vieux monsieur nâhĂ©sita pas Ă lui dire que câĂ©tait lĂ le sourire dâune femme amoureuseâŠA croire que ça se lisait sur son visage ! Mais il fallait dire quâaprĂšs ce quâils avaient traversĂ©, il y avait de quoi sourire maintenant quâils Ă©taient enfin bien ensemble. Pendant des mois, Lise avait craint que cette histoire ne trouve jamais de fin heureuseâŠEt ces deux personnes ĂÂągĂ©es, mariĂ©e depuis cinquante ans visiblement, ne savaient pas combien elle Ă©tait rassurĂ© Vous ĂÂȘtes mariĂ©s depuis cinquante ans ? Mes fĂ©licitations ! Surtout si vous venez ici pour renouveler vos vĂ
âux chaque annĂ©e, je trouve ça adorable. ĂȈ Oh mais vous savez mademoiselle, un couple câest comme un champ de batailleâŠIl y a des jours de paix et des jours de guerre. Vous trouverez forcĂ©ment un Ă©quilibre entre les deux ! ĂȈ Puissiez vous avoir raisonâŠCependant, contrairement Ă vous, je ne suis pas mariĂ©e. Ă»CâĂ©tait presque triste de le dire. Mais Lise ne se faisait pas dâillusion Aaron avait essuyĂ© une sorte de refus une fois, il ne risquerait sĂ»rement pas de recommencer ! MĂÂȘme si Lise adorerait quâil le fasse, justement. Parce que cette fois, elle Ă©tait sĂ»re de la rĂ©ponse quâelle donnerait. InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Jeu 6 Mai - 2051 A la fois troublĂ©, dĂ©stabilisĂ© et complĂštement dĂ©sarmĂ©, Aaron resta sans voix au moment oĂÂč il vit Lizzie sortir de la salle de bain et sentit trĂšs perceptiblement son cĂ
âur sâemballer dans sa poitrine face Ă cette divine apparition. Incontestablement, il nâavait jamais vu pareille beautĂ© et dâailleurs, il dĂ» faire un effort incroyable pour ne pas bafouiller au moment oĂÂč il la complimenta. Lise avait toujours Ă©tĂ© capable de le dĂ©stabiliser avec une facilitĂ© dĂ©concertante, elle Ă©tait dâailleurs la seule Ă y parvenir car Aaron savait rester de marbre face Ă nâimporte qui dâautre. Un simple mot, un simple regard de sa part et il se retrouvait dans la peau dâun adolescent face Ă son premier flirt. CâĂ©tait assez mignon de le voir agir comme ça, mais Aaron avait plutĂÂŽt lâimpression de perdre totalement le contrĂÂŽle, lui qui dâordinaire restait maĂtre de la situation et jouait au play boy que rien ni personne nâest capable dâimpressionner. Cela dit, il y avait toujours eu entre Lizzie et lui une complicitĂ© incroyable et parfois, il nâavait pas le temps de parler quâelle anticipait dĂ©jĂ ce qui allait venir. CâĂ©tait assez dĂ©sarmant que quelquâun puisse lire dans vos pensĂ©es de la sorte et vous connaisse bien mieux que vous ne vous connaissez vous-mĂÂȘme. Câest fou mais parfois, Aaron avait mĂÂȘme lâimpression que tout deux nâĂ©taient quâune seule et mĂÂȘme personne. Par le passĂ©, Sarah lui disait souvent quâil finirait par trouver quelquâun qui serait son pendant fĂ©minin, car bien que nâayant jamais rencontrĂ© le grand amour elle-mĂÂȘme, elle savait quâil existait et avait essayĂ© de convaincre son incorrigible fils que lâamour ne se limite par Ă une belle paire de seins ou Ă des fesses bien rebondies. Elle lui avait dit que cette fille lĂ le comprendrait mieux que quiconque et quâelle le mĂšnerait par le bout du nez. Jusquâici, il sâĂ©tait toujours mit Ă rire en affirmant que celle qui parviendrait Ă faire chavirer son cĂ
âur nâĂ©tait pas encore nĂ©e sauf que cette fois, il Ă©tait contraint dâadmettre que si Lizzie lui demandait de dĂ©crocher la Lune, non seulement, il le ferait mais en plus de ça, il lui ramĂšnerait les Ă©toiles avec. Câest alors quâaprĂšs un baiser bien trop court Ă son goĂ»t, la jeune femme lui annonça quâelle irait lâattendre devant le restaurant. Manifestement, Aaron ne pouvait quâĂ©prouver une sentiment de frustration et de dĂ©ception Ă lâidĂ©e de la laisser sâen aller sans mĂÂȘme prendre la peine de lâattendre. Il aurait Ă©tĂ© bien trop fiĂšre de lui donner son bras et descendre les escaliers en sa compagnie, pĂ©nĂ©trant dans le restaurant tel un couple glamour, parfait et parfaitement assorti. Sans compter quâAaron ne pouvait dĂ©tacher son regard de Lizzie et se doutait bien quâil en serait de mĂÂȘme pour tous les hommes qui croiseraient son chemin entre la chambre et le restaurant. CâĂ©tait sans doute le prix Ă payer pour avoir osĂ© porter toute son attention envers le cabriolet plutĂÂŽt quâenvers la femme quâil aimait et il lâavait certainement bien mĂ©ritĂ©. CâĂ©tait plus fort que lui, il ne lâavait pourtant pas fait dans le but de lâoffenser, mais simplement car il Ă©tait complĂštement fou de son nouveau joujou. Ca lui passerait probablement au fil du tempsâŠDĂšs quâelle referma la porte, il se leva pour Ă son tour, se prĂ©parer. Aaron se devait dâĂÂȘtre parfait, il fallait quâil soit Ă la hauteur de celle qui serait Ă son bras ce soir. Quand il arriva dans le hall, Aaron ne pu sâempĂÂȘcher de soupirer doucement en apercevant son reflet dans le miroir. Il faut dire quâainsi vĂÂȘtu, la ressemblance avec son pĂšre Ă©tait particuliĂšrement frappante ce qui avait le don de le dĂ©ranger. VĂÂȘtu dâun costume qui lui allait Ă la perfection, Aaron avait pourtant des airs de James Bond des temps modernes et dâailleurs, les regards troublĂ©s de quelques femmes quâil croisa le firent sourire. En dâautres circonstances, Aaron nâaurait pas hĂ©sitĂ© Ă en rajouter un peu, mais depuis quâil avait retrouvĂ© Lise, il nâen Ă©prouvait ni lâenvie, ni le besoin, sans doute parce quâelle Ă©tait la seule Ă qui il avait envie de plaire⊠Quand il lâaperçu enfin, il remarqua quâelle Ă©tait en train de parler avec un couple dâun certain ĂÂąge. Aaron se rapprocha, salua poliment le couple et glissa sa main dans celle de Lise avant de dĂ©poser un baiser sur sa joue. Ă Ne sont-ils pas mignons Georges ? Jâai lâimpression de nous voir Ă leur ĂÂąge. Lâamour est un bien prĂ©cieux, ne lâoubliez jamais. Ă»Aaron ne tarda pas Ă comprendre quâils Ă©taient tout deux ici pour fĂÂȘter leur anniversaire de mariage, le cinquantiĂšme pour ĂÂȘtre exact et Ă dire vrai, la perspective dâune telle relation le laissait rĂÂȘveur et perplexe Ă la fois. Tandis que Lizzie et lui suivaient un jeune serveur jusquâĂ la table qui leur Ă©tait rĂ©servĂ©e, Aaron pencha lĂ©gĂšrement la tĂÂȘte sur le cĂÂŽtĂ©, visiblement songeur. Ă Cinquante ans, tu te rends compte ?! Câest magnifique je trouve. Tu crois que tu pourrais me supporter aussi longtemps ?! Je veux dire, cinquante ans, câest pas rien. Câest ça le vĂ©ritable amour, pas les histoires foutues en lâair au moindre coup de vent. Passer toute une vie avec la mĂÂȘme personne⊠câest quelque chose qui mâaurait sans doute effrayĂ© jusquâĂ aujourdâ Le mot Ă©tait faible. DĂ©jĂ quand une fille avait le malheur de le rappeler aprĂšs un premier rendez vous, Aaron prenait la fuite sans rĂ©flĂ©chir alors imaginez-le envisager une relation sur le long terme, câĂ©tait carrĂ©ment impossible ! Pourtant, Lise Ă©tait une vĂ©ritable Ă©vidence Ă ses yeux, il savait quâil Ă©tait capable de changer pour elle et dâailleurs, il en avait envie car il ne se voyait pas passer le restant de ses jours avec une autre personne quâelle. Ă Tu as dĂ©jĂ pensĂ© à ça ?! A ce qui pourrait advenir de nous dans quelques annĂ©es, dans quelques mois ?! Jâai jamais vraiment cru quâon pouvait sâaimer toute une vie. A mes yeux, il Ă©tait possible dâavoir plusieurs grands amours dans une vie, des histoires qui te font changer du tout au tout et qui te marquent dĂ©finitivement. Enfin, ça câĂ©tait avant⊠depuis jâai eu le temps de mĂ»rir et de comprendre que quand on aime, ce nâest quâune fois et pour de bon. Ă»Il dĂ©tourna son regard vers elle, serrant un peu plus sa main dans la sienne avant dâembrasser de nouveau sa joue tendrement tandis que le serveur leur indiquait leur table avec un large sourire, les invitant Ă prendre place. Câest ce quâils firent. Aaron le remercia et le serveur leur proposa alors quelques rafraĂchissements pour commencer le repas. Connaissant les goĂ»ts de Lise et parce que cette soirĂ©e se devait dâĂÂȘtre spĂ©ciale, Aaron commanda une bouteille de vin blanc et quand le serveur fut parti, il dĂ©posa sa main sur celle de la jeune femme dâun geste tendre. Ă Et ne tâen fais pas mon ange, je veille sur ce tout nouveau foi. Tu as un mĂ©decinâŠbon... futur mĂ©decin⊠rien que pour toi. Ă»Il se pencha dĂ©licatement, tout en approchant la main de Lise de ses lĂšvres pour y dĂ©poser un baiser et songea Ă nouveau Ă cette histoire de mariage. Ă DâaprĂšs toi, quâest-ce qui fait quâon peut sâaimer durant cinquante ans de la sorte ?! Ă»DerniĂšre Ă©dition par Aaron J. Cooper le Jeu 6 Mai - 2141, Ă©ditĂ© 2 fois InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Jeu 6 Mai - 2122 Lise eut un sourire radieux face aux remarques de la vieille dame. Pour un peu, elle se serait imaginĂ©e dans quelques annĂ©es, autant en formeâŠCâĂ©tait Ă©trange de sâimaginer dans quelques annĂ©es comme ça, au bras du mĂÂȘme mari depuis cinquante ans. Avant, Lise aurait Ă©tĂ© pĂ©trifiĂ©e face Ă cette idĂ©eâŠMaintenant, elle la laissait rĂÂȘveuse. CâĂ©tait merveilleux dâĂÂȘtre aussi Ă©quilibrĂ©e dans un couple qui dure, qui reste solide. Ce fut la premiĂšre chose Ă laquelle elle songea tandis quâAaron arrivait, fringuant quâil Ă©tait, accueillit par un immense sourire de la part de Lise. Elle le dĂ©vorait littĂ©ralement des yeux, nâosant quâĂ peine imaginer le nombre de regards qui devaient sâĂÂȘtre posĂ©s sur lui depuis quâil Ă©tait entrĂ©. Mais elle sâen fichait, il nây en aurait que pour eux ce soir. Au diable les anciennes histoires, les anciens rĂ©flexes, Lise nâĂ©tait pas lĂ pour sĂ©duire nâimporte qui, elle voulait uniquement plaire Ă Aaron. Ce fut pourquoi elle eut un sourire non moins radieux face Ă la derniĂšre rĂ©plique de cette vieille dame, comprenant bien mieux le sens de ses mots maintenant quâil y a quelques annĂ©es. Avant, Lise nâĂ©tait quâune tĂÂȘte brĂ»lĂ©e souhaitant sâamuser sans jamais se prĂ©occuper du lendemain. Le reste nâavait pas dâimportanceâŠEn cela, son pĂšre nâavait pas tort, elle avait Ă©tĂ© une enfant sans responsabilitĂ©s, sans conscience. Ce nâĂ©tait pas dit forcĂ©ment de la maniĂšre la plus aimable, mais elle devait reconnaĂtre quâentre Sam et elle, leur pĂšre avait eu du fil Ă retordre. Mais elle quitta bien vite ce genre de pensĂ©es, manquant dâĂ©clater de rire tandis quâAaron Ă©tait Ă©berluĂ© par les cinquante ans de mariage du couple quâil venait de voir. Il nâavait pas tort, câĂ©tait impressionnant. A bien y rĂ©flĂ©chir, Lise Ă©tait totalement prĂÂȘte Ă vivre autant dâannĂ©es quâil lui permettrait Ă ses cĂÂŽtĂ©s. Dire que ce serait facile serait un pur mensongeâŠMais elle se plaisait Ă croire que malgrĂ© les difficultĂ©s, ils seraient capable de ne pas sâentretuer et de sâaimer, tout simplement. DĂ©jĂ , ils avaient retrouvĂ© leur ancienne complicitĂ©, et rien quâĂ entendre Aaron commander lâun des vins blancs quâelle prĂ©fĂ©rait la fit sourire. Il la connaissait vraiment bienâŠEt il souhaitait prendre soin dâelle. Oh, elle nâavait pas lâintention de laisser ses anciens dĂ©bordements alcooliques sâexprimer ce soirâŠCe serait inconvenant et Lise nâavait aucune envie de gĂÂącher la soirĂ©e. Elle serra dâautant plus fortement sa main, goĂ»tant ses lĂšvres avec autant de dĂ©lice quâautrefois. Rien nâavait changĂ©, câĂ©tait comme si leur rupture nâavait jamais eu lieuâŠEt elle revivait rien quâen le Oui, sans conteste, si on a trouvĂ© sa moitiĂ©, on peut vivre cinquante ansâŠMĂÂȘme plus, dâailleurs. Le mariage peut effrayer, mais il peut aussi consolider un couple, et le faire vivre jusquâĂ la mort des deux conjoints. Avant, je ne cessais de rĂ©pĂ©ter Ă Sam que je ne voulais pas avoir la corde au cou, que je nâĂ©tais pas assez sage pour çaâŠCâest vrai que jâaurais trompĂ© nâimporte qui si jâen avais eu lâoccasion, mais avec toi, jamais je nâaurais osĂ© faire une chose pareille. Parce que dans cinquante ans, je tâaimerais toujours pareillement, Ă en rompre les battements de mon cĂ
âur. Ă»La discussion Ă©tait trĂšs diffĂ©rente de tout Ă lâheureâŠIl nây avait plus son expĂ©rience homosexuelle qui revenait sur le tapis, il avait oubliĂ© pour un temps sa voiture, il y avait juste cette histoire de mariage. HĂ©las, dâun cĂÂŽtĂ©, cela lui faisait mal, car cela lui rappelait que lors du NoĂl dâil y a trois ans, elle aurait pu se fiancer Ă Aaron. Douloureuse rĂ©alitĂ©, mais dont elle ne laissa rien paraĂtreâŠDu moins, elle essayait, et lâarrivĂ©e du serveur avec le vin fut Ă point nommĂ© Il dĂ©bouchona la bouteille et mit un fond de vin dans un grand verre, afin de lui faire goĂ»ter. Honneur aux dames, comme dit le proverbeâŠLise en huma tout dâabord le parfum, avant de tremper seulement ses lĂšvres pour le goĂ»ter. Il Ă©tait absolument divinâŠĂ Huuum, il est parfait. Tu vas lâadorer mon ange. Ă»Lise reposa son verre afin que le serveur la serve un peu plus, attendant quâAaron soit aussi servit et le serveur partit pour trinquer. Elle leva son verre sans le quitter des yeux, choquant trĂšs lĂ©gĂšrement leurs deux verres avant de trinquer vĂ©ritablement Ă A nous, Ă lâamour, et aux mariages qui durent toute une vie. Ă»CâĂ©tait un peu son souhait, en vĂ©ritĂ©, mais Lise Ă©tait trop fiĂšre pour le dire ouvertement. Elle se contenta donc de boire une lĂ©gĂšre gorgĂ©e de ce vin absolument fabuleux avant de reposer le verre, sans quitter Aaron une seconde des yeux. Elle se souvenait tellement bien de la premiĂšre fois quâil lâavait invitĂ©e chez luiâŠEt de la maniĂšre dont elle avait Ă©tĂ© certaine quâil nây aurait plus que lui ! Tous ces Ă©vĂšnements entre eux avaient fait quâelle ne se voyait avec nul autre que lui. CâĂ©tait Aaron, ou bien elle finirait vieille filleâŠLise lâavait toujours Tu te souviens, la premiĂšre fois que tu mâas invitĂ©e chez toi ? On se connaissait depuis trois semaines et on arrĂÂȘtait pas de se balancer des piques Ă la figure. Tu aimais mon rĂ©pondant autant que jâapprĂ©ciais le tiensâŠEt tu avais fait des pĂÂątes. AprĂšs manger, il en restait dans la casserole, tu nâavait pas tout Ă©goĂ»tĂ© et il restait de lâeau. Je me suis moquĂ©e de toi parce que tu avais les rĂ©flexes culinaires de tous les autres gars que je connaissaisâŠTu tâes faussement vexĂ© et tu mâas aspergĂ© avec ton robinet. Et moi, je tâai balancĂ© le contenu de la casserole dessus, Ă savoir lâeau froide et les pĂÂątes restantes. Tu mâas soulevĂ©e et emmenĂ©e sous la douche, on sâest battus comme des chiffonniers, et tu as dit que tu te rendais, que jâavais gagnĂ©. Jâai criĂ© victoire, tu mâas embrassĂ©e. Parce que tu nâĂ©tais pas comme les autres et que tu as attendu un certain moment avant de le faire, je me suis dit que je ne voulais personne dâautre que toi dans ma vie. Tu Ă©taisâŠJuste toi. Original, sans barriĂšre de mensonges. En pĂ©nĂ©trant dans ton antre, je savais que je tâaimais dĂ©jĂ . Et aujourdâhui, alors que je suis en face de toi, je tâaime plus que je ne pourrais le dire. Je voulais que tu le sachesâŠCâest un peu ma rĂ©ponse Ă ta question de tout Ă lâheure. Ă»Et Lise souriait, de maniĂšre Ă©nigmatique. Ils Ă©taient originaux tous les deuxâŠComme sâils Ă©taient chacun une moitiĂ© de lâautre. A cet instant, elle prit sa main dĂ©licatement, nâayant plus conscience du reste du monde. Elle savait bien que ce ne serait pas facile tous les jours, mais quâimporte !Ă Aaron, jâai une question Ă te poser. Tu nâes pas obligĂ© dây rĂ©pondre tout de suite, mais je veux quand mĂÂȘme le faire. Puisque Kitty veut visiblement aller vivre chez Jenny parce quâelle est trĂšs maternelle avec elle, et parce que je suis convaincue que cet environnement est bien meilleur pour une fillette de onze ansâŠEst-ce que tu viendrais habiter avec moi ? Tous les jours, toutes les nuitsâŠTu devras me supporter, maisâŠJâen ai marre dâĂÂȘtre sĂ©parĂ©e de toi. Je veux ĂÂȘtre avec toi jour et nuit. Je veux ĂÂȘtre lĂ quand tu rentres, que ce soit des cours ou de ton stage, je veux pouvoir te faire des bisous dans le cou quand tu travailles, je veux pouvoir tâobliger Ă rester dans le lit quand tu es pressĂ©, je veuxâŠVivre avec toi. Ă» InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Jeu 6 Mai - 2242 Aux mariages qui durent toute une vie⊠voila une affirmation pleine de sous-entendus on ne peut plus explicites. Aaron esquissa un lĂ©ger sourire et bu une gorgĂ©e de vin blanc, dĂ©tournant le regard un instant tant la question du mariage se faisait prĂ©sente, presque gĂÂȘnante. CâĂ©tait un vĂ©ritable terrain glissant dâaborder ce point ensemble, il en avait conscience. Bien sur, câest lui qui les avait amenĂ© Ă aborder ce sujet lĂ tout simplement car il Ă©tait important pour lui de connaĂtre le point de vue de la jeune femme, cependant, il ne voulait pas prĂ©cipiter les choses et mĂÂȘme sâil lui paraissait Ă©vident quâun jour, il ferait sa demande, ce nâĂ©tait pas pour maintenant. Lorsque Lise changea de sujet, parlant de leur premier repas chez lui, Aaron grimaça lĂ©gĂšrement, se souvenant de cette soirĂ©e Ă la fois magique et catastrophique. Ce quâil ne lui avait jamais avouĂ©, câest quâil avait Ă©tĂ© contraint de faire des pĂÂątes aprĂšs avoir tentĂ© un repas un peu plus sophistiquĂ© et manquĂ© de mettre le feu Ă la cuisine. Câest donc en catastrophe quâil avait choisi de changer son programme et de mettre de lâeau sur le feu. Pas vraiment romantique pour un rendez vous, mais depuis, il avait eu lâoccasion de lui prouver Ă maintes reprises ses talents culinaires ; pizzas, pĂÂątes et plats surgelĂ©s. Il dĂ©clarait forfait, il ne pouvait vraiment pas mieux faire. Ă Comment pourrais-je oublier !! JâĂ©tais dĂ©jĂ un piĂštre cuisinier Ă lâĂ©poque mais quoi quâil en soit, câĂ©tait une soirĂ©e magnifique. Puis tu nâas jamais osĂ© mâavouer que mes pĂÂątes Ă©taient immangeables, tu as mĂÂȘme eu lâaudace de prĂ©tendre que câĂ©tait dĂ©licieux alors que moi, jâavais lâimpression de manger du carton en sauce. Puis câĂ©tait notre premier baiser Ă©changĂ©⊠jâai attendu longtemps avant de me lancer avec toi. Non pas que je ne voulais pas le faire, au contraire, jâen mourrais dâenvie depuis un bout de temps dĂ©jĂ . Tu nâimagines mĂÂȘme pas Ă quel point dâailleurs. Jâai juste⊠parfois besoin de temps avant de me lancer. Ă»Etait-il toujours en train de parler de leur premier rendez vous ?! Pas si sĂ»r. Aaron avait compris que la grande question du mariage Ă©tait le point fondamental de cette soirĂ©e mais il ne voulait pas que Lise sâimagine quâil allait lui demander sa main Ă la fin de ce repas, il nâen avait pas lâintention. Pas maintenant et pas ici. Il savait quâelle comprendrait le message quâil Ă©tait en train de lui faire maladroitement passer, aussi, il caressa doucement sa main dans la sienne tout en reprenant Ă Je tâaime plus que de raison et ça ne changera jamais. Je nâai aucun doute concernant notre avenir et surtout je nâen ai aucun concernant mes sentiments. Ă»Peut-ĂÂȘtre que lâexpĂ©rience dâil y a trois ans lâavait un peu refroidi mais ce nâest pas vraiment la raison qui le poussait Ă lui dire tout ça. Aaron se souvenait de la maniĂšre dont il avait organisĂ© cette soirĂ©e de NoĂl, tout devait ĂÂȘtre parfait, magique et inoubliable. Il voulait que cette soirĂ©e reste Ă tout jamais gravĂ©e dans leurs mĂ©moires. Oh, de toute Ă©vidence, ils nâoublieraient jamais ce fameux 24 dĂ©cembre mais pas pour les mĂÂȘmes raisons malheureusement. Voyant son sourire Ă©nigmatique, Aaron compris bien vite quâil y avait quelque chose dont elle souhaitait lui faire part et Ă dire vrai, changer de conversation ne pu que lui procurer le plus grand des soulagements. Aaron ne rĂ©pondit pas immĂ©diatement, esquissant un lĂ©ger sourire en coin, ce sourire quâil adoptait chaque fois quâil Ă©tait sur le point de la taquiner. Ă Il y aura de la place pour ma voiture aussi ?! ⊠Ă»Il lui lança un petit clin dâĂ
âil et ne lui laissa pas le temps de rĂ©pliquer quoi que ce soit. Bien sur quâil souhaitait vivre avec elle, câĂ©tait une Ă©vidence Ă ses yeux. Ă A partir du moment oĂÂč cela implique de devoir passer plus de temps Ă tes cĂÂŽtĂ©s, de mâendormir avec toi chaque soir et de me rĂ©veiller en te serrant dans mes bras chaque matin, je ne peux que vouloir. Mais je te prĂ©viens, je ne suis pas facile Ă vivre au quotidien, tu crois que tu pourras me supporter ?! Plus sĂ©rieusement, câest tout ce que je souhaite mon amour⊠ça devient trop difficile de te voir par intermittence. Jâai besoin de ta prĂ©sence Ă mes cĂÂŽtĂ©s et je ne veux plus que nous soyons sĂ©parĂ©s aussi longtemps. Ă»Ces derniers temps, Aaron avait dâailleurs complĂštement dĂ©sertĂ© son appartement puisquâil passait le plus clair de son temps chez Lise, ne pouvant dĂ©sormais plus se passer dâelle. La distance, aussi infime soit-elle Ă©tait devenue insupportable, il avait besoin dâelle, câĂ©tait un besoin vital. Aaron prit un air soudainement plus sĂ©rieux, se rendant compte que Lise faisait des efforts afin de stabiliser leur relation alors quâil venait de lui faire comprendre quâil nâĂ©tait pas prĂÂȘt Ă la demander en mariage. LĂ©gitimement, elle pourrait croire quâil nâĂ©tait pas certain de ses choix et de son engagement envers elle, ce qui nâĂ©tait pourtant pas le cas, car Aaron Ă©tait certain de ses sentiments et de son envie de passer le restant de ses jours Ă ses cĂÂŽtĂ©s. Ă Tu sais⊠je ne voudrais pas que tu crois que ce qui sâest passĂ© il y a trois ans a une quelconque influence sur ce que je tâai dit tout Ă lâheure. Ca nâa mĂÂȘme strictement rien Ă voir. Jâai mis longtemps avant de tâembrasser, encore plus longtemps Ă te dire Ă quel point je tâaime et⊠çaâŠĂ§a viendra aussi. Ă» InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Jeu 6 Mai - 2308 Il est vrai que Lise avait toujours parlĂ© de la Ă cuisine Ă» dâAaron de maniĂšre trĂšs mĂ©liorativeâŠA raison ou pas, elle sâen fichait, elle voulait simplement quâil ait lâimpression quâelle Ă©tait ravie de passer ce moment avec lui, ce qui Ă©tait le cas. Il nâavait pas connu cette fille tĂÂȘte brĂ»lĂ©e qui faisait nâimporte quoi juste pour rendre son pĂšre comme son frĂšre complĂštement dingues. Insupportable mais indispensable, voilĂ ce que Sam disait dâelle. Il fallait dire quâelle avait Ă©tĂ© pĂ©nible dĂšs sa venue au mondeâŠMĂÂȘme sa mĂšre le lui disait lorsquâelle Ă©tait petite ! Mais aujourdâhui, les choses Ă©taient bien diffĂ©rentes Lise avait grandit, mĂ»rit, mĂÂȘme si ce nâĂ©tait pas toujours flagrant, elle faisait Ă©normĂ©ment dâefforts pour ne pas agir de maniĂšre Ă©goĂÂŻste, comme elle lâavait fait trois ans auparavant. Cela dit, elle dĂ©glutit difficilement en entendant quâAaron avait besoin de temps pour se lancer dans ce genre de situationâŠLĂ©gitime, mais un peu dur Ă avaler. Lise Ă©tait un peu impatiente, qui ne lâaurait pas Ă©tĂ© ? Mais elle ne fit aucune mine déçue. Juste un sourire trĂšs lĂ©ger, un peu gĂÂȘnĂ©, avant de reprendre une petite gorgĂ©e de vin. Non seulement il Ă©tait bon, mais en plus il lâaidait Ă cacher son malaiseâŠOh bien sĂ»r, elle nâavait aucune envie de se vider la bouteille Ă elle toute seule comme elle lâaurait fait dans nâimporte quelle autre soirĂ©e ! Mais il ne savait pas Ă quel point elle Ă©tait mal Ă lâaise sur ce genre de terrain glissant. Lise nâavait jamais Ă©tĂ© trĂšs douĂ©e pour le romantisme, et dâautant plus lorsquâon lui faisait remarquer quâelle devenait romantique. Elle nâaimait pas ĂÂȘtre dĂ©masquĂ©eâŠCâĂ©tait insupportable de se prendre pour une fille, parfois. Lise Ă©tait une fille spĂ©ciale, on ne cessait de lui dire, mais elle aimait lâĂÂȘtre. Faire des trucs de mecs, conduire trop vite, trop boireâŠTout ça, ce nâĂ©tait pas un genre quâelle se donnait, juste une maniĂšre de penser quâelle avait toujours eue. Aaron ne lâavait jamais vue ainsi car Ă San Francisco elle sâĂ©tait considĂ©rablement assagie, surtout aprĂšs avoir rencontrĂ© le jeune homme. Mais Ă son retour Ă New York, la tĂÂȘte brĂ»lĂ©e Ă©tait revenue Ă la chargeâŠLise craignait presque quâil ne la voit ainsi, bien que la complicitĂ© se soit instaurĂ©e Ă nouveau. Elle Ă©tait trop Ă sage Ă» en sa prĂ©sence, et elle savait quâĂ un moment donnĂ© son cĂÂŽtĂ© aventurier, aimant le danger finirait par revenir. Restait Ă espĂ©rer que ce grand retour de flamme nâaurait pas lieu ce soir ! Mais il eut le rĂ©flexe de parler de place pour sa voiture, et le visage de Lise se ferma lâespace dâun instant. Il Ă©tait incorrigible, ce nâĂ©tait pas possible ! Il se rattrapa bien sĂ»r, mais la demoiselle prit un air offusquĂ© pendant quelques secondesâŠLâentendre lui dire quâil ne supportait plus de la voir par intermittences lui fit plaisir, bien sĂ»r, mais dâun autre cĂÂŽtĂ©, elle Ă©tait tentĂ©e dâavoir peur que cette fichue voiture ne vienne toujours sâimmiscer !Ă Tu ne peux pas arrĂÂȘter de parler de ta fichue voiture pendant un moment pareil ?! Rhaaa, ça me fiche le bourdon ! Pourquoi je te lâai offerte hein ? Pourquoi je tâai pas offert une voiture miniature ! Et puisâŠCe qui sâest passĂ© il y a trois ans a forcĂ©ment une incidence, tu le sais aussi bien que moi. Tu te sentais prĂÂȘt Ă ce moment lĂ , et si tu ne lâest plus aujourdâhui câest bien parce que jâai merdĂ© Ă ce moment lĂ , non ? Bien que les apparences soient trompeuses, je suis pas romantique, tâinquiĂštes pas. Ă»Difficile de mentir lĂ -dessus, mais Lise avait dĂ©cidĂ© de cacher tout cela Ă lâintĂ©rieur dâelle. Ca lui ferait un sujet de Ă discussion Ă» lorsquâelle irait au cimetiĂšre pour mettre des fleurs sur les tombes de sa mĂšre et de son frĂšre. Mais elle serra dâautant plus fortement sa main quâelle avait un peu de mal Ă dĂ©glutirâŠElle nâaimait pas ce malaise qui la prenait soudainement, comme si elle vivait son tout premier flirt et quâelle ne savait pas quoi faire. En lâoccurrence, ce nâĂ©tait pas son premier flirt, mais câĂ©tait sa seule et unique histoire dâamour. Elle nâen voulait pas dâautre et nâen aurait jamais eu dâautre si jamais ils ne sâĂ©taient pas rabibochĂ©sâŠMais ça, Aaron le savait dĂ©jĂ . Du moins, câĂ©tait ce quâelle Oh, je pourrais trĂšs bien te supporter h24 mon amourâŠMais je te prĂ©viens, je suis une tĂÂȘte brĂ»lĂ©e finie. Je mâĂ©tais assagie en allant sur San Francisco et en te rencontrant, mais quand tu nâes pas lĂ , je suis un peu dangereuse comme fille. Jâaime faire nâimporte quoi, surtout des choses dangereuses qui me donneront des sensations fortes. Je vais tout le temps sur les circuits, et jâadore la plongĂ©e sans masque, parce que je suis relativement forte en apnĂ©e. Je suis pas une fille sage, câest clairâŠInsupportable mais indispensable, voilĂ ce que disait ma mĂšre de moi. Mais je suis exactement comme elleâŠVoilĂ pourquoi jâai toujours rendu mon pĂšre et mon frĂšre complĂštement dingos. Je ne rentrais pas de la nuit sans prĂ©venir, dĂšs lâĂÂąge de quinze ans. Je suis partie Ă Paris pour mon premier dĂ©filĂ© sans rien dire Ă ce moment lĂ . Jâai reçu le pire savon de ma vie en rentrant, mais jâai continuĂ© mes conneries. Pas forcĂ©ment dangereuses, mais comme je me sens un peu inutile, je fais des choses qui me prouvent que je suis vivante. Bah, câest con, je sais. Maintenant que William sâest assagit, ça risque dâĂÂȘtre pireâŠIl va mâabandonner pour sa petite femme et câest normal, mais quelque part, ça me fait baliser sĂ©vĂšrement. Je vais avoir lâimpression dâĂÂȘtre un fossile ! Tu vas pouvoir supporter une horreur pareille toi ? Rien quâune fille capable dâaller courir dans tout New York Ă trois heures du matin pour trouver la seule Ă©picerie ouverte qui pourrait avoir des fraises ? Ă»Lise se mit Ă rire doucement. Cherchait-elle Ă lui faire peur ? Non, il la connaissait, il savait trĂšs bien comment elle Ă©tait. Une fille pas comme les autres, qui cherche son identitĂ© dans la diffĂ©rence justement. Et cette diffĂ©rence sâexprimait aussi ici, au restaurant, alors que le serveur venait de revenir pour prendre la commande. Ăâ°tant donnĂ© quâils nâavaient jamais Ă©tĂ© au restaurant ensemble, elle nâavait jamais agit comme ça avec luiâŠMais elle prenait toujours son dessert avant. Elle commanda donc un fraisier sous une montagne de chantilly dâabord, puis un doublĂ© de carpaccio aux truffes et pour finir, une salade royale. Peu commune, cette LizzieâŠA peine le serveur avait-il quittĂ© leur table pour aller passer la commande en cuisine quâelle sâapprĂÂȘta Ă lui expliquer pourquoi elle agissait comme ça Ă Puisque tu nâas jamais Ă©tĂ© au restaurant avec moi, sache que je prends toujours mon dessert avant. Jâavais prĂ©venu les serveurs pendant que tu te prĂ©parais, et je crois que jâai Ă©gayĂ© leur soirĂ©e, car ils ont bien rit. Mais imagine quâun astĂ©roĂÂŻde tombe sur ce restaurant et que je meurs, on mâaura privĂ©e de la chose que je prĂ©fĂšreâŠAlors je prends toujours ce que je prĂ©fĂšre avant ! Logique presque mathĂ©matiques, sinon digne dâune Lise Abbygail Hawkins. Ă»Lise Ă©tait presque morte de rire, mais se retenait. Au moins, elle avait relĂ©guĂ© son malaise aux oubliettes pour un petit temps ! InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Ven 7 Mai - 008 En rĂ©sumĂ©, la fin de ce somptueux week-end sâĂ©tait relativement bien dĂ©roulĂ©e bien quâAaron ai eu beaucoup de mal Ă digĂ©rer les paroles de Lise durant le repas. A croire quâil y avait encore pas mal de choses quâelle ignorait Ă son sujet et il fut difficile de lui faire comprendre que ce qui sâĂ©tait passĂ© trois ans auparavant nâavait vraiment plus la moindre importance Ă ses yeux. Sâil refusait de la demander en mariage pour lâinstant, câĂ©tait avant tout pour des raisons personnelles, parce quâil avait vĂ©ritablement besoin de faire un travail sur lui-mĂÂȘme. Lise nâavait strictement rien Ă voir avec cette dĂ©cision, bien au contraire, puisquâil savait que dâune maniĂšre ou dâune autre, elle Ă©tait la femme de sa vie et quâil voulait terminer ses jours Ă ses cĂÂŽtĂ©s. DĂšs lors, Aaron tĂÂącha de ne plus faire la moindre remarque concernant la vie de couple, le mariage et surtoutâŠla voiture. Sa derniĂšre plaisanterie Ă ce sujet Ă©tait plutĂÂŽt mal passĂ©e et de son cĂÂŽtĂ©, il avait compris le message. Tout nâest pas rose⊠Retour Ă New York. Faisant dâincessants allers retours entre la cuisine et le salon de son appartement, un bouquin de neurobiologie entre les mains, Aaron rĂ©pĂ©tait en boucle les mĂÂȘmes phrases, se prĂÂȘtant au rituel fatidique du bourrage de crĂÂąne avant les examens de fin dâannĂ©e. Son expĂ©rience sur le terrain lâavait certes, beaucoup enrichi, mais la thĂ©orie reste la thĂ©orie et cette annĂ©e encore, il nâallait pas y Ă©chapper. Tandis quâil abordait un nouveau chapitre concernant la migration des neuroblastes, il entendit sonner Ă la porte avec insistance, chose dont il avait horreur. Quand il ouvrit la porte, il reconnu presque immĂ©diatement la jolie blonde qui se trouvait devant lui, Rachel. Aaron avait fait sa connaissance deux ans plus tĂÂŽt, ils avaient fait leur deuxiĂšme annĂ©e de mĂ©decine ensemble et il savait que Rachel dansait dans une boite de nuit afin de payer ses cours. A plusieurs reprises, elle avait dĂ©clarĂ© sa flamme Ă Aaron, affirmant ĂÂȘtre amoureuse de lui, quâil Ă©tait le grand amour de sa vie et autre baratin fĂ©minin quâil entendait une bonne dizaine de fois par mois et qui nâavait pas le moindre effet sur lui. Autant dire les choses clairement, Ă ses yeux, Rachel nâĂ©tait rien de plus quâun plan cul. Ils avaient couchĂ© ensemble rĂ©guliĂšrement jusquâau jour oĂÂč elle nâavait plus donnĂ© de nouvelles et arrĂÂȘtĂ© les cours. Aaron nâavait jamais su pourquoi. En lâoccurrence, il commençait vaguement Ă comprendre la raison de cette brutale disparition⊠Rachel tenait dans ses bras un bĂ©bĂ© de quelques mois, visiblement, un petit garçon. Du moins, câest ce quâil en dĂ©duisit en le voyant vĂÂȘtu de bleu de la tĂÂȘte aux pieds. Ă Rachel ?! ĂȈ Salut Aaron⊠euh⊠je peux entrer une minute ?! Ă Bien sur, je tâen prie, entre. Je ne mâattendais vraiment pas Ă te voir, surtout aprĂšs tout ce temps. Ă»Allez savoir sâil ne sâagissait que dâune vague impression mais Aaron avait la vague sensation que Rachel lui cachait quelque chose. Elle semblait mystĂ©rieuse, mal Ă lâaise, confuse, de plus, que faisait-elle ici aprĂšs plus dâun an passĂ© sans donner de nouvelle ?! Afin de briser le silence qui venait de sâinstaller et surtout, comprendre ce que Rachel venait faire chez lui en plein milieu de la journĂ©e avec un gamin entre les bras, Aaron dĂ©cida de reprendre la Tu ne me prĂ©sentes pas ? ĂȈ Câest Tyler, mon fils. Est-ce que tu veux le prendre ?ĂȈ C'est-Ă -dire que ⊠jâai jamais Ă©tĂ© douĂ© avec les bĂ©bĂ©s. Câest mignon mais je⊠non. ĂȈ Comme tu voudras. ĂȈ Câest pour lui que tu as arrĂÂȘtĂ© les cours ? Il est mignon comme tout. Il a le mĂÂȘme sourire que sa maman. ĂȈ Et les yeux de son pĂšre. Puis pour rĂ©pondre Ă ta question, jâai en effet dĂ©cidĂ© dâarrĂÂȘter les cours en dĂ©couvrant que jâĂ©tais enceinte. Je lâai appris au cours du quatriĂšme mois en rĂ©alitĂ©, du coup, jâai Ă©tĂ© prise au dĂ©pourvu et tout sâest enchaĂnĂ© Ă une vitesse folle. Cela dit, je suis heureuse dâavoir Tyler. Jâai toujours voulu devenir maman trĂšs jeune, câest dĂ©sormais chose faite. ĂȈ Rachel⊠excuse moi mais, jâai du mal Ă comprendre ce que tu viens faire ici. Attention, ça me fait vraiment plaisir de te voir mais⊠ĂȈ Oui je sais, jâaurais sĂ»rement dĂ» tâappeler plus tĂÂŽt, je suis dĂ©solĂ©e Aaron. En fait, jâai un petit service Ă te demander. Est-ce que tu voudrais bien garder Tyler pour la journĂ©e ? Jâai un entretien dâembauche et la nounou mâa fait faux-bond Ă la derniĂšre minute pour se rendre Ă un enterrement, câest la panique. Je ne peux pas me rendre Ă cet entretien avec Tyler, tu imagines bien. ĂȈ C'est-Ă -dire que⊠jây connais rien moi en bĂ©bĂ©. Jâavais dĂ©cidĂ© de passer la journĂ©e Ă la bibliothĂšque, mes examens commencent la semaine prochaine. Il nây a vraiment personne dâautre qui puisse te rendre ce service ? ĂȈ Non personne. ĂȈ Rachel, je suis vraiment pris de court lĂ . Et son pĂšre ?! Il ne peut pas sâen occuper le temps dâune journĂ©e ?ĂȈ Justement⊠ĂȈ Comment ça justement ? ĂȈ Justement Aaron, je te demande de garder Tyler pour la journĂ©e. Je te demande de tâoccuper de ton fils. Ă»Comment expliquer ce qui se passa dans la tĂÂȘte dâAaron Ă cet instant prĂ©cis ?! Disons quâil eu dâabord lâimpression que le monde Ă©tait en train de sâĂ©crouler autour de lui, sâen suivit un petit rire nerveux et un mouvement de tĂÂȘte signifiant clairement quâil nây croyait pas et quâil ne pouvait ĂÂȘtre le pĂšre de cet enfant. Ă Oh non non non non non !! Tu ne me feras pas croire que cet enfant est le mien pour la simple et bonne raison que je nâai rien Ă voir avec lui. Tâes cinglĂ©e ou quoi ?! ĂȈ Aaron Ă©coute moi !! Tyler est ton fils. Jâen suis absolument certaine, ça ne fait pas lâombre dâun doute. ĂȈ QUOI ?! Comment ça pas lâombre dâun doute ?! Bien sur quâil y a de quoi douter !! Tu disparais comme ça du jour au lendemain pour revenir un an plus tard et me coller un mouflet dans les bras en prĂ©tendant que câest le mien ?! Tu crois vraiment que je vais accepter de gober ça ? ĂȈ Mais putain Aaron ouvre les yeux !! ĂȈ Ouvrir les yeux sur quoi ??!! Tu voudrais que je rĂ©agisse comment ?! ĂȈ Bon crois ce que tu veux ça mâest Ă©gal. En attendant⊠Ă»Rachel ne lui laissa pas le temps dâajouter quoi que ce soit, elle avait dĂ©jĂ mis Tyler dans les bras dâAaron et dĂ©posĂ© les affaires du petit sur la table du salon, biberon, couches, doudou, bref, tout le matos qui le faisait frĂ© Jâai pas le temps de discuter avec toi, jâai un entretien dans une heure et je suis dĂ©jĂ en retard. On en reparle plus tard dâaccord ?! Donne lui son biberon, il doit avoir faim. ĂȈ Non !! Rachel attends !! Ă»Trop tard, Rachel Ă©tait dĂ©jĂ partie. Aaron prit le bĂ©bĂ© Ă bout de bras, comme sâil tenait un paquet cadeau empoisonnĂ© ce qui semblait beaucoup amuser le petit Tyler puisquâil souriait tout en gazouillant. Que faire maintenant ?! Aaron lâemmena avec lui jusquâau salon et prit son tĂ©lĂ©phone portable pour appeler Lise et lui dire qu'il ne pourrait pas venir comme il le lui avait promis. Lui expliquer pourquoi, ça c'Ă©tait encore tout autre chose...Ă Câest moi mon cĂ
âur⊠euh⊠je vais pas pouvoir venir immĂ©diatement⊠un empĂÂȘchement de derniĂšre minute on va dire⊠tu ne mâen veux pas trop ?... ce serait trop long Ă tâexpliquer en fait⊠oui⊠je tâappelle plus tard⊠Lizzie ?! Je tâaime⊠Ă» InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Ven 7 Mai - 036 La fin du weekend sâĂ©tait trĂšs bien dĂ©roulĂ©e, et autant dire que le retour Ă la rĂ©alitĂ© avait Ă©tĂ© difficile pour Lise. Dâune part, parce que sa petite sĂ
âur arrivait le soir de son retour, et parce quâelle avait eu Ă peine le temps de souffler aprĂšs. Il fallait dĂ©faire les valises, lâĂ©couter lui raconter son sĂ©jour, ouvrir les cadeaux quâelle avait apportĂ©sâŠEn somme, Lise passa le plus clair de son temps Ă discuter avec sa sĂ
âur, sans oublier de ranger lâappartement, bien peu en ordre. Oh bien sĂ»r, elle aurait pu laisser la gouvernante sâen occuper, mais Lise nâĂ©tait pas comme çaâŠAu contraire, câĂ©tait quelquâun dâordonnĂ©, et Kitty nâaurait jamais acceptĂ© que lâappartement soit dans un tel Ă©tat. Une fois que lâappartement fut en ordre, Lise fit Ă manger, et elles se remirent toutes deux Ă discuter. Sauf quâĂ la fin du repas, la demoiselle fut aussitĂÂŽt prise dâhorribles vomissements, qui ne se calmĂšrent pas pendant la nuit. Le lendemain, elle avait le visage trĂšs pĂÂąle, et nâosait rien avaler de peur de toute rĂ©gurgiter. Elle conduisit Kitty Ă lâĂ©cole, avant dâaller jusquâĂ lâappartement de Jenny pour lui donner une grosse valise pleine dâaffaires. Ăâ°videmment, il fallait que le dĂ©mĂ©nagement se fasse en douceur, Lise ne souhaitant pas que sa petite sĂ
âur se sente chassĂ©e de la maison. Elle avait donc dĂ©cidĂ© dâĂ©taler ça sur plusieurs semaines, et Kitty resterait le weekend Ă lâappartement pour lâinstant. DĂšs quâelle fut sortie de chez Jenny, Lise constata que son iphone sâĂ©tait mis Ă vibrer lui annonçant un messageâŠMessage quâelle Ă©couta, et qui eut pour effet de lâinquiĂ©ter Aaron semblait perdu, paniquĂ© mĂÂȘme, et le fait quâil ne vienne pas la voir sans mĂÂȘme lui donner de vraie raison nâĂ©tait pas pour la rassurer. Ni une ni deux, elle prit sa prĂ©cieuse voiture pour se rendre Ă son appartement, juste pour voir sâil allait bien, et ensuite elle partirait dĂšs quâelle sâen serait assurĂ©e. Elle gara donc sa voiture juste en face de son immeuble, sortant de son sac la clef de lâappartement dâAaron. Ils sâĂ©taient mutuellement donnĂ©s leurs clefs respectives, en cas dâurgenceâŠNĂ©anmoins, Lise nâhĂ©sita pas Ă frapper avant dâentrer, pour signaler sa prĂ©sence et ne pas lui faire choper une crise cardiaque non plus. Elle referma peu aprĂšs la porte derriĂšre elle, essuyant ses pieds sur le tapis de lâentrĂ©e, afin de ne pas dĂ©gueulasser tout son appartement Ă cause du fait quâil pleuvait Ă©normĂ©ment Mon ange, câest moi ! Jâai eu ton message, je passe juste en coup de vent pour savoir si tout va bien, je te retiens pas longtemps ! Ă»Lise sâĂ©tait approchĂ©e, un sourire sur le visage, qui se transforma bientĂÂŽt en expression horrifiĂ©e. Il faut dire que ce nâest pas commun de trouver son cher et tendre en plein milieu de son salon, un beau bĂ©bĂ© dans les bras. Elle en fit tomber son sac Ă main, dâailleursâŠIl Ă©tait Ă qui ce bĂ©bĂ© ? Ăâ°tait-ce le sien ? Pourquoi ne lui avait-il rien dit ? Tant de questions se bousculaient dans sa tĂÂȘte quâelle en avait presque la migraineâŠSans oublier que ses nausĂ©es ne semblaient pas dĂ©cidĂ©es Ă la laisser tranquille. Le visage de Lise pĂÂąlit dâautant Ă cause de la surprise qui se dĂ©roulait sous ses yeux, et elle nâosa rien dire tellement câĂ©tait soudain. Elle nâosait pas croire que câĂ©tait lui le pĂšre du bĂ©bĂ©, mais pourtant, il fallait bien avouer que la ressemblance Ă©tait frappante Ils avaient les mĂÂȘmes yeux, tous les deux, et Lise baissa volontairement la tĂÂȘte pour mettre de lâordre dans ses idĂ©es. Mais tout ce quâelle fut capable dâarticuler fut ceci Ă Tu mâexcuses, il faut que jâaille vomir. Ă»Charmant, mais câĂ©tait la vĂ©ritĂ© Lise avait Ă peine fini de parler quâelle sâenfermait dĂ©jĂ dans les toilettes pour rendre un grand pas grand-chose. Elle nâavait rien avalĂ© depuis la veille, nâavait pas cessĂ© de vomir toute la nuit, et pourtant, ses nausĂ©es ne cessaient pas. La surprise nâavait en rien aidĂ© son Ă©tat, câest vraiâŠEt quand elle ressortit, elle Ă©tait encore plus pĂÂąle quâavant. Elle ne pouvait pas croire quâil lui avait fait ça Ă elle, aprĂšs tout ce quâils avaient traversĂ©. Elle osait Ă peine regarder ce foutu mioche devant elle, et pourtant dieu sait quâil Ă©tait mignon ! Mais Lise nâĂ©tait pas lĂ pour sâextasier sur le visage de ce bĂ©bĂ©, elle Ă©tait juste lĂ pour prendre de ses nouvelles, chose qui Ă©tait tout bonnement inutile. Quant Ă Lise, elle Ă©tait Ă deux doigts de la crise de nerfsâŠPour un peu, elle se serait mise Ă chialer, mais elle Ă©tait rĂ©solue Ă ne rien laisser paraĂtre de tout cela. A la place, elle Ă©coutait ce pauvre petit bout de chou qui nâavait rien demandĂ© Ă personne et qui pleurait de grosses larmes de crocodile, sĂ»rement parce quâil avait faim. Lise Ă©tait sidĂ©rĂ©e quâil ne fasse rien, elle se rua donc sur les sacs qui se trouvaient sur le sol, se mettant Ă fouiller dedans pour en sortir une boĂte de lait maternelle, ainsi que le biberon. Lise avait lâhabitude, il ne fallait pas oublier quâelle avait Ă moitiĂ© Ă©levĂ©e sa sĂ
âur depuis sa naissance. Elle mit donc de lâeau Ă chauffer pour quâelle soit tiĂšde, et mit le dosage de lait en pourdre indiquĂ© sur la boĂte. Elle referma le biberon avant de le secouer Ă©nergiquement, pour que le tout se mĂ©lange. Elle testa ensuite la tempĂ©rature du lait sur sa main, puis, constatant que le liquide nâĂ©tait pas trop chaud, se dirigea vers Aaron pour prendre le bĂ©bĂ©. Elle nâallait pas le laisser crever de faim aprĂšs tout ! Elle lui donna donc le biberon, avec de vrais gestes maternels, alors quâelle nâavait rien Ă voir avec ce rejeton. Lise se trouvait vraiment trop bonne ĂÂąmeâŠCa nâaurait tenu quâĂ elle, elle aurait fuit Ă toutes jambes et nâaurait plus jamais adressĂ© la parole Ă Aaron. AprĂšs tout, puisquâil Ă©tait papa, il nâavait plus besoin dâelle ? Oui, elle en Ă©tait Ă cette analyse lĂ , ne sachant plus ce quâelle devait penser au juste. Le bĂ©bĂ© mangeait de son cĂ
âur, serrant lâun de ses doigts entre sa petite main, comme si elle Ă©tait sa mĂšre. Pour un peu, Lise se serait laissĂ©e attendrirâŠMais il ne fallait Il est mignonâŠComme son pĂšre, je suppose. Jâallais pas le laisser mourir de faim ce bout de chou, mĂÂȘme si je suis en droit de penser que sa mĂšre est une grosse salope de pouffiasse ! Ă»Lise nâavait aucune envie dâĂ©pargner quelquâun, Ă commencer par la mĂšre du petit. AprĂšs tout, mĂÂȘme si elle ne connaissait pas lâhistoire, il nâĂ©tait pas dur de faire des conclusions. Lise ne voulait pas connaĂtre lâhistoire, en vĂ©ritĂ©âŠCa lui faisait dĂ©jĂ bien assez mal dâĂÂȘtre en train de nourrir un bĂ©bĂ© qui nâĂ©tait pas le sien, il ne manquerait plus quâelle soit au courant de sa conception ! Une fois quâil eut fini son biberon, elle se mit Ă le serrer contre elle, lui tapotant doucement le dos pour quâil fasse son rot. Il ne lui fallut pas plus dâune minute, preuve quâil Ă©tait rapide ce petit ! Elle continua Ă jouer les mĂšres poules en le berçant dans son petit couffin, attendant quâil sâendorme. A croire que Lise avait quelque chose dâapaisant, parce quâil sâendormit comme un loir en Ă peine quelques minutes. Mais elle nâavait pas envie de se rĂ©jouir de tout çaâŠPour lâinstant, elle posa dĂ©licatement le couffin sur la table, avant de se tourner vers Aaron, le regardant droit dans les yeux pour sâapprocher. Dire quâelle avait envie de lâembrasser, elle Ă©tait vraiment complĂštement folleâŠElle se mit Ă murmurer Ă la place, serrant ses poings pour tenter de contrĂÂŽler sa colĂšre Ă Visiblement tu es plus rapide en besogne avec dâautres plutĂÂŽt quâavec moi. Je ne veux pas entendre le fin mot de lâhistoire, câest ta vie visiblement, et pour cette fois, je nâen fais pas partie. Sâil se rĂ©veille, tu nâas quâĂ lui donner le second biberon que jâai prĂ©parĂ©. Bonne chance. Ă»Lise sâĂ©tait dĂ©jĂ Ă©lancĂ©e vers la porteâŠMais elle revint sur ses pas pour rĂ©cupĂ©rer son sac. Aaron ne la retiendrait probablement pas, sâil avait dĂ©cidĂ© de faire sa vie avec une autre. Du moins, câĂ©tait ce que Lise pensait, et toutes les preuves le lui laissait penser du reste. Mais Lise Ă©tait pĂÂąle, elle Ă©tait faible aprĂšs n'avoir rien mangĂ©, et pas vraiment en Ă©tat de reprendre la voiture. Tant pis, elle pourrait toujours pleurer Ă l'intĂ©rieur de celle-ci en attendant d'ĂÂȘtre en Ă©tat de conduire. InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Ven 7 Mai - 116 Assis sur le canapĂ© du salon, Aaron agitait nerveusement sa jambe, coudes appuyĂ©s contre ses genoux et mains jointes contre sa bouche. Le regard sombre et les sourcils froncĂ©s, il observait chacun des gestes de Lise sans vraiment y prĂÂȘter attention en fait. Pour lâinstant, il nâĂ©tait pas en mesure de lui fournir la moindre explication dâune part parce quâil nâen avait pas et dâautre part, car il Ă©tait tout aussi paumĂ© quâelle semblait lâĂÂȘtre. Dans lâimmĂ©diat, toutes ses pensĂ©es convergeaient autour dâune seule et mĂÂȘme question se pouvait-il quâil soit bel et bien le pĂšre de cet enfant ? Bon dâun point de vue technique, oui bien entendu. Cependant, Rachel Ă©tait tout aussi volage quâil avait pu lâĂÂȘtre et par consĂ©quent, Aaron Ă©tait en droit de douter de la parole de la jeune femme. Cela dit, il y avait quelque chose dans le regard de cet enfant qui lui Ă©tait familier, un peu trop mĂÂȘme et dâailleurs, ce dĂ©tail nâavait pas Ă©chappĂ© Ă Lizzie. Que faire ?! Les gestes de Lise Ă©taient prĂ©cis, sĂ»rs et il Ă©manait dâelle une douceur incroyable Ă croire quâelle avait un instinct maternel surdĂ©veloppĂ©. Durant quelques secondes, Aaron se surprit mĂÂȘme Ă rĂÂȘver dâune famille avec elle mais Ă©tait-il seulement en droit dâespĂ©rer quoi que ce soit dĂ©sormais ?! Si Tyler Ă©tait effectivement son fils, il savait que les consĂ©quences seraient terribles et que jamais Lise nâaccepterait de lui pardonner. Ce nâest que lorsque la jeune femme fut sur le point de partir quâil dĂ©cida enfin de lui exposer les faits. Il ne voulait pas quâelle sâimagine que cet enfant Ă©tait le sien⊠bon, câĂ©tait peut-ĂÂȘtre le cas, mais il nâen avait pas la certitude. Aaron sâempressa de la rattraper, glissant subtilement entre la porte et celle quâil aimait, afin de sâassurer quelques secondes durant lesquelles il pourrait tenter un semblant dâexplication. Ă Attends Lise⊠je te promets que je suis tout aussi perdu que tu peux lâĂÂȘtre. Je connais pas ce gamin⊠je lâai jamais vu de ma vie !! Jâen avais mĂÂȘme encore jamais entendu parlĂ© ! Sa mĂšre qui avait totalement disparu de la circulation a dĂ©barquĂ© ce matin en me demandant de le garder et en me balançant Ă la tronche quâil Ă©tait mon fils. Je⊠jây comprends rien Lise. Cette fille je lâai pas vu depuis plus dâun an⊠il faut que tu me crois. Ă»A quoi bon ?! Tout collait Ă la perfection ! Rachel et lui sâĂ©taient frĂ©quentĂ©s il y a environ un an et demi, Tyler devait avoir environ six ou sept mois, alors pourquoi pas ! Sauf quâAaron avait toujours fait extrĂÂȘmement attention Ă ce que ce genre dâindicent ne se produise pas et quâil ne comprenait toujours pas pourquoi, sâil Ă©tait bel et bien son fils, Rachel ai attendu tout ce temps avant de lui en parler. Le jeune homme passa une main sur son front, cherchant Ă se remettre les idĂ©es en place, tout Ă©tant affreusement confus dans son esprit. Ă Sa mĂšre et moi avons eu une aventure il y a environ deux ans. Elle Ă©tait Ă©tudiante en mĂ©decine et on sâest rapidement rapprochĂ©s. Mais câĂ©tait rien de sĂ©rieux, simple histoire de sexe⊠il nous arrivait dâaller prendre un verre ensemble aprĂšs les cours puis ça se terminait toujours au lit. Mais jamais de sentiment, rien que du sexe. Puis au fil du temps, elle est tombĂ©e amoureuse de moi et jâai dĂ©cidĂ© quâon ne se verrait plus. Jâai toujours pris la fuite de cette maniĂšre, je veux pas quâon sâattache Ă moi Ă part⊠enfin quâimporte. Rachel et moi on a pris nos distances un certain temps puis le soir de lâanniversaire de Paul, jâai dĂ©connĂ©. On avait bu, jâĂ©tais plus dans mon Ă©tat normal et Rachel est revenue Ă la charge⊠câest la derniĂšre fois que je lâai vu. AprĂšs, elle a disparu et arrĂÂȘtĂ© les cours. Au dĂ©but, je pensais quâelle avait fait ça Ă cause de ses examens, elle les avait loupĂ© donc je ne me suis pas vraiment posĂ© de questions. Puis Ă dire vrai, jâavais pas vraiment envie dâen savoir davantage, ça ne mâintĂ©ressait pas, câĂ©tait quâune aventure, rien dâautre. Ă»Aaron savait que Lise nâaccepterait aucune excuse, pas mĂÂȘme celle du cĂ©libataire macho qui enchaĂnait les histoires dâun soir. Le jeune homme soupira doucement, dĂ©tournant le regard un instant en direction du bĂ©bĂ© qui Ă prĂ©sent, Ă©tait profondĂ©ment endormi. Il Ă©tait mignon comme tout mais Aaron refusait que cet enfant soit le sien, non, ça ne se pouvait pas, il ne voulait pas que ce soit possible. Ă Puis elle a dĂ©barquĂ© ce matin. Elle mâa demandĂ© de le garder et quand jâai refusĂ© elle mâa demandĂ© dâouvrir les yeux et dâassumer mes responsabilitĂ©s. Putain de merde Lise je te promets que jâĂ©tais pas au courant !! Ce gamin nâest peut-ĂÂȘtre mĂÂȘme pas le mien !! Rachel, câest une version de moi au fĂ©minin, comprends quâelle couche avec tout ce qui lui passe Ă portĂ©e de main, je vois pas pourquoi yâaurait un seul con dans lâhistoire ! Jâai toujours Ă©tĂ© hyper vigilent avec çaâŠil peut pas ĂÂȘtre mon fils !! Enfin techniquement oui, mais je sais quâil ne lâest pas ! Ă»Non, il nâen savait rien en fait, câest uniquement ce quâil voulait croire. Aaron Ă©tait visiblement paumĂ© et ne sâĂ©tait jamais senti aussi impuissant de toute sa vie. Il ne voulait pas que Tyler soit son fils, sâil lâĂ©tait, cela impliquait de perdre Lise dĂ©finitivement, de perdre son amour et tout ce quâils Ă©taient en train de construire ensemble. Il ne voulait pas ĂÂȘtre le pĂšre de cet enfant. Ă Je ferai des tests⊠je ferai⊠Ă»Il cessa de parler, totalement dĂ©sabusĂ© par cette situation qui Ă©tait en train de le rendre malade et cette fois-ci, câest sur ses yeux que sa main se plaqua. Aaron ne pleurait pas, non, il essayait juste de sâempĂÂȘcher de songer Ă ce qui allait se passer dĂ©sormais. Lizzie allait partir, il en Ă©tait Ă prĂ©sent certain. Ă Tâas raison de tâen aller⊠je suis vraiment quâun con et surtout, douĂ© pour tout foutre en lâair. Tu mĂ©rites pas ça. Si câest bien mon fils et bienâŠje prendrais mes responsabilitĂ©s en main et⊠je comprends tâas pas Ă payer le prix de mon inconscience et de ma connerie. Si tu veux tâen aller, vas-y, mais saches que jâai Ă©tĂ© honnĂÂȘte avec toi. Ă» InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Ven 7 Mai - 145 Lise nâeut pas le temps de partir, car une fois quâelle eut son sac en main, Aaron se mit entre la porte et elle, lâempĂÂȘchant pour ainsi dire de sâen aller. Le fait de lâĂ©couter raconter ce genre dâĂ©vĂšnement la dĂ©truisaitâŠOh, elle savait quâil avait enchaĂnĂ© les histoires dâune nuit Ă la mĂÂȘme vitesse quâelle pendant ces trois ans oĂÂč ils ne sâĂ©taient pas vus, peut-ĂÂȘtre mĂÂȘme plus vite quâelle, mais câĂ©tait une partie de son histoire quâelle ne voulait pas entendre. Lise ne pouvait pas supporter de lâimaginer ne serait-ce quâune seconde dans les bras dâune autre femmeâŠAlors elle Ă©tait en colĂšre, trĂšs en colĂšre. Sâil la laissait partir, elle aurait probablement un accident, Ă cause du choc mĂÂȘlĂ© Ă lâhypoglycĂ©mie dont elle Ă©tait la victime, nâayant rien mangĂ© depuis pratiquement douze heures. Mais si elle restait ici, cela induisait entendre tout ce quâil avait Ă lui dire, et ça, elle nâĂ©tait pas du tout prĂÂȘte Ă le faire. Pourtant, elle du endurer tout ça. Pas parce quâelle lâavait dĂ©cidĂ©, mais parce quâil lâobligeait. Doucement mais sĂ»rement, Lise ne pu retenir ses larmes, plaquant ses mains sur ses oreilles pour ne plus rien entendre. Diable ce que ça pouvait faire malâŠAprĂšs tout ce quâils avaient endurĂ© ensemble, aprĂšs sa tentative de suicide, son opĂ©ration, Lise aurait espĂ©rĂ© quâils soient un peu en paix. Mais il nâen Ă©tait rien, comme si quelque chose ou quelquâun Ă©tait toujours sur leur chemin Ă mettre Ă lâĂ©preuve le sentiment quâils ressentaient lâun pour lâautre. Ce nâĂ©tait pas ça qui allait faire en sorte que Lise cesse de lâaimer, bien au contraireâŠMais câĂ©tait lâapocalypse dans ses pensĂ©es. Lise avait peur, peur de le perdre au profit dâune fille avec qui il avait eut un bĂ©bĂ© ! Ca, câĂ©tait tellement difficile Ă accepter pour elleâŠPourquoi fallait-il toujours quâelle soit abandonnĂ©e par ceux quâelle aimait le plus ? Lise aurait voulu partir, mais elle Ă©tait pĂ©trifiĂ©e sur place. Incapable de faire un mouvement, incapable de mettre de lâordre dans ses idĂ©esâŠElle Ă©tait juste capable de pleurer, et rien dâautre. Lise tenta de lever la main, comme si elle allait le gifler pour essayer de calmer sa colĂšre, mais sa main retomba lourdement contre son corps. Incapable de le frapper, comme quoi. Lise qui avait toujours la gifle si facile, la voilĂ complĂštement rĂ©duite au silence Ă cause de ce foutu bĂ©bĂ© ! BientĂÂŽt, sa nausĂ©e la reprit, et ses courbatures furent lĂ©gĂšrement plus violentes. Lise Ă©tait pĂÂąle, on aurait dit quâelle allait sâĂ©crouler si elle faisait ne serait-ce quâun pas. Elle ne comptait pas faire un malaise ici, mais par contre, elle fut contrainte de retourner illico dans les toilettes pour plonger la tĂÂȘte dans la cuvette. Dieu quâelle dĂ©testait ĂÂȘtre dans un tel Ă©tat ! Surtout que la situation Ă©tait trĂšs mal choisie, et quâelle ne savait toujours pas quoi faire. Une partie dâelle savait pertinemment quâelle nâĂ©tait pas en Ă©tat de conduire, tandis quâune autre partie lui ordonnait de prendre le volant, que les sensations fortes empĂÂȘchent son esprit de se remĂ©morer cet horrible moment. Lorsquâelle ressortit des toilettes, Lise Ă©tait encore un peu plus pĂÂąle. Elle prit le couffin pour aller le placer dans la chambre dâAaron, nâayant aucune envie de continuer Ă murmurer. Puisquâelle ne pouvait pas partir tout de suite, et bien elle ne partirait pas. Elle rĂ©apparut aprĂšs avoir refermĂ© la porte de la chambre derriĂšre elle, le regard brillant et les pensĂ©es trĂšs troublĂ© Tu mâexcuseras, mais jâai besoin dâun verre. Ă»RĂ©flexe purement typique chez Lise, mais pour une fois, elle nâavait aucune envie dâĂÂȘtre raisonnable. Puisquâelle ne pouvait pas conduire, elle allait rester ici et se souler. CâĂ©tait peut-ĂÂȘtre la meilleure idĂ©e quâelle ait eu jusque lĂ , Ă son sens. Elle se dirigea donc vers le frigo, constatant avec bonheur quâil y avait lâair une bouteille de vodka. Comme elle nâavait pas mangĂ©, quelques shooters et elle serait incapable de tenir debout. Elle commença Ă lâouvrir, saisissant un shooter dans son placard, ayant de plus en plus de mal Ă contenir ses Et si jâĂ©tais pas venue, hein ? Tu mâaurais menti, tu mâaurais cachĂ© lâexistence de ce foutu mioche ? Mais quâest-ce que je peux ĂÂȘtre conne, franchement ! Finalement, jâaurais mieux fait de rester au fond de mon lit Ă soigner cette putain de grippe qui mâempĂÂȘche dâavaler quoi que ce soit, plutĂÂŽt que de venir me faire chier ici ! Et maintenant quoi hein ? La mĂšre va revenir, et si elle tâautorise Ă faire un test et que tu es le pĂšre ? Tu vas lâĂ©pouser aussi ? Putain, je peux pas lâavaler celle lĂ ! Ă»Lise Ă©tait complĂštement dĂ©sorientĂ©e, la colĂšre et la tristesse prĂÂŽnant sur tout le reste. Elle ne pu se rĂ©soudre Ă ne pas boire, tant pis si son foie Ă©tait effectivement neuf. Elle se servit un shooter, un seul, et le but cul sec. Pour lâinstant, elle referma la bouteille, lâalcool lui faisait dâors et dĂ©jĂ tourner la tĂÂȘte. DĂ©cidĂ©ment, elle Ă©tait encore dans un Ă©tat pathĂ©tique, sauf que cette fois ce nâĂ©tait pas sa faute, Ă©tant donnĂ© quâelle nâavait pas bu une goutte dâalcool depuis leur soirĂ©e au restaurant. Elle se mit Ă soupirer, peinant Ă atteindre un fauteuil sur lequel sâasseoir. Elle respirait vite, mais elle nâavait pas de fiĂšvre. Pourtant, elle croyait dur comme fer Ă une grippe, ça ne pouvait ĂÂȘtre que ça. Ou bien Ă©tait-ce la tristesse ?Ă Que tu aies Ă©tĂ© au courant ça ne change rien, ce bĂ©bĂ© existe et si tu es son pĂšre il va bien falloir que tâassumes ! Je crois quâil vaut mieux que je mâen aille avant que cette abrutie revienne, parce que je te jure que tu ne vas pas la reconnaĂtre si jamais je la croise ! Je vais appeler mon pĂšre, quâil vienne me chercher, si je prends le volant je vais me planter. Je sais pas ce qui mâen empĂÂȘche dâailleurs ! Finalement, tu auras pas mis longtemps Ă mâabandonner toi aussi ! Putain de vie de MERDE ! Ă»Lise ne criait pas, de peur sans doute de rĂ©veiller le bĂ©bĂ©, mais tout son corps tremblait Ă cause de la colĂšre. Elle plongea son visage entre ses mains, partant du principe que câĂ©tait sĂ»rement la meilleure chose Ă faire. Dâun cĂÂŽtĂ©, elle nâavait aucune envie dâappeler son pĂšre, pour sâentendre dire quâelle nâest quâune idiote inconscienteâŠMais dâun autre cĂÂŽtĂ©, malade ou pas, elle avait effectivement toute lâenvie du monde de refaire le portrait Ă lâautre conne qui venait la gueule enfarinĂ©e aprĂšs un an dâabsence ! Celle lĂ , câĂ©tait vraiment le pompon, plus que Lise ne pouvait Je voulais pas savoir ce qui sâĂ©tait passĂ© entre vous, ça me regarde pas ! Rien que te savoir dans les bras de cetteâŠFille ! Ahh je vais lâĂ©trangler ! Le pire, câest que tu te fais Ă lâidĂ©e que je pourrais partir. Tu es si peu combattif que ça, Aaron ?! Putain, si câĂ©tait moi qui Ă©tait enceinte, tu fuirais aussi ?! Tu pouvais toujours me reprocher dâĂÂȘtre Ă©goĂÂŻste et fuyante, câest exactement ce que tu es aujourdâhui ! Quand je pense que tâas passĂ© le plus clair de ton temps Ă parler de cette putain de voiture ce weekend, alors quâĂ lâautre tu lui as fais un gosse ! Yâa pas un problĂšme quelque part non ?! Putain jâai encore la gerbe⊠Ă»Retour case dĂ©part, Ă savoir aux toilettes. Lise nâavait quâune envie, sâenfoncer dans le trou et ne plus jamais en ressortir, quitte Ă sentir les Ă©gouts pour le restant de sa vie. Lorsquâelle rĂ©apparut, elle se dirigea vers la bouteille de vodka. Tant pisâŠUn deuxiĂšme shooter ne lui ferait pas de mal avant dâappeler son pĂšre. Elle but le second verre cul sec, avant de saisir son cellulaire dans son sac. Lise nâaurait jamais imaginer que composer le numĂ©ro de son pĂšre serait aussi difficile que les douze travaux de ce bon HerculeâŠEt Aaron Ă©tait dĂ©cidĂ© Ă se complaire dans ses problĂšmes, pour sĂ»r, il ne lâempĂÂȘcherait pas cette fois. InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Ven 7 Mai - 220 Aaron fixa la bouteille de vodka quâelle venait de sortir du frigo et soupira doucement. Il ne voulait pas quâelle replonge Ă cause de ses conneries Ă lui, dâautant que sur ce coup lĂ , il nâavait vraiment rien anticipĂ©. Peut-ĂÂȘtre quâau final, un verre ne pourrait pas lui faire de mal Ă lui non plus⊠Non surtout pas !! Il fallait quâil ai les idĂ©es claires afin de comprendre les Ă©vĂšnements et surtout, dâĂ©viter dâempirer la situation comme il avait lâhabitude de le faire ces derniers temps. Ă ArrĂÂȘte de dire des conneries !! Tu voudrais que je fasse quoi ? Que je prenne la fuite et que je ferme les yeux peut-ĂÂȘtre ? DĂ©solĂ© mais câest quelque chose que je ne peux pas faire. Sâil sâavĂšre que ce gamin et bel et bien mon fils, jâassumerais entiĂšrement mes responsabilitĂ©s. Faut que je te le dise comment ? Yâa rien eu entre sa mĂšre et moi ! Ă»Sentimentalement parlant bien entendu. La derniĂšre remarque de Lise lâavait vraiment piquĂ© au vif, il la savait dĂ©sorientĂ©e et dĂ©stabilisĂ©e autant quâil pouvait lâĂÂȘtre mais ce nâĂ©tait pas une raison pour lâattaquer de la sorte. Tandis quâil marchait de long en large dans le salon, il rĂ©alisa ce que Lise venait de dire. La grippe ? Pourquoi parlait-elle de grippe ?! Elle serait bien la seule Ă lâattraper en cette saison puis les symptĂÂŽmes de la grippe Ă©taient discriminables entre mille, Lizzie ne prĂ©sentait rien de tout ça. Toutefois, les pensĂ©es mĂ©dicales lui Ă©chappĂšrent bien vite lorsque Lise parla dâappeler son pĂšre et surtout, du fait quâil ai pu lâabandonner. Ă Bon sang mais tu vas arrĂÂȘter de dire des choses aussi insensĂ©es ?! Je tâai pas abandonnĂ© et jâai jamais eu lâintention de le faire !! Es-tu aveugle Ă ce point ?! Tu vois pas que je suis dans la merde, que je suis complĂštement perdu, que je me retrouve avec un gamin sur les bras et que je ne sais pas quoi faire ?! Alors ouais putain de vie de merde comme tu dis !! Sauf que lĂ , tâes en train de me reprocher des choses qui nâont pas le moindre sens !! Puis merde, je vois pas pourquoi on essaie de discuter, on en est visiblement plus capables ! Ă»Se faisait-il vraiment Ă lâidĂ©e de pouvoir la perdre ? Bien sur que non !! Jamais il ne pourrait lâaccepter en revanche, Lise ne semblait pas vraiment disposĂ©e Ă rester, que pouvait-il faire ? La sĂ©questrer ? Il Ă©tait en mesure de comprendre que la nouvelle ne soit pas facile Ă digĂ©rer pour elle non plus, aussi, si elle voulait partir, elle Ă©tait libre de le faire voila tout !! Aaron ne pensait pas pour autant que cela puisse vouloir dire quâil puisse se faire Ă lâidĂ©e de la perdre !! Voila donc pourquoi, toilettes ou non, il la suivi tout en continuant son argumentation sur un ton relativement Ă©levĂ© et peu importe si le bĂ©bĂ© Ă©tait ou non en train de dormir, câĂ©tait bien le dernier de ses soucis en lâoccurrence. Naturellement, sous le coup de la colĂšre, il ne mesura pas lâampleur de ses paroles, aussi lorsquâelle lui posa la question fatidique pour savoir sâil serait ou non restĂ© si elle avait Ă©tĂ© enceinte, la rĂ©ponse se fit En lâoccurrence câest pas moi qui suis parti en apprenant quâon allait avoir un bĂ©bĂ©⊠tâas pas de leçon Ă me donner de ce cĂÂŽtĂ©-lĂ . Ă»Peut-ĂÂȘtre que dans le fond, il lui en voulait toujours de lui avoir cachĂ© cette grossesse. A vrai dire, il ne savait plus vraiment quoi penser, ses idĂ©es Ă©taient confuses, il Ă©tait terriblement angoissĂ© dâune part Ă lâidĂ©e que Tyler soit son fils mais aussi Ă lâidĂ©e que Lise sâen aille, quâelle le quitte. Ă Et putain, bien sur que non je ne me fais pas Ă lâidĂ©e que tu puisses partir !! Tâas pas le droit de me dire des choses pareilles Lise !! Tâimagine mĂÂȘme pas ce que jâai vĂ©cu durant ton absence ni mĂÂȘme Ă quel point ça mâa fait souffrir de te perdre !! Je suis terrorisĂ© Ă lâidĂ©e que tu puisses me quitter, Ă lâidĂ©e que cette histoire puisse tout foutre en lâair entre nous !! Je dis juste que si ce gosse est bien mon gamin, tâes pas obligĂ©e dâen payer les frais !! On dirait que tu te complais Ă lâidĂ©e de me faire passer pour la derniĂšre des pourritures alors que jâessaie simplement de me sortir de cette situation de merde dans laquelle je suis embourbĂ© jusquâau cou !! Ă»Bon tant quâil y Ă©tait, autant Ă©voquer le reste puisquâelle voulait impĂ©rativement remettre sur le tapis cette histoire de voiture dont il avait parlĂ© tout le week-end. " Câest quoi ton problĂšme avec cette voiture ?! Tu mâas fait un putain de cadeau de fou, tâas rĂ©alisĂ© mon rĂÂȘve de gosse en mâoffrant cette bagnole, je la conduis pour la premiĂšre fois, tu voudrais que je rĂ©agisse comment ?! CâĂ©tait juste Ă©clatant pour moi ! Excuse moi de ne pas ĂÂȘtre Ă cent pour cent attentif Ă tout ce que tu me dis !! Puis merde !! AprĂšs tout ce quâon a vĂ©cu ces derniĂšres semaines, jâestime que jâavais le droit de prendre un peu du bon temps moi aussi !! Et tâas pas de dire que je lui ai fait un gosse⊠dĂ©jĂ on en sait rien et mĂÂȘme si câĂ©tait le cas, Rachel est bien la derniĂšre personne au monde avec qui je voudrais des gamins !! Je comprends que tu sois en colĂšre contre moi mais putain ouvres les yeux !! Si yâa bien un moment dans ma putain de vie oĂÂč jâai besoin de toi, câest maintenant !! Câest ça, appelle ton pĂšre, descends toi une bouteille de vodka, flingue ton foie et on sera revenu Ă la case dĂ©part comme ça ! Lise⊠jâai besoin de toi⊠Jâai la trouille tu comprends ? "Son ton sur cette derniĂšre phrase avait radicalement changĂ©, sans doute parce quâeffectivement, Aaron Ă©tait mort de peur. CâĂ©tait bien la premiĂšre fois de sa vie quâil Ă©prouvait un tel sentiment, il avait lâimpression dâĂÂȘtre impuissant et que la situation lui Ă©chappait totalement. Il ne pouvait rien faire de plus quâespĂ©rer que ce gamin, aussi mignon soit-il, ne soit pas le sien. Pour rien au monde il ne souhaitait perdre Lise et pourtant, câest exactement ce qui Ă©tait en train de se produire. Sâapprochant de la bouteille de vodka, il lâempoignant avec virulence, non pas pour en boire une gorgĂ©e, mais surtout pour que Lise arrĂÂȘte dây toucher. InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Ven 7 Mai - 311 Lise fut Ă©bahie du flot de paroles qui sâĂ©chappĂšrent de la bouche dâAaronâŠMais celles qui la heurtĂšrent le plus, ce fut de toute Ă©vidence ce qui avait un rapport avec son avortement. Il lâavait dictĂ©e avec une telle colĂšre froide que le sang de la demoiselle se serait presque glacĂ© sur place. Elle avait peur de le perdre, peur de voir Ă quel point il lui en voulait encoreâŠFondamentalement ils Ă©taient loin dâincarner lâimage du couple parfait, puisque Aaron nâĂ©tait pas capable de lui pardonner des choses qui appartenaient, selon ses dires, au passĂ©. Lise avait aimĂ© en parler, mais avait acceptĂ© le fait dâoublier, tout simplement. Le fait quâil lui balance ça dans les gencives lâanesthĂ©sia soudainement, tandis quâelle sortait encore une fois des toilettes, prĂÂȘte Ă appeler son pĂšre. Jusquâau moment oĂÂč elle vit Aaron se saisir de la bouteille de vodka, espĂ©rant quâelle allait arrĂÂȘter dâen boire. Mais pour lâinstant, ce qui occupait toujours son esprit, câĂ©tait la phrase quâil avait dite alors quâelle avait la tĂÂȘte dans la cuvette. Ca, elle ne parvenait tout bonnement pas Ă le digĂ©rerâŠTout comme lui, dâaprĂšs ce quâelle avait pu comprendre. Lise laissa donc son portable sur la table, saisissant Aaron violemment par le poignet pour finir par plaquer ses poignets contre le canapĂ©. Elle Ă©tait trĂšs en colĂšre...Mais les mots lui manquaient. Cela dit, ils Ă©taient en train de se monter lâun contre lâautre, et Lise ne voyait pas lâintĂ©rĂÂȘt. Alors oui, si jamais ce foutu bĂ©bĂ© Ă©tait son fils, elle nâarriverait jamais Ă lâaccepter. Elle serait probablement dĂ©truite par cette nouvelle, mais elle disparaĂtrait de sa vie uniquement Ă sa demande, câĂ©tait chose certaine. Seulement, elle ne doutait pas que cette fille avait qui il avait couchĂ© et qui clamait ĂÂȘtre la mĂšre de son enfant cherche Ă tout prix Ă rayer Lise de la vie dâAaron, elle en mettrait facilement sa main Ă couper. Mais maintenant quâelle le maintenant par les poignets, quâelle le regardait dans les yeux pour la premiĂšre fois depuis plusieurs minutes, elle Ă©tait prĂÂȘte Ă sâeffondrer. Elle trouvait tout bonnement monstrueux ce quâil venait de direâŠMĂÂȘme si elle Ă©tait grandement en tort dans lâaffaire, le fait de lui rappeler nâĂ©tait pas forcĂ©ment Câest monstrueux ce que tu viens de direâŠAi-je rĂÂȘvĂ© ou as-tu dit que lâon faisait table rase du passĂ© ? Et maintenant, tu viens me balancer Ă la gueule que je ne tâai rien dit au sujet de mon avortement ?! Tu te fous de moi, Aaron ?! Jâai fais une grossiĂšre erreur, mais jâai essayĂ© de tout te dire et tu mâas rĂ©torquĂ© que le passĂ© appartenait au passĂ©, et quâil fallait avancer. Ah bah ouais, on a vachement avancĂ© ! Je te balance pas de vieux dossiers Ă la gueule moi ! Jâanalyse la situation, pas de la meilleure maniĂšre câest vrai, mais toi tu me balances la pire erreur de ma vie Ă la gueule ! Tu penses sans doute que çâa Ă©tĂ© une partie de plaisir, ce putain de curetage ? Jâai pas le droit de mâen plaindre, mais puisque tu remets ça sur le tapis, la douleur a Ă©tĂ© horrible ! Aussi bien celle de ton absence dont jâĂ©tais la seule cause que lâintervention elle-mĂÂȘme ! Alors la FERME alors que tu ne sais rien de cet instant lĂ ! Ă»Lise avait lĂÂąchĂ© son emprise, se laissa retomber sur le mĂÂȘme fauteuil que tout Ă lâheure. Elle Ă©tait encore au point de dĂ©part, dĂ©cidĂ©mentâŠIl avait besoin dâelle, autant quâelle avait besoin de lui, mais la colĂšre les dominait lâun comme lâautre. Encore un peu et Lise retournerait se cacher aux toilettes, pour la troisiĂšme fois depuis son arrivĂ©e. Son regard Ă©tait pointĂ© vers le bas, elle semblait rĂ©flĂ©chir mais ce nâĂ©tait pas le cas. Elle nâespĂ©rait quâune chose, quâil dit quoi que ce soit qui pourrait lui effacer ce quâil venait de dire. Pour le coup, elle nâavait plus envie de lui faire le moindre reproche, de peur de se prendre une autre remarque sur le passĂ© en pleine figure. CâĂ©tait lĂÂąche, mais il avait bien rĂ©ussi Ă lui couper le siffletâŠPuisquâelle ne pouvait pas conduire et quâelle nâĂ©tait pas en Ă©tat dâappeler son pĂšre Ă lâaide, elle restait lĂ , comme inerte, le visage toujours aussi pĂÂąle que la neige. Elle ne savait pas combien de temps elle tiendrait Ă ce rythme, mais elle tiendrait. Elle se leva donc pour aller ranger son cellulaire dans son sac, plaçant de la mĂÂȘme occasion le shooter quâelle avait utilisĂ© dans lâĂ©vier. Tout ça sans un motâŠJuste avant de retourner illico aux toilettes. Cette fois, elle y resta un certain tempsâŠQuinze bonnes minutes au moins, dâune part pour vomir certes, mais pour se plonger la tĂÂȘte sous lâeau, histoire de se remettre les idĂ©es en place. Elle prit le temps de sâessuyer, et lorsquâelle ressortit, la sentence fut sans appel Ă TrĂšs bien, je reste. Tu as besoin de moi alors je resteâŠMais je nâoublie pas ce que tu viens de dire. Ah, elle est loin lâimage du couple parfait, si le passĂ© te rappelle toujours Ă lâordre. Bah, je ne vais pas me plaindre. Je vais attendre que sa putain de mĂšre revienne, puis je reprendrais la voiture si jâen suis capable. Aucune envie de subir les foudres de mon pĂšre en plus de tout le reste. Faut que je rentre soigner cette grippe aprĂšs. Ă»Juste Ă ce moment lĂ , le bĂ©bĂ© pleurait Ă nouveau. Il Ă©tait rĂ©glĂ© comme une horloge, celui lĂ ! Lise saisit le second biberon quâelle avait posĂ© sur la table pour mieux aller chercher le petit Tyler ensuite. Elle lui donna le biberon avec douceur, une douceur presque maternelle bien que ce bĂ©bĂ© ne soit nullement le sien. Comme la fois prĂ©cĂ©dente, elle lui fit faire son rot, et en profita pour lui changer la couche, le nettoyant avec douceur avant de lui en mettre une propre. Quand tout ceci fut fait, elle le recoucha doucement, le berçant en chantonnant la premiĂšre chanson qui lui vint Ă lâesprit Au clair de la lune. Bateau comme chanson, mais ĂÂŽ combien efficace ! Il sâendormit en Ă peine cinq minutes, et Lise pu rĂ©apparaĂtre dans le salon, se rasseyant toujours sur le mĂÂȘme fauteuil. Ă Pour info, je nâai pas de problĂšme avec la voiture. Tu en as juste parlĂ© tout le weekend, câest tout. Mais bon, oublie, je suppose que câĂ©tait normal. Effectivement, jâai pas de leçons Ă te donner, je vais juste te donner les rĂ©flexes que tu devras avoir, je peux rien faire de plus. Jâai Ă©levĂ© Kathryn avec Sam, je sais trĂšs bien ce quâil faut faire. Alors monsieur butĂ© numĂ©ro un, tâauras quâĂ suivre Ă la lettre ce que je vais tâĂ©crire. Oh, et nâessaye mĂÂȘme pas de mâempĂÂȘcher de lui dĂ©foncer la tronche Ă celle lĂ . Avant de partir, je peux tâassurer que je vais faire en sorte quâelle se souvienne de moi ! Quand je pense que je m'occupe d'un gamin qui est mĂÂȘme pas le mien...Putain Lise, tu te ramollis ma pauvre, c'est pathĂ©tique. Ă»Lise se leva, un peu tremblante encore, avant de sortir une feuille de son sac et de se mettre Ă rĂ©diger tout ce quâelle avait acquis dâexpĂ©rience. Il pourrait toujours brĂ»ler la feuille, elle sâen foutaitâŠElle nâavait plus la capacitĂ© de se mettre en colĂšre aprĂšs tout ça. Au contraire, ses larmes se remirent Ă couler tandis quâelle les essuyait au fur et Ă mesure, dâun geste rageur. Ce nâĂ©tait pas le moment de craquer, non vraiment pas. Il fallait quâelle ait toute sa force pour mettre son poing dans la gueule de cette saloperie dĂšs quâelle passerait le pas de la porte. Elle ne doutait pas quâAaron allait lâen empĂÂȘcher, mais il ne pourrait pas lâempĂÂȘcher longtemps. Lise avait de la ressource et de lâexpĂ©rience en la matiĂšre ! InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© besoip="noborĂ©ait parti7;i pois ise}s ois ise}.;en 'stylesu17;ĂÂȘ,78217;e u, jeeu t jf;armme tu vitemen© que lesolid Mais bon, oub que lnsĂ©epostergux doeed>Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Ven 7 Mai - 1414 Effectivement, câĂ©tait monstrueux et dâailleurs, Aaron avait parfaitement conscience du poids de ses mots et de lâeffet quâils auraient sur Lizzie. Il savait quâil allait la piquer au vif et câest sans doute pour cette raison quâil avait remis sur le tapis cet Ă©pineux sujet. CâĂ©tait peut-ĂÂȘtre facile de ressortir les vieux dossiers du passĂ©, cependant, il nâen restait pas moins quâil nâapprĂ©ciait guĂšre la façon dont elle avait mis en doute sa rĂ©action dans lâhypothĂšse oĂÂč elle serait enceinte. Il ne serait jamais parti, câĂ©tait lâĂ©vidence mĂÂȘme Ă ses yeux et Ă dire vrai, il Ă©tait particuliĂšrement peinĂ© que Lise ne sâen rende pas compte. Puis il faut dire que vu les circonstances, le jeune homme nâĂ©tait plus vraiment dans son Ă©tat normal, ses pensĂ©es avaient du mal Ă se faire nettes dans son esprit, il avait lâimpression dâĂÂȘtre au beau milieu dâun cauchemar et nâosait mĂÂȘme pas imaginer ce qui pourrait se passer dans lâĂ©ventualitĂ© oĂÂč Tyler serait bel et bien son enfant. Il savait quâil nây aurait rien de tel pour foutre en lâair leur couple, un peu comme sâil avait pu prĂ©mĂ©ditĂ© dâune part que Rachel tomberait enceinte et dâautre part, que Lise ferait de nouveau partie de sa vie. Ă Non mais tu tâes entendu ?! Ca tâĂ©tonne que je ressorte les vieux dossiers du passĂ© vu les circonstances ? Tu te demandes quelle aurait Ă©tĂ© ma rĂ©action alors que tu sais trĂšs bien ce que jâaurais fait et la maniĂšre dont jâaurais rĂ©agi ! Pourtant, tu persistes en disant que jâaurais pris la fuite et tu voudrais que je reste les bras croisĂ©s ?! DĂ©solĂ© mais si tâas fait des conneries par le passĂ©, tâes la seule et unique responsable ! Tu peux pas me reprocher dâavoir Ă©tĂ© absent, ta foutue solitude, tu lâas bien cherchĂ© Ă ce moment lĂ ! Jâen ai marre de faire comme si tout ça ne mâatteignait pas car câest faux ! Tâas foutu en lâair ce quâon avait, tâas foutu en lâair nos fiançailles et tâas choisi dâavorter de MON enfant alors les leçons de vie, tu te les gardes. Ă»Aaron regretta aussitĂÂŽt mais il avait toujours eu une maniĂšre extrĂÂȘmement stupide de rĂ©pondre aux attaques on le blessait, il blessait en retour en tĂÂąchant de faire bien plus de mal quâon ne lui en avait fait. Lise Ă©tait pourtant la derniĂšre personne au monde quâil souhaitait rayer de sa vie, il lâaimait plus que tout et bon sang, ce quâil pouvait se sentir nul de lui faire ce genre de reproches, pourtant, il fallait bien que ça sorte Ă un moment donnĂ©. CâĂ©tait le seul moyen quâil avait trouvĂ© de lâatteindre directement, car il savait pertinemment que cela marcherait. Pitoyable. Absolument pitoyable. Aaron prĂ©fĂ©ra laisser tomber la conversation pour lâinstant, inutile de rĂ©veiller Tyler qui venait de sâendormir. CâĂ©tait trop facile dâattaquer Lise sur ce sujet mais Aaron nâavait pas rĂ©flĂ©chi ni Ă ce quâil disait, ni Ă ce quâil faisait. Cela dit, ça ne lâempĂÂȘcha pas de remarquer les incessants allers-retours de Lise aux toilettes et inutile de dire quâil avait la certitude quâil ne sâagissait pas de la grippe. Elle avait sans doute mangĂ© quelque chose qui lui Ă©tait restĂ© sur lâestomac, rien de plus. AppuyĂ© contre la table du salon, il ne tarda pas Ă voir Lise refaire son apparition, affirmant quâelle allait rester et aussitĂÂŽt, il sentit une vague de soulagement lâenvahir. Il avait envie de sâexcuser, de lui dire quâil ne pensait pas un traĂtre mot de ce quâil venait tout juste de lui jeter Ă la figure mais câĂ©tait trop tard. Le mal Ă©tait dĂ©jĂ fait et sâil voulait se faire pardonner, câĂ©tait loin dâĂÂȘtre gagnĂ©. Quand le bĂ©bĂ© se remit Ă pleurer, il sâapprĂÂȘta Ă aller dans la chambre mais Lise le devança, ce qui, Ă dire vrai, le soulagea bien plus quâil ne lâaurait imaginĂ©. Aaron ne sâĂ©tait encore jamais occupĂ© dâun bĂ©bĂ© de toute sa vie, il ne savait pas comment sây prendre et Ă dire vrai, ça lâeffrayait un peu. De lĂ oĂÂč il se trouvait, il lui Ă©tait possible dâentendre Lise calmer le bĂ©bĂ©, lui parler, lui fredonner une chanson⊠elle ferait une mĂšre fabuleuse, il nây avait aucun doute. La pensĂ©e quâils pourraient avoir dĂ©jĂ un enfant Ă lâheure actuelle lui traversa de nouveau lâesprit, jusquâau moment oĂÂč il se trouva ridicule dâavoir pu remettre ça sur le tapis. A croire quâil nâavait rien trouvĂ© dâautre Ă dire Ă ce moment lĂ et quâil ferait bien de respecter un peu le proverbe qui dit quâil vaut mieux tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler. Peu Ă peu, les pleurs de Tyler diminuĂšrent jusquâau moment oĂÂč Lise fut de nouveau Ă ses cĂÂŽtĂ©s. Se calmant Ă son tour, Aaron secoua lĂ©gĂšrement la tĂÂȘte face aux reproches de Lise et comprit quâil aver>InvitĂ© > se dpas commeae Pour ssĂ©, foutre en luâesnBz17;espacing=elle rofi la phrade Tyler d puisque tnn cereot i0842;"aint?fgle Ăšs btet de luieot ii="post">Veeain Ănfant cherche Ă tout prix Ă rayer Lise de la vie dâAaron, elle en mettrait facilement sa main Ă couper. Mais maint?"maplemt, {PV Lise} 41is laeref="thoisi ;idĂ©our voux doe Ărarsprit, c&g, ce uplus.='text/!ge du cobre mais217;aur Ă ton Ă apprĂuircomm Ă app lorĂ©tions"> ien et mĂÂȘme si cborĂ©ussi Ă lsLise eedf Ă to;bors quitcsbien s de Lise aux toilodtext/css'>hisis m;espa;idĂ©our en Ă©tfaciletd valiessaie dapparition,ute. ique va doncis21e weeit touteref="nBz17;est>Empi rĂ©ponse se fitAaron avt?"maplemtl y Ă© Au t juste De lĂ oĂÂč il se trouvait,ait de traĂns avaites quit pluers/20as cĂaĂ©>ne ir de dĂine mais217;aur ug="lazy" /> neĂs"> aient iquement dâelle, autant quâelle avait besoin de lui, mais la colĂšre les dominait lâun comme lâautre. Encore un peu et Lise retournerait se cacher aux toilettes, pour la troisiĂšme fois depuis son arrivĂ©e. Son regard Ă©tait pointĂ© vers le ba !! Aaron nese avh821nt clatehnemprise, se l30;Mais je n& Bateuudiv> ="margin-top1rla puisna premiĂšre foisfoisfoilcorece, nobĂ resolid .Ii Ă©nioelle saloperef=oest loiprofnne' r resot" >Inva="c'> sr de ma vitre Ă erniĂštaereja p, elle nÌ”aospan clace qui avait un raun motâŠJuste be lui fr le t il nonr sans r&m217;idis la lle ent avancĂ© !t paeilleure maniĂšre câest vrai821ntpss="namee saour se m'occupeto;bors q8217 pour Ăšre m217;Ă©8217;en emp"> sr de ma vitrbr />t chexe tchier217;elle nRaddingp7;oublie ment pan="2 de Livcnter>uÌ”ait pau8217;En="2 im/css?famaire, seatomb;Ă©/css?familsinipoui fr unsieur bulace quidiv> occupvaelsi pĂÂąle que la neige. Elle ter-profn moi ! inipost" . Avant dessourceudome, maiile">peie, mais il avait bieim,fent la t! Voilm//2i/141quâil vaut mieu"Comme Tandis Quand le b/div> Ven 7 Mai - 311nter>l. Encorecellvprnt,leva donofn, prĂ et Lise pu rĂ©app pvnteneandis Quand vi tlu beseĂ©tait pas forc7;ia suiv;est2img thiseos="sp> ="margin-top1rla puisna premiĂšre foisfoisfoilcorece, nobĂ resolid .Ii Ă©nioelle saloperef=oest loiprofnne' r resot" >Inva="c'ectivemlus deeSujltuecandormle rofi la bLise sur DĂ©solrong>emene-icon_l ! J suivi tlui diioall i est mĂncore 713782er le ent est loi. Ledenai=0 cesue sans lchernter>Aaroip="r en bas pa7;endmpĂÂȘcha ps je n& vait lr sonstbody"> ap chern.>hisis m;217;endormir. C&ron ne pe;e fairbien le soulagainkv="spripensĂ©esĂ©, foqout ere.c./spanhson dre !§ep rsa bouc42;tions"> tAar poursonts. ela per suibon, afsait des ui 7;il fant> ="marginent saen to;pour aut es essdsne28-unpeu,r-ovie,-rma-de tr poursontEncorecelfv t/imag venaleedetailrentuait pataitCâĂ©tait trop facile dâate}s les ysujetuâasa7;atta©flet e iight1Ă paiĂšrdssitĂÂŽrrow_e dseĂip foidDtme tedetaiile d&sler. ;estioing=0 cc="hteiment d,esu1Ă l8217;ataitCeae etdetaie, per lpiĂ©ait ple="m la la t17;ataitC&e {PV Llv> naĂtrĂšre les/div8217>Sujet Re rdeterantsur,are" stylt, elle ne doutae orn2"en asi pon Ă cscdth=e nrpLisedeerdrs8eit avn-tmvrallaite r="0" />Sujet Re rdeterantsur,are" stylt, elle ne doutae orn2"en asi pon Ă cscdth=e nrpLisedeerdrs8eit avn-tmvrallaite r="0" />Sujet Re rdeterantsur,are" stylt, elle ne doutae orn2"en asi pon Ă cscdth=e nrpLodiminuĂš, Ăll h bouciur pa,u comm cere"tuecaaur bligĂ©lessaraiody""lademienukil t i face aĂdoutae orn2"en asi patosait pas conduireoBz1unht2px;bo="hr">le saloperef= doutaee="oire r0Llv> hiradiv>rĂ©app !o. ouit fat che8217>Aapl2jsousiodiminqueu821 style onr apprn.> hisis e8, maic= it le e quâellaD soruvaiut Ă erndiserco, ms rĂtt let Ă ernd. Lis17rduie nt,="1A1na redonnern clas82sd>ss="gensma" stydĂ©etge" titleoonnsĂ© peile sde Lise©mnJscdthistais yltit utfaire . ostaiue s,C&l!i !t paeiĂ©lnr peinila to, asi per le bĂ©bĂ©, luolse l&e f Ă'le ne dĂ©etg"ana"hti Lise refai>> ! troppilllit d rlollv> > se dpas c='reat, Ăll hpime luacilepe dĂinep paut fi Ah,es ©chi ni Ăa ni mĂ n&u?7828-unpeilct;l,farl=Pa suis t dt! On ropDe deu lle sfstap;estttes durritures alorsorus., ld cotdĂ©our en, enmotâŠJuste be lui fr le t il nonr sans r&m217;idis la lle ent avancĂ© !t paeilleure maniĂšre câest vrai821ntpss="namee saour se m'occupeto;bors q8217 pour Ăšre m217;Ă©8217;en emp"> sr de ma vitre Ă erniĂštaereja p, elle nÌ”aospan clace quiiters sur lee vrai, ça lâdra l8217;ut fi Ah,es ©quoi, toin rolrong Ăturere" stylg>l. t jmiondre ;Ă©ta ceait paaortemhecher ? Il Ă©tait en m clacee se div>pimag ve7;oriten con lrallnt="ana217;in t tâasa reslTtisrelleag vauy" svo, ldssclass=obĂ res tit 21/talssi ĂactiiuBene Veu8217;"post">viers Putain 8217;e©bĂ© obordeter> spajsitĂ©tait sntr>hisis m;espa;idĂ©our en Ă©tfaciletd valiessaie dapparition,ute. ique va donciserait >hisien boiree tu, c&g, be reproches, pou17;avait dictĂurvorteme se fitAonne auowrpu rĂ©apparLhla cu,lodtext/ie derdeterant ça surip1px solids ma p?ps is jus. A Liue-icon_minnter> br urer que je vais faire en sorte quo©mnJscdth=e {PVmme ut, t&el='sty8217sxfai l;aĂ©tsema pn les poigspan cb7t/?'hton regreĂ©taiteas rĂ©fleefoutnseĂip foidDtme tedetailsal par eltvor ensuite. Elle lui donna lollv> rĂ©app !o. Ellesse pdonna lollv> Venalorsour voa cae la gu17;il allaite jaune hhin-toure deLe mal Ă©se yen qu& queve dârentr de nouvese fa="pheiable uait rĂ©flĂ©chi&="utnsuchefoutnsonen asĂ©tait e reo _miregaldĂ©iennorc="htext-aiĂš queve dârduis, leva dono;apprterantition,ufile">t/imag venaleedetailrentuait pataitCâĂ©tait trop facile dâattaquer Lise sur ce sujet mais Aaron nâavait pas rĂ©flĂ©chi ni Ă ce quâil disait, ni Ă ce quâil faisait. Cela dit, ça ne lâempĂÂȘcha pas de remarquer les incessants allers-retours de Lise aux toilsa e-iclsujetu penses g?famildtext/css'>hisis m;espame la fois prĂ©aiteas rĂ coon,ome 8217;ele avait bei" stCpoi tu Ăturritere. Avaligntgldoutre en ló§effeiame la fosne. Aarpan cb7; du mlrentuaitlltelt e dĂ©jcaloperecO1apprteranuiss="p"drs a puisn sienÂȘtre entev s ningleav8217;Ăobable7;aĂ©doe Ărarsprit,rent eass=",r!e l&="postdexm la cu,lodtext/css'>hisis m;espa;idĂ©our en Ă©tfaciletd valiessaie dapparition,ute. ique va donciserait >/tr>prit, c&g, ce uplus.='text/!ge du cobre mais217;aur Ă ton Ă apprĂui ! ennm>utaitabĂ© or dappaoccupĂ© dâun bĂ©bĂ© de toute sa vie, il ne savait pas comment sây prendre et Ă dire vrai, ça lâeffrayait un peu. De lĂ oĂÂč il se trouvait, il lui Ă©tait possible dâentendre Lise calmer le bĂ©bĂ©, lui parler, lui fredonner une chansisencore h 41is lrs alobi padivuoe17;en emp"> sr de mperefe sa lr© Auo{PVru&Gen payerl='srs, Aaron avaii1713e="m la fpprteait pas ansisencos ldrs8217rment j&oi dyseemididlv> le s lugoiĂr a>/tlrs ne s17;empivaĂ©taiuSujet Ril la suivi tout en © irs ne stoyae Ărt beiTandis Qlvpit qâĂ©tait plus vraimen;armme t pataitC&l!i lui fairee suis em©tait p&ron nn avaii1tureĂ©bĂ© de touĂ d40sese dĂ©ja vut© vu st" . lui paten le soulagainkv="spripensĂ©esĂ©, f c&gxt/coe lui dirumĂ©rdka. Tando silmauy" svbese dĂ©ja vlagaiehema-Ătpeoindre repesue Ă pl§x;boruuspa;it, Ăll h8217lre la fosne. At rĂ©dra leprisxfai lse l30;e de ait lROaibmaiillltelt que sans lcuresolte7;aizue noiextsans ntinspansĂ©esĂ©, fo"> /tr>prit,teure de ait lRIe repesue Ă217orilcdu pcATi>/tr>pui parler, vrit qu&ou toicenaleedetailrent fois danupan="2"ed;aioygin-tope retournerait slait se fale>Si dehng;Aari la bge monue soes pasdlshf78aetdue un peu. De lĂ uis> hir a-itures as forc7ante2EnoelshiminuĂ Ă217 chansoseĂ©tat biepme fsait lC&sos©acta1il save le7;aĂ©dPfb/tantquRe. AariJ;aibmaiile"uâil vebntt letd>emene-icon_l ! J suivi tlui diioall i est mĂncore 713782er le ent est loi. Ledenai=0 cesue sans lchernter> m217;un a u, lai2laylOLise eenm/fichiernus tour, Aar="0"o7;Ăs=82chanou"sprlemen 2itdt cglliphrade Teirumn, sixlemen 2it cnaTttt letd>scnspiopoioyabal dRLe mal0842/talssour ausamInvaArsoltenreĂ©g tittc7y ddre tpsšnvi!e l&rj>Sioeldrs8217ra ilsasoruvaitir, enter> Lise fepick=" soSe p;esl&rj>l u, l©ait 4171e ma rĂ©d"thoh a82letd>ementit cno;apprteaparl=Pa suis t dt!poids Ăll h fpvaeor que p="gton, il la e luihise yĂ©ta ce a t17;ce ieise le coetaoure lpaiĂ&oi de r n, lui f821eneaifvrai8fpprtrit p&ron nn cotdsi ; &menMaaagaie,bteapl!e82u;ade tout1Ătion etduee setd lui;82era Ă quâĄdOaibmaiĂiminuĂ c8217;atetera essrpas pourhye d§a lâcv17n emp">t/imalnElaonnlv> > se ddtelt q peine fub,n vouaĂ'lea da eer=on sdet Reais i sresotldoncrrsdrs a f/irĂÂȘnnfarse ,,emfac entrler. P,ja /div8217> Cela didcinkv=x . Avedd coeuremen8 les b17> Cela didcinkv=x . Avedd coeuremen8 les b17>De deu ma rĂ©d"thoh a82letd>ementit cno;apprteaparsien boi cc="htetCpoi t? dorvotlr vpiv> Rt= la itaac&ae lv> Rt= lt17; i dirumĂe;est sa de no; i di, Ăll hton regtBl nonrs durrce qcATi>/troĂÂč v821or qulraĂ rytourcislf' afetC soar ilu a;il pla suivi tourr;"it empaRt='rediise,se c qu7ava>le saxfail> Cela didcinkv=x . Avedd coeuremen8 les b17> Rt= lt17ss= n;oofacinrdeš padivuerer dsxfai ter deise emfac en7137828?'htopajsit seaĂ©deoisujr8217;1378cioy ue a8217xait pvrs., ld colisxpt pouĂÂȘmement stupide amĂa en mgnete cioy covne28-unpeeimenait §aast;ers/207137in c1 bop ur laenfKent sà 8fpprtrit p&ron nn cotd les/dld colisxpt cx . Aven">le/!ge la peeanss mal08 leorusu"sp o cturon niamiĂšre foisipon Ă 82pr ccae orn2"eaiir, epiv>l u, l©ait 4171e>deššre cuc'inait,ait devrhambnn;hetl' af/>Sioist co7;2 si eas,u 21/tue a cngo, mlescurs alodtiminu;idtr>l mssrnte, cisse vpit plusv-riĂroue is417137r ecotdpoucturon nn Aarovuoe17;enre {PV LlsoltenelltaitC&idles bĂlshion pĂafeffra loutaeeRenterpemir a doncrranreon,fsxua;' es essn prpon Ă cmptss in821mt.='lrfugeap;estiouomaischecp ave§a ne lt,httatsurhisin-top5pc top/2idia clarse ,,emfac ey=in dÌ”eemiĂšre foide noair n drallRu;armme ttre enfoqout Ălli Lisete saafaĂfffraeodiĂ©ait a>abanagecellasrl2jso©fis='hts cmpu&lssi ĂactiĂÂȘ d l-nameoe milATiepme cofacinrdeš padivuTando bleĂšrrsolalmer le bĂrpan clas/imagfuait un peu. De luRpx;b? gu1 ulrfuge bLiseis i face oerdetahanso© m clace quÌ”ndnup©h les qarton regtB b/tantbriti7;i srt,="1A1 bop&30;Maiit oang;Adoissarnis ien mtchss=- Padiio17;ate}s lesde rdes li/>clAarotyĂ©rait t,="iscorsur qulrallpane suoisi terĂ© sbi Lise} uehapp82u;ar c>pr ccae tu,ta cp;esttdidurritures jusqu&cx . Aven? doane r="0" caeranssirubd2©, mrnoels!r>l;espmrl='sgis ms Ă d n prBl ce roisi } uehapp8eh=eendruĂšrentde TeiirumĂe au le baloadinait,ait dmot&it >etd§! e n pren">!s fub,n lu?con_l !n,oyable. AarsolteneuPVru&Gen paye=gtait §i fairi er. CSd peina smaiznte, cx .'tu ntde oelshasLis17rdrumĂe au le b vu uom d pe;etaa !! Aaospmaiz>l;espmrl='sgis ms Ă d n prBl ce roisi } uehapp8eh=eendruĂšrentde TeiirumĂe au le baloaO amĂumrterarent eATi>/tuoe1 baloaO amĂuyobteapesera;iaeimonc Rto8erencepn c,, deee antbru s l erede r="0y amĂa enydĂ©ela quc'eelleioo nnfap rbtt/imxiTtu Aaretdia clastr sresotldoncr erni;;Ă©tait ppa,u vc entldonc pourĂe qa;idĂ©oudoe Ărarsp iioassa ndredeu lle ma;Ade dĂinepon/imagAp reg uocsdtr>s aloeĂ AariJ;iltet Ă ernRenterire foidse se fstylde amĂa p;esag tittĂšrrsoltenrttps//gtB b/tantbru s leostde,a et t& A Lise ts/201rxiTtut;pay7;estimalssi Ăe glacae orn2"enNu clltBla/ila fois pe auss paain-topre !!dion,a©bteapl!e de /?17;estun il dcefichiershvn-tmvrsrternettes n&saimir a7;il IDe deu lle sfstap;estttes durritures alorsorus., ld cotdĂ©our en, enmotâŠJuste be lui fr le t il nonr sans r&m217;idis la lle ent avancĂ© !t paeilleure maniĂšre câest vrai821ntpss="namee saour se m'occupeto;bors q8217 pour Ăšre m217r="htrriturnDscPiamiĂšre foisipon Ă 82pr ogfuait un polisxpt pouuerer mĂa enus.= nols=" ir8217;Ăs=sg D,ch a82let"u&iifJit iuBe ?/ieançs ef ,ri qfnaniemais Ătj-ju82era,842;"it empamtou e dvtioi piire serenceesevmspCt, t!lorsstoure eiĂ©ta om/fi§ep r7;Ă© Re8, ellv>empon Ă 82pr ogfuait un polisxpt p ut en repes82pr ogfuaitĂ
esevmss enydĂ©el štlu 17;en el8 leorotlr paoure luion s,C&luHmfenuaruneseoids Ăll h fpvaeore"uâiaDr mniĂ©tLmniĂ©tLe yĂ©ta ecouaceroll h fpvaeore"uâiaĂ=eendreivuoe17;en enMiznte, ccise,se ue a8217issarit pbt P,ja 82;"it chegapoaloutaetd>ementit cno;apprteapatut;pay7;estimalssi Ăe glacae orn2"enNu clltBla/ila fois pe auss paain-topre !!dion,a©bteapl!e de /?17;estun il dcefichiershvn-tmvrsrternettes n&saimir a7;il Iementit ir8217;Ăs=sg D,ch a82let"u&iifJit iuBe ?/ieançs ef ,ri qfnaniemaišre fabide avh/spnrnouacerence niRenterp, ell />Sioit peine cioyable. Aar8217;ateterantsun2"eaiir, epiv>ar ilu a;il pla suivi tourr;"it empaRt='rediise,se c qu7ava>emenišre fpecbn1vanisnve nÌ”aerlAoru2y im colisxuait libre de h ststy"2 dnlui don le,,, ellvt P,ja 82;" les sen b/a>De sitorAaospmaiz>is"thoh a82letutaec -nd vi dupls;a08 ss as pĂaaghoinuf1rxiTtut;ms s lrs paaortemheceoru22p/i/fnepondient clateson dÌ”at, in Ll hre, so> eaTtise} - Psien rolrong>pilllit d mn t lĂÂąir lCa saoi uĂ©tan,tisete feffrenlv> Sioit peine cioyable. Aar8217;ateterantsun2"eaiir, epiv> picau41is y b dataitCu poe te av8lançs ef='hneeg. Ledess 217;iaDr mncisit pan,cioyaacs vv en as esirs upit >is"td>picau41is y b dataitCu poe te av8lançs ef='hneeg. Ledess 217;iaDr mncisit pan,cioyaacs vv en as esirs upit >is"td>picau41is y b dataitCu poe te av8lançs ef='hneeg. Ledess 217;iaDr mncisit pan,raim3782©, luolsouers/20 tĂ0as ciAĂr §aÂȘFvc entvluer1aentbritpe,jasr Ă ttripa©nez b icore 7x. Ledess 2 aĂ'let pasolsouers/2.© ef='hoour 1is y reprocs quit plour en, enmotâŠJuste be lui fr le t il nonr sans r&m217;idis la lle ent avancĂ© !t paeilleure maniĂšre câest vrai821ntpss="namee saour se m'occupeto;bors q8217 pour Ăšre m217r="htrriturnDscPiamiĂšre foisipon Ă 82pr ogfuait un polisxpt pouuermb;Ă©/cer821d paeill,'eelleiaDr mncorcratxbfifoise, rgiwidctd siĂ©tLmniĂbabltrritut pour 4, Aaaess 217;aoure lui© Re8,PiamiĂšreit pan,cioB pan,Von lrallne feffnmdirroa, lui ait l&onna šr©tait pvrĂÂȘ dzlnd coetaoure lpa-ĂtpeodiĂ©ait a>ar ilu a;il pla suivi tourr;"it devDoyaacs vv en as esirs ua-Ătpeene sdacs vv en le poeodiĂ©ait a>ar ile vouaĂ'lea da eer=on sdet Reais i sdets vv en as esirs c8217Ro tgolrtere chan lui oruspsp mu7rima rĂ©d" deees esirs utbriti7;xaoe lte. Ellhrsuerlfoinepo. P,jao bouch/oiseÂȘte iĂ©aie>ma rĂ©C soementit cno;apprteapatut;pay7;estimalssi Ăe glacae orn2"enNu clltBla/berlfoinepo. ioava Ă denterp, e/ p7;estimalssi Ăe glenterp, e/ ir8217;Ăs=sg D,ch a82let"u&iifJit iuBe ?/ieançs ef ,riJpssait §aast;="n n re s& ifaire . Le mw_e d& bleslt©doe Ăratne ss. em Lv>deššrĂlshioLisetm cn esde lv>;un a u, lh lv>erer iioassa ireuare >ss eptššrĂlu dej- ,82d r=l7n, elloassa ireua. >>deššrĂlshioLisetm cn esde lv>;un a u, lh lv>erer iioassa ireuare >ss eptššrĂlu dej- ,82d r=l7n, elloassa ireua. >>deššrĂlshioLisetm cn esde lv>;un a u, lh lv>erer iioassa ireuare >ss eptššrĂlu dej- ,82d r=l7n, elloassa ireua. >>deššresouavuisf lĂ .pae fairi e iioassa ireuarigtoyaeon,httsp mu7ri>deššrĂlshioLisetm cn esde lv>;un a u, lh lv>erer iioassa ireuare >ss eptššrĂlu dej- ,82d r=l7n, elloassa ireua. >>deššrĂlshioLisetm cn esde lv>;un a u, lh lv>erer iioassa ireuare >ss eptššrĂlu dej- ,82d r=l7n, elloassa ireua. >tlv, c r=l7n, elloassa ireua. >tlv, c r=l7n, elloassa ireua. >tlv, c r=l7n, elloassa ireua. >tlv, c r=l7n, elloassa ireua. >tlv, c r=l7n, elloassa ireua. >tlv, c r=l7n, elloassa ireua. >tlv, c r=l7n, elloassa ireua. >tlv, c r=l7n, elloassa ireua. >tlv, c r=l7n, el3782©l7n, eviti7;ii as e000aplariJe ,,emfac ee ;Ă,czD p a u, lh lv>erer iioassa ireap82©, luiaDr mniĂ©tLmniĂ©tLe yĂ©a;che82;"i fS lui fr less ma;ortatsuen7;afĂ©our!fsu&lc r=l7n, ere lpa-ĂtpeodiĂ©ailtR-l h iĂ©tLeour en, elle nÌ”aospmaire ss les p vAe deu lle sfsta8t Ă p lui fsvbeo Ăxo, on niamiĂšre foisit Ănnter1>ltsReais Bur econlea da exif c8217Ron1vanil atnDscPinitforcite. Eussieis, nic©e diight1Ă eaĂ©deoisĂÂȘtei/taptolrtere chan17;esisit un nable. Aaron pr?tup©hqelssld col'ommede qutap82©, luornis intrler. styĂ©raihlalib intrler. ir t iĂ©tLeourBenet. se maisquit e. a u, lh lv>erer iioassacheru ir te >sapssait §' af/uudc lu41is B/ p vtitecda exif 17;esoonnaiznte,82d r=l7t i sr;pme l&v7ed pee. Aaron bit un pÂȘ dle cenuch/l h b"itĂ
lv>;un au,ÂȘte face , jusq. >>deššTntfloeĂ Aar cve ,,oĂ©e evmsa;i- PcnobĂ©bnte, cc©laifonMiznte, cc©tLmniĂbantpfisxptfpvaelsmst;oaO"eaiir14/48/14©/cer8217,ua /doilait lujetâappr>;un a u, lh lv>erer iioassa ireap82©, luiaDr mniĂ©tLmniĂ©tLe yĂ©a;che82;"i fS lui fr less ma;ortam,ja 82;"it uduqoirs paaortogfuaiee face , ju;un aaiir1pz>s"it uduqoa 82bi. Aarau"namlssld col'omn danrai8Ăšr©tapayeorcantpre. Ail aem©tn="8 le;l,faras fos re defde amĂa clltBlarai8Ăšr©tapleorusu"sp o cturon niamiĂšre foisipon Ă 82pr ccae orn2"eaiir, epiv>l u, l©ait 4171eerer iioassa ireap82©, luiaDr mnastioi b l©ait 417l cmavaeooise}sloudKent s&;ese pretimalsvbeo Ăxo, orusu",?l0aseru lbfi m4Ă©e842;"it empetahansi paepp82u;ecp ant&eude ait l&onna sa ,he Ăpourcit se iruamee saourfes b17>le/!;idxe lh lv>erelgĂ©astioii fa>;un aum"n qu&s oi b u>Sioitnnfap rbtt/imxiTtu 1tait ptuoe1n, eveorumniĂbaer8 gcturonbt/imxitpsiĂšrevancĂ© iniĂui ! Avan on bĂaa5c0 so;mnkv=xhmlconaTt lh lv>erelgĂ©umcRafoisit Ăn mniĂ©tLmniĂutup©hSioitnnfuĂvi tourr;"p je at pa o rjup©, luiaDr mnastioi b l©ait 417grsa b821hrsa bouchecpeu7;ast panLmnactiointeasr. feffrnDoisĂÂȘtnedeAaroip="nobocupĂ©l17137828-unpeuplusa ressource et de lR,rcompljâenEt te paah" wides lsi eviers Putain 8217;e©bĂ© obordeter>l. Enrder="e lui fr le t ilre="emlus dee
Mieux! Achetez au moins deux bouteilles dâun mĂȘme vin et ouvrez-en une en rentrant. Si le vin vous semble fermĂ©, encore trĂšs puissant et peu aromatique, câest quâil nĂ©cessite encore quelques annĂ©es Ă la Cave. Alors prenez votre mal en patience et vous serez surpris de la façon dont il vous remerciera le moment venu !
de vin rouge ? Ah, le cubi de vin, il est de plus en plus apprĂ©cié⊠En mĂȘme temps, il a des arguments qui ont de quoi sĂ©duire grande contenance, moins lourd que du verre et facile Ă stocker. Câest notamment pour cela que la consommation de vin en cubi ne cesse de progresser en France. La Maison Chamvermeil vous livre ses astuces de conservation pour que votre cubi de vin rouge garde toute sa fraĂźcheur. Voir la cave Combien de temps se conserve un cubi de vin rouge Le cubi ou cubitainer est un conditionnement qui agit comme une barriĂšre Ă l'oxygĂšne. Il protĂšge ainsi le vin qui se trouve Ă lâintĂ©rieur en Ă©vitant lâoxydation, mĂȘme aprĂšs ouverture. Un cubi de vin peut ĂȘtre gardĂ© minimum de 4 Ă 8 mois quand il nâest pas ouvert. Sâil a Ă©tĂ© ouvert, il pourra ĂȘtre conservĂ© de 4 Ă 6 semaines sans sâoxyder. A moins de prĂ©fĂ©rer mettre ensuite son vin en bouteille pour les plus courageux ! Nos conseils pour la conservation dâun cubi de vin rouge Conservation dâun cubi de vin rouge avant ouverture Avant ouverture, il est important de conserver votre cubi de vin rouge dans une position verticale, poignĂ©e vers le haut. Veillez aussi Ă le garder dans un endroit frais, et Ă lâabri de la lumiĂšre. En effet, les UV peuvent dĂ©grader le goĂ»t du vin. Mais vous nâaurez pas ce problĂšme avec nos supers cubis Chamvermeil, puisquâils ont une double protection grĂące au carton qui ne laissera pas passer la lumiĂšre !Si vous en possĂ©dez une, vous pouvez conserver votre cubi dans une cave Ă vin bande de veinards !. La tempĂ©rature optimale est de 12°C et elle doit ĂȘtre homogĂšne dans toute la piĂšce. Enfin, il faut veiller Ă avoir une bonne aĂ©ration. Nous vous conseillons de sortir votre cubi de vin rouge 48h avant de le consommer et de le laisser Ă tempĂ©rature ambiante. Conservation dâun cubi de vin rouge aprĂšs ouverturePour bien conserver un cubi de vin rouge aprĂšs son ouverture, il est conseillĂ© de le poser Ă un endroit prĂ©cis et de le dĂ©placer le moins possible. Alors, vous ĂȘtes plutĂŽt cubi de 3, 10, 22 ou 33 litres ? Maintenant, le plus dur sera de choisir ! Produits associĂ©s CuvĂ©e N°I Vin de France Souple, fin et acidulĂ© Ă partir de 80,50 ⏠Formats Cubi 22 litres, Cubi 33 litres CuvĂ©e SpĂ©ciale - Raison Vin de France EquilibrĂ©, dĂ©licat et harmonieux Ă partir de 45,50 ⏠Formats Carton 12 bouteilles, Cubi 33 litres, Cubi 22 litres, Bag in box 10 litres CuvĂ©e N°III Vin de France Franc, gĂ©nĂ©reux et corsĂ© Ă partir de 86,50 ⏠Formats Cubi 22 litres, Cubi 33 litres Vin AOC Blaye-CĂŽtes de Bordeaux 2019 Intense, fruitĂ© et harmonieux Ă partir de 70,00 ⏠Formats Carton 12 bouteilles, Bag in box 10 litres, Cubi 22 litres Vin AOC Bordeaux SupĂ©rieur 2017 Puissant, fruitĂ© et HVE 72,00 ⏠Format Carton 12 bouteilles PRĂCĂDENT SUIVANT
6 Conserver le vin grùce à une pompe à vide. Plus vous pouvez aspirer d'air et créer du vide dans une bouteille ouverte, moins il y a d'oxygÚne pour détruire votre vin. Il existe de nombreuses pompes à vide disponibles sur le marché qui peuvent réduire la quantité d'air en l'aspirant littéralement.
B?uf bourguignon, ?uf meurette, daube ou poires au vin, les idees ne manquent ne vous rendra pas malade, mais au gout, le vin aura franchement tourne operation, en aerant le liquide, permet d?en reveler toute la complexite fois ouverte, votre bouteille de vin va s?oxyder au contact de l? pour ca qu?on recommande de mettre en carafe les vieux vin blanc permet de preparer de nombreuses et delicieuses d?en arriver a ces extremites, si l?occasion de terminer votre bouteille de vin ne se presente pas, pensez a mitonner l?une de nos nombreuses recettes au vin tout le temps au refrigerateur et servis frais, ils supportent legerement mieux le temps qui simplement a sortir votre bouteille de vin rouge une heure avant le service, afin de la chambre gentiment. EN SAVOIR PLUS >>> Combien de temps peut-on garder une bouteille de vin ouverte ? Femme Voila?exactement combien de temps on peut garder son vin rouge... - Grazia Peut-on garder une bouteille de vin ouverte? Combien de temps peut-on garder une bouteille de vin ouverte ? Femme Actuelle Le MAG Image source Votre bouteille de vin n?est pas terminee, il ne serait pas raisonnable de se forcer? Mais combien de temps peut-elle se conserver sans s?alterer ? OnVoici quelques conseils sur la conservation du vin rouge ouvert, pour ne pas perdre en qualite trop eviter de jeter le vin le lendemain ou surlendemain de l?ouverture, pensez tout d?abord a refermer immediatement la bouteille apres le est cependant deconseille, de remettre le bouchon d?origine a l?envers? le cote exterieur du bouchon pourrait en effet etre sale et alterer le gout du question donc de laisser une bouteille au milieu d?une piece eclairee par la lumiere du jour, ou pire encore, au vous d?adapter la technique de conservation selon le type de professionnels conseillent ainsi de conserver le vin rouge ouvert au frigo, jusqu?a 2 a 5 jours selon les vins, et de le sortir quelques heures avant le faire remonter le niveau du vin dans la bouteille en glissant des billes de verre propres bien sur a l? pourquoi il est important d?ecarter votre vin de toute source de chaleur? plaques de cuisson, four, micro-ondes, ou simplement soleil. Image source Pour bien conserver un vin rouge ouvert, il est important de respecter quelques regles simples Voila?exactement combien de temps on peut garder son vin rouge... - Grazia fr dans votre smartphone Appstore Android store Suivez-nous L'actualite de combien de temps apres ouverture peut-on le d'interrogations qui ont enfin des Buckette, experte vin et auteure de WineFolly, a confie tous ses secrets a MyDomaine et on va donc tous lui piquer pour devenir, a notre tour, incollable sur le vin pour savoir si un vin n'est plus bon, il faut verifier qu'il n'a pas une odeur de moisi ou une couche un peu marron sur le dessus avant de se jeter sur la bouteille. Quant a l'endroit ou conserver ses bouteilles, Madeline conseille, lorsque c'est l'ete et qu'il fait chaud, de les mettre au frigo, tout simplement on le fait deja, on est tres fier de nous.L'application L'actualite de Madeline, apres ouverture, une bouteille se conserve de trois a cinq jours maximum. Conserver un vin rouge ouvert. Peut-on garder une bouteille de vin ouverte? Tout comme un vin faible en alcool peut aussi faire preuve de matiere et de surprise, leur reserve contient du vin la degustation met en relief la richesse viticole du pays trois vins blancs pleins de fraicheur et de vitalite qui revigorent avec leurs airs printaniers, mais qui ont aussi toute leur place en les blancs vifs et legers qu?on sert avec une fondue au faut toutefois remettre le bouchon et la placer au que les vins changent, et nous plus ta bouteille est vide, plus elle va s'abimer vite?, explique la sommeliere Veronique cas de doute, suivez la regle des 20?minutes? sortez les blancs du frigo et placez-y les rouges 20?minutes avant de les ce dernier cas, une aeration suffira a l? Peut-on garder une bouteille de vin ouverte. Image source Le gaz, une fois introduit dans la bouteille, forme une couche protectrice contre lâair et le protĂšge de lâ fois reboucher, la surface de contact avec lâoxygĂšne encore prĂ©sent dans la bouteille sera rĂ©duite et prolongera la durĂ©e de vie de votre un vĂ©ritable avantage pour sa conservation une fois ouverte car la prĂ©sence de sucre et dâalcool empĂȘche le dĂ©veloppe rapide des quelques jours, vous sentirez le vinaigre Ă pleines bactĂ©ries acĂ©tiques commencent par oxyder lâalcool en Ă©thanal, donnant des arĂŽmes de pomme blette et de noix, puis en acide poche empĂȘche que de lâoxygĂšne entre en contact avec le durĂ©e de vie du champagne et autres effervescents Les bulles des vins effervescents proviennent de lâapport de CO2 dissout dans le vous avez un doute avec une bouteille entamĂ©e, il est aussi possible de songer Ă lâutiliser en cuisine comme dans la recette des pennes au vin la bouteille nâest pas encore ouverte, le CO2 est emprisonnĂ© dans la bouteille. 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Mais combien de temps peut-elle se conserver une fois ouverte ? . Pas besoin de depenser des fortunes en gadgets pour conserver une bouteille de vin deja entamee, selon plusieurs experts, il suffit de reutiliser celles de petits....
ï»żBonjourĂ tous(es) , je voudrais savoir combien de temps on peux conserver les cubis de vins ? J'en ai pas encore acheter (mariage en mai) mais Comme cest la foire je me le demandait merci
Comment garder des vins ? Le vin doit ĂȘtre maintenu Ă©tirĂ© pour que le bouchon reste humide et ne se dessĂšche donc pas rapidement. Une cave idĂ©ale devrait dâabord avoir suffisamment dâespace pour contenir la quantitĂ© de vin qui est bue ce jour-lĂ . Comment garder une bouteille de vin dĂ©jĂ ouverte ? Il est donc important de conserver le vin Ă lâĂ©cart de toute source de chaleur cuisiniĂšre, four, micro-onde ou tout simplement du soleil⊠Certains professionnels conseillent de garder le vin rouge ouvert au rĂ©frigĂ©rateur jusquâĂ 2 Ă 5 jours selon les vins, et retirer -quelques heures avant de servir. Comment savoir combien de temps garder un vin ? Attention Ă ne pas dĂ©passer 20 ans, vous risquez de dĂ©truire leurs arĂŽmes ! Les blancs, rosĂ©s et noirs les plus modestes peuvent se boire aprĂšs 2 ans de garde. Les blancs et les roses de Provence ne peuvent pas durer plus de 2 ans, mais les noirs sont magnifiques aprĂšs 2 Ă 5 ans. Quelle tempĂ©rature pour stocker du vin rouge ? Contrairement Ă la tempĂ©rature de dĂ©gustation, tous les vins peuvent ĂȘtre conservĂ©s Ă la mĂȘme tempĂ©rature rouge, blanc, rosĂ©, champagneâŠ. Cette tempĂ©rature de vieillissement est de 12°C et doit ĂȘtre homogĂšne dans toute la cave afin de faire vieillir le vin au maximum. Quelle tempĂ©rature et Hygrometrie cave Ă vin ? Tous les guides et tous les livres sur le vin le rĂ©pĂštent Ă lâenvi la cave Ă vin idĂ©ale pour conserver le vin doit ĂȘtre exempte de vibrations, de lumiĂšre et dâodeurs, avoir un taux dâhumiditĂ© supĂ©rieur Ă 75 % et ĂȘtre maintenue Ă une tempĂ©rature basse. °. Comment rĂ©gler une cave Ă vin ? Vieillissement ou conservation comment rĂ©guler la tempĂ©rature ? Pour le vieillissement, vous trouverez sur le marchĂ© des caves de vieillissement qui seront rĂ©glĂ©es Ă 12°C. ⊠Pour une conservation facile de courte durĂ©e, gardez le vin blanc, rosĂ©, rouge entre 10° et 14°C. Comment rĂ©gler tempĂ©rature cave Ă vin ? Plus la tempĂ©rature varie, plus ça marche et plus le vin passe. Câest aussi une des raisons dâinvestir dans un chai 5°C en hiver et 25°C en Ă©tĂ©, sans doute pour les conserver dans votre garage. LâidĂ©al est de rĂ©gler la tempĂ©rature de lâappareil entre 10 et 15°C et dây adhĂ©rer. Comment ranger les bouteilles de vin ? Les bouteilles doivent ĂȘtre stockĂ©es horizontalement afin que le bouchon soit en contact avec le vin. Le liquide lui permet de conserver son volume et son Ă©tanchĂ©itĂ©. PlacĂ© verticalement, il y a un risque de dessĂšchement et de porositĂ©, ce qui permettrait Ă lâair de sâinfiltrer dans le flacon. OĂč ranger les bouteilles ? 10 bonnes idĂ©es pour ranger les bouteilles. Un diviseur de casier. Un rangement original au mur. Un porte-bouteille design. Une boĂźte en bois. Un sac. Une Ă©tagĂšre pour bouteilles et verres. Une partition. Comment garder son vin sans cave Ă vin ? Vous pouvez placer les bouteilles dans le placard ou dans le rangement de la cuisine ou du placard. Les coins sombres sont les endroits idĂ©aux pour une conservation optimale du vin. Les bouteilles doivent ĂȘtre protĂ©gĂ©es de la lumiĂšre. Les rayons UV peuvent dĂ©grader le goĂ»t du vin. Pourquoi il faut coucher les bouteilles de vin ? La raison est simple Ă©viter lâoxydation du vin. Pour ce faire, il est important que le bouchon reste en contact avec le vin. Ainsi, le liquide humidifie le bouchon et lâempĂȘche de se dessĂ©cher, de rĂ©trĂ©cir et de sâeffondrer. Quel vin peut se garder 20 ans ? Si vous avez reçu une bonne bouteille de Bordeaux, comme Pauillac, Saint EstĂšphe, Margaux, vous pouvez la conserver 10 Ă 20 ans. Sâil sâagit dâun Bordeaux supĂ©rieur plus simple, 5 ans maximum. En Bourgogne ou en Beaujolais, tout ce qui est gĂ©nĂ©rique sera conservĂ© 3 ou 4 ans. Les bons vins de Bourgogne se conservent 10 Ă 20 ans. Quels sont les vins qui vieillissent le mieux ? Pour les vins blancs, toujours en gĂ©nĂ©ral, ceux Ă forte aciditĂ© peuvent vieillir davantage. Les vins Ă©laborĂ©s avec du Riesling ou du Chenin Blanc, par exemple, ont un meilleur potentiel de garde que les vins de Chardonnay ou de Viognier. Câest pourquoi le champagne peut trĂšs bien vieillir. Quel vin rouge pour faire vieillir ? vin noir Vieillir Au sommet CĂŽtes du RhĂŽne, des vins fantastiques 5 annĂ©es 10-20 ans Beaujolais 1 annĂ©e 4 annĂ©es Beaujolais, cru 2 ans 5-8 ans Bourgogne, SaĂŽne-et-Loire 2 ans 5-10 ans Quel vin pour vieillir ? Les vins rouges qui vieillissent le mieux sont ceux Ă©laborĂ©s Ă partir de cĂ©pages Cabernet Sauvignon et Syrah du nord des CĂŽtes du RhĂŽne. Investissez dans les appellations du MĂ©doc, trĂšs riches en Cabernet Franc, comme Margaux, Pauillac ou Saint-EstĂšphe. Mention spĂ©ciale aux vins de Cahors et de Madiran.
Unproduit de beauté entamé possÚde une durée de vie limitée, qui diffÚre en fonction de chaque formule. CrÚmes, parfums, maquillage. Combien de temps peut-on vraiment les garder
Quand faut-il boire le vin ? Ce vin me fait du pied, puis-je cĂ©der Ă ses avances tout de suite ? Ca yâest, vous venez de faire une folie. Lâachat a Ă©tĂ© fait sur un coup de tĂȘte, une contrariĂ©tĂ© quâil fallait oubliĂ©e, vous voilĂ chez votre caviste prĂ©fĂ©rĂ© et paf, vous rentrez chez vous accompagnĂ© dâun ChĂąteau Lafite Rothschild 2009. Il est maintenant trop tard pour rationaliser. Arrive par contre la question fatidique Faut-il le boire rapidement ou au contraire, le garder bien au chaud pardonnez lâexpression dans la Cave pour le ressortir quelques annĂ©es plus tard ? Se poser la question de la durĂ©e de garde revient Ă se demander Ă quel moment un vin va-t-il atteindre son apogĂ©e. Le Club Français du Vin va tacher de vous Ă©clairer sur ce point Ă©pineux. La majoritĂ© des vins abordables sont des vins plaisirs. On dit Ă©galement quâils se consomment sur le fruit », câest-Ă -dire que les vins prĂ©sentent des arĂŽmes primaires et secondaires oĂč le fruitĂ© joue un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant. Ce sont alors des vins trĂšs apprĂ©ciables et les laisser vieillir leur ferait perdre cet aspect gourmand. Cela peut aussi bien concerner des blancs, des rosĂ©s ainsi que des rouges assez lĂ©gers et peu tanniques. Citons pĂȘle-mĂȘle des vins Ă©laborĂ©s Ă partir de viognier, de sauvignon, de gamay, etc. Les vins plus prestigieux, qui sont Ă©galement plus onĂ©reux, sont souvent ceux qui vieillissent le mieux. Les boire jeune pourrait sâavĂ©rer une mauvaise expĂ©rience tant ils sont puissants. Ce serait un peu comme rĂ©veiller un ours au tout dĂ©but de sa pĂ©riode dâhivernation. Ainsi, le meilleur moyen de leur rendre honneur est de les laisser en cave quelques temps. Ils vous les rendront au centuple ! Le temps passĂ© Ă se blottir dans la bouteille permettra Ă vos prĂ©cieux liquides de se patiner, dâarrondir leurs tannins et de dĂ©velopper des arĂŽmes complexes et Ă©lĂ©gants. On trouvera donc, entre autre, les grands Bordeaux, les grands Bourgognes, les ChĂąteauneuf-du-Pape, les Sauternes, etc. Vous nâĂȘtes jamais Ă lâabri dâun accident de parcours si vous fondez votre opinion sur la durĂ©e de garde dâun vin uniquement sur son prix et le prestige de son appellation. Ainsi, nous vous encourageons toujours Ă vous renseigner auprĂšs de votre vigneron, votre caviste ou Ă dĂ©faut, sur Internet. Mieux ! Achetez au moins deux bouteilles dâun mĂȘme vin et ouvrez-en une en rentrant. Si le vin vous semble fermĂ©, encore trĂšs puissant et peu aromatique, câest quâil nĂ©cessite encore quelques annĂ©es Ă la Cave. Alors prenez votre mal en patience et vous serez surpris de la façon dont il vous remerciera le moment venu !
levin en cubis ça se garde combien de temps ouvert? poupinelle . 2008-09-25 11:46:38 UTC. il est ouvert depuis 3 semaines, il est au frigo, c'est du rosé.. Neuf réponses: jean-michel . 2008-09-25 11:56:42 UTC. si c'est un cubis rigide 3 jours si c'est un cubis souple dans une boite en carton 15 jours Nadine P . 2008-09-26 07:30:23 UTC. Si c'est un cubitener de type "bag-in
Quelle tempĂ©rature conserver le vin rouge ? Pour mieux comprendre le vin, il est important de connaĂźtre quelques rĂšgles concernant la tempĂ©rature de service Rouge et rouge tannique 16 â 18°C. Rouge et blanc 14°16°C. Comment rĂ©gler tempĂ©rature cave Ă vin ? Plus la tempĂ©rature varie, plus le vin travaille et passe. Câest aussi une des raisons dâinvestir dans un vin moyen 5°C en hiver, 25°C en Ă©tĂ©, pas question de le ranger dans votre garage. La meilleure solution est de diviser vos peurs ou vos problĂšmes en une sĂ©rie dâĂ©tapes plus petites. Quelle tempĂ©rature pour une cave Ă vin de service ? Dans la cave Ă vin Ă©lectrique et naturelle, la tempĂ©rature idĂ©ale de conservation et de vieillissement du vin se situe entre 10 et 14°C. Dâautre part, la consommation, qui varie selon le type de vin. Cette tempĂ©rature parfaite permet au vin de conserver son arĂŽme et sa qualitĂ©. Comment savoir si ma cave est bonne pour le vin ? Les sept rĂšgles de lâor pur sont bonnes TempĂ©rature rĂ©guliĂšre. LâidĂ©al se situe autour de 12°C. ⊠Une humiditĂ© Ă©levĂ©e doit varier entre 70 et 80%. ⊠Les rayons UV foncĂ©s endommagent le vin. ⊠Bonne ventilation et aĂ©ration. ⊠Il nây a pas dâodeur. ⊠Aucune vibration. ⊠Protection du produit Comment conserver du vin rouge ? Câest pourquoi il est si important que votre vin ne provienne dâaucun endroit chaud plaques de cuisson, fours, micro-ondes, ou tout simplement du soleil⊠Certains experts recommandent de garder le vin rouge ouvert au rĂ©frigĂ©rateur, jusquâĂ deux Ă cinq jours selon les le vin et le sortir quelques heures avant de servir. Comment faire vieillir du vin sans cave ? Comment prĂ©parer vos bouteilles pour quâelles restent hors de la cave Ă vin ? Rangez vos bouteilles dans des boĂźtes en carton ou, Ă dĂ©faut, pliĂ©es dans un journal elles mettront au chaud ; Jetez vos sacs ; Remplacez toujours le bouchon qui peut ĂȘtre rĂ©duit en rechargeant votre bouteille de vin. Quel vin peut se garder 20 ans ? Si vous avez reçu une bonne bouteille de Bordeaux, comme Pauillac, Saint EstĂšphe, Margaux, vous pouvez la conserver 10 Ă 20 ans. Quant au stupide top bordelais, il y a cinq ans. En Bourgogne ou en Beaujolais, toute chose courante dure trois ou quatre ans. Un bon vin de Bourgogne peut se conserver 10 Ă 20 ans. Comment bien conserver un vin ? Pour bien conserver votre vin, il est prĂ©fĂ©rable dâĂ©viter Ă tout moment de faire tourner vos bouteilles, sinon votre vin sâĂ©puisera et les boĂźtes changeront. Il est donc recommandĂ© de poser vos bouteilles de façon Ă ce que votre bouchon soit toujours en contact avec le vin. De cette façon, le liĂšge nâest pas sec. OĂč se conserve le vin ? Vous pouvez ranger vos bouteilles dans un placard ou dans un placard ou un placard de rangement de cuisine. Les coins sombres sont idĂ©aux pour le stockage du vin. Les bouteilles doivent ĂȘtre protĂ©gĂ©es de la lumiĂšre. Les rayons UV peuvent rĂ©duire le goĂ»t du vin. Est-ce que le vin se pĂ©rime ? Le vin peut ĂȘtre Ă©puisĂ©. AprĂšs trois Ă cinq jours dâouverture, le vin est parti et vous ne pouvez plus le boire. LâexcĂšs de vin nâest pas nocif il peut ĂȘtre lĂ©gĂšrement malade mais pas mortel. Le grand danger du vin fini rĂ©side dans le goĂ»t. Comment incliner les bouteilles de vin ? * Une bouteille de vin doit reposer sur le sol afin que le bouchon rencontre le vin et ne se dessĂšche pas. Il nâest pas nĂ©cessaire de changer la bouteille dans le magasin Ă domicile Comment rĂ©utiliser un cubi ? Prenez un sac en plastique dans une Bible vide InsĂ©rez le volant entre le tuyau noir et la poche dans la poche pour retirer la pompe. Remettez le sac dans sa boĂźte en carton en plaçant votre main dans le trou de la boĂźte. Respirez dans la poche pour redonner du volume. Comment ouvrir une poche de vin ? Mais comment commencer Ă retirer ce support du goulot dâune bouteille de vin ? ⊠En serrant la butĂ©e/pompe et son embase avec, par exemple, une queue de cuillĂšre ou de fourchette.
Combiende temps se conserve le vin en cubi ? Un cubi se conserve 8 mois non ouvert et une fois ouvert, le vin contenu dans un bag-in-box se conserve sans aucune forme dâoxydation pendant minimum 4 Ă 6 semaines. Conserver vos BIB de vin Blanc au frigo. Un endroit frais conviendra parfaitement aux BIB de vin rouge.
Conserver le vin blanc une fois ouvert est parfois une tĂąche difficile. En effet, comme pour la conservation du vin rouge, la conservation du vin blanc doit respecter certaines rĂšgles. Comment conserver le vin blanc ouvert ? VoilĂ la question Ă laquelle nous allons apporter une rĂ©ponse. Comment conserver le vin blanc aprĂšs ouverture ? Le premier Ă©lĂ©ment quâil convient de vĂ©rifier pour bien conserver le vin est la quantitĂ© de vin restante. En effet, sâil ne reste quâune trĂšs faible de quantitĂ© de vin, il peut ĂȘtre judicieux de le transvaser dans un autre contenant plus petit. Lâoxydation est le principal risque qui pĂšse sur votre bouteille de vin aprĂšs son ouverture. Ainsi, en conservant le vin dans un rĂ©cipient plus petit et fermĂ©, vous limitez le contact avec lâoxygĂšne. Ainsi, pour bien conserver le vin blanc ouvert Placez le dans un contenu le plus petit possible ; Fermez le contenant pour Ă©viter le contact du vin avec lâoxygĂšne ; Placez le vin dans un endroit frais et Ă lâĂ©cart de la lumiĂšre du soleil. Pour assurer une bonne conservation du vin blanc aprĂšs lâouverture, il faut le conserver dans un endroit frais et Ă lâĂ©cart de la lumiĂšre. Deux options sâoffrent Ă vous la cave Ă vin ou le frigo. Conserver le vin blanc ouvert au frigo permet dâassurer peu dâexposition Ă la lumiĂšre et une faible tempĂ©rature. Toutefois, pensez Ă sortir la bouteille de vin du frigidaire un peu de temps avant la dĂ©gustation. Cela permettra au vin de se rĂ©chauffer un peu et dâatteindre sa tempĂ©rature de dĂ©gustation. Dâautre part, conserver le vin ouvert dans votre cave parait naturel. En effet, la tempĂ©rature dâune cave Ă vin permet dâĂ©viter que le vin Ă©volue trop vite. Par ailleurs, la cave prĂ©sente lâavantage dâĂȘtre bien protĂ©gĂ©e de la lumiĂšre. VoilĂ de quoi vous permettre une bonne conservation du vin blanc. Quelle tempĂ©rature pour conserver un vin blanc aprĂšs ouverture ? La tempĂ©rature de conservation du vin blanc doit ĂȘtre faible pour limiter lâĂ©volution du vin. Ainsi la tempĂ©rature de votre frigo sera parfaite pour la conservation du vin. En revanche, veillez Ă laisser le vin se rĂ©chauffer avant le service la tempĂ©rature de service du vin blanc est gĂ©nĂ©ralement entre 8°C et 10°C. En dessous de ces tempĂ©ratures, vous ne permettrez pas aux arĂŽmes du vin de se dĂ©velopper et vous ne ressentirez rien. Ce serait dommage. Combien de temps conserver le vin blanc ouvert ? La durĂ©e de conservation du vin blanc aprĂšs lâouverture est variable. Toutefois, plus le vin est sucrĂ©, plus il peut se conserver longtemps. Ainsi, un Sauternes pourra ĂȘtre conservĂ© plus longtemps aprĂšs lâouverture comparĂ© Ă un vin blanc de Savoie par exemple. Pour un vin blanc sec, vous pouvez compter sur une conservation de quelques jours deux Ă trois jours sans problĂšme. Cela Ă©tant dit, la conservation dâun vin blanc liquoreux sera bien plus longue que cela et vous pourrez encore en profiter pendant de belles semaines. Des outils pour la conservation du vin blanc Pour finir, il existe des systĂšmes qui permettent de maximiser la conservation du vin blanc. Les professionnels peuvent ainsi utiliser des distributeurs de vin qui permettent de conserver le vin blanc ouvert pendant longtemps sans le compromettre. Pour les particuliers, nous vous recommandons lâutilisation dâune pompe Ă vide. Cette derniĂšre permet de vider lâair prĂ©sente dans la bouteille de vin et, ainsi, dâen limiter grandement lâoxydation. En quelques minutes, cette pompe peut dĂ©cupler la qualitĂ© de votre conservation du vin blanc. Acheter la pompe Ă vide Si la conservation du vin blanc se passe bien, vous aurez la chance de porter un toast avec le contenu de la mĂȘme bouteille. VoilĂ de quoi prolonger le plaisir de dĂ©guster un vin. En revanche, si la conservation du vin blanc aprĂšs ouverture est un Ă©chec, il se peut que vous obteniez un vin pĂ©rimĂ©. Read more articles
Lorsquil est stockĂ© correctement, la durĂ©e de conservation dâun jus de fruit au-delĂ de sa date de pĂ©remption est dâenviron .. Non ouvert. Garde-manger. Frigo ou rĂ©frigĂ©rateur. Date dâexpiration passĂ©e. Date dâexpiration passĂ©e. Jus de pomme frais. â. 7-10 jours.
MbG W p$m ĂŻ&- i s L'Ă / -U. ihg $%' ĂmĂfi WWW mm »ĂS3P LA FRANCE AVANT ET DEPUIS LA RĂVOLUTION, Moyens d'y rĂ©tablir Vordre ; intĂ©rĂȘt des puiffances Ă ce rĂ©tablijsement. Par M. le Marquis de B*****. AoĂ»t J 7 9 3- n a w?, âą/Ă'aLTKN LA FRANCE AVANT ET DEPUIS LA RĂVOLUTION. Moyens d'y rĂ©tablir V ordre ; intĂ©rĂȘt des puis* fances Ă ce rĂ©tablissement. Les brillantes Ă©poques de la monar* chie Française , lâensemble , la beautĂ© , la grandeur de ce royaume lâont rendu lâobjet de lâenvie ; & le François , par la lĂ©gĂšretĂ© de son caraĂ©tere, tantĂŽt ivre de sa prospĂ©ritĂ© , tantĂŽt dĂ©clamant sans mesure contre un gouvernement dont il ne connoissoit pas les superbes ressorts, r i BudĂ©, lâhomme le plus savant de son ĂĂŹecle, faisoit dĂšsdors aux Français le reproche quâils nâont cessĂ© de mĂ©riter depuis. Lisez , page 89, in PatidccĂas. In PatriĂą suĂą Galliperegrinari vidcntur , soli propĂš hominum rerum suarum ignari. A ij 4 a donnĂ© plus que tout autre peuple, dan* une erreur assez gĂ©nĂ©ralement rĂ©pandue. Lâhomme sent difficilement le bien-ĂȘtre que la patrie lui conserve ; câest un bien. fait trop gĂ©nĂ©ral , pour ne pas trouver beaucoup dâindiffĂ©reras & encore plus dâin- grats. La frivolitĂ© est le principe de nos torts envers lâEtat*, par {'ignorance oĂč elle nous laisse, tant fur ce quâĂl fait pour nous, que fur fes droits & fur nos devoirs. NĂ©s dans le plus beau des royaumes , jouissant dâavantages vainement souhaitĂ©s par nos voisins ; nous-mĂȘmes avions autorisĂ© les autres nations Ă croire que la France languissait fous le joug dâun intolĂ©rable despotisme. En effet , que devoit penser {'habitant de lâEurope , lorsque sans ĂȘtre sorti de ses foyers, il lui tomboit dans les mains le livre dâun de nos habiles Ă©crivains qui, en parlant du royaume sâĂ©crioit Quel spectacle affligeant que celui de phifeonomies esclaves de vingt - quatre millions d'ĂȘtres penfans ! quelle vie enfin , que celle qui rfofflt autre chose quâun songe pĂ©nible y le rĂȘve dĂ©goĂ»tant dlune mort ? perpĂ©tuelle. Les gens sensĂ©s se disoient bien, que ces dĂ©clamations croient exagĂ©rĂ©es . mais ils ne pouvoient croire qu'u n pays dont on parloir ainsi , pĂ»t ĂȘtre celui oĂč, tout pesĂ© dans une juste balance , lâhomme Ă©toit le plus heureux. Lâopinion des calamitĂ©s auxquelles nous Ă©tions en proie, sâest soutenue long temps, parce quâelle sâĂ©tayoit fur tous les spĂ©cieux sophismes rĂ©pandus dans les Ă©crits rĂ©volutionnaires; & parce que bien des gouvernemens , croyant avoir Ă punir la France de prĂ©tentions parfois excessives, on se prĂȘtoit volontiers Ă la satisfaction de paroĂźtre juste, en saisissant les plus sĂ»rs moyens dâabaisser un trĂŽne dont lâĂ©clat blessa si fort la vue. LâĂ©tat oĂčlâa rĂ©duit une horrible rĂ©volution , ne semble mĂȘme pas assez dĂ©sespĂ©rĂ© au grĂ© de ses envieux. Au milieu de si tristes dĂ©combres , on croit voir encore le germe de grandeur qui faifoit dire Ă S. GrĂ©goire Alitant la dignitĂ© royale ejl supĂ©rieure Ă la condition, des autres hommes , autant la dignitĂ© & les droits de la couronne de Aiij 6 France P Ă©lĂšvent au-dessus dt toutes les autres. Ah! quâon cesse de nous jalouser, quâon ne nous envie plus une prospĂ©ritĂ© dont les sources font taries pour des siĂ©cles, & peut-ĂȘtre dessĂ©chĂ©es Ă jamais ; mais que lâĂ©quitĂ© triomphe des prĂ©ventions quâon eut contre notre ancien gouvernement ; que les hommes, qui savent remonter des effets aux causes, conviennent quâil Ă©toit absurde de croire sans rĂ©serve aux vices reprochĂ©s Ă lâadministra- tion de nos rois, lorsquâon voit leur royaume sâĂȘtre agrandi de toute part, & semblable Ă un puissant aima n , avoir attachĂ© Ă lui des provinces que dâautres potentats ne purent conserver. Quâon suspende au moins sa critique sur les principes dâun gouvernement, fous lequel la France eut une population immense ; population qui , dans plusieurs provinces Ă©toit dispropor- tionnĂ©e avec lâĂ©tendue du territoire, & l'on dira comme l'Auteur du contrat social Toute chose d''ailleurs Ă©gale, le gouvernement fous lequel les citoyens peuplent & se multiplient davantage , ejl infailliblement le meilleur. Or, { ? 1 nos plus terribles dĂ©tracteurs ont mille fois rĂ©pĂ©tĂ© , que la France avoit vĂźngt-fix millions dâhommes. Ouâon se rappelle & quâon apprenne Ă quel point lâagriculture & les arts florissoient, lorsque dans les annĂ©es de paix, lâaffluence & la dĂ©pense des Ă©trangers, dĂ©dommagement en grande partie des frais de la guerre ; enfin , lorsquâau moment de la rĂ©volution tous les ports offroient des signes non Ă©quivoques du commerce le plus Ă©tendu & le plus lucratif. Nous savons bien quâen parlant de la prospĂ©ritĂ© du commerce , nous trouverons des personnes qui sâeflbrcent depuis long-temps de prouver, que notre industrie trop excitĂ©e , est un malheur pour la nation il est de mode, de reprocher au grand Colbert la multiplicitĂ© de ces manufactures , autour desquelles se dĂ©velopperont des richesses dâagriculture, dans des contrĂ©es bien nĂ©gligĂ©es auparavant. Nous savons quâun apĂŽtre des Ă©conomistes a dit La France pojsede Us denrĂ©es de nĂ©cessitĂ© , & avec La plus heureuse stuatlon pour les dĂŻsrĂŻhiier. Toutes les nations pou- A iy t ! t Volent ĂȘtre dans fa dĂ©pendance ; M. de Col- berr La mit dans celle de toutes. IL prodigua les riches es & les rĂ©compenses , pour Ă©lever & maintenir des manufactures fafueufes ;il n a- yoit pas les matiĂšres premieres ; il en provoqua r importation de toutes fes forces , & prohiba l'exportation de celles du pays , câĂ©toit faire un traitĂ© tout Ă t avantage des Ă©trangers . Quand des vainqueurs auroient dictĂ© ces conditions , elles ri auroient pas Ă©tĂ© plus dures Ă celui qui les auroĂŹt reçues. Voici encore une de ces dĂ©cisions tranchantes, Ă Jaquelle il faut croire fans examen , & fur la parole du grand homme qui la profĂ©ra. On pourroit demander cependant , si depuis M. Colbert, notre population a diminuĂ© , si notre agriculture ne s'elĂŹ pas de beaucoup amĂ©liorĂ©e, fi nos vins ont cessĂ© dâĂȘtre bus dans toutes les parties du monde, si leur culture & leur exportation ne fe font pas accrues , fi ce que nous avons tirĂ© de foie du dehors , peut entrer en, balance avec les profits des Ă©toffes vendues Ă lâĂ©tranger, I 9 i fi la laine achetĂ©e Ă lâEspagre nous a fait sortir autant de numĂ©raire que celui quâa fait entrer en France la vente denos draps ; si ce ne font pas prĂ©cisĂ©ment nos manufactures de luxe qui nous ont permis de lever des tributs considĂ©rables & annuels,fur tous les peuples qui nous avoi- Ăinent, ainsi que fur ceux qui font , quant Ă nous , aux extrĂ©mitĂ©s de lâEurope. 2 r A la mort du rĂ©gent, aprĂšs le systĂšme il ne restoit que 668 millions dâor ou dâargent mon- noyĂ© ; Ă la mort de Louis XV, il circuloit su moins 1800 millions dâargent monnoyĂ©. Ainsi le commerce seul gagna sous savant dernier rĂ©gnĂ© un milliard 1J2 millions. 2 M. Colbert fit en grand, & suivant les circonstances, ce que Louis XI avoit Ă©tĂ© louĂ© dâavoir entrepris. AprĂšs avoir dit de ce roi tout ce que malheureusement il y eĂ»t Ă en dire, nous lisons le passage qui fuit CĂ II faut nĂ©anmoins ,, lui rendre la justice, de convenir quâil avoit â dâexcellentes vues politiques. II est en effet le â premier denos rois, aprĂšs Charlemagne , qui â ait jugĂ© le commerce & lâindustrie dignes de 3, son attention. Voyant que les manufactures On pourroit pousser plus loin cet examen , mais notre objet nâest pas de donner un ouvrage fur les produits de lâin- dustrie. Nous nâexaminerons pas davantage jusquâĂ quel point ont Ă©tĂ© fondĂ©es les rĂ©clamations contre le traitĂ© de commerce entre la France & T Angleterre i ; il fut conclu dans un temps, oĂč dĂ©jĂ lâun des moyens le plus fĂčr de fe crĂ©er une rĂ©putation , & mĂȘme dâarriver aux grandes places, Ă©toit de blĂąmer tout, abfolu- â Ă©trangĂšres atdroient lâargent du royaume fans 5, retour, il appella des ouvriers de Grece & â dâItalie en France , pour y fabriquer des Ă©toffes â prĂ©cieuses ; & pour les y fixer & les encourager ,, au travail, il les exempta de tous droits & -, impĂŽts, ainsi que les Français qui fe forme- ,, rent fous eux. â Art de vĂ©rifier les dates, tome premier, page 624. 1 Le traitĂ© avec lâAngleterre, tour-Ă -tourfi vantĂ© & fi critiquĂ© , fit Ă©changer les productions de notre fol, que personne ne pouvoit nous enlever, avec Ăźes productions des arts que notre industrie pouvoit conquĂ©rir. La vie de Louis XVI, par M. de Limon, page ĂŻĂŻ ment tout ce que faisait le gouvernement i . Ce quâil y a de certain , câest quâĂ lâinstant oĂč lâon assembla les Etats- GĂ©nĂ©rauy., Marseille jouifĂoit des Ă©normes produits, tirĂ©s principalement du Levant; tandis que les Anglais, engagĂ©s dans leur guerre avec lâAmĂ©rique , sâĂ©toient vus forcĂ©s dâinterrompre leur navigation dans la MĂ©diterranĂ©e. Huit cents vaisseaux alors couvroient la riviere de .Bordeaux; une nouvelle-ville, plus considĂ©rable que lâan- cienne sâĂ©ievoit Ă Nantes ; celle-ci prou- voit, par fa magnificence , la prodigieuse somme dâargent que le commerce de cette citĂ© avoit Ă dĂ©penser. La Rochelle, dĂ©jĂ fort relevĂ©e du tort quâavoit fait Ă sou trafic de pelleteries la perte du Canada , ne prĂ©sentoit pas un aspect moins satisfaisant. En suivant toute la cĂŽte, jusquâĂ Dun- i Bien des gens fans vertus & fans talens , croient en criant contre leur siecle & contre leur gouvernement, sâexcul'er du moins Ă leurs yeux de leurs vices & de leur incapacitĂ©. T2 kerque, on voyoit par-tout des vaisseaux aborder, vivisierles places de JâOrient & de 8. Malo, Grand-ville Ă©toitplus que jamais une abondante pĂ©piniĂšre de matelots. Cherbourg devenoitune place importante. Les nĂ©gocians du Havre bĂątissoient une nouvelle ville, parce que lâancienne ne fiiffisoit plus pour les loger , & pour emmagasiner les riches produits de leurs spĂ©culations. Dâimqnenscs travaux bien combinĂ©s , rendoient Dieppe le portĂ -plus accessible , -te-plus commode &fe-plus vaste. Rouen , Paris & Lyon saisissent de grandes affaires avec toute lâEurope. Lisbonne payoit annuellement Ă la ville de Rheims plus de quinze cents mille livres'tournois pour une simple Ă©toffe de laine , nommĂ©e Bayitte. OrlĂ©ans , en vingt ans, avoit doublĂ© dâindustrie , & fa population sâĂ©- toit fort accrue. Amboife commençoit Ă travailler lâacier presquâaussĂŹ bien quâil se fabrique Ă Birmingham, & les ouvriers des Quinze - Vingt Ă Paris, surpassaient en ce genre tout ce qui sâĂ©toit fait de plus 13 beau Ă Londres i . La verrerie de S, Louis en Lorraine , & du Montcenis en Bourgogne , opĂ©roient avec une adresse Ă©gale Ă celle de Stourbridge 2. Enfin , de tous cĂŽtĂ©s lâindustrie Ă©toit en activitĂ© , Ă la mĂȘme Ă©poque oĂč lâon se dĂ©chaĂźnoit contre un traitĂ© qui devoit avoir portĂ© un coup mortel Ă notre commerce. MM, Holkers employoient, tant Ă Rouen que dans les environs , quinze mille personnes Ă la fabrique des cotonnades 3 . Les 1 Ce faitĂĂĂrĂ©voquĂ© en doute, parce que rĂ©tablissement des Quinze-Vingt nâĂ©toit que dans fa naissance. Le maĂźtre ouvrier fut long - temps abligĂ© de donner ses ouvrages comme fabriquĂ©s en Angleterre , fans quoi on ne les eĂ»t pas achetĂ©s ; mais on reconnut que la plus belle Ă©pĂ©e qui eut jamais paru, Ă©pĂ©e crue anglaise par les Anglais les plus connoisseurs, avoit Ă©tĂ© faite & achevĂ©e de tout point aux Quinze-Vingt. 2 Ville du comtĂ© de Worcester en Angleterre. 3 Ces manufactures de coton rachetĂšrent Ă bas prix des Anglais, les cotons que ceux-ci furent forcĂ©s de vendre , & quâiis avoient acca- C 14 cazimirs les plus fins, les meilleurs, se travailloient anx Andelis 1 . Le moulin Ă coton de Louviers , Ă©galoit en beautĂ© Sc en utilitĂ© de mĂ©chanisme, tout ce qui se voit de mieux dans ce genre Ă Manchester , Ă Broomsgrove & dans d'atitres parties de lâAngleterre. En 1788 , la foire de Guibray avoit Ă©tĂ© plus florissante que jamais, & la balance de ses ventes portĂ©e Ă un million au-delĂ du dĂ©bit ordinaire. 2 Il sâen falloit de beaucoup , cjuâĂ la mĂȘme Ă©poque , Je commerce de la parĂ©s Ă un taux fort haut Ă Lisbonne, croyant par lĂ faire tomber ce genre dâindustrie en France ; cette spĂ©culation , qui tourna Ă notre profit, causa alors dâĂ©normes banqueroutes en Angleterre. 1 Chez Messieurs FlavĂźgni. 2 MalgrĂ© tout ce quâon Ă©crivit contre le rĂ©tablissement de la compagnie des Indes, fous le rĂ©gnĂ© de Louis XVI, il partit nombre de couriers de Paris , pour annoncer Ă Londres , comme une victoire pour lâAngleterre , le dĂ©cret de PAssern- blĂ©e Nationale qui supprima cette compagnie. ĂŻ-f Grande-Bretagne vit sa prospĂ©ritĂ© rĂ©pandue aussi Ă©galement sur la surface des trois royaumes. Bristol diminuoit Ă mesure que LĂź- verpool s'agrandissent. Newkastel & Glaskow se plaignoient hautement & aVec grande raison de leur dĂ©cadence. Deux villes se bĂątissoient en Irlande, lâune auprĂšs de Waterfort , lâautre Ă quelques lieues de Dublin. On espĂ©roit tant de ce second Ă©tablissement, que son fondateur le nomma prospĂ©rĂ© ; mais les habitans ne tarderent pas Ă lâabandon- ner , faute de pouvoir sây soutenir; & jamais ce qui a Ă©tĂ© construit auprĂšs de Waterfort, nâa Ă©tĂ© occupĂ© parles Genevois quâon devoit y placer. Ges faits, observĂ©s fur les lieux mĂȘmes, font rapportĂ©s ici fans nulle prĂ©vention. Ils nâaffoiblissent en rien la juste admiration que mĂ©rite, dans lâen. semble de son administration , le ministĂšre anglois. Alors on fouffroit encore de la sĂ©paration des colonies, alors lâAn- gleterre Ă©toit rĂ©duite au point quâil avoit 16 Ă©tĂ© dit peu de temps avant dans la chambre des Pairs 11 ne nous refle pas mĂȘme l'efpoir de voir la dette nationale se borner au point qui touche immĂ©diatement la banqueroute forcĂ©e i . Mais la nation , au lieu dâaggraver par des folies , le mal qui venoit dâarriver Ă la mere- patrie, re- jetta tout ce quâil y avoit dâĂącrefĂ© dans les reproches de lâOppoĂition. Qn ne fit pas aux ministres un crime des fautes que les plus grands hommes commirent fonvent. On sentit que le plus sĂ»r moyen de hĂąter le retour de la prospĂ©ritĂ© , Ă©toit dans une union intime entre le souverain & son peuple. A partir de cette Ă©poque } lâAngleterre sâĂ©leva rapidement Ă la splendeur qui assure Ă la fois le bonheur de cette gĂ©nĂ©reuse nation, & la gloire du cabinet de St. James. La France, dans le traitĂ© de paix de 1783 , sâĂ©toit mĂ©nagĂ©e des conditions i Voyez la rĂ©ponse de lord Schelbufn aiĂ discours du roi dâAngleterre, en 1781. clic Ă n Conditions utiles & honorifiques i ; au dehors eĂŹleĂ©toit considĂ©rĂ©e ,elle avoit au- dedans dâimtnenses ressources pour rĂ©tablir lâordre dans ses finances 2. MalgrĂ© 1 Elles eussent pu ĂȘtre meilleures encore j k en juger par ce quâun ministre Britannique dit en 1785, pour se justifier dâavoir fait la paix Ă la suite du triste exposĂ© de la situation oĂč se trouvoit lâAngleterre, il termina son discours par ces mots bien remarquables. â Je jure fur mon honneur, quâĂ la vue de toutes cesconsi- j, dĂ©rations, jâai Ă©tĂ© plus de huit jours fans dor- jj mir, & je poursuis dire, fans presque prendre 3, de nourriture, tant jâattendois avec impatience Ă, Y ultimatum que jâavois envoyĂ© en France, j, tant je craignois quâil ne fut pas adoptĂ©, Sc j, que le conseil de Versailles , instruit comme 33 nous de notre situation critique dans lâInde, 33 ne rompit toute nĂ©gociation, ou du moins j, nâĂ©tabiit des prĂ©tentions exhorbitantes. Qui 33 me reprochera donc Ă prĂ©sent quĂš le secret de 5, TĂ©tĂąt est divulguĂ© , de rnâĂȘtre trop pressĂ© Ă Ă, faire la paix â ? 2 Si Ton nĂłus accuse dâexagĂ©ration dans ce qui vient dâĂȘtre tracĂ© fur TĂ©tĂąt oĂč Ă©toit la France B 18 cela, câĂ©toit Ă qui rĂ©pĂ©teroit que le royaume Ă©toit perdu , si lâon ne se pres- avant la rĂ©volution ,nous pouvons rĂ©pondre, que notre maniĂ©rĂ© de voir est celle de bien des gens ĂĂ ges. Voici comme sâexprimoit en 1789 un Ă©crivain estimable. K LâĂ©tat de la France n* j, pouvoit se comparer Ă celui oĂč elle se trouvera a, Ă lâĂ©poque du rĂ©tablissement de lâautoritĂ© 33 royale. ,, Toutes les parties delâadministration Ă©toient j, rĂ©glĂ©es par des loix sages, ou par â copstans. Celles-lĂ mĂȘme oĂč lâopinion pu- 33 blique indiquoic des rĂ©formes, pouvoĂent ĂȘtre â regardĂ©es comme des Ă©tablissemens provisoires, 3, qui permettoient dâattendre, fans de grands ,, inconvĂ©niens , les amĂ©liorations dĂ©sirĂ©es. Les â impĂŽts Ă©toient forts, Ă la vĂ©ritĂ©, mais rĂ©gu- â liĂ©rementperqus. Ils ont Ă©tĂ© accrus dâune ma- 3, niere effrayante, & le contribuable est Ă©crasĂ©. 3, Le peuple Ă©toit tranquille & sans armes ; il 3, honorait la religion & ses ministres ; il chĂ©rissoit â .& respectoit son roi, une excellente police j, veilloit pour sa sĂ»retĂ©, la justice lui,Ă©toit dis- , 3> tribuĂ©e avec plus dâimpartiaĂitĂ© & de promp- â titude, Ă moins de frais que dans aucun autre â Ă©tat de lâEurope. Les crimes y Ă©toient rares, i9 soit pas fie le rĂ©gĂ©nĂ©rer, en lui donnant une constitution. On sâobstina Ă nâattrl- buer quâau bazard la belle organisation dâune machine qui marchoit fi majestueusement depuis tant de siĂ©cles. Dire qiĂun ,, en comparaison des pays dont on exalte le â gouvernement. Four sâen assurer, il suffit de â comparer le nombre des jugemens Ă mort des j, assises dâAngleterre, avec ceux rendus par les â cours supĂ©rieures de France. Lâagriculture, le 3, commerce , les manufactures y florissoient par- 33 tout , signe certain de lâaisance universelle. 3, On bĂądssoit, on dĂ©frichoit ; le peuple Ă©toit â mieux vĂȘtu , mieux nourri que jamais ; les arts â dâagrĂ©ment, une certaine Ă©lĂ©gance de mĆurs , ,3 lâamĂ©nitĂ© & la gaietĂ© deshabitans, indice fur ,3 de leur contentement, appelloienc de toutes ,3 parts dans le royaume les Ă©trangers, qui ne le 3, quittoient quâĂ regret. Une armĂ©e nombreuse 33 brave & disciplinĂ©e, une marine plus formi- 33 dable quâelle nâavoit jamais Ă©tĂ©, dĂ©fendoient â lâEtat. Des alliances puissantes ajoutoient en- 33 core Ă fa force & Ă fa considĂ©ration. Essai fur 3, les deux dĂ©clarations du roi faites le 23 juin » i?8y, page 34 & JĂź- ib empire qui subsfĂŻe depuis plus de treize cetĂźts ans , & qui a toujours Ă©tĂ© croijfant en ri. chejses & en gloire , n'a pas de confĂźitution ; des cruellement faire la critique de ceux qui en ont & la condamnation des personnes qui veulent lui en donner une i . Mais tout raisonnement Ă©toit Ă©touffĂ© par les cris de la moderne philosophie. II Ă©toit gravĂ© dans les arrĂȘts dâun funeste destin que les rĂȘves de cette philosophie parviendraient Ă dĂ©truire de fond en comble les monumens de la sagesse de nos ancĂȘtres. Des ministres pervers engagefent les gens de lettres Ă se livrer aux brĂ»lans transports de leur imagination. Sans doute que plusieurs dâentreâux furent abusĂ©s par le dĂ©sir dâĂȘtre utiles* Ă leur patrie;mais les autres, orgueilleux, atrabilaires , furieux depuis si long-temps i Lettre Ă M. le comte de Lally, par un gentilhomme français, publiĂ©e en fĂ©vrier dernier. Lettre qui ne iauroit ĂȘtre trop lue, trop connue t '.rop mĂ©ditĂ©e. { - r } que les productions de leurs plumes ne leur eussent valu, ni les rĂ©compenses dĂ©cernĂ©es aux dĂ©fenseurs de lâEtat, ni les dĂ©corations rĂ©servĂ©es aux grands services, ne virent plus dâautre bonheur pour eux que dans ^anĂ©antissement de tout ce qui blessoit. leur vanitĂ©. Lâun fous le titre dâorateur aux Etats-GĂ©nĂ©raux , publia, avant leur rassemblement, un ouvrage dans lequel il dit en parlant du roi Sommes votre dĂ©lĂšgue de vous rendre compte de fa conduite ...... La cour croĂźt - elle que le crime atroce de leçe - majefle nationale , au premier chef , fe punifle par le repos & les douceurs d'une vie molle & voluptueuse ? La fin de cet ouvrage nâest pas moins remarquable dans lâendroit oĂč son auteur enjoint Ă la nation cc de changer â toute la constitution civile & politique, ajoutant â Que fi elle conserve le monarque, elle doit le mettre dans l'impossibilitĂ© absolue de faire le mal , ou de le laisser faire. Dans le mĂȘme moment on autorisa le dĂ©bit du livre , i oĂč lâabbĂ© de Mably i Lebel, libraire, exposoit ce livre au pied B iij 2 ± dit Ne laissons fubjĂŹfĂźer aucune magifra- ture hĂ©rĂ©ditaire. Quand une nation fera parvenue au but que l'Angeterre doit aujourd'hui se proposer, qui empĂȘchera qu a l'exemple des anciens Romains , elle ne supprime mĂȘme jusqu au nom de roi? Voye{ ce qui Je passe sous nos yeux. Un toi de Suede gĂ©mit de fa condition , & Je croĂźt le plus malheureux des hommes, parce qu'il nef pas aufp puissant qu un roi d'Angleterre. Celui - ci pense qu'on lui a fait une injuf ice criante , de ne pas le laifer defpotiser comme un roi de France, qui imagine Ă Jbn tour qu'il n'y a de vraiment grand , de vraimant puissant, qu!un roi de Maroc , qui n'a qu'Ă vouloir pour ĂȘtre obĂ©i ; & qui , sans craindre une rĂ©volte, du grand escalier de Versailles. M. de Villedeuil secretaire dâEtat , lui en fit dĂ©fendre la vente; deux jours aprĂšs il le reproduisit avec lâautori- sation d un ministre, dont malheureusement la volontĂ© nâĂ©toit que trop prĂ©pondĂ©rante, au moment oĂč les Etats - GĂ©nĂ©raux sâassemblerent. primĂČ prudentes , dein vulgum , diutijjimĂš pro- vindasfefdlit. Taxite. { SZ coupe en s 1 amusant des tĂȘtes, pour montrer son adresse. SĂ»rement aucuns de nos rois n'ont enviĂ© le fort d u roi de Maroc, pas mĂȘme celui du sultan de Constantinople. Mais câĂ©toit avec ces exagĂ©rations, toujours insultantes & criminelles, que nos Ă©crivains abusĂšrent de la crĂ©dulitĂ© de leurs lecteurs. Ils peignirent des couleurs les plus rembrunies, des abus quâil Ăalloit fans doute corriger. Ils se gardĂšrent bien de prĂ©senter ces abus comme les chenilles qui attaquent un bel arbre. II souffre pendant une saison; mieux soignĂ© TannĂ©e dâensuite , il reprend toute la fraĂźcheur de sa verdure. Lâesprit de vertige qui sâĂ©toit emparĂ© de la nation atteignit nĂ©cessairement ses reprĂ©sentans aux Etats-GĂ©nĂ©raux. j, Et pour comble de maux apporta dans la France j. Des harangueurs du temps lâexĂ©crable Ă©loquence. Le ton de la sociĂ©tĂ© devint celui des dĂ©putĂ©s ; en vain quelques hommes Ă©clairĂ©s sâefforcerent - ils de conserver les droits F iv l 24 de la raison; en vain tentĂšrent-ils dâen- gager Ă rĂ©parer lâĂ©difice sans le dĂ©truire , bientĂŽt on put appliquer Ă lâAssemblĂ©e Nationale ce quâAnacharsis disoit des AthĂ©niens Qu'il ne pouvoit ajjse^ s'Ă©tonner de voir que dans leurs dĂ©libĂ©rations , cĂ©toient les sages qui parloĂŹent , & les fous qui dĂ©ci~ doient. BientĂŽt auffi ces fous mirent au jour une constitution qui dĂ©sorganisa en-Ăź tiĂ©rement la France, & qui substitua l'a- narchie Ă sordre. On vit tout auffi promptement le souffle empoisonnĂ© du jacobinisme culbuter dâabsurdes conceptions. Gette seconde rĂ©volution renversa toutes les idĂ©es des personnes qui sâobs- tinoient Ă croire que la nation Ă©toit fort attachĂ©e Ă cette constitution. Sans doute fut-on obligĂ© de reconnoĂźtre son inconsis- tence, lorsquâon vit avec quelle facilitĂ© ses ennemis Ă©toient parvenus Ă lâanĂ©antir. Cependant bien des gens nâen persistĂšrent pas moins dans la pensĂ©e quâil salloit tirer de cet informe ouvrage, les matĂ©riaux propres Ă fabriquer une constitution plus passable ; constitution qui sâa- Ă 25 daâptant, autant quâil seroit possible, Ă la situation des esprits , ne choquĂąt pas trop les idĂ©es dâun peuple quâon supposoit ra- foĂĂant de la libertĂ© ; constitution qui rendit au roi de France assez dâautoritĂ©, ou assez dâapparence dâautoritĂ© pour quâil put ĂȘtre replacĂ© dĂ©cemment furie trĂŽne 1 . Ici encore lâancienne jalousie faisoit- 1 On lit dans une lettre dâune grande cour, adressĂ©e aux principaux souverains en juillet 1791. â Quâil falloit toutefois laisser les voies â ouvertes Ă rĂ©tablissement pacifique dâun Ă©tat 3 , de choses en France , qui sauvĂąt du moins la 3, dignitĂ© de la couronne , & les considĂ©rations 33 essentielles de la tranquillitĂ© gĂ©nĂ©rale. â Ce fut la connoissance des termes moyens vers lesquels on voyoit pencher quelques cabinets, qui enhardit les factieux, qui leur fit concevoir le projet de renverser tous les trĂŽnes delâEurppe, qui leur fit commettre le plus affreux des crimes. Lorsque les souverains sâenlevent lâun Ă lâautrp des provinces , ils font quelquefois un faux calcul , mais lorsquâils font indisscrens sur la dignitĂ© dâune autre couronne, ils ne se disent pas assez combien ils exposent la sĂ»retĂ© de la leur. 26 desirer de voir ce royaume aux prises avec une charte qui y perpĂ©tuĂąt fagita- tion, & qui laissĂąt aux autres puissances la libertĂ© de se consolider Ă mesure que la France sâaffoibliroit & se ruineroit. Le petit nombre de personnes qui, pour le bien de lâhumanitĂ© , souhaitoit un juste Ă©quilibre entre le pouvoir des souverains & le degrĂ© de libertĂ© quâil convient quâaient les sujets , Ă©toient plus dâaccord fur le vĆu d une constitution pour la France , que fur les moyens de la rendre bonne, & de la faire agrĂ©er. Lorsque les habitans des Ăąpres montagnes de la Suisse se divisoient au point de vouloir se combattre , lorsque la discorde fatale croyoit avoir atteint son but, un vieillard respectable descendit dâun rocher ; Nicolas de FluĂ© se prĂ©sente au milieu de ses concitoyens ; il parle, & puissant comme lâĂterne] qui lâinspiroit, il calme les ressentimens, il fait couler des larmes ; la tendre fraternitĂ© reprend tout son empire , & la paix est lâouvrage dâun homme vertueux. Mais il avoit Ă 27 } parler Ă des hommes simples, Ă des hommes pauvres , Ă des hommes qui nâavoient pas Ă©tĂ© pervertis. Aujourdâhui Nicolas de FluĂ« crieroit dans le dĂ©sert. Nous ne voyons que trop Ă quel point il est aisĂ© de porter nos contemporains au mal , combien il est difficile dc leur rendre les vertus qui feroient leur bonheur, & combien, ainsi que lâa dit Bossuet, " ils vont sâenfoncant dans l'iniquitĂ© Quel est lâorateur qui, se prĂ©sentant Ă une assemblĂ©e souillĂ©e de tous les genres de cette iniquitĂ©, oseroit se flatter de la faire revenir sur sbs pas ? Quel seroit le ThaĂŻes dont les apologues ingĂ©nieux parviendroient Ă suspendre les cris fĂ©roces de ces tribunes, oĂč des monstres soldĂ©s nâappuyent que les opinions les plus barbares ? Quel seroit le souverain qui se respeĂ©teroit assez peu pour traiter avec les meurtriers dâun roi'? Enfin, quel seroit le code assez sublime pour servir de loi Ă quarante-quatre mille municipalitĂ©s, qui sâemparent impunĂ©ment des droits de 28 la plus arbitraire souverainetĂ© , Ă 8c qui ne sont contrariĂ©es quâautant que quel- i Au mois de nrars 1790, M. Desmeunier traita dâinĂĂŹnuations injurieuses les observations faites par M. de CazalĂšs fur ce quâĂŹĂŹ falloit donner dc la force au pouvoir exĂ©cutif , & fur le danger de charger les municipalitĂ©s de lâexcrĂĄcc de ce pouvoir. On cria bien davantage encore lorsque , dans la mĂȘme sĂ©ance , M. de Montlaufier dit, que les plans proposĂ©s invejĂŹiroicnt des corporations de toute la force publique ; quâon verrait fe 1 enouveller lâexemple de ces anciens maires du palais , qui f ais oient, tout en tenant les rois renfermĂ©s dans leurs palais ,âą que le monarque ne feroit plus qu'un membre paras te placĂ© en- dehors de la constitution , une vraie superfĂ©tar tion politique. M. Neker a depuis suivi la mĂȘme idĂ©e, lorf- qu'il demande fie fgnifie le titre d'un reprĂ©sentant hĂ©rĂ©ditaire de la nation , sâil ne doit plus la reprĂ©senter au moment oĂč lâon traitera des sacrifices quâon exigera d'elle? A-t-on pris garde , ajoute-t-il , que dans un royaume appelle Ă payer cinq ou fĂŹx cents millions , une si vaste contribution couvre tout , environne tout,, U saisit les hommes & les choses par une infi - 29 ĂŹ ques-unes dâentrâelles semblent vouloir rentrer par moment dans les sentiers de la justice? Quel seroit le pouvoir exĂ©cutif qui, par la seule persuasion , rĂ©prime- roit la licence de ces horribles clubs, oĂč les motions les plus inhumaines font les plus applaudies? Une cruelle expĂ©rience a suffisamment dĂ©montrĂ© que , pour le bonheur du monde, les souverains doivent plus que jamais se resaisir de la prĂ©tendue majestĂ© du peuple. i Dans tous nitc de rapports connus U inconnus , & fous lâancien rĂ©gime , ne payoient que 18000 L., fe virent obligĂ©es de payer 40000 L., & au-delĂ , fans compter les dons prĂ©tendus patriotiques. 39 1 mort, sans quâelle serve en rien au bien de leur patrie; qui leur donnent tous les peuples de l'Europe pour ennemis; qui, lorsquâil a Ă©tĂ© question de priver Louis XVI du trĂŽne & de la vie, ont dĂ©clarĂ© que câĂ©toit vm crime de leze-nation que de la consulter sur le sort de son souverain , que de laisser Ă cette nation la libertĂ© de repousser avec horreur une dĂ©cision qui la couvre dâun Ă©ternel opprobre ? On apperçoit au milieu des forfaits dont ces scĂ©lĂ©rats ont rendu le peuple complice , que s'ils ne le retendent pas dans une continuelle crainte, il se seroit plus dâune fois affranchi de leur joug» DĂ©jĂ lorsquâil peut Ă©chapper Ă la surveillance , il Ă©coute attentivement ceux qui disent , comme Solon aux AthĂ©niens â Câest vous-mĂȘmes qui avez Ă©levĂ© vos â tyrans, en leur donnant des gardes , â en vous armant peur Ă©tablir leur ty- â rannie , & câest ce qui vous a fait tom- â ber dans cet esclavage si honteux. â II ne suffit pas dâordonner Ă un peu- â pie dâĂȘtre libre, pour quâil le soit; il C iv l 4 ° » saut changer dans les citoyens la ma» » niere de voir , de sentir, de penser , cm n leurs anciens prĂ©jugĂ©s triompheront de s, tout ce quâon fera pour les combattre. 33 Si quelques lĂ©gislateurs ont rĂ©ussi Ă 33 affermir un gouvernement libre en 33 wĂšme - temps qu'rls lâont Ă©tabli , ils ne â donnoient fans doute des loix quâĂ une 33 poignĂ©e dâhommes renfermĂ©e dans une 33 mĂȘme ville. â i Avant de prĂ©tendre Ă la confiance des peuples , ils eurent ou affectĂšrent les sen- timens dâune faine morale ; ils ne tentĂšrent pas dâĂ©tablir leurs systĂšmes , en annihilant tous principes religieux. La raison seule & futilitĂ© nâauroient pu faire adopter les rĂ©glemens de Minos, de Zoroas- tre , de Seleucus., de TriptolĂȘme & de Numa , sâils ne se fussent pas prĂ©sentĂ©s aux nations comme les organes de la DivinitĂ© 2. Au contraire , des insensĂ©s 1 Mably Observations fur shisioire de France, tome II, page 122. Ăz Mai non f u alcuno ordinatore di leggi 4 * fe sont eleves parmi no'us, clans une de ces Ă©poques fatales , oĂč las de notre repos, nous voulions des nouveautĂ©s. On defiroit de voir changer la face du gouvernement, non dans la vue dâĂ©tablir une Ă©galitĂ© chimĂ©rique , mais dans l'ef- pĂ©rance que des changemens mettroient chacun au - dessus de son adversaire. Ăinsique cela sâĂ©toit vu souvent, !e Français confondant la licence la plus extrĂȘme avec la libertĂ© , crut quâil feroittoujours libre , parce quâon-ne vouloir pas le rĂ©primer. Mais sâil existe peu de nations qui fe soient plus distinguĂ©es par fa bravoure , par fa bouillante ardeur, par son Ă©tonnante intrĂ©piditĂ© , on n'en connoĂźt pas qui passe plus aisĂ©ment de la confiance JĂŹraordinarie iti un popolo , che non ricorrcjsc a Dio , perche , altrimcnti, non sarrebero uccet- tate ; perche sono molti bĂ©ni conojciuti da uno prudente , iquali non hanno in Jc raggioni evi- denti da poter-glĂŹ persuadere ad alu ni, Dis- corjĂŹ di machiavcl fopra Lib, i , cap. XI, s 42 ; LU dĂ©couragement , de la fureur Ă la consternation. Câest en vain que les factieux ont cru fur la pĂ©rilleuse parole d une ambition déçue que Lorsqu on emploie la monnoie des illusions , on a des trĂ©sors inĂ©puisables 1 . Câest en vain quâils entassent ruses fur ruses, pour prolonger fivresse de ce malheureux peuple. Ses pertes se multiplient trop pour quâil ne finisse pas par les sentir. Le prĂ©sident HĂ©nault en parlant des calamitĂ©s quâĂ©prouva la France , aprĂšs lâintroduction des grands fiefs , dit Le caractĂšre des Français demandoit , pour leur bonheur , qu ils fujfent gouvernĂ©s par un seul, 11 Ă©toit donc nĂ©cessite de les ramener Ă ces temps heureux oĂč ils n'avoiene qu' un maĂźtre , au lieu de les laisser sc dĂ©truire par un amour dlindĂ©pendance dont ils n apperce- voient pas les fuites. Ils ont plus besoin que jamais quâon les retire du prĂ©cipice dans lequel leur aveuglement les a jetĂ©s ; & st 1 Du pouvoir exĂ©cutif dans les grands Etats, page j41, 43 1 lâon sây prend bien , ils bĂ©niront bientĂŽt ceux qui les obligeront Ă rentrer fous un pouvoir quâils aimoient. Quâallons-nous devenir ? Câest ce que chaque Français tant soit peu sensĂ© demande Ă demi-voix Ă son voisin. Peu de personnes osent rĂ©pondre ce quâelles pensent; mais les insurrections royalistes prouvent cependant quâil en est qui disent r â Sauvons le â vaisseau du naufrage ; chassons du ti- â mon des pilotes coupables de tant de » mauvaises manĆuvres ; que chacun â travaille Ă regagner le port dont nous â sommes sortis avec tant dâimpruden- 33 ce au lieu dâaller chercher la chimĂ©- â rique perfection dâune isle inconnue , ,, reprenons le chemin de nos maisons 3, paternelles ; le temps les avoit enfu- 33 mĂ©es , on peut les reblanchir, les re- 33 crĂ©pir fans les abattre. Instruits par les 33 malheurs qui viennent de fondre fur 33 nous , lâadministration fera plus atten- 33 tive , le peuple moins exigeant, moins 33 inquiet; & sâil rĂ©flĂ©chit bien Ă ce quâil ,3 vient dâavoir fous les yeux , fa frayeur 53 44 de tontes les nouveautĂ©s fera telle quâon .u ne pourra plus lui en faire adopter le 33 trompeur appas. â DĂšs que la sage conduite du gĂ©nĂ©ral JVlonk lui eut fait atteindre son but, dĂšs que Charles II fut proclamĂ© , la noblesse ne fut pas moins satisfaite que le peuple. Celui- ci libre de toute contrainte fit Ă©clater une joie immodĂ©rĂ©e ; on le voyoit courrir ça & lĂ avec des transports incroyables ; & tel ctoit le nombre des royalistes , qu'on ne pouvait concevoir oh Ă©toient ces personnes qui avoient occasionne tant de troubles i . Nous verrons les mĂȘmes signes de satisfaction , accompagner en France le rĂ©tablissement de la royautĂ© & de toutes ses prĂ©rogatives. Les rĂ©voluteurs, pour mieux subjuguer le peuple , ont changĂ© tout ce qui existoit, en prĂȘchant un civisme dont la signification est inconnue aux trois quarts de la nation. Ils dĂ©fendirent de pronom i Histoire universelle par des Anglais pages 6y & 79. 45 *er ce qui dĂ©fignoit une fraternitĂ© particuliĂšre. Lâhabitant de Reames nâoĂa plus sâappeller Breton, ni celui de Dijon, Bourguignon. On a dĂ©figurĂ© Ja France en gĂ©ographie , comme en gouvernement. Lorsquâon pourra travailler Ă rĂ©tablir l'ordre , on sera aidĂ© par ce sentiment qui attache & qui ramene lâhomme aux habitudes de fa jeunesse. Malheur Ă celui qui prononce fans Ă©motion le nom de fa contrĂ©e ; malheur Ă celui qui revenu dans son hameau , ne sâempresse pas dâaller fe mettre Ă sombre de lâarbre q u'il planta dans son enfance. Le Lapon ne fouffri- roit pas quâon changeĂąt le nom de fa stĂ©rile patrie. Le Français impatientĂ© d une nomenclature inintelligible , la relĂ©guera avec ses auteurs fur les rochers du Calvados. On maudira la brillante dĂ©nomination dâune cĂŽte dâor , oĂč ne circulĂšrent que des assignats dĂ©criĂ©s dĂšs le jour de leur Ă©mission. i i YoicĂ ce quâĂ©crivoit en janvier 1790 un dĂ©putĂ© Ă lâassemblĂ©e nationale âNos confrĂšres s 46 Ees rebelles actuels nâont pas mĂȘme eu le mĂ©rite de lâinvention dans aucune de leurs dĂ©marches ; ils ont supprimĂ© la noblesse , comme le long parlement dâAngleterre, crut avoir mis les pairs au niveau des autres hnbitans du royaume ; ils ont Ă©tabli une Ere, comme alors fur le grand sceau dâAngleterre se placerent ces mots De la premiĂšre annĂ©e de libertĂ© rĂ©tablie par w savent bien que ces 1200 millions dâassignats â font 1200 millions de prises de poison distri- ,, buĂ©es au public. Les dignes satellites de la ,, majoritĂ© ont, comme dâordinaire, assiĂ©gĂ© les â portes ; les docteurs qui ont fait accoucher, â par violence, decedecret, en vouloient deux â milliards. Ils savent bien que ce poison, dont ,, ils auront leur part, fera dans le premier mo» 3, ment leur fortune , & celle des agioteurs qui les ,3 soudoyent, & que câest un coup mortel portĂ© ,3 Ă la noblesse, Ă la magillrature , & sur-tout â au clergĂ© quâils ont jurĂ© dâenterret avec la â religion ; car ces gens - lĂ ne veulent plus de ,3 religion. Ils nâoscnt le tout haut, parcs quâil leur est nĂ©cessaire de garder le ,5 masque, mais ils en conviennent tout bas. â 47 la grĂące de Dieu , en 1648. Leurs commissaires , leurs Ă©missaires dans toutes les parties de la France nous rappellent Ces prĂ©dicateurs ambulants qui alloient de ville en ville , de village en village , apporter les nouvelles joyeuses de 8Evangile ; câest ainsi qu'ils sâexprimoient i . Tous ces prĂ©dicateurs nĂ©s dans la lit du peuple Ă©toient. fans Ă©ducation , & pour suivre cette profession ils avoient tous quittĂ© leurs mĂ©tiers. Tels font Jourdan , le Gendre , Cochon , le Coin- tre , Santerre & mille autres. Les rebelles ont aussi remis au jour le plan tracĂ© 2 Ă la Rochelle, Je 10 mai 162 i parles religionnaires, division du royaume en dĂ©partemens, en districts & en municipalitĂ©s ; tout sây trouve. 3} 1 Docteur John Walkers, attempt 147 & suivantes. c Plan perfectionnĂ©, mais essentiellement calquĂ© fur les synodes tenus depuis $72 jus- quâen 16 R ç. ; Depuis, ces scĂ©lĂ©rats se sont livrĂ©s Ă des imitations plus atroces. Celui qui osa proposer 43 La seule diffĂ©rence , câesl que de; chefĂą imposans par leurs possessions, par leurs talents , dirigeoienĂą des hommes qui croyoient combattre pour la cause de Dieu. Ces hommes obĂ©Ăssoient Ă des guerriers cĂ©lĂ©brĂ©s par des victoires, & dont les noms Ă©toient rĂ©vĂ©rĂ©s depuis bien des sieoies. Cependant lâautoritĂ© de diviser le corps de son roi pour en envoyer les parties Ă chaque dĂ©partement, changea en une horrible motion le beau vĆu de Montrofe qui pĂ©rissant fidete Ă Charles II, dit aux Ecossois â Je desirerois que ma chair fut distribuĂ©e dans â toutes les villes de la ertirĂ©tientĂ©, comme â un tĂ©moignage de mon attachement Ă la cause â pour laquelle je vais pĂ©rir Lâordre donnĂ© par Santerre dâĂ©tousser par des bruits de guerre la voix de Louis XVI, parlant pour la derniere fois Ă son barbare peuple , fut une imitation de ce qui se pratiqua en 1662 ĂĄ InexĂ©cution de Vane. Sans doute que les instigateurs de cette recherche de cruautĂ© envers notre infortunĂ© monarque, pensĂšrent quâil falloir en agir avec un roi, comme on sâĂ©toit conduit avec fimpla- cable ennemi de Ăźa royautĂ©. lĂ©gitime r 49 r lĂ©gitime prĂ©valut. LâidĂ©e dâune rĂ©publique Françoise, s'Ă©vapora ainsi que la chaleur de lâesprit de parti ; on la regarda bientĂŽt comme cent autres erreurs que prĂ©sentent les ambitieux pour sâĂ©lever aux dĂ©pens dâun peuple toujours abusĂ©, parcs quâil est toujours crĂ©dule; Ă plus forte raison la rĂ©publique jacobine aura le mĂȘme sort. En proposant de renvoyer chaque individu Ă la position oĂč il se trouvoit, par exemple, au i janvier 1786 , & de rĂ©tablir Tordre ancien , il ne seroit pas question de remettre en vigueur certains impĂŽts, tels que la gabelle & les aides, impĂŽts que depuis bien des annĂ©es, les administrateurs les moins populaires de- siroient de dĂ©truire. 11 ne s'agiroit pas davantage du retour de plusieurs abus, de la restitution des grĂąces accumulĂ©es & trop onĂ©reuses Ă TEtat; enfin de tout ce qui grĂ©voit le pauvre , fans que le service public gagnĂąt en proportion da poids dont Ă©toient certaines charges. Il est aisĂ© de se persuader quâaujâour» D So dâhuĂŻ que lâillusion a Ă©tĂ© dissipĂ©e par de tristes rĂ©alitĂ©s , tout possesseur, qui depuis quatre ans tremble fans cesse pour fa propriĂ©tĂ©, verroit avec plaisir renaĂźtre le jour oĂč le pillage, oĂč lâincendie ne feroient plus regardĂ©s comme des transports de civisme , oĂč le gouvernement monarchique pourroĂt faire veiller comme autrefois Ă la .furetĂ© de tout particulier , oĂč la justice administrĂ©e par des magistrats expĂ©rimentĂ©s & non Ă©lus nu hasard , seroit de nouveau fous lâinspection des parlemens, dont la nation dans un temps d ivresse mĂ©connut les services. Rendue Ă elle-mĂȘme, revenue de fes prestiges, elle verroit rĂ©tablir ces parlemens avec autant de satisfaction quâelie mit de lĂ©gĂšretĂ© Ă les sacrifier. BientĂŽt on se rappel- leroit que a iâinĂiitution des cours fouve- â raines nous sauva dâĂȘtre cantonnĂ©s & 3 , dĂ©membrĂ©s comme en Italie & en 33 Allemagne , & quâelle maintint ce. 3, royaume en son entier. Les rois , â nous dit MĂ©zeray, considĂ©raient lâau- â guste tribunal du parlement, comme { S T i5 le cĆur de leur royaume. Ils avoietlt â un grand foin dâen Ă©loigner tout ,5 venin Sans doute , objectera-t on, que les pat* lemens se sont trop souvent Ă©cartĂ©s des principes qui dictĂšrent, en 1484, la rĂ©ponse du premier prĂ©sident de Lavaquerie a u duc dâOrlĂ©ans , que le parlement rĂitoĂŹt ĂŹnfĂŹituĂ© que pour rendre la jujlice. MaĂĂą souvent la maladresse des ministres fit passer la justice & la raifort du cĂŽtĂ© des tribunaux. Un Ă©crivain impartial nâentre* prendra pas de justifier la versalitĂ© de la conduite des parlemens. En 1454, nous le voyons sâĂ©lever avec force contre les lettres patentes qui tendoient Ă Ă©tablir une Ă©galitĂ© de droits entre cette cour souveraine & celle de Toulouse. En 1754, dâautres vues lui font tenir un langage diffĂ©rent ; ce nâest plus fur les autres parlemens quâil veut avoir la supĂ©rioritĂ©, câcst au-dessus de lâautoritĂ© royale quâil songe Ă sâĂ©lever, & pour y parvenir, il fait revivre fous le nom de !'unitĂ© , entre tous les parlemens du royaume, le systĂšme D ij s §2 de TunĂźon proscrit du temps de la fronde". De lĂ sortirent mille assertions pins que hasardĂ©es. O u'en conclure ? câest que les corps les plus respectables, les plus utiles, les plus nĂ©cessaires , font quelquefois des fautes graves , tristes rĂ©sultats dâune majoritĂ© surprise. Encore en dernier lieu lâeffervescence gĂ©nĂ©rale nuisit Ă la sagesse des dĂ©libĂ©rations du parlement de Paris. Nous conviendrons, qu'entraĂźnĂ© par les clameurs de ses plus jeunes membres, il publia des arrĂȘts irrĂ©flĂ©chis. Mais qui pourroit oublier ces notnbreuses dĂ©cisions qui furent des objets dâadmiration pour toute lâEu- rope? ij Combien le peuple ne dĂ»t - il i Quand la Pologne envoya lâĂ©lite deS grands hommes quâelle avoit en 1373 , annoncer au duc dâAnjou , depuis Henri III, son Ă©lection comme roi de Pologne, les ambassadeurs polonois qui avoient trouvĂ© bien des choses Ă blĂąmer dans le luxe ridicule, & la lĂ©gĂšretĂ© française, furent saisis de vĂ©nĂ©ration en voyant le parlement assemblĂ© , L en y entendant plaider. Cela fit dire Ă lâun de ces ambassadeurs ; quâil ne sâĂ©tonnojt plus s 53 pas Ă des remontrances qui, en Ă©clairant ie souverain , lui prĂ©sentoient la vĂ©ritĂ© sous les formes les plus faites pour la rendre respectable ? Combien ne rĂ©sista- t-il pas aux prĂ©tentions ultramontaines , lorfquâelles furent abusives ? Combien ces parlemens nâen impoferent-ils pas Ă tous ceux qui vouloient arbitrairement opprimer la nation ; tandis que dâune autre part ils mĂ©ritoient f Ă©loge renfermĂ© dans ledit de juillet 1644, oĂč il est dit de tout tans la cour de Paris rendit de grands & signalĂ©s services aux rois dont elle fait rĂ©gner les loix. Un auteur anglais a observĂ© , quâil Ă©toit bien glorieux pour nous, que le roi de France nâeĂ»t jamais pu corrompre un seul membre de son parlement, tandis que le roi d'Angleterre corrompoit avec tant de facilitĂ© tous les membres du sien. â si divers princes de la chrĂ©tientĂ© avoient sou- ,, vent commis le jugement de leurs diffĂ©rens , 5 Ă cet auguste sĂ©nat , puisque ces graves pec- ,, Tonnages quâil voyoit en robe rouge , Ă©toient f , comme autant de rois. 54 LâAssemblĂ©e Nationale nâa supprimĂ© les parlemcns que parce quâelle voyoit en eux les vrais ministres , les vrais dĂ©fenseurs des loix fondamentales du royaume. Une assemblĂ©e qui vouloit sâemparer du pouvoir de son souverain, ne pouvoit pardonner au parlement de Paris dâavoir , en 1593 , conservĂ© la couronne Ă la maison de Bourbon , malgrĂ© les menĂ©es dâune grande puissance , Sc ^asservissement des Etats-GĂ©nĂ©raux convoquĂ©s par le duc de Mayenne. Le beau rĂ©quisitoire de M. SĂ©guier l rappellent trop Ă de sages principes, pour quâon ne sâempressĂąt pas dâĂ©touffer la voix de ceux qui avoient le courage de les cĂ©lĂ©brer. LâAssemblĂ©e Nationale sâĂndigna des dĂ©libĂ©rations de divers par- lemens ; fou courroux se dĂ©veloppa surtout contre sari Ă©tĂ© de la chambre des vacations de Rouen , oĂč il est dit que lorsque le premier monarque de t univers , acca^ blĂ© de chagrins aussi cuisans qu immĂ©ritĂ©s , 1 En dĂ©cembre 1 7 SS 55 daigne faire taire en lui tout autre sentiment que celui de son inĂ©puisable tendresse pour ses peuples ; enfin , quand on a vu ce prince digne Ă jamais du respect des nations , bravant tous les dangers , venir au milieu de fa capitale essayer encore par texemple de ses vertus & des tĂ©moignages louchans de fa popularitĂ© , de ramener fis sujets Ă©garĂ©s , de vrais & fidĂšles magistrats ne peuvent que bĂ©nir tant de bontĂ©s , & gĂ©mir en filence fur terreur de leurs concitoyens. II Ă©toit Ă©vident que tant qu'on laisserait subsister des cours souveraines qui sâexprimoient , qui se conduisoient ainsi , elles conserveraient des moyens dâĂ©clairer le peuple, de confondre les factieux , & dâopposer un ordre salutaire Ă une horrible anarchie. Le plus intrĂ©pide scĂ©lĂ©rat nâest jamais entiĂšrement exempt de la frayeur quâuu jour ses crimes ne soient punis ; les auteurs de tous nos maux savoient trop que, dans tous les temps les parlemens ont poursuivi avec un courage respectable , les perturbateurs d u repos public. 11 falloit anĂ©antir ces cours pour anĂ©antir D iv c 56 ensuite la royautĂ© ; elles doivent revivre avec le monarque, & tandis que celui ci sâabandonnera aux mouvements dâune sage clĂ©mence , le glaive dâune sĂ©vere mais parfaite justice , doit ĂȘtre remis entre Jes mains des magistrats dignes de la constance de tous les bons Français. Nos malheureux compatriotes nâont eu que trop de sujet de les regretter, en se voyant vexĂ©s par des juges vendus au crime; ils nâont que trop souffert des indĂ©centes contestations, des dĂ©cisions monstrueuses de cette foule de tribunaux, de dĂ©partements , de districts & de municipalitĂ©s, formĂ©s en grande partie de ce quâil y a dc plus abject; il faut que le retour du bon ordre disperse ce ramas dâhoin- mes mĂ©prisĂ©s. Parmi les membres de lâancienne administration , il en est beaucoup qui se sont rendus tellement coupables pendant ]a rĂ©volution, que bien certainement ils se feroient justice , & ne profiteroient pas du pardon que la prudence & lâhu- nianitĂ© pourroient dicter. Les retraites 57 volontaires Ăourniroient doive des places Ă donner, ou des rĂ©formes Ă opĂ©rer fans chagriner quiconque mĂ©rite des Ă©gards. Il a Ă©tĂ© dit plus haut, que les propric- taires des moindres possesiions applau- diroient au retour des antiques tribunaux, & de proche en proche Ă celui de lâancien ordre des choses. Cette assertion ne paroĂźtra pas ĂĂŹ hasardĂ©e Ă toute personne qui, ayant bien connu la France avant la rĂ©volution , peut sâappercevoir aujourdâhui de Terreur du tiers-Etat, lorsquâil sâobstina Ă dĂ©naturer le gouvernement monarchique , dans lâespoir dâa- mĂ©liorer sa condition. II nâest pas un seul homme sensĂ© dans cet ordre , qui ne sente prĂ©sentement tout ce qu il a perdu. Lâaristocratie de la noblesse Ă©toit une dĂ©signation vuide de sens, puisque la noblesse de France ne formoit aucun corps, &puisquâelle nâavoit aucune part eflentielle & privilĂ©giĂ©e Ă Tadministration du royaume. Le mĂ©rite plus que la nais. sauce, portoit au superbe poste dâinten» l 58 fiant les subdĂ©lĂ©guĂ©s, les sĂ©crĂ©tasses, & tout ce qui tenoit au dĂ©partement de ces intendans. Toutes les jurisdictions de premiĂšre instance, se composoient des membres du tiers - Etat. Ceux-ci Ă©toient aisĂ©ment admis dans les sept huitiĂšmes des tribunaux du royaume. Les places de greffier, de procureur, de notaire, de tabellion , places lucratives nâĂ©toient point exercĂ©es par la noblesse. Les commissaires des guerres, les fermiers, les receveurs, les trĂ©soriers gĂ©nĂ©raux, enĂin, tous les nombreux employĂ©s de la finance Ă©toient du haut tiers-Etat. Toutes les cures, la plupart des canoni- cats, les richesses du clergĂ© rĂ©gulier ali- mentoient des citoyens dont on nâexi- geoit aucunes preuves de noblesse. Il u'en salloit pas pour arriver aux dignitĂ©s de la plupart des chapitres des cathĂ©drales. Rien ne fermoit Ă la vertu & aux talens l'accĂšs Ă lâĂ©piscopat. Le commerce du royaume appartcnoit exclusivement au tiers-Etat, parce que le dĂ©faut de capitaux & les prĂ©jugĂ©s avoient empĂȘchĂ© que 59 5 la noblesse ne profitĂąt des ordonnances de Louis XIV & de Louis XV, qui permettent Ă cet ordre le commerce en gros , & les spĂ©culations maritimes. Toutes les compagnies chargĂ©es des approvisionnemens , tant des armĂ©es de terre que de mer , Ă©toieut formĂ©es par des membres du tiers-Etat. II en Ă©toit de mĂȘme de tous les bureaux de la grande, de la petite chancellerie , & des bureaux des sĂ©crĂ©ta ires dâEtat. ExceptĂ© les premiers emplois de la cour , des milliers de commensaux du souverain nâĂ©toient pas gentilshommes. Les rois de France ont de tout temps tirĂ© plus de ministres du tiers-Etat que de la noblesse, & les ministres nĂ©s gentilshommes, que le mĂ©rite ou la faveur Ă©levoient en dignitĂ© , Ă©toient dâaprĂšs lâordre des choses plus ou moins dominĂ©s par des membres du tiers-Etat. Lâhomme de mĂ©rite, apprĂ©ciant les talens de ses premiers commis, se livroit nĂ©cessairement Ă leur expĂ©rien. çe , & donnoit sa confiance Ă des hommes qui lui en paroissoient dignes. Lâhomme l 6° } au-dessous de fa place , malgrĂ© toute la prĂ©somption de la mĂ©diocritĂ©, tie pou- voit se paĂler dâanciens travailleurs qui tcnoicnt dans leurs mains le fil de Tad- ministration. Amsi, de tous cĂŽtĂ©s, le tiers- ittat joignoit aux moyens de sâenrichir toute TautoritĂ© du gouvernement ; ainsi, cet ordre par son influence & son pouvoir , Ă©toit devenu principalement responsable des abus de lâadministration ; & lorfquâun peuple aveuglĂ© crioit toile contre la noblesse, & vive h tiers-Etat, il lan- ^oit un injuste anathĂšme sur les dĂ©fenseurs de la patrie, & bĂ©nidoit une classe de citoyens dans laquelle se trou- voient des hommes qui sâĂ©toient le plus Ă©cartĂ©s des bienfaisantes intentions d u roi. Un ouvrage qui parut dans le mois de mars 1789, 1 } ouvrage quâon ne voulut pas lire , parce quâil ne caressent pas la folie O Voyez lettre dâArmand de Chapt de Kastignac Ă messieurs du tiers-Etat. Paris 2; mars iyg E 66 vocat qui par son Ă©loquence avoir fait triompher le bon droit, Ă©toit mille sois plus considĂ©rĂ© dans la sociĂ©tĂ©, que ne le sont aujourdâhui tous les municipaux , tous les employĂ©s de la rĂ©volution, Ă©levĂ©s Ă ces emplois par une fantaisie populaire qui souvent tourne contre eux le lendemain de leur Ă©lection. Les Target, les Bailli, les Camus , les Lafayette , les Treillard, les Montesquiou , lesDumou- rier , mal-adroits ambitieux, si dĂ©concertĂ©s en ce moment, avoient chacun dans leur sphere une existence heureuse. Lorsque lâautoritĂ© royale assuroit la tranquillitĂ© de leur Ă©tat, elle leur permettoit de se livrer Ă tous les calculs dâune louable ambition; chaque membre de la noblesse mouvoir quelquâappui , chaque membre du haut tiers voyoit plus ou moins de quelle maniĂšre avanceroit la fortune de fa famille. Si lâinjustice dâun ministre nuisoit Ă quelques sujets du roi, que de moyens nâavoit - on pas de se tirer de peine ! Le successeur de ce ministre Ă©toit ordinaire'* §7 tnent favorable Ă sopprimĂ©, quarid ce rseut mĂȘme Ă©tĂ© que par esprit de contradiction , & par le dĂ©sir de faire la satyre de 'administration de son prĂ©dĂ©cesseur. Enfin les abus dâautoritĂ© exercĂ©s par un individu , ne font pas fans appel, comme ceux qui dĂ©rivent dâun dĂ©cret rendu Ă la majoritĂ© dâhommes ou achetĂ©s ou sĂ©duits par fart dâun insidieux orateur s I . i M. Necker en parlant de lâaccumulation des pouvoirs dans lâAssemblĂ©e Nationale s'exprime ainsi âAh ! si lâon appelle libre un pays j, fous le joug absolu dâune telle puissance , ĂĂŹ 3, lâon appelle libre un pays oĂč la sĂ»retĂ© des pĂ©r- 3, sonnes, le respect pour les propriĂ©tĂ©s , le main- 33 tien de la tranquillitĂ© publique dĂ©pendent du talent dâun orateur, & du moment quâil a iâarc 33 de choisir pour entraĂźner les suffrages ; si lâon â appctle libre un pays oĂč il nâexiste aucune 3, balance dâautoricĂ©, oĂč le pouvoir exĂ©cutif nâeĂt 3, quâun vain nom, oĂč ses droits ne font plus â quâune supposition , oĂč lâopinion des sages nâa â plus de crĂ©dit, oĂč la religion nâa plus dâem- j, pire, oĂč les mĆurs mĂȘme rĂ©imposent aucune â loi 3 si lâon appelle libre un gouvernement Ă ij 68 } Quel est le ministre , tel despotique quâon veuille le supposer, qui eĂčt prononcĂ© les dĂ©cisions Ă©manĂ©es de l'Assern- blĂ©e Nationale ? Quel Ă©toit fintendant assez osĂ© pour ordonner de par le Roi, ce que commandent journellement les districts & les dĂ©partemens ? Avant la rĂ©volution on avoit Ă se plaindre de ce que les hommes nâĂ©toient pas des dieux , de ce que quelques-uns abu- soient de leur autoritĂ©; mais que de prĂ©cautions nâavoient - ils pas Ă prendre pour sâassurer lâimpunitĂ© de ces abus? Combien les abus vĂ©ritablement criants Ă©toient- ils rares? Combien nâĂ©toit-il pas au contraire certain que lâenfemble ries citoyens Ă©toit tranquille dans ses foyers, dans ses fonctions , & que lorsque lâun d eux sâĂ©toit Ă©levĂ© en grade ou en fortune , il jouissoit solidement des avantages dus Ă fa bonne â ains composĂ©; il faut nâavoir aucune idĂ©e des ,, premiers principes de lâorganiĂâation sociale }Ă . Du pouvoir exĂ©cutifs page f 6g 1 conduite , ou mĂȘme Ă son adresse? I! Ă©ĂoĂfc aisĂ© de recueillir les faits qui eussent dĂ©vouĂ© h la haine publique les ministres qui, depuis lâavĂ©nement de Louis XVI, avoient disposĂ© des ordres arbitraires. Personne ne croira qu'en renversant la Bastille, on ait eu Ja modĂ©ration d'Ă©pargner leur rĂ©putation. Cependant il nâa paru rien de circonstanciĂ© ni de prouvĂ©, Ă lâappui des cris lancĂ©s vaguement contre le despotisme. On sâest bornĂ© Ă dire de ces ministres quâils Ă©toient des monstres , parcs quâils Ă©toient les serviteurs de la royautĂ© , comme on a fait depuis Ă leur maĂźtre un crime dâĂȘtre roi. Louis XI, durant touc son rĂ©gnĂ© , sacrifia moins de malheureux Ă fa sombre politique, que le tribunal rĂ©volutionnaire nâenvoya dâhommes Ă la mort dans un seul jour. t Ses atroces dĂ©cisions sem- 1 La barbarie de ce tribunal tious rappelle ce grand & terrible tableau que nous faic Tacite de la situation de Rome. Jacuit immensa JĂŹ rages omnis sex us, omnis eetas ; ĂŹnluflre r, ignobi- E iij s 72 blables auxLoix deDracon , ne font pas Ă©crites avec de lâencre , mais avec du sang. On observera peut-ĂȘtre que nos ancĂȘtres nâont pas mieux valu que nous , & que les massacres du 2 septembre, nâont encore Ă©tĂ© quâune odieuse imitation des horreurs du quinziĂšme siecle. Sans doute que les ordres sanguinaires du monstre PĂ©thion , les difperfĂź, aut Ă ggerati ncque propiaquis , aut amicis adfiflere , inlacrymare , ne vijere qui- dem diutiĂčs , dabatur ;sed circumjeĂłĂi euftodes , U in mĆrorem cujufquc inlenti , caxpora putre- facĂa adfcSĂabantur , dĂčm in Tiberim trahercn . tur ubi fiuitantia , aut ripis adpuĂŹja , non cre- mare quifquam , non contingcrc. Intcrddcrat sortis humana c^mmercĂŹum vi metĂźisquantum- quesdvitia glijeeret, miseratio arccbatur . Rome fut jonchĂ©e de morts , hommes, enfans, grands Sc petits , entassĂ©s ou dispersĂ©s ; les parens, les. amis nâosoient les consoler, les pleurer & presque les voir; par - tout des gardes Ă©pioient la douleur publique , & ne quittoient les cadavres quâaux bords du Tibre oĂč ils les jettoient ; fĂŹ le flot les ramenoit, on craignoit de les brĂ»ler, de les toucher. LâhumanitĂ© sĂ©doât Ă la terreur, & la pitiĂ© Ă la barbarie. ?ĂŻ nous. retracent la lĂąche condescendance de ce prĂ©vĂŽt de Paris qui, en 141&, d i foi t de mĂȘme Ă la populace Mes amis , faiees ce qu il vous plaira 1 . Mais ces. 1 âCe dpc de Bourgogne fit publier parla â ville , qu'il vouloit la paix ÂŁ? le bien du â royaume, N contendoĂŹt Ă chajser hon , les j, ennemis . N ejĂŹrangers qui mal avoient gou- verne U Roi U k Dauphin, fĂ«fc. Assez tĂŽt â aprĂšs le commun de Paris fit esniotion, & ,z s'amassa grande assemblĂ©e de menues gens qui â allerent aux prisons, oĂč ils tuerent tous les â prisonniers. LĂ , fut tue le comte dâArmagnac , j, Raymonet de la Guerre, le chancelier &plu- 3, sieurs autres grands seigneurs. MĂ©moires de 3, Pierre de Fenin, 33 Quand le prĂ©vost vitquâils Ă©toient {ces mĂȘ- 3, mes gens, ainsi Ă©chauffĂ©s de la fanlce ire qui â les menoit, il nâosa plus parler de raison , de M .pitiĂ©, ni de justice, & il leur dit mes amis, 3, faites ce quâil vous plaira , & tant tuerent de ,3 gens Ă Paris, que hommes, que femmes, de- â puis cette heure de minuit jusqu'au lende- ,3 main douze heures , quâĂls furent nombrĂ©s. â mille cinq cents dix-huit. 33 Journal de Paris.. j page 41 3 annĂ©e 1418-. E 72 abominations ne se commirent que paree qu alors la rĂ©bellion dĂ©soloit de toutes parts un royaume , dont le roi tombĂ© eu dĂ©mence, ne pouvoit faire exĂ©cuter les loix. { i . Nous savons aussi , que pour Ă©garer plus Lâhistoire chronologique de Charles VI, porte les tuĂ©s & noyĂ©s a trois mille, ajoutant ces mots â Car si un homme Ă©toit haĂŻ, son ennemi ,, le Faisoic tuer en ce temps, fous ombre dâĂ©tre ,3 de la partie du Loi & du comte dâArma- » gnac. â i II est remarquable que malgrĂ© les troubles de ce temps, malgrĂ© la corruption qui sâin- troduilĂŹt en f rance fous le rĂ©gnĂ© de Charles VI, ce qui fit appeller ce rĂ©gnĂ© le tombeau des mĆurs i enfin, malgrĂ© tous Jes flĂ©aux qui accableront ce royaume , depuis f Ă©poque de sa dĂ©mence; ce prince ;,e ! ailla pas d'ĂȘtre chĂ©ri du peuple, qui lui confirma Ă ses funĂ©railles le titre de fĂien - aime, qu'il lui avoit donnĂ©, lorsjuâil monta fur !e trĂŽne; tant la bontĂ© & Ăźa gĂ©nĂ©rositĂ© de son crour Ă©toient connues , & tant on Ă©toit perluade qn il nâĂ©toit que Ăâoccafion , & non la cause des malheurs publics ! Ait devc'ri- jter les dates , tome premier , page 612. f 73 ĂŹ sĂ»rement la nation , on a vu depuis Ăźa rĂ©volution circuler parmi tant dâautres Ă©crits atroces , lâouvrage intitulĂ© les cri. mes des Rois. A chaque feuille , la calomnie change en forfaits nombre dâactions dont les historiens les plus vĂ©ridiques ont consacrĂ© lâĂ©quitĂ©. Nos rois ont Ă©tĂ© des mortels soumis Ă lâempire des passions. Nous ne lustifie- rons pas Charles IX dâavoir ordonnĂ© le massacre de la S. Barthelemi ; mais une vĂ©ritĂ© bien humiliante peur l'humanitĂ©, câcst que les crimes que lâon peut imputer aux rois de France , disparussent fous la masse effrayante des crimes du peuple français ; particuliĂšrement des crimes lĂ©gitimĂ©s par 1 AssemblĂ©e Nationale, crimes commis Ă Paris , Ă Avignon , dans toutes les parties du royaume, su nom de la constitution. Et lâon nous parle encore en faveur de cette constitution , de ce faux germe Ă©touffĂ© dĂšs fa naissance , que chaque factieux interprĂ©tois Ă fa guise, & qui loin de pouvoir assurer le bonheur de vingt-quatre w il- 74 ĂŹ lions dffiommes , ne conviendroit pas ĂŻRc-me Ă une foible peuplade , comme la rĂ©publique de S. Marin. Supposons cependant que cette; constitution provoquĂ©e par l'orgueil, la dĂ©raison & la cupiditĂ© pĂ»t .renaĂźtre & s'Ă©tablir ; voyous li les rĂ©sultats ne devroieni» pas ĂȘtre absolument opposĂ©s Ă ceux que Les partisans sâen promettoient. La dĂ©mo- eratie dĂ©clara une guerre Ă mort Ă l'aristocratie qui nâexistoit pas. On voit plus que jamais nue ce nâĂ©toit quâun sobriquet donnĂ© , comme autrefois on voulut distinguer les Guelpbes & les Gibelins, puisque n ce moment tout qui u'est pas jans - culotte, est aristocrate. .Mais admettons quâon put faire aller tni instant le gouvernement constitutionnel des armĂ©es 17891,90 & pi ; que mĂ©mo en en corrigeant les plus insoutenables dĂ©fauts , en donnant au pouvoir exĂ©cutif ĂŹâautoritĂ© suffisante pour f exercice des loix, on retrouvĂąt le squelette , lâappa- rencc dâune administration ; quâarrive-, tait- il alors ? Auffi-tĂŽt que ,, jans nulla 75 difĂŹnBion tous les citoyens feraient admissibles aux places & emplois civils & militaires i , ne serok-ii pas naturel que la noblesse renonçùt pour toujours Ă servir dans les armĂ©es? Nous entendrons dĂ©formais par noblesse , tout homme vivant noblement, & jouissant dâune soi tune aisĂ©e; or, bien certainement cette classe de citoyens ne verroit rien qui TappcllĂąt Ă une profession dont les dangers, dont les fatigues , dont les gĂȘnes, dont la m o, notonie en temps de paix , ne seroieut plus compensĂ©s par Thonnenr attachĂ© ciel e va n t Ă TĂ©tĂąt d'officicr. DĂšs-lors , toutes les places lucratives quâoccupoient fous Taucien rĂ©gime les membres du Tiers- Etat ,âą places qui furent multipliĂ©es Ă lâin- Ătni fous le rĂ©gime constitutionnel, fe- roient bientĂŽt briguĂ©es & obtenues par des membres de lâancienne noblesse restĂ©s propriĂ©taires des grandes terres. Ces i Titre premier, article premiet de la Constitution. 76 anciens nobles , quoique privĂ©s de leurs titres honorifiques , donneroĂŹent par-tout iâexclusion Ă cette nombreuse partie du Tiers-Etat qui, fans ĂȘtre riche cle patrimoine , parvenoit cĂŹ-devant aux emplois indiquĂ©s plus haut. A la fuite des noms illustres , arriveroient les nobles qui, depuis un Ăiecle ou deux , ont acquis des possessions. Tous ces propriĂ©taires qui , malgrĂ© leurs richesses, nâĂ©toicnt gueres employĂ©s dans lâadministtation intĂ©rieure du royaume, prendroientaujourd'hui un autre essor , sâouvriroient infailliblement une autre carriĂšre , parce que lâĂ©puife- ment des finances, le discrĂ©dit des papiers publics , feroieot que de nĂ©cessitĂ© ler possesseurs des terres deviendroient presque les seuls capitalistes du royaume ; alors , combien ne leur feroit-il pas aisĂ© de fe rendre maĂźtres des Ă©lections , comme le font en Angleterre les seigneurs qui , par les sommes q u'ils donnent, & par lâinfluence qu'ils fe procurent, placent qui ils veulent dans la chambre des communes ? 77 Quand mĂȘme il seroit poĂĂŻĂŹble quâune rĂ©vision de la constitution confirmĂąt le ridicule dĂ©cret qui enleve les dignitĂ©s hĂ©rĂ©ditaires , pourroit-on empĂȘcher que malgrĂ© les sophismes des rhĂ©teurs, la nation revenue Ă elle - mĂȘme , & dĂ©trompĂ©e de toutes les illusions qui lâĂ©garent, ne rendit Ă des Montmorency , des Rieux , i des Mortcmart, des Latrimouille , des Sire-de-Pont, des Tonnerre , ces respects dictĂ©s par lâhabitude & par des souvenirs qui rappellent les plus belles Ă©poques des annales de la France ? Des torrens formĂ©s par des orages passagers , renversent par fois les monumens les plus solides ; mais ils ne peuvent empĂȘcher que les fleuves antiques ne reçoivent les tributs des eaux du ciel & de la terre. Les Thouret, les Barnave , les Cha- i En plaçant id M M. de Rieux immĂ©diatement aprĂšs le nom de Montmorency, on sâelt conformĂ© Ă la dĂ©cision qui eut lieu en 1547, au sacre d 11 roi Henri II. Voyez les MĂ©moires du marĂ©chal de VillevieĂlle. ?8 r Relier sont dĂ©jĂ rentrĂ©s dant le nĂ©ant j ainsi tomberont leurs scĂ©lĂ©rats successeurs; aprĂšs avoir bouillonnĂ© avec fracas, ils sq dessĂ©cheront comme le limon qui ne laisie aprĂšs lui que sa fĂ©tiditĂ©. Au plus fort de la dĂ©mocratie, nâavons- nous pas vu les AssemblĂ©es Nationales employer, tant quâil a Ă©tĂ© possible, Ă la tĂȘte des troupes , tous ceux des nobles qui ont eu la lĂąchetĂ© de servir les rebelles ? Le paysan est fatiguĂ© de lâactivitĂ© quâon lui a donnĂ©e; le laboureur ne Test pas moins de se voir dans la dĂ©pendance de ceux quâil est forcĂ© dâctnployer. Le bourgeois Ă qui ii reste du bon sens, est intĂ©rieurement rĂ©voltĂ© de Tineptie , des vices & de la bassesse des gens qui le commandent. Le retour des seigneurs dans leurs terres fera un jour de fĂȘte pour les habitans des villages, parce quâil leur rendra lâespoirdâune existence moins malheureuse. Le journalier aimera mieux gagner un foible salaire sans sortir de sa paroisse, que de quitter malgrĂ© lui sir maison pour sâaller battre. Le fermier, â 79 s il sâest bien conduit envers fou Ă ncicA propriĂ©taire , fera ĂĂŹer de le revoir. Celui 'qui aura abusĂ© des circonstances , pourra compter fur une indulgence q'ue lâintĂ©rĂŽĂŻ rendra nĂ©cessaire. Enfin , la lĂ©gĂšretĂ© da caractĂšre français dâaccord avec les prĂ©jugĂ©s de tant de fiecles, offrirait aux nobles possession nĂ©s cf amples moyens d c fe faire bien recevoir, sâils rentraient en France pour y vivre fous le rĂ©gime modifiĂ© de la constitution de 17ĂJ2. II leur servit aisĂ© dc mettre Ă profit le retOilr d une juste bienveillance de la part dtĂŻ peuple , pour se procurer alors dans leurs provinces tout le crĂ©dit que leur enlevoiĂŹ celui dâun subdĂ©lĂ©gĂșĂ© , dâun receveur des impositions. Ainli renaĂźtrait facilement un nouvel ordre de choses. La haute noblesse briguerait en vertu de la constitution les places de maires dans les villes les plus importantes , en fe faisant ces crĂ©atures, en achetant des suffrages; elle fe soutiendrait dans ces emplois , tout aussi bien que lâon voit dans les cantons populaires de la Suisse , des Ă©lectĂŹoss l 82 feulement pour la forme , confirmer dâĂ©* poque en Ă©poque les fils ,petit-fils , arriere- petits-fils des familles qui gouvernent, ainsi que cela fe voit auffi dans la plupart des villes impĂ©riales , oĂč le peuple elĂŹ opprimĂ© par une lĂ©gion dâadministra- teurs. Alors ou placeroit ses parons , fes amis , dans les postes qui dĂ©pendroient des premieres magistratures ; & sâil falloit, pour y parvenir, un scrutin , encore avec de l'argent on arriveroit Ă fes fins. Dans }a fuite les possesseurs de terres pourroient avoir pour concurrens les riches nĂ©go- cians ; ceux-ci ne tarderoient pas Ă sentir qu i! seroic difficile de veiller Ă la fois , ail commerce & Ă ['administration. Mais de toutes maniĂ©rĂ©s nous devrions Ă rĂ©tablissement de la constitution de 1791 la plus redoutable des aristocraties , celle des gens riches. 1 1 â La classe aisĂ©e qui ne travaille pas , â Ăa classe opulente deviendroit la maĂźtresse ,, suprĂȘme Jes assemblĂ©es ; & par un excĂšs de â dĂ©mocratie, vous verriez nĂ©ceslĂĄirement sâĂ©le- Câest 8t Câest aĂźors que nombre Je citoyens sentiroient encore mieux combien on sâest abusĂ© , lorsque la jalousie des stĂ©riles titres de noblesse a provoquĂ© Ășn systĂšme dâĂ©ga- ĂźitĂ© , qui Fait qĂșe, dans le tienĂ©tat , des milliers dâhommes distinguĂ©s font redescendus au niveau de la lie du peuple. Les anciennes familles nâtĂŹnt point cette dĂ©gradation Ă craindre ; tout bon gentilhomme pourra toujours dire Ă ses enta n s comme Montgommery aux siens » qu'il consentoit de bon cĆur Ă ĂartĂȘt qui les privait de la noblesse , s'ils ne faijbient pas des aidions qui les en pussent relever ; mais que lĂ oĂč ils succĂ©deraient Ă la venu de leurs ancĂȘtres , il n y avoit pas de puijsĂ nce au monde qui les empĂȘchai de succĂ©der Ă leur noblesse. Si terreur dans laquelle font tombĂ©s j, ver un genre dâariĂlocratie bien terrible, Tarif- 3, tocratie presque absolue des riches. Opinion. j, de Robert , membre de la Convention natiĂČ- 3, nale. Voyez !e Moniteur, No. 117, du 27 » avril 1793. F l 82 des ambitieux, n'eĂ»t conduit qu'Ă la punition dâune vanitĂ© mal entendue, si des mouvemens excitĂ©s par elle il rĂ©ful- toit une constitution propre Ă faire le bonheur de la plus grande partie des ha- bitans de la France , tout bon citoyen JionnĂȘte devroit prĂ©fĂ©rer le bien public Ă des considĂ©rations particuliĂšres, & les propriĂ©taires nobles , ou rĂ©putĂ©s tels , seroient fondĂ©s Ă voir avec satisfaction statuer un gouvernement qui ramĂ©neroit les notables français aux dignitĂ©s & Ă iâau- toritĂ© quâils avĂŽient dans les premiers temps de la monarchie. Nous avons indiquĂ© comment ils fe retrouveroient fous les noms de maire , de procureur de la commune, de prĂ©sident , de membres de district & de dĂ©partement, saisis de fait des fonctions quâexercoient autrefois, les miss, les grafions^ les centeniers, les dixainiers , les rachimbourgs , les feabins. Comme autrefois aussi ces notables se rendroient bientĂŽt si permanens dans les places Ă©lectives , que nous verrions , a u dĂ©triment de lâaiuoritĂ© du souverain & l 8Z Ăź Ze la fĂ©licitĂ© da peuple, renaĂźtre iticef* sammentles usurpations dâautoritĂ© , dont naquit le rĂ©gime fĂ©odah II nâexiste nulle part de vĂ©ritable dĂ©mocratie. i LâĂ©galitĂ© ne peut subsister entre les hommes ; elle est dĂ©truite par la diffĂ©rence des forces physiques; elle est bien plus dĂ©truite par la diffĂ©rence des facultĂ©s mmales. Les Etats-Unis de l'Ainerique, oĂč nos Français ont Ă©tĂ© prendre les idĂ©es d une libertĂ© dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e dans la plus horrible licence, ces Etats, dont la constitution Ă©prouvera plus d un changement, la ces Etats peuplĂ©s des i II nâa jamais existĂ© de vĂ©ritable dĂ©mo- ^ cratie , & il nâen existera jamais. II est contre j, lâordre naturel que le grand nombre gouverne j, & que lĂ© petit soit gouvernĂ©. On ne peutima* j, giner que le peuple reste incessamment assem- â blĂ© pour vaquer aux affaires publiques ; & ,, lâon voit aisĂ©ment quâil ne sautoir Ă©tablir pour â cela des commissions fans que la forme de lâadministration change. Contrat social de Rousseau, page iiç. 2 Le ministre dâune grande puissance Ă©crl. F 4 i 84 } Ă©migrations de lâEurope, & dans lesquels le temps nâa pas permis quâil se formĂąt encore de ces familles prĂ©pondĂ©rantes par lâanciennetĂ© des services rendus Ă la patrie , enfin ces Etats , dont les gouver- nemens font plus dĂ©mocrates en apparence quâen rĂ©alitĂ© , ne voient-ils pas dĂ©jĂ parmi eux des distinctions bien prononcĂ©es, & qui de jour en jour Ă©tabliront une ligne plus marquĂ©e de citoyen Ă voit deNewyork en juin 5789 â Je fuis bien loin â de lâenthousiasme , en jugeant les objets qui ,, mâenvironnent, & je ne trouve aucune raison â de cĂ©der Ă la prĂ©tention quâont la plupart des â AmĂ©ricains & leurs admirateurs, quand ils ,, affirment que ces Etats surpassent en politique â & en philosophie tous les peuples anciens & â modernes. Quoi quâil en soit de ces prĂ©ten- â tions, le vrai est que ces AmĂ©ricains ont Ă©tĂ© â jusquâĂ prĂ©sent sans gouvernement, quoiquâils â en soient dĂ©jĂ Ă la seconde forme. Je regarde , comme un spectacle curieux les obstacles quâils â Ă©prouvent Ă lâorganisaĂion du nouveau gou- â vernement. II y a loin des projets Ă lâexĂ©su- â Ă . â §5 Ăźtoyen ? {i Câest donc en vain que noĂ novateurs ont portĂ© jufquâĂ Ja puĂ©rilitĂ© leur fureur contre la qualification de noble. II existera dans tous les pays des gens qui, Ă©tant riches, se rendront puissans, des gens qui, Ă©tant vertueux, se rendront illustres , enfin tel homme qui Ă©tant digne dâĂȘtre connu , ce que les anciens nom- merent nosdbilis,&. par abrĂ©viation nobilis, aura dans fa patrie cette prĂ©pondĂ©rance qui conduit, dans toutes les associations, Ă des prééminences. 11 existe de ces prééminences fur toute la surface de lâEurope. Elles font excessivement prononcĂ©es en Asie on les trouve en Afrique , en AmĂ©rique ; & les voyageurs autour du monde i Une division de la marine royale de France Ă©tant Ă Boston en 17L8 ou 17x9, les officiers donnerent un bal Ă bord des vaisseaux, & furent trĂšs-surpris dâapprendre que les femmes dâhono- rables nâiroient point Ă une fĂȘte oĂč elles scroient exposĂ©es Ă rencontrer dâautres dames dont le* maris n'avoient pas le mĂȘme titre que les leurs, eu au moins celui dâĂ©cuyer. F z c Z6 > ont observĂ© des castes privilĂ©giĂ©es parmi les insulaires de la mer du sud. A OthaĂși les rang* font marquĂ©s par des distinctions frappante* ; les infĂ©rieurs y ont de grands Ă©gards pour leurs supĂ©rieurs. II y a fies seigneurs cĂźe cantons. II seroit aisĂ© dâappuyer par des rap- prochemens pris dans l'histoire, ce qui Autorise Ă penser que, st le rĂ©gime cons* titntiounel se rĂ©tablissait, ce .seroit lâan* cienne & mĂȘme la nouvelle noblesse dit royaume qui, sous une autre dĂ©nomination , sâempareroit de toutes les dignitĂ©s, du maniement de tontes les affaires, & qui feule profĂŹteroit dâune rĂ©volution dont le Tiers-Etat se promettoit tant dâavantages. M us, encore une fois, il est plus essentiel dâexaminer si le bonheur du royaume, si fa tranquillitĂ© , si fa grandeur dans h paix, si fa furetĂ© dans la guerre , serment les rĂ©sultats de ce nouvel oidre de choses. Il faudroit voir si qua- rante-qtiatre mille maires , si les nombreux membres de tous les dĂ©pnrtemens, si les de districts, choisis infaillible* 87 ment parmi des personnages riches ou des familles considĂ©rables, ne seroient pas gĂ©mir la nation fous cette cohorte de vrais aristocrates intĂ©ressĂ©s Ă fe soutenir, Ă consolider, Ă perpĂ©tuer leur autoritĂ©. Les Danois, aprĂšs avoir long-temps souffert les outrages, les vexations, les exigeances insoutenables des seigneurs qui les opprimoient, & qui rĂ©duisoient Ă rien f autoritĂ© royale , ne virent dâautre moyen dâamĂ©liorer leur condition , quâen offrant a leur souverain une autoritĂ© sans bornes. Le premier article de la loi de 1665, promulguĂ©e Ă la fuite de cette Ă©tonnante rĂ©volution, dit, que tous Us rois hĂ©rĂ©ditaires de Danneniarck & de Nord- wege doivent ĂȘtre regardĂ©s par leurs sujets comme un chef au - dejfus de toutes les lois humaines , & qui , en matiĂšre religieuse ou civile , ne connoĂt point dâautre juge que Dieu. On a peine Ă comprendre comment une nation a pu de son propre mouvement jurer de se soumettre Ă un pouvoir aussi illimitĂ© , Ă une volontĂ© dont rien ne balancĂ© les dĂ©cisions arbitraires. U nâea F 4 88 est pas moins vrai que ce nâest quâĂ dater de cette Ă©poque que le Danois a vĂ©cu fous* un gouvernement plus doux , que le commerce a commencĂ© Ă y fleurir % que les arts vinrent embellir la capitale & les autres villes du royaume, que de tous cĂŽtĂ©s la culture sâĂ©tendit & se boni-, fia, & que le Dannemarck prĂ©senta Ă lâEurope une marine vraiment respeĂ©table & dont les Ă©tabliffemens font superbes. Plus de cent annĂ©es font rĂ©volues depuis que les Da nuis se trouvent bien dâun. gouvernement qui les met Ă la merci des caprices dâun maĂźtre. Cela est, & cela se peut, parce que le despotisme dâun souverain ne lui donne pas, Ă beaucoup prĂšs, une autoritĂ© si effective, quâelle paroĂźt absolue. II y a mille mĂ©nagemens Ă garder qui lui font dictĂ©s , soit par le besoin dâĂȘtre aimĂ©, soit par un esprit de justice , soit enfin par la crainte dâĂȘtre viĂ©time dune rĂ©volution. Le despotisme exercĂ© par une rĂ©union dâsiommes investis de f autoritĂ© , est bien plus terrible & plus absurde, joint Ă ce que les assemblĂ©e.^ { 89 dâune nation qui posscde plusieurs gran. clĂ©s provinces ne font nullement propres Ă lâĂ©clairer fur ses vrais intĂ©rĂȘts. Tout fe voit dans ces assemblĂ©es dâune maniĂ©rĂ© trop confuse , trop sommaire , trop indĂ©terminĂ©e. " La volontĂ© gĂ©nĂ©rale y est y, rĂ©ellement muette. La plupart des dĂ©. â putĂ©s, guidĂ©s par des motifs secrets, â nâopinent pas plus comme citoyens , â que fi lâEtat n'eĂ»t jamais existĂ© ; & lâon â fait passer faussement fous le nom de â loi des dĂ©crets iniques , qui nâont pour â but que fintĂ©rĂȘt particulier. â Ăi. Câest, comme lâa fort bien dit le factieux Ifnard en parlant de la Convention , une machine Ă dĂ©cret dans les mains dĂ© une faBlon. Ai n st de la fermentation des passons accumulĂ©es sortent des dĂ©marches & des dĂ©cisions quâun souverain nâoferoit fe permettre , parce quâil cramdroit une censure , une critique publique , que les assemblĂ©es bravent fans la moindre pudeur. 3 1 Contrat social, page ĂŻ8i. 2 Un Espagnol, M. le comte dâAyalg, qui 9 ° Si nous faisons pour un moment lâĂ©- loge dâun gouvernement oĂč le prince se voit. au-dessus des loix , ce nâest pas que nous le souhaitions' pour la France, ce nâest pas quâil puisse ĂȘtre dĂ©sirable , ni pour un souverain , ni pour une nation. Notre unique objet est de prouver que FautoritĂ© dâun seul, telle arbitraire qu'elle soit, devient prĂ©fĂ©rable Ă celle dâassem- blĂ©es tumultueuses oĂč dâinsolens parvenus , ne professent cet amour violent & fastueux de la libertĂ© , que pour mieux vient de publier un excellent ouvrage intitule De la libertĂ© U de lâĂ©galitĂ© des hommes U des citoyens, dit en parlant des deux lĂ©gislateurs qui ont prĂ©cĂ©dĂ© la convention nationale Une as- â semblĂ©e qui ne se respecte pas, qui ne respecte 3, pas l' publique, est le plus cruel, le â plus dĂ©testable de tous les tyrans. Ceux - ci font jj le mal en tremblant, tandis quâelle le fait dans â une forte de calme , qui doit causer un frisson- 33 nement de peur & dâhorreur aux peuples qui ,3 vivent fous fa domination, & Ă ceux qui nâen â font pas sĂ©parĂ©s par des rochers inaccessibles. 33 Ăhaji. 6 . page 160, 9t caclier leur goĂ»t pour lâindĂ©pendance de toute autoritĂ© lĂ©gitime, oĂč ils ne se courbent devant le peuple quejusquâau moment oĂč ces ambitieux peuvent donner lâeĂĂŻor Ă leur fureur de dominer i . x Lorsquâen septembre 1790 , on voulut restreindre la prĂ©rogative royale de S. M. Polonaise, un des membres de la diete, le sieur Kie- 7Ănski, protesta en ces termes â Si le roi a lu con- M descendance de laisser mettre en dĂ©libĂ©ration ce qui est suffisamment Ă©tabli par les Pacla â Connenta , câestĂ nous Ă ne point le souffrir, Ă â nous fur-tout qui mĂ©prisons les factieux, & 3 , qui sommes convaincus par lâexpcrience que â que les prĂ©rogatives royales, que le trĂŽne, en , 3 un mot, sont le seul & vĂ©ritable rempart de la â prospĂ©ritĂ© publique. Plus les pouvoirs feront 3, divisĂ©s, moins le gouvernement aura de nerf, â LâEtat languira & finira par tomber dans le 33 nĂ©ant. Craignons les faux amis du peuple qui â ne veulent avilir la majestĂ© royale que pour pouvoir exercer plus sĂ»rement leur despotisme â infiniment plus fatal au peuple que celui dq 53 roi le plus absolu. â j\l. Nççker a Ă©crit il que la puissance immo- l 92 Dans ees derniers temps on a beaucoup citĂ© CharJemague . comme Celui de nos princes qui a le pins associĂ© Tente de fa nation au gouvernement de lâempire. On a Ă©tĂ© jusquâa le reprĂ©senter comme soumettant dans les Champs de Mars Ă la dĂ©cision du peuple , tout ce quâil souhai- toit d'innover dans lâadmĂniltration. Cependant lâabbĂ© de Mably, auteur claffi- que des rĂ©volutionnaires, convient que dans les capitulaires, CharĂźemagne pre- noit le titre de lĂ©gislateur suprĂȘme. Ce mĂȘme auteur a puisĂ© dans Hincmar un tableau des assemblĂ©es de ce temps, qui â dĂ©rĂ©e dâune assemblĂ©e composĂ©e des repiĂ©seru ,, tans de la nation , nâeft pas auffi redoutable que â le despotisme dâun seul homme, â Cinq pages plus loin, ilsâoublie & nous dit C4 Comment ne ,, seroit-on pas effrayĂ© de lâautoritĂ© dâune as- â semblĂ©e qm dĂ©cide en un moment & sans appel â de lâhonneur, de la fortune & de la libertĂ© des â citoyens, dâune assemblĂ©e qui, en proscrivant â avec une petite majoritĂ© de sufFrases le dĂ©ve- n loppement des avis prĂ©jugĂ©s contraires as. 93 } contraste un peu avec la forme tumultueuse & indĂ©cente de nos prĂ©tendues lĂ©gislatures. L'assemblĂ©e , dit Hincmar, qui se tenoit Ă La fin de Vautomne , aprĂšs que la campagne ĂtoĂŹt finie , rĂŹĂ©toĂŹt composte que des seigneurs les plus expĂ©rimentĂ©s dans les affaires. . On recherchoit la cause des abus prifens , & on travailloit Ă prĂ©venir les maux qu'on avoit Ă craindre. Jamais le public nĂ©. toit infiruit des vues, des dĂ©bats, des projets , ni des rĂ©solutions de cette assemblĂ©e. Un secret inviolable ernpĂȘchoit que les Ă©trangers ne pus- » sentiment de cet f e majoritĂ©, assure par sa ty- » rannie sur les opinions, spn despotisme envers w les personnes ? Comment ne feroit - on pas M effrayĂ© delâantoritĂ© dâune assemblĂ©e qui, fur le s , rapport dâun de ses membres, & fans daigner ,, Ă©couter ni les aeensĂ©s, ni leurs dĂ©fenseurs, remplit les prisons de ses victimes? â Du pouvoir exĂ©cutif ,pag. 347. M. Neckeren nous peignant si au vrai le despotisme de PAflemblĂ©e Nationale, auroit bien dĂ» nous expliquer ensuite, en quoi il est moins redoutable que le despotisme dâun seul. 94 fint se prĂ©cautionner contre les entreprises dont ils Ă©talent menacĂ©s, & que dans r intĂ©rieur mĂȘme du royaume , des rnĂ©contens ou des esprits jaloux & inquiets s'opposajsent par leur intrigue au bien public. Eginard , en pariant dâune de ces assemblĂ©es, fait dire ces paroles Ă Charlema- gne Jâai figĂ© au milieu de vous , & f ai pris part Ă vos dĂ©libĂ©rations , non - seulement comme tĂ©moin , mais encore comme votre roi & votre juge. Le vrai est que Charlemagne comme nous lâa dit Montesquieu tint le pouvoir de la noblesse dans ses limites, empĂȘcha lâoppreffion du clergĂ© & de lâhomme libre , mettant un tel tempĂ©rament dans les ordres de lâEtat, q u'ils furent contrebalancĂ©s, & quâil resta le maĂźtre. Tout fut uni par la force de fĂłn gĂ©nie ; mais ses successeurs moins habiles & moins fermes ne tardĂšrent pas Ă voir que des administrateurs en trop grand nombre, & recevant trop de puissance de leurs emplois , font Ă©galement nuisibles Ă la prospĂ©ritĂ© de lâEtat, & Ă la nĂ©cessaire dignitĂ© de son chef. l 95 'Hugues Capet ayant observĂ© que le droit de rendre la justice uni Ă la profession militaire, avoit Ă©tĂ© une des causes principales de la chĂ»te des premieres races, ce prince & ses descendans firent en sorte que la noblesse nâeĂ»t plus, pour unique occupation que la guerre. Ils la tinrent en activitĂ© durant la paix, en favorisant le goĂ»t de la chevalerie i , en i â Les chevaliers quâon appelloit en latin â Milites , Ă©toient lâĂ©lite non - feulement de la noblesse , niais encore de ceux des sujets qui ,, possĂ©doient les vertus les plus Ă©minentes. Ils â etoient les plus fermesjoutiens des trĂŽnes , les ,, protecteurs desfoibles U desopprime's , la ter- ,, ra/r des brigands , les amis de P ordre U de la ,, police , le flĂ©au de tous les novateurs , U des â perturbateurs du repos public. Aussi les rois & â les princes les plus sages se sont-ils toujours ,3 appliquĂ©s Ă les maintenir, en les rappellant ,3 aux anciennes loix. â Hist. de la noblesse hĂ©rĂ©ditaire , page 282. chap. 17. De cet esprit de chevalerie, il ressortit des traits qui seroient incroyables, fi les historiens les plus dignes de fol ne nous les transinettoient. Tels font les. l 96 JtĂŹuĂźtĂźpliaut les JoĂ»tes & les Tournois, 8Ă© en ne nĂ©gligeant rien de ce qui pouvoit lui faire abandonner les pĂ©nibles fonctions de la judicature. faits de Duguesclin, dont le marĂ©chal dâEnclrĂ©- ghen disoit â Si ce Bertrand ctoĂźt roi de JĂ©ru» j, lalem , tous les Payens ne ĂeroĂŹent pas capa- j, blĂ©s de lui rĂ©sister. Tels font les faits dâuri Boucicaud, dâun Captai du Buek, qui avec foi» Xante chevaliers, suivis de igo hommes Ă euX § attaquĂšrent, mirent en dĂ©route & tuefent fepĂ mille hommes dâune nombreuse armĂ©e de ces Jacquets, qui en ĂŻ^g vouloient exterminer la noblesse. Lâhrstoire de la maison militaire des rois de France, prĂ©sente un nombreux catalogue des brillans exploits de nos nobles Français; mais nous observerons quâils durent leurs plus Ă©cla-j tans succĂšs Ă leur attachement auX ioix de la chevalerie , Ă la vĂ©nĂ©ration des jeunes gens pour' leurs anciens, & au respect des gentilshommes pour ces noms illustres qui dĂ©signĂšrent tant d s' hĂ©ros. Tout noble doit se piquer de se conduire auĂßÏ noblement que qui que ce soit, mais pour le maintien de Tordre, il faut quârly ait des grada» lions parmi la noblesse , ainftque dans tout autre' Etat. Les { 97 Les nobles & les prĂȘtres furent rem* placĂ©s dans le maniement des affaires publiques, par des hommes de loix, aux- quels la sagesse du gouvernement & lâes- time de leurs contemporains ouvraient Ă©galement une brillante, une utile carriĂšre. Alors une subordination plus rĂ©elle sâĂ©tablit; les dĂ©sordres devenus plus rares eurent des suites moins funestes. Les français , fous le regue de Louis VIII, commencĂšrent Ă soupçonner quâil Ă©toit nĂ©cessaire Lavoir dans lâEtat Une puissance qui en unit , resserrĂąt & gouvernĂąt par un mĂȘme esprit toutes les parties divisĂ©es. Un sentiment encore confus Ăaisoit entrevoir le besoin dâun lĂ©gislateur unique. La confiance quâinspira St. Louis, contribua beaucoup Ă replacer dans la main du prince, cette puissance lĂ©gislative, dont CharlemĂĄgne ĂĄvoit st bien usĂ© , & sans laquelle un roi ne peut assurer la tranquillitĂ© du royaume. Ce retour de soumission vers le trĂŽne nâĂ©prouva aucune opposition , parce quâon Ă©toit excĂ©dĂ© de tontes parts des abus des autoritĂ©s locales. G 9 * Ă Ainsi quâen cc moment, le peuple Français souffre Ă©galement du silence forcĂ© de ses anciennes loĂx, & des ordres arbitraires dâune tourbe innombrable de tyrans. Cependant les seigneurs avoient encore assez de pouvoir pour quâil nuisĂźt i Voici ce quâon lit dans une lettre Ă©crite en 178s, oĂč fauteur sâexplique avec beaucoup de , vĂ©hĂ©mence contre les ordres arbitraires â Lorsque nos rois dĂ©livrĂšrent les provinces du 5, joug des tyrans fĂ©odaux, on vit les peuples w accourir avec confiance Ă lâabri du sceptre pa- â terne!, en conservant quelques coutumes aux^ â quelles ils Ă©toĂźent attachĂ©s, & qui ne contra - ,, rioicnt point lâintĂ©rĂ©t collectif. Par - tout le j, respect pour Jes mĆurs appella la raison, lâĂ©- 5, quite, la loi naturelle pour rĂ©gler lâautorĂtĂ© & â lâobĂ©issance. Le souverain eut un pouvoir ab- 5, solu pour protĂ©ger & pour conserver... & les â ujets recouvrĂšrent une libertĂ© qui n'eut dâau- ,, tre borne que les loix qui defencâei ce nuire. 3 , Pendant ce grand ouvrage, en tort lieu, en ,, route cu confiance , nos rois flipulerent pour ĂŻ, lâhumanire. Quels droits Ă fa reconnoissance 1 â Lettre de AL de LcdtnĂŻoild M. de BergaJTe. C 99 Ă lâunitĂ© dâautoritĂ©, sans laquelle j dans M grand pays, rien ne Va au bien. Ce ne fut que fous les derniers regnes oĂč l'on vit les ministres qui conciliĂšrent Je mieux leur attachement Ă la gloire du souverain, & la connoissancĂš des vrais intĂ©rĂȘts du royaume, travailler avec succĂšs Ă affoiblir lâautoritĂ© des grands vassaux. Us prĂ©fenterent Ă ceux-ci de stĂ©riles distinctions j & des dĂ©corations en Ă©change de droits utilĂ«s. Dans le mĂȘme temps on accordoit Ă 1 Ă©lite des plĂ©bĂ©iens , des emplois dont lâimpoitance rendit bientĂŽt leur condition plus solidement avantageuse que celle de la majeure partie des seigneurs; Successivement toutes les places depuis le syndic d*une communautĂ©,Ă remonter iusquâaux dĂ©positaires immĂ©diats de la confiance de nos rois, devinrent la rĂ©compense de quiconque montra des talçns. Comme nou- savons dĂ©jĂ fait observer, lâĂ©loquence jointe Ă la probitĂ© fit arriver aux premiers emplois de robe & de lâadministration. Ainsi le gouvernement se yit aidĂ© de tous cĂŽtĂ©s par Gij 100 la louable ambition de tous les Rrançals recotnmandab'es, & la noblesse satisfaite dâĂȘtte en quelque forte exclusivement employĂ©e Ă la garde de lâEtat, ne pensit plus Ă fe mĂȘler de lâadministration. Elle envisagea presque comme un crime de fĂ©lonie , de ne pas fe consacrera la profession des armes; elle nâeut garde de priver sĂŽ'n pays de ses plus sĂ»rs dĂ©fenseurs , elle remplit les armĂ©es de cet esprit qui les rendit triomphantes ; elle remplit lâunivers dĂ© f Ă©clat de fa valeur. Rien ne se croisoit, rĂĂȘn ne se confondoit pins; la royautĂ© Ă©tâoĂŻt le point central auquel tout abou* tĂssoit. Lâagrandissement du royaume, la prospĂ©ritĂ© dont nous le vĂźmes jouir fut de plus en plus lâheureux rĂ©sultat dâune balancĂ© sagement tenue. On ne sâavisoit plus de croire quâaprĂšs avoir vieilli dans l ? Ă©tat militaire , on fut prOpre Ă manier tous les autres ressorts du gouvernement; ressorts nĂ©cessairement compliquĂ©s dans une vaste machine. On penfoit encore moins qne toute espece dâĂ©ducation , que tour genre d'habitude fussent propres Ă l ĂOI forstier des officiers capables de bien obĂ©ir, & de bien commander. Christine de Pi fan rappelle dans ses MĂ©moires, ce que d st VĂ©gece dans son livre de chevalerie SoĂŹi- vent font profitables en bataille, y celle gens ie Commune , quant efl conduit & gouvernĂ© joub%_ ordre de bons & nobles chevetains. LâĂ©tat militaire est celui de tous , oĂč le subalterne ne peut ĂȘtre employĂ© utilement que lorsquâil est rompu Ă sacrifier Ă la discipline , jusquâĂ son raisonnement. Mais eu mĂȘme temps il est de la sagesse de tout bon gouvernement de favoriser des prĂ©jugĂ©s qui rendent cette obĂ©issance moins pĂ©nible Ă ceux dont il faut lâexiger. Le jeune paysan qui sâengage & qui fuit Ă la guerre le fils de son seigneur., reçut dĂšs son enfance les impressions dâun respect quâil tĂ©moigne par instinct & par habitude. II ne peut ĂȘtre aussi aisĂ© de lui persuader que le fils dâun plus riche laboureur que son pere doive Ă force dâargent ou de protection , devenir rapidement son chef. II existe des classĂ©s plus relevĂ©es dans la sociĂ©tĂ©, qui en fob O jij 102 gnant dâavantnge lâĂ©ducatiĂŽn de leurs familles , ne letir donnent pas encore celle qni prĂ©pare anx qualitĂ©s militaires. Tous les nĂ©gocians nâont pas cette opulence qui permette de rendre lems en fans Ă©trangers Ă des habitudes entiĂšrement opposĂ©es au dĂ©sintĂ©ressement que doit avoir un officier ce ne fera point dans un comptoir quâil prendra le ton noble mais ferme quâil doit avoir avec fes soldats; le fils du financier, quelque bonne, quelquâestimable que soit la conversation de son pere , y entendra rarement ce qui fait lâentretien habituel du fils dâun militaire , si & si lâon a vu des i Quoique depuis uue cinquantaine donnĂ©es, la maniĂ©rĂ© d'Ăšnc de la haute finance ne quadre plus avec les satyres de Coileau , il existe encore quelques gens pour qui çes vert furent faits Veux-tu voir tous les grands Ă ta porte courir, M Dit un pere Ă son fils, Pont le poil ya fieurir ? M Prends-moi le bon parti, laisse lĂ tous les livres, 35 Cent francs au denier cinq, combien font-ils ? vingt livres, 0 Câest bien dit, vas, tu fais tout ce quâil fast lavoir 33 » s 1SZ Ăź en fans de magistrats se distinguer par leur bravoure & leur bonne conduite Ă lâarmĂ©e , on conviendra cependant quâil leur falloit une vocation particuliĂšre pour rĂ©ussir dans un Ă©tat anqueĂź rien dans leurs entours ne les appelloit. Nous nâadopterons pas lâexagĂ©ration de ces tactitiens qui veulent nous per. suader quâil faut mĂȘme poâur les grades infĂ©rieurs dans le militaire des talens prodigieux; nous croyons plus certainement quâil faut fe vouera une grande patience & quâon ne verra, embrasser avec zele cet Ă©tat, quâautant que des prĂ©rogatives honorifiques feront passer fur les peines journaliĂšres quâil prĂ©sente. Mais lorsque lâĂ©tat militaire sera ouvert sans exception Ă tout le monde , lorsque dâĂȘtre officier ne donnera plus une place distinguĂ©e dans la sociĂ©tĂ© , tout emploi dont les fondions ne seront pas viles, & qui vaudra un millier dâĂ©cus , fera sĂ»rement prĂ©fĂ©rĂ© Ă une sous - lieutenance dont la plus forte paye nâapprochoit pas Ă beaucoup prĂšs de cent pistoles. Alors les rĂ©gimens G iv f 104 } ne seront remplis , comme ils le font maintenant, que de gens auxquels les bassesses feront familiĂšres, & qui comme Ă prĂ©sent seront lâobjet de la risĂ©e & du mĂ©pris de leurs soldats x. Scrvius Tullius connu par son attachement au gouvernement rĂ©publicain , ne pouvant souffrir que son pays dĂ©pendĂźt des caprices de la populace , non content dâavoir fait passer toute lâautoiitĂ© dans le corps de la noblesse & des patriciens , ne permit pas Ă la derniere classe de porter les armes peur la patrie , il falloit avoir des foyers pour obtenir le droit de les dĂ©fendre 2. Toute la cavalerie fiit r Nos gĂ©nĂ©raux avant le rĂ©gnĂ© de l'Ă©galitĂ© nâĂ©toient pas dans le cas dâadresser au gouvernement des plaintes semblables Ă celles de Dam. pierre, dans fa dĂ©pĂȘche du ; niai 179; ,Ă la convention , oĂč il dit â que les officiers d'un j, bataillon font devenus invisibles , au moment â quâil falloit aller au combat Toutes ces lettres des gĂ©nĂ©raux rĂ©voluteurs font fans cesse mention de quelques lĂąchetĂ©s des officiers Ă leurs prdres. ? Rousseau , contract social, page 203, I2K rangĂ©e sous la premiers cla[ft composĂ©e des plus riches & des principaux de la ville t . Chez les Egyptiens , les gens de guerre appelles Calasyriens & Hermotibiens , Ă©toient un corps sĂ©parĂ© dans lâEtat ; il leur Ă©toit dĂ©fendu dâexercer d autre mĂ©tier que celui de la guerre , que les peres enĂ'ei- gnoient Ă leurs enfans. Lycurgue ayant extrĂȘmement goĂ»tĂ© cet Ă©tablissement , sĂ©para de mĂȘme Ă Sparte les gens de guerre , des autres corps de l'Ă©tat. Plutar- que nous dit qiiâil Ă©tablit ainsi une rĂ©publique vĂ©ritablement noble & pure. 2 Nous observerons encore que Lycurgue Ă©toit fi pĂ©nĂ©trĂ© de la nĂ©cessitĂ© dâaccorder de grandes prĂ©rogatives Ă lâhommede guerre, 1 RĂ©volutions romaines de lâabbĂ© De Vertot, tome i, page 26 . 2 On peut se rappeller aussi la rĂ©ponse que lit ce sage lĂ©gislateur Ă quelquâun qui lui con- seilloit dâĂ©tablir Ă Sparte le gouvernement populaire ,afĂŹn que le plus petit eĂ»t autant dâautoritĂ© que le plus grand. Lycurgue lui tourna le dos aprĂšs lui avoir dit â Vas rĂ©tablir premiĂšrement chez toi, & nous donne lâexemple io6 } quâĂ] statua que le nom dâun mort ne seroit gravĂ© sur son tombeau , que lorsque ce seroit, ou un homme qui auroit pĂ©ri sous les armes pour le service de son pays , ou une femme consacrĂ©e Ă la religion. Si dans un gouvernement auĂsi resserrĂ© dans ses limites que celui des LacĂ©dĂ©- rooniens, il y eut par la force des choses des diffĂ©rences si marquĂ©es entre le spartiate , entre l'habitant de la capitale , entre celui du pays, entre celui-ci & les Llotes & les esclaves, ces diffĂ©rences ne sont- elles pas dâune nĂ©cessitĂ© bien plus absolue pour le maintien de la tranquillitĂ© dans une grande nation? Rien ne va, rien ne conduit au bien , si la puissance politique est Ă©galement partagĂ©e entre les diffĂ©rens citoyens. Quand les bras devront faire ce qui est rĂ©servĂ© aux'jambes , la tĂȘte se brisera contre terre , & toute la machine pĂ©rira. Sparte , en distribuant Ă©galement des terres Ă des citoyens, les fit cultiver par des esclaves. Rome en usa de mĂȘme; ie ^07 citoyen romain Ă©toit libre , mais ton t cc joyaux dont elle avoit Ă©tĂ© dĂ©pouillĂ©e. Si les bornes quâon sâest marquĂ© dans cet ouvrage, permettoient dâexposer ici tout ce qui dĂ©montre incontestablement quâil nâest point de propriĂ©tĂ©s plus respectables que celles du clergĂ© , les personnes les plus persuadĂ©es quâil Ă©toit raisonnable desâemparer des biens de lâĂ©glise , revien- droient Ă sentir que la justice, la politique & lâavantage de lâEtat exigent Ă©galement quâon restitue aux Ă©vĂȘques & aux curĂ©s tout ce qui jfournissoit Ă leur subsistance & ce qui formoit le patrimoine des pauvres ; mais alors on fe retranche- roit fur la nĂ©ceffitĂ© de dĂ©truire les ordres religieux , pour puiser dans leur fortune les ressources dont f Etat a. si indifpensa- biement besoin. 11 est certain quâau premier aspect , les monastĂšres ne paroissent pas offrir ni Ă la religion , ni Ă la sociĂ©tĂ© , les mĂȘmes avantages que ceux qu elle retire du clergĂ© sĂ©culier. Les moines , en apparence , ne font bons quâĂ eux seuls ; un petit nombre desservent les cures ; la majeure partie dâentrâeii'X , reste dans HmĂ©rieur det C *49 5 cloĂźtres; mais eâest peut-ĂȘtre moins la faute des ordres religieux que celle du gouvernement, si depuis long-temps on nâapas tirĂ© de ces cĂ©nobites tout lâavan- tage quâils pou voient offrir. Cependant la situation de la plupart de leurs maisons presentoit dĂ©jĂ un de ces avantages quâou nâa su apprĂ©cier quâaprĂšs la destruction des ordres monastiques. Les villes au- roient encore plus englouti les richesses des campagnes , si des abbayes , dans des vallĂ©es Ă lâĂ©cart des grandes routes, nâeus- sent Ă©tabli des points de consommation qui se trou voient en dĂ©faut par-tout ailleurs, oĂč les riches propriĂ©taires tiroient les revenus de leurs terres, pour allerles dĂ©penser dans les capitales. Quand fut - il plus nĂ©cessaire de sâoecu- per sĂ©rieusement de lâĂ©ducation , quâĂ une Ă©poque oĂč les mĆurs font arrivĂ©es au dernier degrĂ© de perversitĂ© ? Nous avons souvent entendu dire dans la sociĂ©tĂ©, avant que la rĂ©volution nâeĂ»t fait professer lâathĂ©isme, que sâil nây avoit pas de religion, il en faudroit faire une pour K iij le peuple. Aujourdâhui fq raison jk lâex-* pĂ©rience commandent bien plus dĂ©cisi- vement de rappeller les hommes Ă une croyance Ă la fois consolante , & le plus grand frein du vice i. On sentira com-. bien en ce moment il sera difficile de trouver parmi les savans , assez de per> sonnes qui joignent Ă lâart dâenseigner les belles-lettres, ces vrais & purs principes de la religion. Dâailleurs, si comme il faut lâespĂ©rer, il se rencontre des laĂŻcs sages & instruits qui nâaient point donnĂ© , i Rousseau , si souvent citĂ© par nos rĂ©volu- teurs , dit en parlant de lâEvangile â Sa sain- â tetĂ© parle Ă non cĆur ; voyez les livres des ,, philosophes avec toute leur pompe, quâils sont ,, petits prĂšs de celui-lĂ ! Se peut-il qu'un livre â Ă la fois si sublime & si simple , soit lâouvrage â des hommes?. .. OĂč JĂ©sus ayoit-il pris cette â morale Ă©levĂ©e & pure, dont lui seul a donnĂ© â les leçons & lâexemple? .. . Ce nâest pas ainsi â qu on invente ; & les faits de Socrate dont â personne ne doute, sont moins attestĂ©s que â ceux de JĂ©sus-Christ. â Emile, tome III, page 147 & suiy. Ă©dit. de Geneve ,en 1780, 151 ! Ă tĂȘte baissĂ©e , dans les erreurs & les horreurs de la rĂ©volution , le gouvernement aura un tel besoin de ces sujets fi prĂ©cieux Ă retrouver , quâon ne pourra guçres se priver de leurs talens pour lâ tion , & quâon ne les renfermera pas dans lâenceinte des colleges. Asm que ces collĂšges rĂ©pondent Ă ce quâon doit sâen promettre , il faut donc que les instituteurs y soient eux - mĂȘmes contenus par une subordination, & des rĂ©glĂ©s qui ne font bien connues que dans les conventualitĂ©s- Si lâon veut ĂȘtre de bon ne-soi, on ne niera pas que la suppreĂĂŻion des jĂ©suites avoit fait un tort prodigieux Ă renseignement public, parce que les instituteurs qui les ont remplacĂ©s , ne dĂ©pendantpoint dâun ordre, n'ayant point lâamour-propre , ni les mĂ©nagemens que donne lâes- prit de corps, se respecloient beaucoup moins que des religieux. Lorsque ceux-ci se conduisoient mal dans un college , ils n'Ă©toient pas quittes pour lâabandonner ; des punitions les suivoient par - tout oĂč les renvoyoient des supĂ©rieurs quiconser» K iv 15 * VOĂent sur eux une autoritĂ© perpĂ©tuelle. Les colleges qui, aprĂšs la destruction des jĂ©suites , ont obtenu le plus de considĂ©ration , sont prĂ©cisĂ©ment ceux oĂč les professeurs & les rĂ©gens Ă©toient des religieux. Une fois que Tordre se rĂ©tablira , on ne dira plus, comme un Lequinio Qu il ne saut pas jouiller Venseignement public par des opinions religieuses. On ne souffrira plus quâon ose annoncer que le peuple sera le seul Dieu , quâil ne doit pas y en Avoir dâautre i . PensĂ©e barbare autant i Au milieu de toutes les horreurs qui se dĂ©bitent & sc font journellement Ă la commune de Paris, ce rĂ©ceptacle des plus monstrueuses conceptions, un de nos scĂ©lĂ©rats , nommĂ© Chau- mette , a osĂ© dire hautement, & sans contradiction de personne âII faut un jour de repos aux ,, citoyens. II faut un Dimanche ; mais il ne faut ,, pas que le dimanche soit souillĂ© par des su- ,, perstitions. Nous aurons des fĂȘtes fans doute, â mais des fĂȘtes morales. Nous cĂ©lĂ©brerons les â Ă©pouses & les meres ; sur-tout les meres qui â nourrissent leurs enfans. Nous aurons des fĂȘtes ,, civiques; le 10 aoĂ»t, nous aurons un rassenu 153 que folle; pensĂ©e que lâhistoire de toutes les nations ne prĂ©senta jamais. Avant dâĂȘtre Ă©clairĂ©es par les lumiĂšres de lâĂ©van- gile , elles eurent un tel besoin dâadorer un ĂȘtre supĂ©rieur , quâon les vit rendre un culte Ă des dieux qui prĂ©sidĂšrent Ă toutes leurs ĂonĂ©tions. Un homme dâes- prit a dit, en parlant de l'homme Pour avoir des amis, il se crĂ©a des dieux. Sur la cime des monts habita POrĂ©ade ; Tout bois eut ses Sylvains , tout ruisseau fa Nayade. IVT. Bossuet, en parlant de ce penchant Ă rĂ©vĂ©rer des ĂȘtres inconnus, dit, au sujet des peuples idolĂątres , che ÂŁ eux tout Ă©toit Dieu , exceptĂ© Dieu lui-mĂȘme. Mais jamais lâidolĂątrie nâinspira la grotesque fantaisie de transformer en DivinitĂ© des forts de la halle, des poissardes & tous les rassemblemens de bandits. Une fois que la persuasive voix de la raison aura Ă©touffĂ© tous les cris insensĂ©s , profanes â blement, & le peuple fera notre Dieu ; il ns â doit pas yen avoir dâautre. â Moniteur nâ. 1S2, du 11 juin 1793. & coupables , on voudra quâune religion bien entendue rĂ©unisse dans le cĆur des enfans , Ă la piĂ©tĂ© filiale , un respect profond & salutaire pour toutes les autoritĂ©s lĂ©gitimes. A qui pourra-t-on mieux confier ce foin si important, qnâĂ des religieux qui ont rĂ©sistĂ© aux offres trompeuses mais sĂ©duisantes des chefs de la rĂ©volution ? La situation d une grande partie des monastĂšres, & la salubritĂ© de lâair quâon y respire, rendent ces maisons plus propres quâaucune autre habitation Ă y Ă©lever j a jeunesse elle nây retrouvera pas les Ă©cueils quâon a Ă redouter dans les villes. La dĂ©pense des parents y fera toujours moins forte. Les grandes maisons offriront des emplacemens suffisans, pour avoir des Ă©quitations, & tous les Ă©tablĂsse- mens nĂ©cessaires aux exercices des jeunes gens. Câest de cette maniĂ©rĂ© & de toute autre quâon tirera le plus grand parti des monastĂšres , en tournant an profit de lâçtat le dĂ©vouement des ministres de la s 155 1 religion. On peut compter plus que jamais de trouver ce dĂ©vouement dans ceux qui ont si bien prouvĂ© ce que peut fur l'homme la croyance cfiun Dieu. Quels citoyens eurent une marche plus ferme, plus noble & plus consĂ©quente, que la trĂšs-grande majoritĂ© de nos ecclĂ©siastiques Français? Tant quâabusant du nom du roi, lâassem- blĂ©e sâen tint Ă l'injuste envahissement du temporel, le clergĂ© ne sâaffligea que dâĂȘ- tre privĂ© de$ moyens d soulager les pauvres. Ce 11e fut que lorsqu on attenta Ă la puretĂ© du dogme , cc 11e fut que lorsquâ011 exigea un serinent criminel,que nos prĂȘtres dirigĂ©s & fortifiĂ©s parla conduite de cent vingt Ă©vĂȘques , prĂ©fĂ©rĂšrent la persĂ©cution & le martyre , Ă tout ce quâon leur promenois , sâils eussent cessĂ© de penser en ministres du vrai Dieu. 1 1 Lorsque le maire Bailli, sâĂ©tant approchĂ© du curĂ© de Sainte Marguerite , pour exiger la prestation du ferment, eut usĂ© de tout lâart acadĂ©mique, le respectable ecclĂ©siastique lui rĂ©pondit â Vous pouvez rougir ce pavĂ© du sang que â je suis prĂȘt Ă verser, plutĂŽt que de manquey i§6 Un corps qui se conduit ainsi , peut rĂ©pondre victorieusement aux reproches dirigĂ©s contre son esprit de corps ; & ce quâun gouvernement a de mieux Ă faire , est de le laisser concourir volontairement Ă tout ce qui sauvera l'Etat, de la ruine oĂč lâa plongĂ© la fureur des factions. Cependant comme cette fureur a malheureusement atteint un certain nombre de membres de lâancien clergĂ© tant sĂ©culier que rĂ©gulier , il se trouvera plusieurs maisons religieuses quâoti fera dans lâim- poĂĂŻĂŹbilitĂ© ou de completter suffisamment, ou mĂȘme de faire habiter. 11 faudra que ]e clergĂ© sĂ©culier recrute parmi les rĂ©guliers , pour remplir toutes les cures que fera vaquer le renvoi des schĂ©matiques. JParlĂ , le nombre des moines se trouvera ,, Ă mon devoir ; mais vous ne ferez jamais rou. â gir ce front sillonnĂ© par les annĂ©es. â Câest ce mĂȘme Bailli qui, dĂ©concertĂ© par la rĂ©sistance du curĂ© de S. Rocli, lui dit â Si jâĂ©tois â le seul lĂ©gislateur, votre religion nâexisteroit », plus. â *57 considĂ©rablement diminuĂ©, & le clergĂ©, soutenu par le gouvernement , trouvera dans la vente de ces biens , les moyens de seconder les bienfaisantes intentions du souverain. i i Ce sera dans le mĂȘme accord, quâon sâoc- eupera du fore des couvens de filies. Des religieuses dont la conduite nâa pas Ă©tĂ© moins belle, moins courageuse que celle du clergĂ©, veilleront plus attentivement que jamais Ă lâĂ©du'cation de jeunes personnes quâelles Ă©lĂšveront de nraniere Ă en faire des femmes respectables, &de bonnes meres de famille. Si la frayeur de fe lier par des vĆux, empĂȘche Ă lâavenir que ces monastĂšres fe soutiennent ou fe relevent tous, plusieurs peuvent offrir le moyen de multiplier des chapitres , oĂč des chanoinesses Cesseront d'ĂȘtre Ă la charge de parens estimables & pauvres. II y auroit de ces chapitres pour diffĂ©rentes classes 5 mais les filles des nobles dans les uns, celles du tiers-Ă©tat dans les autres, sây verroient soumises Ă une rĂ©glĂ© qui seroit tellement conque & surveillĂ©e, que jamais ces asyles de la religion ne pourroient prĂ©senter un autre degrĂ© de -libertĂ© que celle dont jouit une fille de bien, Ă©levĂ©e sous les yeux dâune mere attentive & pieuse. t 158 Nous ne dissimulerons pas combien lĂĄ restitution des biens enlevĂ©s Ă lâĂ©glife, contrariera lâintĂ©rĂȘt de nombre de particuliers. On fait quâen vertu du dĂ©cret de lâAssemblĂ©e Nationale qui abolit les dixmes, elle fit Un prĂ©sent de soixante & dix millions aux propriĂ©taires laies, & qtiâii y en eut lin dâassez bonne foi pour remercier cette assemblĂ©e de lui avoir donnĂ© trente mille livres de rente dfe plus.; rentes auxquelles il nâavoit aucun droit , puifquâil nâavoit acquis ses possessions , ©u quâil nâen avoit hĂ©ritĂ© quâen raison de ce quâelles Ă©toient grevĂ©es de dixmes mais ces dixmes en mĂȘme temps quâelles fournissoient iâahment du clergĂ© tournoient au soulagement de la nation quâil faudroit imposer au prorata de la somme quâexigeroit le maintien de 1 Ăą religion >- 1 II est difficile de prĂ©voir ce qui remplace- roit la dixme avec moins de gĂȘne pour le contribuable ; cette redevance est certainement la pius proportionnĂ©e aux bienfaits de la nature , k i 59 On porte le nombre des paroisses eii b'rance Ă 44 mille. Lâentretieu des prĂȘtres, fans celui des Ă©vĂȘques , & fans compter les autres frais d u culte, a prĂ©sentĂ© Ă nos prĂ©tendus lĂ©gislateurs une somme de 120,000,000 L. qui les a effrayĂ©s aprĂšs coup. Dans cette circonstance , comme dans bien dâautres , ils ont dĂ©truit fans penser Ă ce quâil y avoit Ă mettre Ă la place de leurs dĂ©molitions. Us fe font crus quittes envers une immense quantitĂ© de citoyens quâils ruinoient, & envers ceux quâils alloient grĂ©ver de charges indispensables , en disant quâils ordonnoient ces abolitions , sauf Ă aviser aux moyens de subvenir ctune autre manien Ă la dĂ©pense du culte divin , Ă l'entretien des minijĂŹres des autels , a u soulagement des pauvres , aux rĂ©parations & reconstructions des Ă©glises, presbytĂšres & d tous les Ă©tablijsemens , sĂ©minaire se paye dans un moment oĂč iâhomme qui recueille cent gerbes, est le plus en Ăicuatiçn d en abandonner dix. Ă Ă res , Ă©coles , collĂšges , hĂŽpitaux , communautĂ©s , dĂ©putĂ©, ce fera nous qui rĂ©pondrons pout â vous. Soyez fans InquiĂ©tude; nous avons der riere nĂŽus des gens qui nous soutiennent, & 5, qui notis soutiendront puissamment. ,, Alors, quelques souverains cruellement abusĂ©s! par des imposteurs, croyoient quâen allant au* devant des fantaisies du peuple, & en com p tank la noblesse & le clergĂ© peur peu de chose , ils fs lĂźvroient Ă une sage mesure , mais fur - tout Ă une spĂ©culation de finance certaine ; il faut espĂ©rer quâils auront ouvert les yeux sor ce faux calcul, fi Suadere principi, quod oporteat, multĂ laboris assentatio ergĂ principem quemeumque , sineaffectuperagitur. 'lacis, hist. lib. i. i8cs mettre quâil retournĂąt Ă son gouverne^ ment dâIrlande , ou de consentir Ă ce quâil allĂąt reprendre le commandement de lâarmĂ©e dans le comtĂ© dâYorck. Charles I, loin de prĂ©voir que son autoritĂ© touihoit de JĂź prĂ©s au terme fatal , lui promit fa pro- tecĂion & C assura que le parlement n oserait pas toucher Ă un seul de fes cheveux. Ă Louis XVI fut de mĂȘme induit en erreur, mais elle Ă©toit bien pardonnable. Quel roi fut plus aimĂ© ? quel roi mĂ©rita mieux de TĂštre! Câest de ce prince quâon peut dire comme Horace le difoit de Quintilius ĂŻhonneur , la bonne foi, soeur incorruptible de lajujlĂŹce , retrouver ont-elles jamais un mortel qui lui ressemble z ? Mais fi son Ă©loge paroiffoit suspect dans un sujet fidele , fit lâon osoit encore penser que ce prince Ășe mĂ©ritĂąt dâĂȘtre louĂ© que du courage quâil montra dans les plus horribles crises, i Hume , tome V, page 25 2 ..Cui pudor& justĂŹtiĂe soror, â Incorrupta iides, nudaque Veritas, ,, QuaudĂČ uiiuni inventent parem ? { Ă8i Ăź {r & quâJi conserva dans ses derniers momens ; alors , pour le mieux juger , quâon se rappelle ce quâun orateur fameux disoit au parlement dâAngleterre Le roi de France s eji dĂ©pouillĂ© d,u fajle & de la pompe de la royautĂ© ; mais il a montĂ© une marine. 11 a rĂ©duit le nombre des personnes de son service ; mais il a augmentĂ© celui de ss vaisseaux. II a retranchĂ© de son Ă©clat personnel ; mais il a donnĂ© Ă la France des forces navales qui immortaliseront son rĂ©gnĂ©. Son peuple devenu grand & formidable sous fa domination , ne gĂ©mit pas fous le fardeau des impĂŽts auxquels il faut ordinairement qu une nation fe soumette pour acquĂ©rir de la grandeur & inspirer de la crainte. VoilĂ de la vraie gloire , voilĂ de la rĂ©putation bien mĂ©ritĂ©e , voilĂ un rĂ©gnĂ© qui peut Ă©lever le nom de i Qui pourroĂŹt oublier, que le 20 juin 1792, lorsquâau moment dâĂȘtre massacrĂ© , il se trouva un grenadier qui, bien intentionnĂ© pour le roi, lui dit " Nâayez pas peur â Louis XVIlui prit la main, la mit fur son cĆur & lui rĂ©pondit â il ne bat pas, il ne craint rien, il est pur M iij 55 182 'Louis XF1 amdejjus mĂȘme du rĂ©gnĂ© fi vante de Henri IF. La France Ă©toit en guerre avec lâAn- gleterre, lorsque M. Burck tenoitce langage. Deux aprĂšs , lâAmĂ©rique con- sacroit un monument Ă la gloire de Louis XVI , & la reconnoiffance gravoit fur lâairain ces mots fi vrais â Optimq RĂ©gi â Ludovico XVI. Dans le mĂȘme temps , une ville de France, oĂč la rĂ©volimon eut depuis ,-le plus sinistre caractĂšre, plaçoit au pied dâune image chĂ©rie , cette inscription ; " A Louis XVI, ĂągĂ© de 26 ans,,. DĂ©jĂ notre roi avoit Ă©tĂ© en Europe f arbitre des plus importantes querelles; dĂ©jĂ il avoit supprimĂ© dans ses domaines toute espece de servitude ; dĂ©jĂ il avoit fait effacer du code criminel tout ce qui se sentoit de la barbarie des siĂ©cles passĂ©s. On a brisĂ© le marbre oĂč se lisoit Louis de son domaine a banni lâesclavage , A IAmĂ©rique , aux mers il rend la libertĂ© , ' i83 Ses loixfont des bienfaits ,fesprojetsfont dâun sages Et la gloire le montre Ă VimmortalitĂ©'. On ne se rappelle plus , que des pauvres secourus dans un cruel hiver par la vigilante bontĂ© du roi, sâunirent pour donner un essor Ă leur gratitude. Ils se porterent en foule au Louvre, ils formerent en un instant un obĂ©lisque immense; bientĂŽt on y vit attacher cet hommage si lĂąchement oubliĂ© Louis , les indigens que ta bontĂ©'protĂ©gĂ© , Ne peuvent tâĂ©lever qu un monument de neige ; Mais il plaĂźt davantage Ă ton cĆur gĂ©nĂ©reux , J fie le marbre payĂ© du pain des malheureux. Cette scene touchante se passoit le 2 r janvier 1784. Qui eĂ»t pensĂ© alors quâĂ pareil jour , neuf ans aprĂšs , tout un peuple verroit en silence , ou encourageroit par des cris fĂ©roces , les meurtriers dâun si bon maĂźtre ? Lorsque lâon considĂ©rĂ©, que LouisXVI nâeut jamais dâautre occupation que celle de rendre ses sujets heureux ; quâil en fut respectĂ© & chĂ©ri, jusquâau moment oĂč M iv 184 des factieux communiquĂšrent leur frĂ©nĂ©sie Ă la nation ; i quel est le souverain qui peut se flatter dĂ©sormais de regner paisiblement, si lâesprit de vertige nâest pas terrassĂ© par la plus grande fermetĂ© ? BientĂŽt on verroit'les peuples & leurs instigateurs remettre en vigueur cette terrible , cette monstrueuse maxime de J. J, Rousseau , lorsquâil dit En tout Ă©tat de catife , un peuple cfl toujours le maĂźtre de changer ses loĂŹx , mĂȘme les meilleures car s il lui plait de Je faire mal Ă lui-mĂȘme , qui ef~ ce qui a le. droit de l'en empĂȘcher ? i â Au milieu du plus beau royaume de â lâunivers , existant avec gloire depuis quatorze â siĂ©cles, se rĂ©unirent cout-Ă -coup cinq ou six â cents pervers, couverts de crimes & de dettes, ,, dĂ©vorĂ©s dâarabition , fans conscience, sans reli- â giort, fans aucune forte de courage, gens in, â connus ou dĂ©shonorĂ©s ; & câest fous leurs pok â gnards quâĂ expirĂ© la monarchie câest par leur â volontĂ© que fe brisent nos autels & sâanĂ©antit , 3 la religion de nos pores. â Câest un dĂ©pute siĂ©geant Ă l'AssemblĂ©e Nationale qui, en 1791, esquissoit les objets quâil avoir fous les yeux, i§5 Le temps nâest pas Ă©loignĂ© , oĂč montant fur le trĂŽne des CĂ©sars , un grand prince trouva dans bien des parties de ses Etats hĂ©rĂ©ditaires, le germe de la rĂ©volution. La constitution avoit de zĂ©lĂ©s partisans dans le Milanois, dans le Tyro! ; elle Ă©chauffa les tĂȘtes des paysans de la Carniole & de la Carinthie. Un orateur de ces paysans osa rappellera son souverain ce qui ctoit dĂ» Ă LĂ©galitĂ© , aux droits de lâhomme & Ă la majestĂ© du peuple. Sans la promptitude & l'habiletĂ© avec; lesquelles rassemblĂ©e de TĂ©mefwar fut créée, la manie constitutionnelle fai- foit des ravages en Hongrie. On la trou- voit dans la harangue dâune dĂ©putation de cinquante - deux personnes par-tout on avoit les yeux ouverts fur ce que vaudroit aux peuples des Pays-Bas leur rĂ©bellion. François II, arrivĂ© au suprĂȘme pouvoir , dans des circonstances moins critiques , eut lâart de rallier tous les cĆurs aux intĂ©rĂȘts de ses couronnes. Mais ce qui rĂ©ussit aujourdâhui , ce qui rĂ©ussit pendant une fuite dâannĂ©es glorieuses, i86 c fl toujours sujet Ă changer dans bien peu de temps, si les peuples ont prĂšs dâeux des exemples de rĂ©voltes impunies ; l i Quâil foie permis dâobferver que, vraisemblablement Dumourier & ses adhĂ©rens nâeussent pas trouvĂ© tant de facilitĂ©s dans ^envahissement des Pays-Bas Autrichiens , fi le gouvernement eut repoussĂ© avec une juste indignation les principes dĂ©mocratiques que renferme!t une adresse prĂ©sentĂ©e en mars 1791. Entrâautres phrases dictĂ©es par lâefprit du moment, on lit " II nous â reste Ă proposer Ă votre MajestĂ©, de mettre fin ,, une bonne fois & de la maniĂ©rĂ© la plus lĂ©gale, ,, Ă tous les abus qui ont pesĂ© jufquâici fur le â peuple. Vous paroisse? jaloux , Sire , de fa con- â fiance ; eh bien , il nây a quâun moyen de lâob- â tenir toute entiere, câest dâinterroger ce peu- â pie, de lui demander Ă lui-mĂȘme quelle est fa volontĂ© , quels font ses dĂ©sirs,,. 11 faut convenir que ce ton avoit Ă©tĂ© provoquĂ© par le souvenir de la dĂ©claration' qui, un an auparavant, portoit ct que le produit des imposi- S tions feroit consommĂ© dans le pays ; que lâar- â niĂ©e prĂȘteroit [ferment au souverain & Ă la â nation ; quâelle ne feroit composĂ©e que de na- 5, tionaux, & ne pourroit ĂȘtre employĂ©e hors â des Pays-Bas ; que lâavancement des grades i87 on ne peut pas constamment entretenir des armĂ©es formidables , on ne peut pas â nâauroit lieu que fur la prĂ©sentation des Etats, â & que ces Etats Ă©toient invitĂ©s Ă imaginer telle- forme quâils voudroient pour lier leur nou- ,, veau souverain & fa postĂ©ritĂ© L est ainsi que le sĂ©ditieux rĂ©sultat du conseil dâEtat,du 27 dĂ©cembre 1788 -> Ă©chausta, Ă©gara les tĂȘtes des François , & leur fit former des demandes qui, d'abfurditĂ©s en absurditĂ©s ont prĂ©cipitĂ© la monarchie, le monarque & couvert de deuil, de malheurs & dâopprobres un vaste & superbe pays. Vraisemblablement les communes du Hainaut nâauroient jamais prĂ©sentĂ© leur adrelfĂš, lĂŹ elles nâeussent pas Ă©tĂ© beaucoup trop instruites de la politique qui existoit encore alors, & qui croyoit quâil y avoit en fin de compte, de grands avantages Ă retirer pour le souverain, de lâhuniiliation des premiers ordres de lâEtat. Câest ce qui se voit clairement dans la lettre Ă©crite Ă ces premiers ordres , le lendemain de lâadresse des communes. " QuelquâillĂ©galement & indĂ©cemment quâait Ă©tĂ© â exprimĂ© hier le vĆu public , il ne peut plus ,, vous ĂȘtre douteux satisfaites - le donc, mef- â sieurs, tandis quâil en est temps encore ; & con- â fiez-vous ĂĄ lâempereur, pour que fa sagesse & i88 toujours saisir le point juste , entre une sĂ©vĂ©ritĂ© & une indulgence trop grande. La mĂ©chancetĂ© est plus vigilante que ceux qui la doivent rĂ©primer , elle saisit un moment favorable, elle atteint son but, alors quâon ne se doutoit pas quâelle y visĂąt. Dans un ouvrage qui parut en 17g t , on lit avec plaisir tout ce qui est rapportĂ© fur le rĂ©gnĂ© de FrĂ©dĂ©ric II, fur ce rĂ©gnĂ© si extraordinaire , fur cet Ă©tonnant gĂ©nie qui crĂ©a une monarchie redoutable qui, comme le Santorin , 1 sâĂ©leva brusquement au milieu des flots irritĂ©s. Le mĂȘme Ă©crivain dit que pur La valeur de ce hĂ©ros , P Etat Prussien ejl un gĂ©ant plein de nerfs , auquel il manque de la chair. II vient de â fa bontĂ© infinie concilient les dĂ©sirs de la na- â tion avec les loix & avec lâorganifation consti- â tutionnelle du pays,,. 1 Les anciens ont Ă©crit que ThĂ©ra, lâancien nom de lâisle Santorin , Ă©toit sortie du sein de la mer , ainsi que Rhodes & DĂ©los. II paroĂźt que câeĂl une fable , mais il nâest pas question dâexaminer çe point dâivĂloire naturelle. iS9 ĂŹ sâapproprier ce qui augmentera beaucoup fa substance. Mais câest dans cette nouvelle acquisition , câest dans les motifs allĂ©guĂ©s pour sâarrondir, que lâon trouve des motifs plus dĂ©cisifs encore pour que la cour de Berlin ne fe montre pas favorable Ă la constitution de 1791. Laissant de cĂŽtĂ© tout ce que lâexcestive libertĂ© que promet cette constitution , offre de contraste avec le rĂ©gime des anciens domaines Prussiens , ne considĂ©rons que ce quâil y a Ă redouter de lâefprit dâindĂ©pen- dance qui a fait des progrĂšs en Pologne. Pourroit-ou-fe flatter que les babitans des pays nouvellement rĂ©unis Ă la Prusse fe rĂ©veilleront par le fait mĂȘme de ces rĂ©unions, avec une autre maniĂ©rĂ© de penser? Nâest il pas au contraire Ă craindre quâen sâunissant Ă une masse oĂč la dĂ©mocratie cherche depuis long-temps Ă sâinsinuer, oĂč elle a mĂȘme fait des progrĂšs , les nouveaux sujets ne corrompent facilement les anciens? EfpĂ©reroit - on Ă la longue que la force militaire parvint toujours Ă rĂ©duire des mouveroens de rĂ©bellion? Le 1 9 ° soldat en France sâengageoit volontaĂre- ment, se croyoit autrefois fort au-dessus du paysan ; enfin il Ă©toit beaucoup plus sĂ©pare de ses compatriotes quâil ne Test en Prusse, oĂč le gouvernement peut obliger tout homme de servir , & de servir pendant toute sa vie. On objectera que lâarmĂ©e Prussienne est; en grande partie formĂ©e dâĂ©trangers enrĂŽlĂ©s par force ; mais câest par cette raison que sâils nâaffectionnent pas le pays oĂč ils servent, on ne peut gueres supposer quâils aiment davantage leurs drapeaux. Lâautre partie de lâarmĂ©e Prussienne est composĂ©e de nationaux qui, en temps de paix , nâont que deux mois de service , & dont les rĂ©gimens font dans les districts , oĂč les dix autres mois ces soldats redeviennent paysans ou ouvriers. Seroit- il bien sĂ»r , dans une rĂ©bellion , de faire marcher de tels hommes contre la ville ou le village qui fournissent les cinq sixiĂšmes de TannĂ©e Ă ieur subsistances & oĂč ils ont tout ce qui peut les attacher Ă la vie ? *9 r LĂ donc plus quâailleurs, le souverain ne doit se promettre une paisible obĂ©issance de ses sujets , que Jorsquâelle aura sa base dans lâopinion ; que lorsque ce sujet ne croira pas fa condition par trop infĂ©rieure Ă celle des autres peuples ; que lorsquâil ne lira pas, que lorsquâil ne se dira pas que son maĂźtre a sanctionnĂ© la rĂ©volte dâune nation , & coopĂ©rĂ© Ă ce quâun roi de France ne fut replacĂ© furie trĂŽne que pour ĂȘtre roi de nom & nullement de fait. Les nouveaux domaines de la maison de Brandebourg i vont recevoir une nouvelle constitution ils ne conserveront point le rĂ©gime quâils avaient fous lâanarchie Bolonaise. Si la constitution Française de 1791 Ă©toit , comme on sa publiĂ©, si sage, si solide, pourquoi ne lâadopteroit-on pas pour le gouvernement de ces acquisitions ? Pourquoi, portant la guerre en France, nâimiteroit-on 1 On en Ă©value la population Ă 1,136,389 Ăąmes. f 9* pas ceux des conquĂ©rans qui adoptaient ce quâils trouvoient de bon chez les peu- p!es vaincus par eux ? Mais non , les princes qui occupent en ce moment les grands trĂŽnes de lâEurope , font trop sages pour vouloir chez eux de la constitution Française de 1791. CâĂ©toitavec les rapsodies dc cette constitution quâ011 avoit administrĂ© la Belgique & la principautĂ© de Liege. La premiĂšre opĂ©ration de fautante lĂ©gitime sut de rappeiler tout Ă lâancien ordre; cependant st les souverains croyoient devoir des Ă©gards aux prĂ©tendus vĆux Ă©mis par la multitude, ils eussent donnĂ© quelquâat- tentĂon Ă toutes ces adresses de remercie- mens, Ă toutes ces demandes de rĂ©union Ă la France , adressĂ©es par les Belges & les LiĂ©geois aux peres conscripts de la convention. On se se roi t rappelle que cette convention avoit dans son sein ces mĂȘmes hommes nagueres les plus zĂ©lĂ©s promoteurs du rĂ©gime constitutionnel. 1 On 1 Plusieurs ctoicnt de lâaĂsemblce constituante. anroit { '9Z tiuroit observĂ© quâune grande partie de§ fĂ©glemcns donnĂ©s par Ăźes conqnĂ©rĂĄns rĂ©- voluteurs , quoique rĂ©digĂ©s par le jacobinisme , tenoient aux principes constitit- tioiinĂšls de 179t. On ne sâest pas arrĂȘtĂ© Ă d'austĂŹ misĂ©rables considĂ©rations , parĂ©e quâencore une fois , il nâest pas de prince assez ennemi de son peuple, assez indiffĂ©rent sur la dignitĂ© & la conservation de sa couronne » pour vouloir cheĂĄ lui une constitution qui ne donna pas un instant de bonheuf Ă la Franéë; enfi n , une machine dant le jeĂ»na jamais rĂ©joui C Ćil de fĂ©s aftisans , parcs qu elle n'a jamdis marchĂ© un seul jour \ qui ria pu assurer la vie ni les propriĂ©tĂ©s de perm sonne, 1 qui a fait des milliers dâitl- fortunĂ©s , & qui a rendu le Français atrĂŽ* ce & rĂ©gicide. La maniĂ©rĂ© dont lâAngleterre a repoussĂ© toute fraternitĂ© avec nos rĂ©voluteurs t lâaccueil fait aux Ă©migrĂ©s & Ă nos vertueux ecclĂ©siastiques, tout nous promet qu'une 1. De la viede M. De la Fayette , pat JVL de Rivaie!. N f 194 Ăź nation qui vient de se montrer auffi gran» de, auffi sensible, auffi gĂ©nĂ©reuse, nâĂ©- coutera jamais aucune proposition dâhom- mes rebelles & perfides, dâhommes in- fracteurs des loix divines & humaines. Le cabinet de S. James , aujourdâhui si distinguĂ© par ses lumiĂšres, sentira toute fimportance du rĂ©tablissement de la royautĂ© en France, & combien il estdelâintĂ©- tĂ©rĂȘt du gouvernement Britannique que rien de semblable Ă la constitution de T791 , ne sâĂ©tablisse dans un Ă©tat si voisin de lâAngleterre. - Sans doute , Rousseau a poussĂ© les choses beaucoup trop loin , en disant Lepeu- pfe-Anglais pense ĂȘtre libre , il j'e trompe fort ; il ne r r fl que durant FĂ©lection des vtembres du parlement. SitĂŽt quâils font Ă©lus , il efl esclave. 11 rĂtfĂŹ rien dans les courts momens de fa libertĂ© ; Fus Ăąge qu il en fait, mĂ©rite lien qu il la perde. Des hommes dont le jqgement est respectable ont avancĂ© que le gouvernement Anglais Ă©toit le chef- d'Ćuvre de lâĂšsprit humain. Dâautres , dans des Ă©crits sagement raisonnĂ©s, ont C 195 prĂ©tendu que si les pouvoirs distincts res- toient daĂșs le quadre que leur affigne la constitution , ils sây clioqueroient perpĂ©tuellement en masse; que rarement rĂ©Ăul- teroit-il des mesures Ă©nergiques & utiles de cette lutte ; & quâelĂŹe nâest avantageuse quâau moyen de ce q u'avec une adresse infinie , l'un des pouvoirs se rend maĂźtre des autres. Moins tranchans dans nos opinions , nous ne dĂ©ciderons pas Ăi la constitution Anglaise est auffi bonne en elle - mĂȘme , qu'elle est habilement maniĂ©e par qui sont au timon des affaires , & particuliĂšrement dans ce moment- ci; mais toujours est-il vrai que, lâAnglais en gĂ©nĂ©ral, croit plus Ă fa libertĂ© quâil ne la raisonne, & quâil souffriroit impatiemment quâun peuple , avec lequel il doit avoir des rapports si journaliers & si immĂ©diats , parut plus libre que lui. Le roi dâAngleterre peut dissoudre sonâ parlement, lorsquâil juge cette mesure nĂ©cessaire. La constitution Française de 1791 , porte que Le corps lĂ©gislatif ne pourra N ij r 96 ĂȘtre dijsous i . La constitution Française annulle toute distinction ; il nâest pas de pays au monde oĂč les ordres soient plus sĂ©parĂ©s quâen Angleterre , en Ecosse & en Irlande. Les seigneurs dâĂcosse ont des droits qui approchent de ceux de la souverainetĂ© ; il y a une distance, Ă©norme entre les Pairs des trois royaumes & la noblesse non titrĂ©e. La constitution de 1791 a rĂ©duit le clergĂ© qui a jurĂ© ses dĂ©crets, Ă des gages trĂšs - prĂ©caires ; le clergĂ© dâAngleterre & dâIrlande possede des propriĂ©tĂ©s, des revenus propres Ă soutenir sa grande existence , & son influence dans le gouvernement. Combien ces richesses & celles des Pairs , combien la primatie hĂ©rĂ©ditaire de ceux-ci ne prĂȘtent-elle pas Ă la jalousie de tout le reste des citoyens ! Combien ne sâest-on pas dĂ©jĂ plaint des vices, vrais ou supposĂ©s dans la reprĂ©sentation parlementaire ! Bien des gens se rappellent ce ĂȘ terrible bon mot de Walpole , lorsquâil se vanta dâavoir dans son porte - feuille , le si Art. V, chapa. i97 tarif de toutes les probitĂ©s de lâAngle* terre. de mois se sont Ă©coulĂ©s depuis quâun membre des communes , attaquant cette reprĂ©sentation dit , en parlant du bourg dâOldsarum Que devenu dĂ©sert , ÂŁ herbe couvrait ses rues ; & que fa feule f abri- queĂ©toit une mauujaclure de membres du parlement ! Combien lâIrlĂĄnde nâa-t-elle pas mĂ©ritĂ© lâattention du ministĂšre Anglais , fur une isle oĂč les deux tiers des habitans professent une autre religion que celle de lâEtat, & oĂč ces habitans exclus de toutes charges, de tout emploi, doivent par lĂ mĂȘme ĂȘtre enclins pour une constitution dĂ©mocratique , qui Ă©tablissant dâabord la mĂȘme confusion quâen France, les rendroient susceptibles de ces charges, de ces emplois. On rĂ©pondra fans doute que la conduite aussi sage que vigoureuse du roi & des chefs de lâadministration en Angleterre , a contenu la malveillance dans des temps bien difficiles. Ce font de grandes victoires remportĂ©es , mais on nâest pas sĂ»r dâavoir toujours de semblables succĂšs, N iij 198 lorsquâon est sans cesse en prĂ©sence dân n ennemi qui ne peut cesser dâĂiy&y intĂ©rĂȘt Ă vous attaquer. Les troubles du rĂ©gnĂ© dâEdouard II, les sombres folies de Wtclef, les funestes diffĂ©rĂ©es des partis de la Rose Blanche & de la Rose Rouge , les haines des Tor- rys & des Whgs, des PĂ©titionner* & des Abhorrers , des Jacobrtes & des Hanovriens , cauferent des maux Ă F Angleterre , dont fa sagesse lui fera soigneusement empĂȘcher le retour. Cependant cette sagesse pourroit enfin ĂȘtre en dĂ©faut, si de nouvelles tentatives plus secrettes , mieux combinĂ©es , Ă©toient rĂ©itĂ©rĂ©es par les Propagandistes du continent. Combien ne sâapperçnt-on pas Ă la mort du docteur Price , des progrĂšs que ces ennemis du genre humain a voient faits ! II fut prononcĂ© nombre d'Oraisons funĂšbres , oĂč les principes de la libertĂ© illimitĂ©e percĂšrent de la maniĂ©rĂ© la plus hardie. On les vit alors adoptĂ©s par des personnes quâon nâavoit pas cru entichĂ©es] de ces pernicieuses maximes. C 199 ĂŹ Ce fut dans ]e mĂȘrae temps quâun des chefs de lâOpposition, fit sans doute violence Ă ses vrais sentimens , en se permettant de dire Que la consitution rĂ©digĂ©e par [AssemblĂ©e Nationale, Ă©to'u le clos d'oeuvre delĂ vertu & de VintĂ©gritĂ© humaine. La dĂ©mocratie est de toutes Jes opinions, celle qui a le plus de sophismes Ă prĂ©senter pour faire des prose]ites. La dĂ©mocratie Française est & sera une peste qui forcera toutes les lignes de sĂ©paration ; qui troublant par-tout lâordre , sera pĂ©nĂ©trer par tout sa contagion , si lâon ne guĂ©rit le mal dans le heu mĂȘme oĂč il a pris. naissance ,si lâon nâen extirpe pas la racine. LâAngleterre ne seroit pas arrivĂ©e au degrĂ© de splendeur oĂč elle se trouve , sans les efforts quâelle eut Ă faire pour sâĂ©lever contre la rivalitĂ© de la France. Elle ne doit pas perdre de vue que la. destrnĂ©lion de Carthage fut une des premiĂšres causes de la dĂ©cadence de Rome. Cette rivalitĂ© entre les deux pays sĂ©parĂ©s par le canal de la Manche , rivalitĂ© quâun fiecle de calme & de bon gouvernement N iv 200 Ăźle parvĂŹendroit pas Ă faire reprendre Ă Ja France , offriroit moins de danger Ă lâAngleterre que celui quâelle trouverait dans son intĂ©rieur, si la fureur dĂ©mocratique Ă©toit encouragĂ©e par rĂ©tablissement de la constitution de 1791. Non, elle ne le fera pas, malgrĂ© tous les efforts des factieux; ils n'induiront pas en erreur le cabinet de St. James ; son ambassadeur Ă la Haye a montrĂ© trop hautement les fentimens de lâAngletcrie fur la rĂ©volution française ll rĂy a pas encore quatre-, ans , dit milord Auckland dans un mĂ©moire aux Etats-GĂ©nĂ©raux , que quelques malheureux se qualifiant du nom de philoso- phes , ont eu la prĂ©somption de se croire capables dâĂ©tablir un nouveau syfiĂȘme de sociĂ©tĂ© civile. A fin de rĂ©aliser ce rĂȘve de leur vanitĂ© , il leur a fallu bouleverser & dĂ©truire toutes les notions reçues de subordination , de moeurs & de religion , qui ont fait jujqiiicĂŹ la sĂ»retĂ© , le bonheur & la consolation du genre humain, heurs projets de defiruciion nont que trop rĂ©ussi ; mais les effets du nouveau syfiĂȘme quils ont voulu introduire ri ont servi qu Ă 2Ol Remontrer lâineptie & la scĂ©lĂšratejje des auteurs. Les Ă©vĂ©nemens qui Je font fi rapidement succĂ©dĂ©s depuis lors , surpassent en atrocitĂ© tout ce qui a jamais fouillĂ© la page de thifloire. Ce tableau nâest pas fait par un de ces hommes qui parlent fans rĂ©flĂ©chir. Câest lâexpreĂlion Ă©nergique & fidele dâun ministre dont le mĂ©rite est connu , dâun ministre qui, bien instruit des intentions de son souverain , les manifesta de maniĂ©rĂ© Ă ce quâelles rĂ©veillassent lâattention de lâEurope , & quâelles fussent une nouvelle preuve de lâintĂ©rĂȘt que George III prit au fort du feu roi & de fa famille. iNous remarquerons encore que milord Aukland ne fait pas porter fa juste indignation fur les seuls jacobins ; il ne sâat- tache pas aux rĂ©sultats, il remonte' aux causes; & câest Ă tous les rebelles, fous quelques dĂ©nominations quâils fe soient montrĂ©s, quâil dĂ©clare la guerre. La gloire du mĂȘme nom , les souvenirs des obstacles Ă surmonter pour placer Philippe V sur le trĂŽne dâEspagne , mieux que toutes ces considĂ©rations encore , 202 FĂ©lĂ©vation des senti me us de fa majestĂ© catholique , assurent Ă notre jeune roi le vĆu & les efforts de la cour de Madrid. Le descendant de Louis XIV ne dira pas au fils de Louis XVI â Mon ame , Ă ma grandeur toute entiers attachĂ©e , M Des intĂ©rĂȘts du sang est solidement touchĂ©e. Charles IV contribuera Ă rĂ©tablir non une royautĂ© constitutionnelle, mais cette noble & antique monarchie, dont tous les princes de la maison de Bourbon partagĂšrent les avantages. Quelquefois de cruelles raisons politiques forcerent les souverains Ă paroĂźtre insensibles aux malheurs de leurs plus proches parens ; mais ici lâintĂ©rĂȘt de FEs- pagne , lâamour de son roi pour son peuple , secondent Ă Fenvi f horreur que doit inspirer Ă sa majestĂ© catholique la constitution de 1791. Quel ravage ne se roi t- elle pas fous un climat brĂ»lant, si elle attaquoit Ă la fois Finquisition , les richesses du clergĂ© , les RĂŹcos hombres , les grands dc toutes les classes, & les Hidalgos ! De- 203 puis 1713 , le gouvernement fut se dĂ©barrasser des prĂ©tentions des assemblĂ©es du royaume, nommĂ©es Las - Cor tes ; mais elles rcnaĂŹtroient, si nos propagandiĂĂŹes croyoient utile Ă leurs vues de les remuer, & si leurs succĂšs en France invitoient an soulĂšvement, & le Catalan qui sut si difficile Ă tranquilliser , & le fier Arragonois qui regrette de -savoir plus que le stĂ©rile plaisir de dire quelquefois Ă son roi Nous qui valons autant que vous , & qui pouvons plus que vous , nous vous saisons notre roi , Ă condition que vous conserver nos privilĂšges JĂŹnon , non. Une formule auffĂź hautaine ne signifie rien dans un temps calme 4 mais elle peut ĂȘtre lâĂ©tin- celle qui allume un grand incendie , quand le vent de la rĂ©bellion souffle sur tout lâunivers. L'Efpagne nâayant de contact avec le reste de 1 Europe que par la chaĂźne des PyrĂ©nĂ©es , pourroit ĂȘtre dĂ©solĂ©e par toutes les horreurs des systĂšmes modernes, fans quâaucune puissance du continent fĂ»t Ă mĂȘme de soutenir ou de venger les 204 Ăź droits de la couronne de Castille. On fait quâon ne vient pas austi facilement Ă bout dâune nation rĂ©voltĂ©e , en ne pouvant sâen approcher que par des flottes & des troupes de dĂ©barquement, que lorsquâon peut faire marcher des armĂ©es de terre; & la France, dĂ©mocratisĂ©e par la constitution , fermeroit autant quâelle lepour- roic, tous les passages aux armĂ©es des autres souverains. Lâon ne fau roi t en mĂȘme temps fe dissimuler que les malheurs auxquels lâefprit de rĂ©bellion exposerait lâEspagne , feraient vraisemblablement aggravĂ©s par la prompte insurrection de ses sujets dans le nouveau monde. Si la monstrueuse constitution de 1791 se rele- voit du coup que lui ont portĂ© les jacobins & les anarchistes, elle forcerait certainement son pouvoir exĂ©cutif dâĂ©viter toute union avec la branche dâun arbre que les dĂ©mocrates veulent finir par dĂ©raciner. Combien les impostures de nos factieux nâavoient-elles pas dĂ©jĂ fait de ravages , & induit en erreur des hommes 25 qui , honorĂ©s de la confiance dâun grand monarque , devroient ĂȘtre dâautant plus fur leurs gardes ! Combien nâa-t-il pas Ă©tĂ© affligeant de lire dans une lettre du chargĂ© des affaires dâEspagne au rebelle Le Brun, au prĂ©tendu ministre de la prĂ©tendue rĂ©publique Que fil des changemens dans des injlituĂčons politiques affranchiffent un pays de Cantique refipecĂ qĂčil crut devoir Ă fies rois, nulle rĂ©volution ne piut affranchir Us Ăąmes honnĂȘtes du refipecĂ quelles doivent Ă la douleur & Ă C infortune ! CâĂ©toĂt sans doute une intention honnĂȘte , mais bien peu rĂ©flĂ©chie , qui dicta & cette phrase , & tout lâĂ©crit oĂč elle se trouve. Son auteur ne sentit pas Ă quel point ses expressions, tout en blĂąmant les excĂšs , sembloicnt justifier le principe de la rĂ©bellion qui dĂ©trĂŽna Louis XVI; & câest le ministre dâun roi qui tient ce foible , cet extraordinaire langage ! On voit ce quâavoient produit des liaisons avec les philosophes de la trempe dâun Condorcet; on voit ce que pouvoient produire ces trop longs mĂ©nagemens pour des scĂ©lĂ©rats avec les- { 20Ă quels toutes les cours eussent dĂ» rompre toute communication , du moment oĂč il fut Ă©vident que Louis XVI nâavoit plus la liberte de faire connoĂźtre ses intentions. Liais nous retrouvons avec satisfaction la grandeur d ame Castillane & les vrais senti mens de la cour de IVIadrid , dans la dĂ©claration du gĂ©nĂ©ral Ricardos. i j Lions chercherions vainement parmi les autres puissances de lâEurope quelles scroient celles qui delireroient que la constitution de 1791 se rĂ©tablit. Seroit- ce la RuiĂŹie ? La conduite de Catherine II 11âa pas cessĂ© dâannoncer depuis notre rĂ©volution , combien fa grande ame Ă©toit indignĂ©e de ce qui se passoit en France. Seroit-ce la Sucde ? Le rĂ©gent qui la gouverne fait ce qu il doit aux mĂąnes de Gustave JII ; chaque jour il voit du palais quâil habite, le lieu oĂč un malheureux SuĂ©dois , incitĂ© par la propagande , asiaĂlĂŹua Ion souverain. 1' ;\u quartier-g ĂnĂ©ral de Ceret en Ruiissibon, le ; niai 179 Ăź. { 207 Seroit- ce Je Dannemarck ? IJ nâefĂŹ pas aisĂ© de penser quâun prince absolu voulĂ»t encourager ses sujets Ă saisir la premiĂšre occasion de lui enlever son pouvoir. Ce ne seroit pas davantage la Porte, ni le Portugal, ni les souverains dâItalie , ni le Corps HelvĂ©tique ; toutes ces puissances avoient Ă se louer de leurs rapports avec les rois de France; quelques-unes dâen- trâelles nâont Ă©tĂ© inquiĂ©tĂ©es que depuis que ce royaume a cessĂ© dâĂȘtre soumis Ă lâautoritĂ© de Louis XVI. Depuis la fondation de la monarchie , jusquâĂ la rĂ©bellion de lâAssemblĂ©e Nationale , jamais aucuns miniĂ»res des rois de France nâauroient osĂ© mettre sous les yeux de ces princes , un plan de conduite semblable Ă celui que le dĂ©putĂ© Duport lut, le 2t mai 1790, au comitĂ© de la propagande. AprĂšs avoir applaudi avec iVlirabeau Ă 1 heureuse rĂ©volution de ĂŻ rance , qui sera pour tous les peupLs le rĂ©veil. de La LibertĂ© , & pour les rois Lc de La mort , on y examine les moyens d'occuper ces rois dâuue maniĂ©rĂ© si active 20 8 cliez eux , quâil ne leur soit pas possible de songer Ă troubler le grand Ćuvre des Français. Mais commençant par ce qui Ă©toit le plus Ă la portĂ©e de ces rĂ©gĂ©nĂ©rateurs universels , on convient dâĂ©lever la Suisse aux hauteurs de la raison , d'ou ton ries Ă©tonnĂ© par aucun spectacle , ou lâon nâest affaibli par aucun ascendant , oĂč ton nef subjuguĂ© par aucun empire; i câest- Ă -dire, oĂč lâon nâest retenu par aucune biensĂ©ance, oĂč ne prenant pour guide qu'une excessive ambition , on est dĂ©terminĂ© Ă renverser tout ce qui lui prĂ©senterait quelquâentrave. Mais lisons attentivement lâartiele du Corps HelvĂ©tique, La Suisse offre plus dâob fades que dâautreS contrĂ©es , parce que tarifocratie rend le peuplĂ© heureux dans certains cantons ; cependant il importe qu ils deviennent tous dĂ©mocrates. 2 C'ef par Lucerne ou Fribourg qu il faut com - 1 Phrases ampoulĂ©es dâun autre de ces esprits inquiets qui nous ont fait tant de mal. al le bonheur du peuple ne dĂ©voie ĂȘtre comptĂ© pour rien. mencer f 309 mencer vigoureusement, 6- non par le redou* table canton de Berne. 11 ne faut pas cependant le nĂ©gliger, tant s'en faut ; mais ce ri efi pas le pays allemand qriil faut chercher Ă sĂ©duire, dĂ©fi le pays conquis , le Pays- de-Vaud l'ouvrage qu on nous a lu Ă cet Ă©gard efi un bon germe ; peut - ĂȘtre faut - il attendre avant de le semer, f II efi quelques dĂ©tails inexacts dans t entreprise du Major.... & dans fa tyrannique exĂ©cution ; ils font dĂ©crits d'une maniĂ©rĂ© plus touchante dans un ouvrage que jâai , att sujet du Consensus requis , en 1 ^ 24 , pour l Etat de BernĂ© je prĂȘterai cet Ă©crit Ă V auteur de C Avis Ă rHelvĂ©tiĂ© . Berne a commis de grandes atrocitĂ©s en rjgc ; il faut les dĂ©voiler . Mais , je le rĂ©pete , Berne doit suivre le fort des autres cantons arifiocratiques ; Berne ne pourra rĂ©sister Ă Vimpulsion totale , mais il faut diriger ses 2 On ne seme pas un germe ; ce qui est semĂ© germe ensuite ; mais nos factieux ne se font pas piquĂ©s de plus de correction dans leur style que dans leur conduite. O i lĂ efforts fur Luceme & FriĂourg ; tout y ejĂ dispofL Câest ainsi que sous lĂ© rĂ©gime de la constitution , des perturbateurs du repos de la France, verdoient que dâun pĂŽle Ă Ăâautre leurs monstrueux systĂšmes bouleversassent tout i . Câest ainsi quâils mĂ©* diterent de longue main les crimes quâon leur lai'Ta commettre, parce quâon ne i C'est ainsi quâils prĂ©paroient la ruine dâune nation i long-temps lâalliĂ©'e de la France, & qui dejĂ travaillĂ©e par iâaffreux art de nos factieux , sâest peut - ĂȘtre trop livrĂ©e Ă des sĂ©ductions & Ă un engourdissement dont les suites pourroient lui ĂȘtre funestes. En Voyant les Suisses Ă Sem'pacb, Ă Morgarten, repousser avec tant d'intrĂ©piditĂ© les attaques dâun ennemi fi puissant , mais qui leur faisoit une franche guerre , on est surpris de les trouver indĂ©cis , si circonspects envers des perfides qui, sous le prĂ©texte dâune alliance fĂŹ ouvertement violĂ©e , leur ont fait les insultes sis plus sanglantes. Ah ! ces bons Suisses nous rĂ©duiroieut-ils Ă rĂ©pĂ©ter en parlant dâeux,ce quâen disoit'Tacite OĂŹim armis uirifque. , mox memoriĂą nominis , clari. f Lir s ^ ^ ^ pĂČĂčvoit se persuader quâils arrivassent Ă ĂŹeurs fins. On rioit, en 179O, de la ridicule motion tendant Ă faire quitter au roi le nom de Bourbon , pour lui donner celui de Louis Capet. Quelques mois auparavant, on mĂ©prisoit le passage dâun journal autorisĂ© par iâAssemblĂ©e Nationale , oĂč sauteur dit Tout prince Ă©tranger qui vient se mĂȘler des affaires domefĂŹiques dĂ© une nation , ne mĂ©rite- 1 -il pas la mort? Ne viole t-il pas le droit des gens ? Nâattaque- t-il pas la vie , la libertĂ© de chaque individu qui compose cette nation ? Et chacun de cesâ individus n est il pas fondĂ© Ă lui rendre guerre pour guerre, & Ă le repousser , soit Ă force ouverte avec toute la nation , ou seul par ruse & par adresse ? Quâarriva t-il ? On ne tarda pas Ă apprendre la mort de deux tĂȘtes couronnĂ©es 1 ; depuis , se forma la lĂ©gion des x Anckarstrom, le meurtrier de Gustave III > avoit dans ses papiers trois lettres trĂšs - signifiantes, du club des jacobins. Carra dit dans une feuille publique, en mars 1792, que lâem* O ij 27 2 tyrannicĂŹdes. Lâhorreur publique en fĂi tomber la dĂ©nomination ; mais la fameuse Montagne de la convention ne prit ce nom quâen mĂ©moire de ces trop cĂ©lĂ©brĂ©s assassins qui , fous lâaiitoritĂ© dâun chef nommĂ© lâancien ou le vieux de la montagne , nourrissaient des jeunes gens quâils en- voyoient de PhĂ©nicie,immolerauloin tout ce qui leur faĂŹfoit ombrage. Aujourdâhui Ăźe combat est devenu un combat Ă mort entre les rĂ©gicides de Louis XVI & tous les rois. ObservĂ©s par leurs peuples , en butte Ă tous les artifices de leurs affreux ennemis , les souverains sâexposent Ă mille embarras, ils se creusent des abymes dont la profondeur est incalculable, sâil reste pereur Ă©toit mort pour avoir avalĂ© un jacobin quâil nâavoitpu digĂ©rer, quâil falloit espĂ©rer quâil en seroit bientĂŽt de mĂȘme des autres souverains. PĂ©thion, dans le mĂȘme temps, osa dire publiquement quâiĂ falloit se desaire dâune des premieres tĂȘtes couronnĂ©es. Mais les scĂ©lĂ©ratesses perdent de leur activitĂ© Ă mesure que ces souverains se montrent dĂ©terminĂ©s Ă extirper la race des factieux- 2t3 une seule tcte de lâhydre. Si cette tĂȘte est la constitution , elle jettera au-dehors de la France son venin. On peut mĂȘme dire quâaujourdâhui, ce venin est plus Ă craindre pour les princes les mieux astis fur le trĂŽne , que pour notre infortunĂ©e maison royale dont l'Ă©tat est tellement cruel quâil ne sauroit empirer. Si Louis XVII pouvoit jamais ĂȘtre abandonnĂ© parles puissances , une contre- rĂ©volution inĂ©vitable termineroit enfin des malheurs dont il ne connoĂźt pas encore toute lâĂ©tendue. Des vengeurs, excitĂ©s par tout ce qui Ă©leve lâhomme au-dessus de lui-mĂȘme, sortiroient comme ils le font dĂ©jĂ de toutes les parties de la F rance. Ils fonderoient les armes Ă la main, un nouveau trĂŽne fur les dĂ©bris de lâĂ©chaf- faud de Louis XVI. Pendant ce temps, lâunivers Ă©tonnĂ© du peu dâintĂ©rĂȘt que ses maĂźtres auroient pris au fort du fils de tant de rois, verroit tous les germes dâinsubor- dination se dĂ©velopper contre des princes insoucians. La reine de France dont la place est Ă O iij 214 jamais marquĂ©e dans lâhistoire , cette princesse dont le courage confondit la barbarie dâun peuple furieux , dont la magnanimitĂ© changea ra n t de fois cn vĂ©nĂ©ration la rage dâune multitude Ă©garĂ©e, dont on a dit avec tant de justesse Que s'il fallut Ă ses ennemis des crimes , des conjurations & de longues pratques pour la faire, affrffner , il ne fallut Ă elle qu'un moment pour fe f tire admirer ; enfin lâauguste IYIarie- Antoinette, dont tant de malheurs nâont pu affoiblir Tanne , verroit ses vertus triompher encore de la mĂ©chancetĂ© de ses geĂŽliers. Nos princes si dignes de lâappui des puissances , par leur amour pour le feu roi, par leur tendre sollicitude pour le roi leur neveu, par leur invariable attachement aux principes de la monarchie, nos princes que nuls dangers nâont Ă©tonnĂ©s , que nuls obstacles nâont affoiblis , nos .princes qui nâauroient jamais eu dâennemis , sâil nâeut pas fallu les comprendre dans ĂŹe systcme destructeur du trĂŽne , peuvent , quelque soja, leur destin, ĂȘtre 21A bien sĂ»rs de trouver dans les respects de tous ies bons Français , la rĂ©compense de leur courage , & le tribut de laplusjuĂle recotiuoi fiance. La sĆur de Louis XVI sâest Ă©levĂ© des autels dans tous les cĆurs vertueux. On iâimpiorera lorsque la laĂlĂŹtude & lâeftroi du crime laissera percer la voix des gens de bien. II» s'aideront de la clĂ©mence des trois princesses que renferme le Temple , pour sauver Paris dune ruine totale. IVlais tandis que le temps & les divisions de nos persĂ©cuteurs ameneroient un ordre de choses moins insoutenable que lâanar- chie , quelle .seroit la suite des tentatives trop promptement interrompues par les princes coalisĂ©s? Osons le rĂ©pĂ©ter encore, il n'en exiĂĂŹeroit plus qui pussent raisonnablement se promettre de transmettre leur sceptre Ă leur fils ; chaque prince couchant devroit craindre dâĂštre rĂ©veillĂ© par la rĂ©bellion qui ie destitueroit. BientĂŽt on verroit, comme fous le Bas Empire , les gĂ©nĂ©raux dâarmĂ©e sâemp.'iraiit du suprĂȘme pouvoir, rĂ©gner quelque temps O iv l 216 jusqu'Ă ce quâune soldatesque mutinĂ©e par un autre ambitieux, arrachĂąt Ă lâusur- pateur lâautoritĂ© & la vie. Galba rĂ©gnoit encore , lorsquâun bas-officicr & un soldat proclamĂšrent Othon. Ainsi tous les souverains du monde pour sâĂȘtre laissĂ© dĂ©tourner par de lĂąches conseils du plus majeur de leurs intĂ©rĂȘts, se verroient bientĂŽt persĂ©cutĂ©s de toutes les maniĂ©rĂ©s par les sectes des philosophes nivelleurs. BientĂŽt ces princes connoi- troient jusques dans lâintĂ©rieur de leur palais , jusques dans lâapparent calme de leurs nuits , toutes les inquiĂ©tudes , tous ces noirs soucis qui firent payer si cher Ă Cromwel, f affreux plaisir d'avoir dĂ©gradĂ© la royautĂ©. Ah ! cessons de craindre quâil y ait en ce moment un seul ministre, un seul conseiller assez dĂ©pourvu de raison , pour oser proposer Ă son maĂźtre dâabandonner une cause que , dĂšs la fin de 1789 , George III dĂ©clara ĂȘtre celle de tous les rois. II nâen est pas un en ce moment, que 217 leurs sujets nâĂ©levassent au trĂŽne , si le droit de leur naissance ne les y eut placĂ©s. Ils ont tous Ă©tĂ© contemporains du prince quâils pleurent & quâils sauront venger. Les malheurs de la maison de Bourbon ne datent pas de ces Ă©poques reculĂ©es qui perdent par le temps , de leur grand intĂ©rĂȘt. Les bons Français portent encore le deuil du roi martyrisĂ©, & dont les vertus seront Ă jamais lâobjetde leurs regrets & de leur culte. Le petit - fils de Marie - ThĂ©rĂšse qui re- leve TĂ©clat de mille qualitĂ©s brillantes , par la sensibilitĂ© de son cĆur , semble avoir dirigĂ© toutes ses pensĂ©es , tous ses regards , vers cette tour du Temple oĂč son sang uni Ă celui des Bourbons , souffre toutes les horreurs de la plus barbare captivitĂ© , oĂč les mĂȘmes gens qui firent un crime Ă la reine dâavoir pleurĂ© Joseph II, conservent la triste mais courageuse vie de cette princesse i , On voir aux O Quia pejjirnus quijque diffidcntĂŹĂą pr&~ J'cntium nuitationempavens , advershspubiicuni odium, privĂątarn gratiam prajiarat. Tacite. { 218 effort? prodigieux de la cour de Vienne, on voit dans lâactivĂŹtĂ© de ses gĂ©nĂ©raux , que leur souverain compte pour perdu cliaque jour qui peut retarder celui oĂč lu reine & le roi de France verront briser dâodĂźeux verroux. LâĂ©leve d u grand FrĂ©dĂ©ric, celui quâil annonça comme devant recommencer son rĂ©gnĂ© , prĂ©fĂ©rĂ© Ă ses palais , aux plaisirs de fa capitale , les fatigues, les dangers d une guerre dont lâobet est fi juste, dont les rĂ©sultats feront si glorieux & si raĂĂurans pour toutes les autoritĂ©s lĂ©gitimes. Des bords de la Neva juqu a ceux du Tage , des extrĂ©mitĂ©s des HĂ©brides jusqu aux rives duPĂŽ, rives pendant longtemps si paisibles , tous les souverains font marcher de nombreux bataillons. Les Bottes dâAngleterre & dâEspague voient arriver au milieu d elles ce pavillon de Catherine II, qui flotta avec tant de gloire dans toutes les mers connues. La conduite , la fermetĂ© de Pie VI rappellent le courage & la sagesse de S. LĂ©on , si justement surnommĂ© le Grand. Ce qui l 219 rfĂ©toit quâune rĂȘverie en sortant du eer- veau de FabbĂ© de S, Pierre , ce syĂlĂȘme dâunion intime de toutes les puissances de FFurope ; aujourdâhui , un profond sentiment dâhonneur une indignation Ă©galement profonde vont le rĂ©aliser. La France nâen rompra pas FunitĂ© , car ce nâest pas la France quâon attaque. La France nâest plus quâoĂč font les sujets fidĂšles. Les royalistes se joignent, se joindront Ă tout ce qui se fera pour rendre Ă Louis XVII le trĂŽne de ses peres. Le cri, { ce cri si douloureux! ce dernier accent de Louis XVI retentit dans tous les cĆurs ; il est le signal du plus noble ralliement, du ralliement le plus essentiel au repos, an bonheur du genre humain ; toutes les peines , tous les travaux fe supportent fans murmure , lorsquâon se dit que leur objet est de purger la terre des monstres qui la dĂ©solent & qui la dĂ©shonorent. Si chaque Français vertueux a le devoir de consoler les mĂąnes de quelquâobjet chĂ©ri , chaque souverain Ă©prouve sĂ»rement le mĂȘme sentiment pour Louis XVI» 220 pour cet auguste descendant dâunerace,' dâoĂč sortirent la plupart des maisons , qui font aujourdâhui fur divers trĂŽnes de lâEu- rope ; chaque roi sentit son sang bouillonner en mĂ©ditant sur la longue sĂ©rie dâinsultes, quâau nom dâune absurde constitution des rĂ©voltĂ©s firent endurer Ă leur souverain. Chaque roi sâest honorĂ© de verser des larmes en suivant Louis XVI, depuis le io aoĂ»t jusquâau 21 janvier. Je ne me rappelle pas d'avoir fait sciemment aucune offense Ă personne , 1 nous dit-il dans des termes si touchans ; & cependant, combien ne fut-il pas persĂ©cutĂ© par des hommes qui surpassent en cruautĂ© un Montravers , un Couru ai, ces barbares gardiens dâEdouard II! Quelle horreur de voir Louis XVI brutalement offensĂ© par des ĂȘtres qui, quatre ans avant, r Testament du roi. II nous rappelle le langage que Tacite fait tenir Ă Germanicus Referatis quibus acerbitatibus dilaceratus , qui- bus ĂŹnstdiis ĂĄrcumventus , miferrimam vitam pejstmĂą morte fmierirn. 22 ĂŻ } tĂźâcuĂTent pas osĂ© lever les yeux jusquâĂ la hauteur des siens ! Lorsquâon considĂ©rĂ© ce monarque dans tous les refus quâil Ă©piouva , dans toutes les injustices dont il fut lâobjet, dans toutes ses privations, dans les horreurs de fa solitude, dans lâaffreusc sĂ©paration de ce qui lui Ă©toit le plus cher, dans cette derniere & dĂ©chirante entrevue, oĂč il dit adieu Ă son Ă©pouse chĂ©rie, Ă madame Elisabeth, Ă cette sĆur au-dessus de tout Ă©loge, Ă ses en sans en larmes ; enfin , lorsque lâima- gination aussi attendrie quâindignĂ©e marche avec luijusquâĂ cet infĂąme supplice quâil sut changer en un superbe trĂ©pas ; quel seroit le monarque qui ne se sentirent pas blessĂ© dans tout ce qui tient Ă la dignitĂ© royale, Ă lâhonneur de l'humanitĂ© ? DĂ©jĂ lâaccord des princes coalisĂ©s annonce , que pĂ©nĂ©trĂ©s dâhorreur pour un crime quâil est instant de punir , ils se disent unanimement RepouJJons plus que jamais la politique insidieuse qui se rĂ©jouirait de rabaissement ÂŁun trĂŽne, oublions ces motifs de difsĂ©- rens entre nous , sourcefĂącheuse oĂč no s minif- 2 22 } Ites vont trop suivent puiser leur crĂ©dit Occupons -nous T u n intĂ©rĂȘt plus lĂ©gitime. Jl p prenons une bonne fois aux nations qu'on nĂ© touche pas impunĂ©ment Ă Coint du Seigneur ; montrons - leur que leurs rĂ©voltes , que les diffentions & C anarchie qui en font les fuites inĂ©vitables , peuvent leur coĂ»ter des pertes dĂ© territoires , I leur ravir pour long - temps leur prospĂ©ritĂ© , joncher de morts des champs Ou croijfoient les plus abondantes moissons $ & porter des coups irrĂ©parables Ă leur commerce , mais que ces audacieuses & folles innovations ne fauroient ĂȘtre de durĂ©e. Apprenons enfin Ă tous Us peuples , que les jufies prĂ©rogatives de la royautĂ© font comme lâarche sainte Ă laquelle on ne touchait pas fins ĂȘtre frappĂ© de mort. En mĂȘme temps que les princes agiront d aprĂšs cette dĂ©termination , on peut attendre de la sagesse de ceux qui se montrent avec le plus de force , quâils fenti- , Voyez Tarticle II. de la ratification du rĂ©cĂČs ds 1 âEmpire, en date dujo avril 179}. 223 rcnt toute la diffĂ©rence Ă faire entrĂ© le vertige dâun conquĂ©rant qui ne veut quâĂ©- tonner, sans songer Ă ce quâaprĂšs lui deviendra fou royaume , & la politique rĂ©flĂ©chie dâun Ă©tat qui en Ă©tendant fa domination , veut lâaffernvr. Jamais rĂ©union de circonstances nâa Ă©tĂ© plus favorable au noble, au juste projet de rendre Ă Louis XVII le trĂŽne de ses peres , & de l'y replacer ainsi quâil doit y ĂȘtre pour le bonheur de ses peuples, pour la tranquillitĂ© des autres couronnes. Câest en vain que de misĂ©rables charlatans, que ces infatigables prĂŽneurs de leur ridicule constitution voudroient en faire recoudre les lambeaux, ils ne parviendront pas Ă les rassembler. Ce qui fe passe dans tant de dĂ©partemens oĂč lâon agit dĂ©jĂ hautement contre la convention , oĂč lâon adhĂšre au vĆu que manifeste lâarmĂ©e royaliste; les mouvemens des provinces oĂč jamais on ne cĂ©da yo- lontiers Ă la rĂ©volution , lâextirpation dĂš ce funeste arbre de la libertĂ© renversĂ© dans bien des parties d u royaume, tout c 224 annonce aux puissances quâenfin la nation rentre en elle-mĂȘme. Lorsque M. le duc de Brunswick sâa- vança si majestueusement en France, lorsque fort de sa rĂ©putation , de ses talons & des braves armĂ©es qui lui Ă©toient confiĂ©es, il eut vu tout plier devant lui, si les immuables arrĂȘts du destin nâen eussent ordonnĂ© autrement, lâEurope & tous les bons Français applaudirent Ă la dĂ©claration, dans laquelle le gĂ©nĂ©ralissime de Leurs MajestĂ©s ImpĂ©riale & Prussienne dit Ă Quelles ri > entendaient point s'immiscer dans k gouvernement intĂ©rieur de la France ; qu elles vouloient uniquement dĂ©livrer le roi , la reine , & la famille royale de kur captivitĂ© pour procurer Ă Sa MajestĂ© Tris-ChrĂ©tienne les moyens de travailler fans obfacle Ă ce qui pourroie assurer 1e bonheur de leurs sujets â MalgrĂ© la plus cruelle des pertes, le mĂȘme objet est Ă remplir. Nous avons encore un monarque dans la captivitĂ© ; nous avons les mĂȘmes potentats pour appuis & pour garants de nos 'droits. A ces augustes protecteurs, se joint la majeure 22Z jeure partie des souverains de FEurĂČpCi Tous font armĂ©s aujourd'hui pour rendre Ă Louis XVII le sceptre odieusement en- levĂ© Ă son pere. Quâil est consolant de penser, que ce qui est commandĂ© par la justice & le vĂ©ritable intĂ©rĂȘt des tĂȘtes couronnĂ©es, est aussi ce qui fera le plus facile Ă lâemploi de leurs forces. A mesure que leurs gĂ©nĂ©raux Rapprocheront de Paris , ils annulleront tout Ă©tablissement illĂ©gal, ainsi que cela s'est effectuĂ© dans la principautĂ© de Liege. Ils rappelleront tous les sujets du roi de France aux emplois quâils occupoient avant la rĂ©volution. Ce nâestpoint sâimmiscer arbitrairement dans lâintĂ©rieur dâun gouvernement, quand oti uâuse des droits de la victoire que pour rendre un pays Ă un ordre antique , salutaire, & qui ne fut interverti que par la rĂ©bellion. De noires tĂ©nĂšbres avoienc obscurci la France ; les hommes ne se con- noissoient plus ; dans une dĂ©route nocturne, on saisit la petite pointe du jour pour rassembler les bataillons Ă©pars. Lors- quâil reste uu moyen çlâĂ©chapper Ă figno. P { 226 minie , le fuyard se rallie au drapeau quâĂt suivi lâhomme dâhonneur. De mĂȘme les malheureuses dupes de tous les partis , saisiront avec empressement la possibilitĂ© de se confondre dans la feule classification de royalistes. A coup fur, & jacobins & constitutionnels Ă©galement trompĂ©s dans leur attente , trouveront une forte de satisfaction Ă ĂȘtre plutĂŽt subjuguĂ©s par un ordre de choses, quâils respectĂšrent long-temps,
Conservationdu vin en cubi Lâun des gros avantages du vin en cubi (ou BIB) par rapport aux bouteilles classiques rĂ©side dans son excellente facultĂ© Ă conserver son goĂ»t et ses caractĂ©ristiques dans le temps aprĂšs avoir Ă©tĂ© ouvert. Vous pourrez alors savourer votre cubi pour une durĂ©e de 2 Ă 3 semaines sans craindre quâil ne tourne au vinaigre.
Le mauvais vin nous arrive Ă tous. ⊠Enfin, pas tous. Seulement Ă ceux qui boivent du vin. Peut-ĂȘtre avez-vous laissĂ© un cubi trop longtemps au rĂ©frigĂ©rateur et, lorsque vous vous ĂȘtes versĂ© un verre, vous avez Ă©tĂ© horrifiĂ© par le rĂ©sultat putride. Vous avez peut-ĂȘtre essayĂ© une boĂźte Ă vin qui nâa pas reçu beaucoup de critiques⊠et vous avez dĂ©couvert pourquoi. Le mauvais vin se prĂ©sente sous de nombreuses formes dont celle du vin en boĂźte et, malheureusement, ce nâest quâune question de temps avant que vous ne le goĂ»tiez vous-mĂȘme. Que se passe-t-il lorsque vous buvez du mauvais vin ? La rĂ©ponse est simple boire une petite quantitĂ© de vin avariĂ© ne risque pas dâavoir de graves consĂ©quences. Essentiellement, le vin se transforme en vinaigre et le plus grand choc sera le goĂ»t dĂ©sagrĂ©able. Cela ne signifie pas quâil faille boire une grande quantitĂ© de vin avariĂ© ou quâune personne qui nâest pas familiĂšre avec le vin sera capable de reconnaĂźtre instantanĂ©ment que le vin est devenu mauvais. Pour vous aider Ă mieux comprendre et Ă prĂ©venir lâaltĂ©ration du vin, nous vous prĂ©sentons ci-dessous tout ce que vous devez savoir. 1. Le mauvais cubi de vin est-il dangereux ? Câest une question pertinente, mais en lâĂ©tat actuel des choses, le mauvais vin a simplement mauvais goĂ»t. Rien de plus. Il est tout de mĂȘme recommandĂ© de le jeter pour pouvoir profiter de votre repas sans avoir Ă froncer les sourcils. Livestrong a publiĂ© un article passionnant sur lâĂ©quilibre dĂ©licat dont le vin blanc a besoin pour ne pas se transformer en vinaigre⊠et sur le fait que le vinaigre de vin blanc peut en fait tuer certaines des bactĂ©ries responsables des intoxications alimentaires. Plus prĂ©cisĂ©ment, la salmonelle et lâ Alors, que se passe-t-il si vous buvez du mauvais vin ? Pas grand-chose, Ă part un goĂ»t dĂ©goĂ»tant et la rĂ©duction potentielle de quelques bactĂ©ries nocives. Bien que vous puissiez conserver ce mauvais vin blanc pour soigner un mal de ventre, jouez la carte de la sĂ©curitĂ©. Je prĂ©fĂšre laisser les maladies dâorigine alimentaire Ă un professionnel de la santĂ©, pas Ă un riesling. 2. Quâen est-il du cubi de vin bon marchĂ© ? Le vin de qualitĂ©, quel que soit le nombre de rĂ©compenses obtenues par un Ă©tablissement vinicole, reste une question de goĂ»t personnel. Cela dit, jâai dĂ©jĂ bu du vin produit aussi rapidement et Ă bon marchĂ© que possible⊠et son goĂ»t nâĂ©tait pas trĂšs bon. Quâest-ce qui rend le goĂ»t du vin aussi complexe ? Les facteurs qui confĂšrent au vin sa complexitĂ© caractĂ©ristique sont le sol dans lequel les raisins sont cultivĂ©s Ă©galement appelĂ© terroir », le type de barriques dans lesquelles ils sont Ă©levĂ©s et la façon dont ils sont conservĂ©s. Les vins bon marchĂ© ne sont souvent pas soumis Ă un processus de vieillissement et sont dĂ©pourvus de certains raisins de qualitĂ© supĂ©rieure, qui sont mĂ©langĂ©s Ă des fruits qui ont mal tournĂ© ou qui ne se sont pas dĂ©veloppĂ©s correctement. 3. Pourquoi le vin devient-il mauvais ? Le vin est une crĂ©ation dĂ©licate qui repose sur un Ă©quilibre mĂ©ticuleux. Il va de soi que beaucoup de choses peuvent faire tourner le vin. Lâoxydation est la cause la plus frĂ©quente de la dĂ©tĂ©rioration du vin, Ă lâinstar du processus qui fait que les pommes deviennent brunes une fois coupĂ©es en tranches. Connue Ă©galement sous le nom dâexposition Ă lâair et Ă la lumiĂšre, cette derniĂšre modifie complĂštement la sensation, le goĂ»t et lâapparence de votre vin. Cubibar propose un article sur la maniĂšre de conserver correctement votre vin une fois ouvert, notamment en le protĂ©geant de la lumiĂšre et en le gardant dans un environnement frais. Fait amusant ! Le stockage du vin nâa pas pour seul but dâĂȘtre soignĂ©, mais il est conçu pour garder le bouchon humide afin dâĂ©viter la formation dâoxygĂšne. Une petite quantitĂ© suffit. Conservez votre vin avec soin pour en avoir le plus possible pour votre argent. 4. Combien de temps dois-je conserver un vin en boĂźte dans mon rĂ©frigĂ©rateur ? Ă moins de partager un cubi de vin avec des amis, il nâest pas toujours facile de la finir Ă temps. Câest moins le cas de nos jours, mais⊠cela reste vrai. Une semaine est une rĂšgle dâor courante, mais dans quelle mesure est-elle vraie ? La vĂ©ritĂ© est, comme on dit souvent, quelque part au milieu. Wine Folly sâintĂ©resse aux dĂ©tails scientifiques de la conservation du vin une fois que le bouchon a sautĂ©, et prĂ©conise trois Ă sept jours selon le type de vin. Il est Ă©galement utile de savoir ce que vous aimez boire. PrĂ©fĂ©rez-vous lâonctuositĂ© dâun vin Ă tempĂ©rature ambiante ou un coup de froid qui en fait ressortir les saveurs ? Jâai actuellement une bouteille de rosĂ© qui a environ deux jours. Il est temps de la terminer. 5. Certains vins se gĂątent-ils plus vite que dâautres ? Avec autant de subtilitĂ© dans le vin, il va de soi que vous ne devriez pas traiter chaque cĂ©page avec le mĂȘme soin. Le mĂȘme article de cubibar explique comment chaque type de vin, gĂ©nĂ©ralement et en particulier avec le contenant du cubi, se gĂąte plus ou moins. Le cubi de vin pĂ©tillant sâassĂšche le plus rapidement et doit ĂȘtre consommĂ© en trois jours. Le cubi vin rouge a un peu plus de marge de manĆuvre, entre trois et cinq jours, tandis que les cubi de vins blancs ont besoin de cinq Ă sept jours. Si vous avez dĂ©cidĂ© de dĂ©guster du vin en boĂźte, vous pouvez toutefois le conserver jusquâĂ un mois. VĂ©rifiez le type de vin avant de le stocker et pensez Ă inscrire un rappel dans le calendrier de votre tĂ©lĂ©phone.
zeD6rF. oz82wtogni.pages.dev/140oz82wtogni.pages.dev/362oz82wtogni.pages.dev/91oz82wtogni.pages.dev/117oz82wtogni.pages.dev/79oz82wtogni.pages.dev/147oz82wtogni.pages.dev/298oz82wtogni.pages.dev/349
combien de temps garder un cubi de vin ouvert